" c,
REFLEXIONS
S U R
LE SORT DES NOIRS
a.
DANS
NOS COLONIES.
Sic vos non ,voIs..
-- t 7 8 9.
A'E RT TSSEMENT.
L A corirv4 (4o dtk& ,Colonies
Sucre dlb g&nnialemnent regardcL
coTmnie u, 'f gand intcrt 'politi-
que., que coutc ce qui petit donIone
qudque joou' fut la cqucthon bg"rce
ant c-n Angleterre, qu'en France,
fur ce fqjet doit tr prfent au.
Public; on le doit fur-touc . la
Nation affembide pour d.ituter &
irgler cous les objers d'Adminiltra-
ion parmi Ihquel' celui det Colo-
nris Ilra fins doait compr;.
AP-iS avoTir lo'gn-dciS vcLu
da 'ns les Colonies de diverse. Nations
Euro p iesc apr avoir erdi le
A 2.
4 AVERTISSEMENT.
caradcre des Ngres, cxallini l C
divcrfs manieres de les rgit &
leurs effects aprs avoir la ce qui
a t crit pour te maintain & pour
'aboliciont due retlavage, je crois
devoir & tP cP6si ie 1Te5
rdfkxions. Ce di&ss 4ut jo me
flacrec d'aouter 1 ce que d'cxcelkni
Ec ria. p u fir
cruft k I'urs
lumierce Ji> c ourt
Mmoire le & I4 poffibilicM
de concilier dans la culture des Co-
lonies la Morale avec la Politique,
d'allier fous la zne torrid l'Indut-
trie au bonh'vur j'appaiferai peut-
A A
erre en meme-tems les alarmes des
Colons, lorfqu'ils entcndent dcla-
AVERTISSEMENT. p
Tner contre Fl'rclavage des Ngres,
ce qui, par 1inititution malheuretfe
des Colonies, cisblic Gcrc une atca-
que dira&t faire leurs proprices.
C'E ST une rche en apparence
difficile rcmplir; mais cette diffi-
cult s'applanit par le cara6)ere de
notre Nation: c'eft elle qui jufqu'i
pr,'ent a imis plus d'humanitud(dilbns,
fi on le veur, moins d'i hulnanic)
dans la Rgie des efclaves: outre
la prevoyance de quelques-uncs dcs
difpofitiontis 4abIli. ptr nos loix
pour modrer L'cfchvagc Jdes Noir,
les Franc;ois feroant par lbntimcnc
& par une impulfon naturelle, ce
que la fcrce du -cailtlonnement tfera
fire aux autres.
A3
4 VE TIS S E ME T.
,'s y . i|,iU .uelqut, mt oycas
de $e c-e on auttra
[hln $p.Jatictg 'on aur;
hicna m dij4 nd la tn, ,& par
,., h -: ; 9 ,+ q + , '
R FL EXIONS
SUR LE SORT DES NOIRS
DANS NOS COLONIES.
LA. question de I'pfclavage des Noirs,
qui occupe depuis quelqtue tens les
efprits, ne peut la .if'r 1 Gonvernemenu
dans l'indif~rcticc: cf qicftion f-riin-
fmentc agmit$ en Acglgce&'e, ne peuc
manquer de lPtre dans I'AlnLmLibC
National, pufi'elle aadmis.i da.i ftrn
tein, les DiXpucts de Suaic-Domingue.
LEs Ngres n'ignorent pas ou du
moins ils ne pourront ignore lon -tems,
A.s
les difcuflions qu pnt lci fr ler fort:
quand;on pourroit les leur cacher (ce
qui feroit peud-rreencore pire) croit-
on qu'ils aient janafiignor leurs droirs,
&S que la voix "d l[a nature fi foit et-
dyrmio.qlIw& o k4lu podfl
I 1 / r < r
QUELQU .ftapid4 qu 4e&ICrs dderac-
tours les, rnt month ris
dtoG 4iz lea
grd leurs Mtakre qh'iI onc forc do
trailer avec eux de leur exillence tidd-
pcndatce. Plutfeurs daconiNg'res, dans
ls Colonies h frd.luen'ch e k A.mrn-'
cains font portce d'entendre parlk
des loix nouveills qui ont eu lieu dans
les Etats.Unis, pourl'abolirion de 'efcla-
vage .& de la traite ds Noirs.
( 9 )
ON doit craindre les plus fi.cheui
evenemcns' fi an no s'occupe p.s. frieuI-
ftrmeni de l.undlioriation du fort de cette
cejixce d'honimcs, fi prcikuf\e P'Ecaa
par lce riches produl.ions que les trae
vaUx lui procurcnrt, &l en mmer cerm
fi peu procrge & 11 malnraite ; ou au-
roit bien tort de s'endormir dans oan
inimprudence Cdcuricd.
Pouit foucenir l'Jeavage, on met en
avant l'antique utige des Colonies, Pim-
poflibilitd prdcendue de les cultiver fans
Noirs &f ns Efclaves, la raifon d'dtat
qui veut que 'on aie des denres co-
loniales ; on sp1il1'io dis bonlieur dFt
N'rcs 4.i n Iur &eu r ,trdt alul, bien prd-
fhrabla, tu-ro:s, au iorr de nos P'ifiTns;
n donne comme ikhdren au cara&erc
des Noirs la patiel.,, la fouLrblie,
routes Ils tauvi.fc qualicJs que leur
trouvilt dl Miair;es duLs & cgoiLs
qui ne voicnE n eux que les influimrens
( 10)
rpliri de leur fortune: mais ces nnau-
vail9s qualids & ces vices font, ou reta-
tis A Jopinion & a4i prdug fiw leur
1)ti, 01occaionads iti l a. niore don't
'n Js rate : comu4uns .tt.'s les homnm-
oi**rnl armi les
naruwl, iniprripelds pdur cous les
thommir md4'leiu!(m Sitte cd$4tr co&P
leur & des circonianccs plitI o mrois
,vdriWs dC ieur tuilanw. T? w4
fiu des C(o/nie; on ne peul est t
l .'rw pno; cjir :c1s don, ou f nicd.
,/;in. ,;' f'ie la t, a & e..or de.
. crfrl/es': Voil quoi fe rduiront
toujpurs leurs argumrns.
D'UN aurrt ctt le- perfontes qui
plaidcnrt pour 4o Si 'eCc4vLUag,
inijpircs pat la raCon, la. julice, La bien-
faiince, & togt. ce qe 'humani;tdc ffre
de motifs, phis purs & plus fipe dbles,
pouvnct aller trop lon, & pi0Mowcainf
;o la criiqtue de leurs adv0rLWiet incd-
reftis, foie par ex:s',de z bi fahure
de connoatrre fuf$uimnwnt 14 locality
Sla circqnfalbuc ds olo 's ,. foin
encore fautce .de; refpe&e la raifbn pplib
tique des Erats, qu'il efl devvenu inpofl
fible d4 ne pis manager, a catdu dqs
cris d'un nombre di gnsi don't la for-
crne depend de cultures atuidles.do
nos Colornies; il ont plt t u noru 0 eI
rit$iue des Coloni en &'appurcevant
pis ;biotn rous Mcs mwayo s ,d'opjrYr lt
z8votlirio a'i il d4jrc:. DOcL il rd lteo
unc niajoriied i:niCmee dans les tdbats
de cette qucltion, en faveur dtics prrl-
Iins de 'fclavage, donc Popinioj cAi
accrdditde par un long ufage, & par
une efpece d cie toi r4n menr t.abliu
dans tuces les CG4o&miEuropdenncs.
Qui. - 6>1C Ces., dtbt.,
tintien de p l ) meent beau-
^ quelque poque que cet effec foic r<-
tard, il ne p.t4 q 'en riulidtcr unI
tnimenu pls humaini pouv, les Noir4
on voit djl qu'il e reftb plus aucune
autre excufe aux poel.feurs d'cfclavcs,
'f( 3 )
qui plaident pour le maincien de l'efcla.
Ovage, que de citer la maniere remnp-.
rance & heurcuto don't leurs Ncgres
folt traits, on de convenir qu'il eft
propos d'amiliorce leur fort.
Du ce choc d'opinions on peut dduire
deux vrits inconteffables:
LA premiere de ces vrirds cll quQ
l'habitation don't la rgie cit la plus rai-
fonne, la moins arbitraire, ou les N.
gres font: catchilfs, oh on cherche
leur donner des murs, oh ils ont quel-
ques propridtds, & une efpece d'exif-
rence faciale, et: aufli celle qui rapport
des revenues plus confla.ns .t fon proprid?
raire, & que muini les N Crec tmc mal
licurutux plus leur Mait' .'eunrichir. Les
partirfsi de I'ctiavag,'cn convienncnc
cux-mirmcs.
L.. fconde vdrit ddJLiur come
,..,; des objcldiouls des Colons qui
(14)
fouriennent lefclavagc, cil qte le% (Po#
jets d'lwmani&t qcr f'on n u it. n
d'Aveur des Ndirs neo.ieuvenc s'aut tl'
des gradations xt q tr ranchifni r
filUmit & rubiC i a niwv s conl.
in : u vl, on dit cone r
pr ne o.rtge tt n pourtmcnt
tcvo:t ftibitdment Igt fans pen tre
blouis; 1 faua leur rtendt iar deg'ct
av.ec attenciotL
Crrrv diicufltldRA urvtie
qnu'cLe reiidrpit la dqftru&iozji de refkla
rage comme impoffible, [i on ne com7
icncoir par fCiau- fiir ha traice des Noirs,
qui viknct tis cefl' verfur des Ngres
nouvea~xx daus rios Colonies; mais il
n'elt plus poffliulo heiSd;llimuler d'aprs
les f'irs expasL, .l connoilEtnce pu-
blique (iur hx r.rait des Noirs, que ce
commerce offre des a&es de barbaric
fi aroces fi continue ls & ( indifpen-
fablks ; on untraetifn, que les peribunel
honntes qui deiretoient confver l'ef-
clavage des Noirs dans nos Colonies,cn
Je reclitian, no peuvent plus riohnna-
Lblement fouten.irn la continuation de ce
commnerce d'et claves.
Con*oss lr le pour & Lj conrrq
de ctc quclion, & les Colonvis par
n 3 atGz 4o algue cxpdricuce, i crois
pouvoir dire avec alliur.Lnru qu'il thd mil4
element inpoiiible qu'jil cil mnimc tile
&cpolitque de piiparer les voies pour
:Vbolirioti do Jecl:.vuage ; qu'on peuc
parvenir . ce but enm mnri.geiun la rilit',
d,'car la politique des N.Ium .,
confervant nos CoIonies Sucre, Lii,
dleragecr en rien les propri~rds foncics
dcs habictan, midit;iduer leurs revenu-.
It
cires & n\omdnadns ytoujours ddrat-
gOs paq 3Lurs fuccelkiUs' ou -par leurs
g&rans: Wnihla faurm en ft au UgLl ,
eur qui a &abl & adorifi VCelui:ago,
qui cri .'ainrient Cdrerntewc la police
& la dfidre,,& ori pas p' a plipaitede-
habica.ins
(t7)
bhabtans qui le crotivant dans leurs hd-
'riageIo le crouvant d.ins tout ce qui
les environne tlplis dep s i cles, faivent
un ulge a.vc Iclue. ils ft font fimi-
liarils ds caut ernfancu, &, uie loi qqn
les empecheroit de fuivre un autre fyf-
me. Pluaieurs Colons ne demandenc
pour bien fairu que d'tre dclairds tiV,
leurs vrit.sbls iutSirrs; maii ie'clf ce
qu'on n'obtiendra que par l'cxlpdrience
& avec le ems, & mcture que la l-
gillation clle-mrneme reformer l'inftictu
don qu'elle a faite & onfolid'e.
TOUTES les ames honnces, feniibles
.& ddicd$re(l$cs lfunic Jsj perlaiJJos
avuict quo j'ai pariu l nlai il fautc dS-
mocatrr 1 hAdinini(ration, ia tut.prou-
ver aux Colons qu'on pour oprer ces,
changemens heureux par dl : onayen*s
tranquilles &: tsrs, cn fiitne l'avantage
des habitations. 11 el: ndccllEire pour
cela. de fi dgage de toutes prventions,
B
& ~ rlI~Chl~ ~virpartiaiiwt fur let
diffmticl'.points -de, vue lqu',o1f lec v
CieL -e 'dies. di-ories, "en i rvn
bliabtpa'ns &c leurs vuuiruts.
( 19)
PREMIER M 0 YEN.
L.4olitidoi di k Tw>ica des igirn.
LA Traire des Noirs offre une queflioh
intimmenc lie aveo celle de J'efcla-
vage, parcel qu'elle lai retc d'alimcintc
parcel qu'il inible aux, Colons que fi la
Traite ceffoit la population des Colonies
fe rduoioir bient c Yrienl, & leurs cul-
tures dpdiroieir mfturc, & que puif-
que r'efclavage eft autorif la Traire doit'
I're galement; mais il n'y a que le
Machiiavliflrie le plu'; affi-ux qui puiflk
plaider pour la cojinuation dJe cot odicux
cornnerce (Q).
(s) ON .wavc qic ntr m pr" indlrutirs jq ouarem
Ie$ crriauut:s par kLti,::!t ,'nt. tec 'T rate det
Noirs na le. uiip'nnuait ai t rn'tmic pof(rifbcL, deg
pIrloniCs hamnitc'_ &"' b i vcn f lati;nri.nt ont pi. .rd-
tr-ai;ics p, a l,'iLta i & les dCitcoilabces no eP
Bi
('o)
Qv't .iPORTn que nous eyons injita eit
barursjpourv quauns nos nric/jfrwzxt
VpiI en pettc apo4 quoi on peur
nIJtfer O co# e0t Qs\qS'on apporco
pour fouce>u c, .ntrrce; mais fi ce
t I 'ViIhI,
parties de nor M |,.
Z,,v&r de r4 Q 4 a lti. h6 l
rni$ 4deped4i a l bilk*iod &f t ai5 drthl
r'ik dan; lesQ $f C.; t nA f
Ac. c
l< critMte un' tiffi d*atf itkis. Quo Id tIle t sui
n't ir1 a 1 i t Qri ninca\ lii cat Ouvrk-sin
a sir d l'A r pMt lin.
Gitnt avec des ad.ions froces, en y &ii-
fant concourir plufleurs ftljets qui on
finir par fire regarded ccs aCions om-
me lgicitmes ; en acoucunmaln un nom-
bredo pcrtibnrct i fpjculer leur fortunco
fur la dc(triu&ion de Velpece humaine.
So Ei.xL no procure des bras atux
culcurs des C.olonies qu'en li p
rir par les guerres, par les injufficcs, par
les durecds des traverfes, par les mau-
vais rraicemens, & pay 1e dfepoir, beau-
coup plus de Ngres que nous n'en ac-
quero~ns.
3;. C. commerce efl plus nuifiblo.
que profir;tblE1 ks.A atemturs ce- qi
s'eKxpiquc on di1at e ui on voit quel-
ques voyages lucr'rits, le plus grani
nombre n'olire que des pertes ;, ce
perces feroient bica plus appalrdtes f
elles ,'dcoinr fouvent compdnfes par
des profits accellbires, fur les mnarcitlx-
1 3
dlits d''urope, fur les achats de poudra
d'or, divoiru, &c., ,fur les achats &
icis tde denrces Coloniales ec retour.
lictit A Cru nUc.Etic fio
(pcuaculaps~ '7@ id3b64 la 4ee
i". L.A Tr i M
i\ ~ ~ (n "Zia^ i|^
1i l1 Macinc & 4h
jcrtC qui n. 1e gb
tide Ma.rtlts puiit'i( d v a$
prit dix onu do&& fois plus de$i
lotc' piopordon ldans les Voygetd
cceL dptiocv, quee dans lis aucesnavi-
lttr'm9 percc' urelQc u1icjTuement occ1i
fionnes par le m.ui. .lair, la m.auvaife
nourriture, & Je atucres irconflapceC
letrucdives qui exiflent nceflairenpcnt
61, Ca commerce eft encore d'ypen
mauvaife politique, parce qu'il'nous fat
'l^iaifer pluafeurs branches de p daa, l
tions irntrreItintc fiur divers pviduits
de l'Afrique ; qu'il s'oppole nous faire
connoitre lintdricur & les retlourcs do
ce Continent ,mme la plus petite parties
1de tes cotes que nous ne connoiltus que
fous un rapport infme ; que de com-
merce d'efclavcs nous fait ainfi ddai-
gner & ignorer une des vaftes partiet
du monde, & lat pls notre porrec. I
,7 LA Tralte des Eft'lavcs dt' une
fhonte k l.humanlitu une tache A notre
Nation, une contradiction ouverte avec
\aos principles & notre conflttrudon '
r IL cil remanrquable que l. loi abuive
B4
( 4)
gle, C.'ninw11lrcc qu' acrLc
ufau~, .*Cuoniies n'a piermis de~ trair
de, Numeri qw~ dICtcpuis tcl cap jufqu'i Le[
9 1 &1 c d.1nFiLt1. c&cto d'A(riq1ue que ce qui
c il ptrrniis dans tel pra%. 8& ans telle
b rosi4it grrnii de Prendre des Nois
CI ; moins b
doit('wi L14iS 1'4lfj a lt.9 j
,r1~c d'Iomm~qui
crur~ent m gnt
& u&irsfl
jflcheufc des agcns d la Traite des
Noirs.
IL n'cft quite ro1p prtiv que c'eft les
Eutroplcns qui onc prclcquti par-touc
excite & encourage le commerce d
Efclaves; on a fa de M. Poivre, cet
Admniniftrateur humain & dclaird, qtia
commIcnccmuict de ce lcl,:t cce cm-*
merce & touches les horreurs qui en font
/ es compagnes nceflatres ont dt intro-.
dutirs pour la premiere fois dans lI.fle de
MLadag.igfcar & que P'eclavage ioit
.abfolumenc inconnu des naturels du
pays avant & frquenrtatioa des Euro-
pdens.
5. i. L. fup4faead-c /a Traixe des Nirs
ne firt auwtzn zOrt ax propretaires
d'/aicbatioa t!s les CQctni. c. Ai'
u0. flr. et connt qu'un nom inMd'ha-
bitans fae rnunLp, e rendenc'leits libk.d
r.uton & liquidation impoffibles p5
koi pertes qu'ils ont de Ngres nouu
Yeaux.
c. gneroienc
p: a'.i Je $Wi pac 1'exp&rience
squz.oat main-
de P!(livage on !'itfchiw ce & la
na triside I'humahk "" gpt
S1tbuun1 te afenri-
catce A Jnppulion des Ngresida2s
coures les Colonies prifes an malffS.&
deLnis chacune en pakticalier, a qlke 11I
o IdcIWv;agc t pl&s midd pis (a loiC
(z7)
Cpndis que ceux d'I habitans qui ont
iis l'atctention convenable encourage
& conferver la population de lueuLe.da-
ves &: moddecr autant qh'l croit en
eux la loi do l'elUava.ge, l'ont vu s'wug-
mnciter ou u moilns le, foutenir au 1 n.
fhi tiombre. On eoi citke un qui sedoubil
le nombre de Ces drclavcs cL quator
ans par fit propte population
3. Si l'Etat conomifoit par an qua-
tre millions de livres, de princes & en-.
courageiens qu'il done oU proppfe au7
jourd'hui 4 l Traire des Noirs2 pocr la
.pqNer torpute Itrendue ncefeliire aux
au mnaintietn des C(olotieis ou.s k r 'l
me de l1'qfl4Ang., let CooIs de leur
ctd pargtertoient en mrlI vingr oy
vrngt-cinq millions qu'i dpemnfcnTan--
in.MIkrenhr' en actl.s de Ni gr r ou-.
.ve ux.
4Q. LEs me.. rs Ces Colous, & d ..QuE,
la parties de la Nation qui a des rapport
nvec eux, ainfi que les moeurs des N-
gres de nos Colonies, gagneroienc tcrs-
inliblemienc c. diangennr.
i.onsleur
n'cn ls n.pf(e.s'que de Ngres
de 'Idlce, de ddcachein; de C'Ci'o
de' $gres Lipp(icf& d<,ef pe ar-
ronage, es &aisde gtolto' &c' p
IL fl: donc certain 'quo la Trai&eces
Ngres et u' bar irie',.qWiunNioh
police ne ptc rifonpab!mene con-
tinuer; il clI prouv qu'elle 'ntitc beau-
coup d'cgards, & que fa fiupieffon bien
loin d'Otre conCtrire aux. Colonies, y
amncriorit un meilleur ordre de cho(es,
& plui de proipdrit,: ces vrits fat.-
bient trce d rablies en Angleterre oit cet
objet eft ctait publiquement avec toute
la force du raifonnenment & t gdi&.ofit
qui caradrii humnms choiis de
cctce Nacion?
MAIs lintrt & une politique m..l
eeticltiue viennent leur oppofer diver'es
obijeions, don't une feule:a befoin d'ecre
co.nibactue un moment.
n Er (ppo,>t que la Fraince & l'An-
g[cterriu abanoninaltnc enfimbl to
C conrnicr'e des cfoLIav t les autres
i'' Nations c I'Europ: le, contitnutrofc t
j' notre ddrrinlnc t, ls F lipagitlequi
ont ouvert lUrs ports de t'Arique
,, mdridionaae aut:, ~craigers poutr'le en-
gagcy y porter ds c vu ve, prot-
(30)
n teroient de notre abandoti pour pwu
pler klirr< Colonies les Anititaiii,
Sy onu dj portd pluleurs cargailun
de Ngre#,.
$As agnt wu heIat tcerte crillCe
poi~m.-e fonder
obje&&oUt r
,tre Nin,. cs
t 'ctte mniua.ife ,i~4tu4e do peupler
les cOllo ss de Ngt kVW:` x, tadis
q, ils gerwrni & l opprineri
cette ,imtente Iopulatioa d'ii.rs
don't ils poucrienc tirer un patLi'in-
agctux par la. douceur &. la moderation,
& par uni 11Ce adminiithacion ;
(( 3 >)
Qu'IL cil tr' 5raiQonnable de penfcr
'que le part pris A la fois par l'Angle-
terre & par la France, de ct elr la Traite
des Etlaves esn Afriquc & d'>dcblir
dans ces contries d'autres mnoyns de
commerce, cautera dans les ides de
ces peuples une revolution qui rendra
,plus difficile, ou mme fera ceflr la
Traite des Eflcave.- N'avons -nous
pas dji vu un Marabout Souverain
Religieux de ces contres, interdire dams
es Etars, par efpric de morale & .de
religion, le commerce des Efclaves,
en grever le paRage travers les terres
yar de forts droits & pages. La raifon
petit tre long-tcnis ofliifque ; mais
cqand elle commence \ L fire jour
Ils program lonc rapidLt.
( 3:)
DEUXIEME MOYEN.
Affrncetch h hmence fesdv Domqtines
& aut d4 r ti& K des.
befvent tiut i bh tide0tc, d'avtrf "ds
tElXhves .qu'9a pficendanc .quils font
A dK 'r ,, -"A
val dedsBoudques des ,
afilier les' Ouvrert t''. E.preneurs.
Qv nt. .&4ai concraird qtVn -r
teIor parvenue. q'un fimple ouvrier> ds
qu'ils peuvena pirgnor ioo t' oo
livres, foienc P in"tlant habiles pofle c
un autre homme tou femme en route
propridcr,
( 33 )
proprit les traiter avec dtdain,
s'en fire Wervir arbitrairement les
accabler de coups .au moindre caprice,
les louer A'autrres pour on fire leur
gr? Quelle inignit & quelle iit e dgra-
dation la nature humane que cec
urage, Ci gnral dans les Villes &. Bourg
des Colonies pour la plupart des Blancs,
d'acherer des femmes, bien plus fbuvent
dans des vues mipriGables, que pour Io
service drpellique, de leur donner en-
faire la liberc i pour rcompenfe de
leurs vices ou (ce qui eft encore pis)
de les revendre au moindre caprice ou
n4contentement !
LoiN que ccrre parties d'EIclaves ferve
au progrs & .un maintain des C:olonies,
il cf ail do voir qu'elle *lb infiniment
nuidble i Jla police, au bou ordrut, k
aux murs; qu'elle clA dlbruclive de la
population, de qtue ce lont auranc de bras
enlevs aux cultures.
C
UN premier pas trs-elkliticl 1f(i,',
aprs Fabolition de la Traite paroat it
done tre celui dd renvoyer u la culturi ,
ou d'afl-'anchir fans exception quclcon-
que, tous les Efclavs Domeftiques,
Journaliers, Ouvriers 8 dttres, des Villes
'& Bourgs.
LEs Habitans gagneroient cette dif-
pofitiont une augmentation de bras:
qu'arriveroit il ? des gens qui vivent
uniquCent dans 'les Villes du tribute
quit rjointdc s ou c erl.ves Ifroiojtt
obliges du les r evdm, ou do chorcher
avc eux dans la cala ds mnoyens 'do
lubifier. Quiconque connot bien les
Colonies, faith que La 1tine Adminifra.-
tion cherche toujours', mais fans Lcles,
a diminuer le nombre par-tout trop
grahd ds Ngres de journes, come
cres-imfitble A biea des gards.
LEs particuliers kuii poffddent en pro-
ri4d des domefli2l$es loueroiet des
rffranchis: ils cQ) feroient mieux tbrvis;
hl plgs graud cbortr en apparice d4
ce fervice, furoic qu'w auroui moins
de fervirtcrs infiilq, c e Lruic autLant
de bras rxendup 'ux culCttres. Mait ,
,di.ra-c-ppg, oi ,cgopvr des kd9olwdiqued
tibes ? 11 .n'y a pas altez d'aflr-achts,$
,pouvoir prtendrwc gages. Q-uand CCCte
objeciou leroit tndde, ce freroic tuni
bien petit incorvgLicCc "du tuomtlL,
aiquel ontr.,opveroic bietc le remnde:
& on entrevoit q1We.ccie difp4frcitn ptp-
cur.croit dep rnoynsotintesde flibiuti
rtuer $,la rsce des afralhis,. desMult-
*cres & Mtifs !ibes des dcutc Sexes, qui
dans W icat a&dui, vivcnt pour l piltl
part d'une ma*niere prairew c incertaire,
dans la nonchalance J'oilivet & le
4d'fordre.,
Lis Marchands qui.,.poar le nrinfpot
de leugs blolps Jariques & efiirs, 6:&c,
C z
(3')
louent des Ngres journaliers, nu on
po'sdenc quelquefois en proprit, ne
perdroient rien cette difpoflition ils
loueroient des affranchis; & Plon ne peur
douter que, puifque les Ngres efclaves
fe louent pour rapporter l'argent qu'ils
gagincnct \ leurs Miattres, on ne les lotiiaI
encore bien plus facilement pour ces
travaux & mouvemens, dans l'tat do
liberty, & lorfquele profit leur appartien-
droic en entier. On 'n'auroic plus d'etf
claves pour c:s forces de travaux; ceux
qui en ont a&ucllamenr les revendroienc
aux Colons cultivateurn; on rduiroit leo
nombre des journalitrs libres au ftri
ncdeelire; & on ouvriroic par.-l une re(-
fource honnte la race des affranchis
Multres & Mrifs.
CE Maon, ce Charpentier, qui ( par-
venus par le travail de leurs mains &
leur indultrie pofiZder us deux ou
plutieurs ef claves don't ils forment leurs
(37)
Atceliers) s'enrichillent & deviennent
enfuice d'indolcns iybarites, & les gaux
de ceux qui n'agueres les cenoient leurs
gages, e reireroicntr s'ils (c trouvoient
alklz riches, ui loucroicnt titre de
journaliers des ouvriers pour les aflilter.
ON ne verroir plus, comme par la
pafl des ouvriers blancs devenir aufll
puiflaimment riches dans un petit nom-
bre d'annes ; mais avec des gains moins
rapids ils conferveroient mieux leur
aclivit & leur induftrie. Il fe formeroit
des ouvriers excellent parmi les Ngres
& gens de couleur; il s'tabliroit dans
les Villes pluficurs fn'illes aifes d'Arri-
fans & gens de roulcutiors; & la poptu-
lation ne pourroir qu'y gagner.
LA facult la il'e, ceux qui ne fcroi
pas atlez riches de donner la liberty &
leurs enclaves domenlkiques & ouvriers, ou"
de les revendre aux iabicans cultivateurs,
C3
(3S)
4d de lIe dppliquer eux-mtiecs la cul-
turc, crmpclleroir qu perfonne ne pdt
rieli perdre cett dlipolicion.
e
TROISILME MOYEN.
AffraknchQfrmc des Muldzrcs.
(comm& on l'Va dit, au moyen prd-
Stcidt) il ne fauc des cfclavcs que dans
l tdotrl cft bien reconnu que
U i '.aUe & Mfitws ne font jamais,
'4 4yo, Jarnais, ds dectavs atetchs
I oltatt : ia faad&di' non4-'ulcmeir
,ipar ceett raifon is encoie dans des
vues d'uie aine po icique & d'une jule
:adminifftion, aIranchir toute la race
(du mpins celle natrc) des Multrcs,&
"' USTt des cates qui s'oppofent ffln-
ti4 lemenrit- l'accroilement de la popu-
G 39 )
lItion des Noirs dans nos Colpniesi
<'eft le liberating oftrdud dt'o nair cette
race bLitarLC & vicife, ddJ clrde Mclave
par cet axiome : para /quitur vntrcm.
C' S r bien encore ici que l ldgifla-
tion des Colonies offre une de ces in-
cohrences fi ncefrairement rfulltaintes
de leur inflicution car le Ldgiflateur
n'ayant CI intention de voter l'efcla-
vage que la race noire i cheveux cr-
pus, celle qui fore dire&minenr de la
cte d'Afrique, a dclar libres les N-
grts cheveux longs, &8 autres tndiens$
il a aflranchis cous les Multres4 fag,
mlds provenans de race Indienne; il
auroic d, en fliivane Ics mnems princi-
pes. rCconnofro come liUbi lps Mc-
l.Itrte proprnement dJis qui Iqn.lr na6n-
crts phyiquemetic itre illb d'di p
ibre, quoique l, micrc irc( qi vq
If arrive., par lci d!fp(ilcions' l:uelld,
de ,tcr loi, qcjue I'nfant bitrd d'uwe
C4
(40)
femme Indienne avec un Ngre enclave eA
dclar libre, tandis que celui d'un Blanc
avec une Ngreff efl toujours enclave,
lorfque fa mere l'ef. Il convient de fair
ceiJer cette contradi&ion enle faifant
on changeroit la maniere d'tre toujours
vicitcufc des Mul&cres & Mtifs daps leur
eta aduel car cette cafte ( qui joint
prefque gnralement aux vices de fon
origine l'infolence & la pareffl occa-
fionnrs par une octre vanit qu'ils tirent
de leur illuc d'un Blanc) eft par-cour
pW. ptopre remplir les devoirs ordi-
nairma des clclvvci;d fuar our aux tra-
vaux d'habica ionA, au is avec les
Noirs. Ls inconvdcnins de leur intiicu-
tion, leur manque d'dducation, de princi-
pes & demoeurs, leur abrutifement & leur
libertinage preque flans exception, font
que bien rarement on y rrouve des fiijccs
utiles, mme lorfqu'ils fonc parvenus
'trac de liberty.
EN diclarant libres les Mulitres
(41)
iatre l'avnir le Lgiflateur prtvietv
dra par-l en grande parties, le liberri-
:nage don't on fl plaint; tour Habitant
propritaire d'elaves, vitera par tous
les moyens en lbn pouvoir que les fer
mes enclaves nient frdquenration avec
des Blancs, dans la craintr de voir nai-
tre des enfans qui ne duvront plus. lui
appartenir il cherchera I cncourager
les marriages entire Noirs & aingmun-
ter & favorifer fit propre population.
Plus de tranquillity & de bon ordre
dans ILS manages Ngres concourra' rrs
lnfiblemenc ce but dirable; & i, par
fuite ndceffaire des paflions & de l.
foiblefl humaine, il y a cntor-, aprs
ce part pris des fdquciiirations do
Blancs avec des N.grel s ,,ks c.i de-
viendront bcauc iulp plus rare's, .C en-
fans qui enl prov IL nd rol nt, dvICenl.uit pi,
leur tat de bLat'rds librc.s, leC clts
de l'Ear, front i:ilruits &: lcv' par
ks t(ois de I'A JuiniLhratio' d. ur
(4')
de ceux de leurs peres naturels; ils donm
neront pour la pltparc des fujeis ,um
divers mctiers & ralens utiles, lt ( Cul-
r ture 1 .a Navigation ; on les verra
s'tablir convenablement avec des finm-
mes de mme cfpecc, don't educationn
auroic t pIs foigniE dans ces vuts.
CETTE proportion tant le produit
de mes propres rflexions j'ai truv
qu'un ancicn Adminiffi-ateur des Colo-.
nies don't 1. nu mouire cil coniliddrde
avoic eu cette mme id:; je l'ai crou-
vd c encore dian un ozcxllouc Auteur
Anglois, "dott je 'rpportorai ici un
pafliage.
SJE ne vois pas qu'il puiffe rcfiuler
t aucun inconvnient de l'affiranchifle-
ment de tour enfant multre: on peut
objeier cette proposition, qu'elle
c tendroit encourager le commerce
i) illkgitime des Blancs avec les Ngrc C-
(k43)
Ce fes, don't je viens de montrer les mau-
o vais effers. Je rponds que l'affran-
, chilFemet des Multres fcroit bien
pluttc dans le cas du rprimer cqtte
, fridquentation, par la raifon que, dans
, la poltrin audl le, les Hliabitans voient
avec indifirence nacre, des Mulcrds
-ftr leurs habirations, bien afhiurds 9ue
ce feroalt pour eux de- efclavcs de plus
, pour leurs travaulx, oL qu'ils en retire-
'i ront un bon prix, n lqs vendant . leurs
, peres naturels, qui le plus fouvent cher-
, chent les rachcter. J'ajouterai qu'ati
, contraire c is habitans chercheront le
a plus qu'ils pourront . dcourager les
fr2quedrLons dl.:s Blancs avec leurs
n N,.grvins, di 4u'isk verront que leur
, initrt nle y trouve pftvSc qu'alors
s, it emploicron: coros leutrs efforts pour
muidriplier lur leurs pofldlions, la rac
n noire 1ans n-lan, u.
p .'0 L
*
(44)
QUATRIEME MOYEN.
Etahlibb'ment d'une Rgie humane &
n,:f/brme dans les Habitations.
L'A 1n o) 1, T I o N des trois Moyens pr&-
cdcdiis, tendant videmment au bon
ordre des Colonies, leur sret &
l'augmentatioin de leur population ne
fci'ra rien pcrdre A aucun de clurs pro-
pritcairn.
LAtiANT rubriftr tout les lcs hbit.t
ciots d.tns lurs travaux & ManuiacXdu-
res atuelles avec la police qui convent
aux divers Atteliers qui les compolntc;
il faudroic que'l'on s'occupt frieufement
d'y drablir par-cout avec uniformity, une
lgiflation bien regle & bien raifonno
qui n'auroir plus rien d'arbitraire, & par
laqutulle on affiureroit l'ordre des travaux
& l'xacl.itrudc de la discipline.
(4y)
ON demandera par qui fera tablie
cette lgiflation ? Si les Colons (affranchis
'des entraves donc ils Ie plaignent, jouif-
fant des droits du Ciroyens & de propri-
taires) avoient des Allnmblde:s Colonia-
les bien compol&es, le choix de chaque
Colonie; fi l'Adminiftration qui ef il
leur tte avoir rouiours une march
affure conflantc & dclairde, il n'cft
point chimrique de petfier que ces
AlImbles elles-mimes propoferoient
ces Rglemens de police & cette lgif-
lation humaine & uniform qui con-
viendroit routes les habitations, &
auxquels chacun feroit tenu de fe con-
former; d'o rfulteroit le plus grand
bien de chacun en particulier & celui
de chaque Coloinie en gdrral.
AVANT nous, ls Anglois ont agit
ces projects de Rlgkmlcnt d.ins leurs Cb-
lonies ds P. ui e dernir e un de
leurs refpecablcs habirans a ditc 1 la
(46
Jami:lque 'fur ce fujer, ces paroles ,m-
morablcs: Nous avons le pouvoir
, d'augmenter le bonheur de 250 mlce
, hommes don't le travail nous proctm~
notre ftibfimance journaliere ; nous
n avons Ja faculty de former pour aitnfi
, diru une m.auvelm cracdion :qucl.objct
n phls noble potfnk famous kchauffer n.-
n tre zlce, & l'inctination ,naturelle qei
l nous porte vers la bienfaifance ? En
n confidiranc mnme les chofcs rulativ.-
ment q& tde &6 perfolndi Pil
*adthm% wq*a flntom huruni
v(fIalk{ bMIlear oliiciu : ainui
, cur1.n.hos mtari la prdrpdrit
Sde -nos pofdfllons, l'approbation dis
, homess. leshnididlions due Cid l.
C'ES-r 2.ulHi tnee dcrricre que Jes
Habiranis dela 'Grenade ont dabli dans
leur Aflmbtle Coloniale, des 'Rgle-
mens. de' police intdrieure & un lgif-
9 ( 47 +
larion en faveur des EIclaves, avec ce
qi,ambule bien lige de leur aCte du 4
Novembre 1788. n Que la nicelfic de
SJ'importation des Ngres ceffera du
, moment o ils (cronc traits avec hu-
Sinnanit J oh ils no lronct plus accabls
, par les travaux excellifs, & o on aura
gard. aux loix de la nature dans P'union
' des fexes.
COMmE les loix qui ont t jufqu'&
t prdfent promulgues.pour la procedioh
des Efclaves, ont t trouve$'infuffin-
tes; & comme Phumanit, airifique Pin-
n trc de la Colonie, exigent de rendre
l'efclavage fupportable, aurair qu'il fera
pollible ; afiln ir contribur i la po-
n pIulation dc%. Ngres, fi:ul moyen de
n Iuhpprirner .avevt l remns la inicetlir de
nI leur imapLorttrion iLs cores d'A frique.
Et vu qu'un ne Lmuroir atteindre un
b lbut au:i di(irable qu'en tixant ds
(43) 0
bornes raifonnablcs au pouvoir d(c,
i Malrcs, & des perfonnes chaW g'c do
S(firveiller les enclaves, foit en les (cIi-
n geant leur fournir le logementi, la
,, nourriture & le vtement d'une ma
,s nicre convenable, foit en leur procu-
il rant la connoiiAtn.ce & L'inftrudiou
s de la Religion Chtrcticnn 4 'occu-
pant eflfnciellemenc de la perfe&ion
des murs, en les engageant con-
trader des marriages lgitimes, &. e
les y proctgeant, & on rcfpc&ant les
n droi e cc Erar. Pour les raifons ci-
Jdet tpdcf&s,& t.,.
SANS donner la detail dcs Rglomerns,
qui font la fire de cet a&c colonial, ni
expofer ici de ce qu'on pourroit faire
de mieux cet dgard n cherchant avec
raifon & humanity l'cxcurion des vues
exprimdes ci-deflus, il luffic de montrer
par ces deux examples: que les Colons ont
fttani en corps lhgiflarif que l'inrrGt des
liabitans
habitans exigcoir une pareille Id gilation 4
nuc cette ldgiflation dcoit ndceftlire pout
maintenir 6 accroutre la population, &
pour flipprimer par-L l'imporcation des
Noirs de 1, crec d'Alfique auli pour
le plus grand advantage des habicans.
LA dgiflation ou police de lhabirca
clon aiiini arrite & crire, feroir lue &
publie parmi les Atcclicrs, & renou-
velle de rems en teams. il y feroit pourvu
avec certitude la nourriture des Ngres
( fubfanielle & en nature, au moins fui-
vant le voeu duCode noir qui n'elt preflque
nulle part bien fuivi); loteur habillemenr,
Sleur logement: on altrcroiit la propridt
deleurs jardinsvol.illcs & bafl*-cour; on
pourvoiroit leur traitement loi maladie,
au foulagement des vieillardls & intirmes,
aaux ons ux (mms encein-
tes aux nourrices & aux enfaus au
maintien des bones ineurs, l'inftruc
tion de la jeuneti, au bon ordre dans
les families &c. D
y50
E n mume-rems, l'ordre la police &
lis heures des travaux y feroicntt Ifix&qo
mitime que la fubordination : les fahutic
l:geres reroientr punes, aprs que lecou-
pable auroir t entendu, en prlnce des
plus Cages & des anciens de l'habitation ;
nLais par d'autrcs stoycns que le fouet
de pole don't on n purt f1 diUntudcr
la barbarie. Les crimes feroient ren-
voys aux Jugs ordinaires, & punis pat
la loi: il y ;iloit auith d.s rcompcntfs
pour les .aioJkns vebcuCl's & diftigt'es.
Cr( TA iN MPNtr biicli loin qu'aucune
lihabitation. fur d -rango rat co dirpoli-
rions, il n'cL pa titie ptrf'onnc liSlio
qui puill dire que les Colons ne ga-
gnLaflnc iftinniment cette anmdliora-.
tion dan le Rgime des Noirs, par
lepr attrachement & leur bonne volont
au cravail.
Ci'parri, pris & confolidd on ajou-
ter;a ici qu'il conviendroic de chauner
,ts-lors la dcnonination d'efclaves,
td'ef'lavage ce lroit envain qu'on au-
'oic rformd la chofe ; elle parocroic
toujours od&eut, clic tcnirocit lu rede-
venir fi on. lailuic tlimblillcr un nom
rprouv .
EN effect dans l'dcac railfonablc &
modr prdpar pour les Cultiv.tccurs
doirs, par de fages RcIglcnicns rien
:'arbicraire ni de barbare n'cNiflant
plus dans leur traitemenr, contnoiflanc
par ces loix crites, leurs droits & leurs
obligations, ils ne feroienc dja plus
efclaves .proprement dirs; ce feroir dcS
vaifaux attaches la gllbei, a tlijcttis .
tftvailler conimm auparavant pour leue
propritaire.
4>
(,IL )
CINQUIEME MOYEN.
Gratification d'un dixieme des products.
A L s avoir aiini rcgl d'une maniero
qui celleroic d'&tre arbitraire, la difci-
pline des Acteliers, on promettroir
ces vailux, un encouragement bieaj
tire & LvaiillCr avec ZLIc, qui fcroie.
une part d4iai les revenues de l'habita-
Ciun pAit d'aibord pjtitc, & (tleIaienc
d'un dixivmn des products neto.
h. c(l plus que probable que ce facri-
fice apparent de l'abandon d'une partial
des revenues par le propridraire les fou-
tiendra au moins au mme taux, parco
que l'intrt que les Noirs y auront ,
les excitera travailler avec la meil-.
leure volont, concourir avec zle
a nx progrs des plantations, & l'exploi-
( 3)
tatiop des denres, A empCcher les vois,
les pertes de rems, & les divers abu9
que le regime dur de l'efclavage multiple.
Quar. rro rant fLic peu dgag de
prjugds qui aveuglent la plipart des Co-
lons, pourra croire que les habitations
en particulier & les Colonies en gn-
rai puilinr obtenir un degr de prof-
prit proportionn au nombre de leur
population, juflqu' ce que leurs Cultiva-
'teurs, interelfes au produit de leurs propres
travaux & l'augmentation des rcoltes,
,y portent un zle qu'il fcroit abfurde
d'attendre d'une forte de troupeaux gou-
verns coups de fours, & don't le leti
efpoi conI1hc on quelques heures do
repos, & dviter les ghiicimcus.
Si on pouvoic douter de l'efet de
cette gratification, je dirois que j'en ai
faitc l'preuvc avec le plus grand fliccs.
e
(54>
SIX EME 'MOYEN;
,4ugmentation fuccefve d& gratification,
vu part dans Ica revenues, accordic au4
Ngres cutdivajcurs,
Q u A N D on auroit vu, par experience
d'unie anne ou dJeux, que l'Attelier fo
I.roir bicn comporcd6 ous ce no uveau
.plan de cmiduir ; que ce ixieme. des
produirs donAtdc au Noirs co gratificai
tion auroit obtnnu tofl c qiVon tl' dtoia
jpromis; que les Habications n'en nuroient
wnenteroit cette tgrtifica.tioi qqe 1'og
pot tcroir 'anne fuivante un neuvienim
,dcs produits nets, powr prouver encore
par ce sacrifice les revenues e fourtienr
drctu an mnmc t4aux pour le protrit-
i.uric.
COMME on ne doute pas de l'efflr,
on allure ici que cette granilcation on
part dans les revedls accod.JJe at N-
gres pourra erre augmente d'anne en
annde, & portce fcceeflivemenrt un
/huitietne, un fcpdctie un fNiie>d,
un cinquieme, A un quart & enfin g
vn tiers des revenues nets & que co
fera fans que le .propridtaire lui-mme
prouve une dimi i ution.Ce tiers accord
taux vafaux ne. fcroit qu affurer davan-.
tage Ces propres revenues, & les expor-
tations de la Colonie augmenteroient
de ce tiers au moins qui &eroit mis de
plus dans la main du commerce. Le com*a
tncrcC de 'ij I' 11 ration augmenteroit Cei
memo proportion par les confomrhtat
tions que feroiu;-: les ? gres )jiui(ln'c
flors d'une '(in & cette pos
Pulation ,.r.L, p. ,,'!! prfnt
commid 'rertic a voir le bonheur fit
of, c i a ,iA .h s i l. Xcres.
SEPTIEME MOYENS
Nouveau Code Colonial.
ON jugo quo les diverfes gradations
indiques dan leIc moyens prcddem-
ment donnis, pourront exiger un efpaco
ai moins de neuf an&.
LA dixiome annde, (ou audi-tut quo
cotte npideln auroic t bien confla-
te & que |(n bonds eOfrcs do ce regime
fcroqeot reconpn) on confolideroic ce
airrangemeint par une Igflation ou con*
track qui rvgleroit avec quit les droitr
des propricraircs & ceux des vaiEux,
p.ar un nouveau odo colonial fub$litu
ati coc noir, loi de duret & fonddq
fur un principe barbare qui n peut plus
fiti;kllr. (Ce l'if pas ici le lieu de don-n
1,'r l 't dtlhIu un plus grand dtail it
idflit tI Ls ames honnrtes (& il yen a;
5 7)
fans doute parmi les Colons) foient con-
vaincuecs que ce qu'on leur propofe n'eft
ni impollible, ni nuifible Icurs incr&ts.
., HUITIEME MOYEN.
Ajfranc/.ment fcicefi"f entier des
Families de Noirs & formation d
proprits particulieres.
% a
I L eft aif de concevoir qu'en adoptant
fuccellivement les moyens qu'on vient
d'expofer rapidement aucune grande
propritcd ne f(roir drangde; quc la popu-
J.tcion autgmenteroir fous un regime plus
human ; que des faniIlIs crdoles & an-
ciennes des villux ralihcteccroienct de
rems en rems de cette efpece de frvi-,
rude de la glbbe, fubllictude dans les pre-
Aiers rems 1 l'cli(avage. Cet heureux
changcmcnc fe froir oprd fans caufer
de choc ni do cOnunotion ; c, v.afl Et
fe feroicnt accotinurids peut petic, &:
come .iuenfiblemenr, tune certain
aiiance & une exiftence meilcwuru
fonddes fur leur bonne conduit, leur
a&iviCd & leur induftric : il ne c (b'roit
fait aucune revolution trop t'itbic Uans
Jleurs iddes qui pt fair craindre aucuns
ro.aLvais eflcts puifqite les premiers
mnoycns ne lone quite des' graces accor-
dtst condiionll:mcrit & que le Ma-
rro iuroic toujdufok pu retircr, dans le
cas oi Ies Ngw isae'ul fuUkfit tendlus
indi;gne,
Lis famillcs qui de bon accord au-.
roient fait fur leurs profits les pargnes
fulffifaines pour fe racheter auroient
par-l fait preuve de leur capacity & d'
Ja bonnie conduire don't ils feroient ca-
pAbl[s dans l'dcat de libet-t Elles fe
rachcreroient, foit par unb Comme une
tis payie, uit ip.runcredevanceannudlic..
CEs migrations fucceffives de vafrtux
affranchi, qui for tiroient ainfi des grande
bhabirtaions pour former de petites .pro-
prier(s par families, -froitic implement
remplaces dans les habitations par
I'accroill'mUcnc immanquable de leur
ppularion. Les revenues de ces grand
rablitflmcns augmenrcrohient mme a
mrelure de ces aifranwlhidtmons par les
cens ou rcduvances modres don't lI pro-
pridtaire conviendroit avec eux, fanc-
ionn par h loi, ou par le rembourfo-
-ient d'argent.
Crs families affranchies rabliroent,
fur les rerreins que leur auroit conc&id
Je propriraic ou (c Gouverncmentn
decs /Lwtei (ou imdsagcries de gross & de
,enu btail del places vivreS, (Les
planrtarions de cotton, de caf, dv c.c.ao,
d'indigo ce tarac ; ilk c>t mcericnt
des a fts & m'tit-s da.s lia (olonk
,cc. ; &e on ne voit point i poUble,
(6o)
quand ces affranchiffemens atroicn
aflz augment, qu'il s'tablt de non"
velles Sucreries par des alfociations ft.i-
tes entr'eux.
I femble qu'un rgime (i dvidem-
ment prolpore pour le Colon & pour le
Cultivateur Ngre, rendant l';ivance-
ment des Colonies, devroit terre faiii
avcc-empreflemcnt par tous les Colons.
On a lieu de croire qu'il le feroit en
cffet par quelques-uns ; mais le plus
grand nombre des perfonncs qui poffl-.
dent dtis I)beit dans les Colonics n'cft
pas de cette trempe, & (c laifl entrance
par une routine tablie & un ufage hdrdi-
taire. S'il n'y avoir dans les Colonies que
de grands propritaires, que des gens rai-
fonnables & humans pour poffder les
efclaves & les diriger, le fort des Noirs
tant par-tout femblablb A celui qu'on cite
par exception fur quelques habitations
1.igcment conduites il feroit facile dl
perfuader A ces perfonnes choifies de
fire un pas de plus vers l'amlioration
du bfor de lcurs Cultivateurs; elles lfe
riroient aifinment que ce n' cl pas tout
fire que de les nourrir & de les foi-
gner, que l'adivicd, le bon ordre & les
revenues augmenteroient infailliblement
en les y intrelTant ; ces perfonnes ren-
teroient voloi icers l'cxpcrience que je
viens d'indiquer & je fuis plus que per-
fuad que la tentative fufliroir pour
obtenir une rullite complete. Mais les
Colonies font en grande parties compo-.
fes (quant leur population blanche)
de gens trangers la terre, qui y fonc
impatiemment, afWeanr mnime du d-
gotc pour ce fijour & le defir de le
quittercr, gens le plus. louvenr tuis ddu-
cation tans moteurs, Ians intfkruction
tous font labils .\ piotllicr des ella-
ves; mais il s'en autc de beaucoup que
tous aient les idcs par lefiluelles des
hommes doivexnt tre gouverns: n'tcaL,
lX qu'avec le project de fire une fortune
xapide & de s'en aller le plutt pollible
on jouir en Europe, tout ce qui pcut
acclerer leur fortune, ou y concourir,
leur parot bon & lgitinie, & tout ce
qui retarde ou emp&che leurs profits,
leur tcmble un' crime : les efclaves font
luur principal prefque fIur unique
moyen de fortune, prts les revendre ,
ils ne s'attachent jamais eux, ni ne s'iu-
quierttent d'autre cho( que de cirer d'cue
tour le travail pollible. Ce n'ell pas de
cortt efpcco infricure, qui forme le plus
g(and uombre que l'on doitaitrndro
aucune amelioration. On ne doit pas le
diflimuler d'ailleurs que le prjug gn-
ralement rpandu dans les grades Co-
lonies rfillera long.tems cette rvo-
lucion que lintr't particulier & mal
raifonn: du moment fe trouvera lns
coffee en opposition avec l'incrc gid-
ral & plus folide de l'avenir.
ON aura encore ai vaincre le prjugd
de la phiparc dev perfinnes, qui ont
influence dans, cuere adrminiltcatio, par-
mi cfuluellc* it Ykifteune pcrfuafion afTz
gd:acrale que l'cfclavage ci elencielle-
nlmiLi ndcellaire l'exifteice & la prof-.
pdrit. dus .Colonies, & que la Traito
jes Noirs efi indiipenfable au mainte.n
& l'accroifcmnt:nt de leur population.
Eu ruppof4itr que quclques perfonnes
plus dclaires & plus; fealtoles rentent,,
en adoptanc ces idees de fire quel-.
qPes eflis parriculiers d'amilioration au
flrc des Noirs. & d'accroillementr leur
population, il en rfulrera pour, eux-mn-
Mes & pour le Gouvernement beaucoup
dl bicn : mai ces cxcmples, ilartiels &
bqrnds au plus petic nombtlc, ne pour,
rout obtenir comnpletremcnt lcur efltr,
rant qu'ils (crolt cn oploitiioi direde
& etl exception au rciunie dtabli parla
loi; & le fyll3aue aduci de l'Admiinlra-o
tion & de la lgiiltuiun Coloniale, rifi;
64)
teroit l' Pentier dveloppement de ct
rgime de liber jufqu' ce qu'il f
adopted par tous ; ce don't on peut diffi4
cilement fe flatter.
DAPRts routes ces confidrations,
iu penlf qu'il lCroit beau & incdrellXuic
de voir les Nations qui pofldent des
Ides Sucre (& fur tour la Franco
l'Angleterre qui cnt des terreins leur
difpoiition, lefqudls n'ont pas encore
td drablis) fair de nouveau tablifl-.
mens dans des contrrds on l'eiclavago
n'a point encore t introduit, dans les
vues de prouver aux Colons qu'il eft
poflible de faire du Sucre & toutes les
autres denres coloniales fans tenir
les homes fous le joug arbitraire de
'efclavage.
Qui peur douter en effet que fi, dans
le quinzieme fiecle, on eut menagd,
civilii' & infiruit ce million d'hommes
quo
qie Pon dic avoir ct trouvds d. ms l'Ifle
(d'Haiti ( pdlinc Sainr-Domingue ) lors
de f decotuverce; a un (k ft attach ce
people doux e hofi'calier au lieu de le
dtruire, l on lui uci joint avec pre-
caurions mclure & politique, des dmi-
gracions de gens de mrciers.& de talent;
fi on en et agi de mnme l'gard des
Cara6cs des Ancillus & auccrs pays dte
l'Amrique fi on tr ctrabli dans nos
Colonies, une ldgil tio lag &f humai-
ne fans jamais longer ce moyen
odieux de lefclavage ; quil peut doucer,
dis-je que Saint- Domingue n'et pu
tre, fous cette forme difkcrence, bien
plus peuple & plus produOtive qu'ulle
ne l'clk avec Cs Iuo miller Noirs tecla-
ves ? & Ic autres Colonies n'auroient-
elle; pas pu prolpirer de mame par les
menes mo Vens.
QU'IL me foit permis de cirer ici un
pallge d'un ouvrage cffim ftr les al'aires
E
1(66)
acluelles, attribu un Prlar du premier
mrite, ohi cette mme ide ct expofe,
la fire d'un raifonnement court &
concluant fur l'efclavage.
n DANS nos pof'eflions d'Amrique,
( on pourroit ds ce moment choifir
i quelque Canton, ou une lfle, pour y
Sdtablir des proprits & des Cultiva-
13 teurs libres il ne faudroit pas trop
n couter les Colons, car ils raifonnentr
,, sremcntr comme raifonnoicnt nos an-
e ctrrcs dans le dixienie liccle .
t
(67 )
CONCLUS IO .
L'E sC L A V A G^ P ti. une inittutiion
vicikurc & injue ; la Traite des Noirs
eft une barbarie encore plus condamna-'
ble.
QuE les Colonies (e maintiennent
& que l'ekclavagc s'y conferve encore
quelque-cems puiifqu'il n'eft que trop
vrai qu'il ne peut ditparotre que par
gradations, moinis de caufer des per-
tes aux Colons & du danger nos ra-
bliflemens; mais il faut profcrire dans
l'inflaqc la Traicc.
Ih et dt polible aux Fondateurs do
nos Colonies de les cultiver fans rduire
leurs Cultivatcurt on efclavage: ils fur-
prirent un loi odiculfe la Religion des
Souverains pour auroriflr l'efclavago
d.ans nos Colonies, en donnant uon
Ez
( 6S)
fanEion l la Traire des EtUclavcs qui
eil un tilh de bdigandagcs: nous jouiT
fons de leur ouvraCg ; mais f( nolus
voulons en jouir in'; records arm-
liorons le fore de ces victims de la
cupiditd &z ceflons ddformais d'en aug-
mcniiter le nombre.
A me&itre que les'Colons fe prteronc
a ces vues d'ordre & d'humanit, cil
paroilint fire le plus noble des lcri-,
ficcs ils feront laur propre avanrage;
on verra rfulter plus. de ptofpricr auxs
Colonies & au Commerce National; on
y dprouvera plus de tranquillity plus
de sred, une augmentation coitanto
la population de ces itabliflemens,
fans employer aucuns moyens, forces,
ni contr;aires nos principles il ne fauc
pour s'en convaincre que ke reprdenter
cette vrite fi reconnue, que 1a1 popula-
tion croit fentiblement par-couc oi fe
trouvent le bonheur & ls fublilanccs.
(69)
.Envoi MM. les Dputev de la NZtion.
0 vous, 'lire de la plus beIe Na-
tion & de la plus geldrcul, alimblds
en pr flece de l'univers pour rparer
les maux de Phumanict foutffrance, pour
foutenir le foible contre l'oppreliion du
fort, pour fire jouir les pauvres du a-
crifice des riches! daigncz vous occuper
un infliant du fort de oo mileCulti-
vateurs qui font parties des fujets de ce
vafte empire, qui' vous procurent par
leurs travaux des denres agrJables
utiles, qui -fourniflent des moyens con-
fiddrables au Commerce & l'aivit
Nationate, qui en donneront encore
bVcft davantagei, Li leur iduftrie eft en-
courage & leur population foignue &
menage; ils vivent fous le Gouverne-
ment Fransois, & ccpeLldait par un
abas injuflitiabIe, ils font foumis A une
loi qui cit en contradicion avec vos
(70)
mmurs votre Religion vos principles
confirurioncis ; ils font affdjecttis un
regime aibirraire duquel rien ne peut
les dlivrer que l'autoritc fouveraine qui
les y a condamnds: fans amis fans d-
fecnturs fans Magiftrars (i), n'ont-ils
pas quelques droits a votre proteCtion
Et n'cif-il pas bien certain que le Roi
le plus human & le mieux difpofi
bien faire fanaionnera avec empreffe-
ment, ce que vous ferez en leur faveur.
Croyez que nul objet n'eft plus digne de
vos glorieux travaux que la fupprellion
(i) On peur dire avec vrit que les Ngres font
fns dfAnentrs & fans Magitrats quoiqu'il y ait
,une forme de justice en leur faveuripuifque ces Magif-
trats fotint toujours leur gard juges &k parties j.puif-
que ( dans les cas trs-rares & qu'on vite le plus
que l'o petit o les bbarics dtes Matres occalion-
nenr des pracedtircs en favcur des ifclaves) le tmois
gnage des efclaves cfl fans valeur 8 & les iugemens
'font toujours guides par le prdjug qui veut que les
Blancs ne foient pas compromise ; & par confquent le
L iec coupabl ei ci toujours mnag.
(7 )
de la Traite des Noirs, & la rdfolution
prie ds--prfent de prparer les voies
celle de l'efclavage, par cous les moyens
graduels indiqus ici rapideminenc, ou tels
acres que la propre di(polition des
propritaires fera clore fucceflivement,
encourage par l'autorit fouveraine.
F 1 N.
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