R-RAPPORT
DE

JULIEN RAIMOND,
Commissaire dl'gud par lc Gouvernement franais
aux Isles sous le vent,

AU MINISTRY DE LA MARINE.
CITO YE N,
JE vous dois toute la vrit sur la situation politique de la
Colonie, sur les operations du Gouvernement, sur ma conduite
indi lvielle. Je dois, au Directoire excutif, compete de mes
principles, de mes discours et mnme de mon silence; mais j'ai
d au bien public, au salut de la Colonie, la conservation des
Europens qui l'habitent encore, de ne pas compromettre de si
grands intrts par un zle indiscret et tmraire, et de ne pas
soulever, avant le temps, aux yeux de la France, le voile qui
couvrait un systme de'perfidie, don't la rvlation prmature
, aurait acclr et peut-tre assure l'excution.
Une patience inifatigable, une inertie raisonne, la seule force
qu'il ft possible d'opposer la violence, le temps, qui contraint
enfin les pervers dposer le masque et qui, tt ou tard,
amne sa suite la justice et la vrit telles sont les armes
avec lesquelles j'ai combattu, avec'lesquelles j'ai eu le bonheur
I- de faire triompher la Rpublique. C'est en demeurant inspa-
' rablement uni son ennemi, que je l'ai terrass c'est en cidant
totcs :cs impulsions, que j'ai paralys tous ses efforts.
SA