Title: Un Mot au Sujet de la Traite des Noirs
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Title: Un Mot au Sujet de la Traite des Noirs
Physical Description: Archival
Language: French
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Bibliographic ID: UF00099007
Volume ID: VID00001
Source Institution: University of Florida
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(IN MOT


AU SUJET


DE LA TRAITE DES NOIRS.



------ __coo--- ---



La socit religieuse des Amia$ communmient
appeals Quakers, s'est ddj prs&nte la nation
fran;ise comme partisan d'une abolition complete
el immin dialt de la traite des noirs. Deux brochures,
l'une inlitule Adresse aux nations de 'Euraope sur
l'iniquitl de la Traite des Noirs, ec l'autre ayant
pour i'tr Faits vepf(iratifs de la nature de It Traite
des Noirs, ronlenant quelques details relatifs i la co-
lonie ilr Sierra-Leone, ont td publies I Paris. et
rpliandues dans ln capital ainsi que dans les pro-
vinces. (es ouvrages taient destins plaider la
cause des opprims, et fairelconnaTtre quelques
unes lds liorreiim insparables d'un traffic de la vie
et de la liberty des homes.
Lea earaeti'o oupablc de ce commerce est tel,
nous Hommes lillemintct tmiiclm4s de compassion pour
les mallicthetiru qui oin sIont lI.s vititimces, tel est
mme l'intr( que nous ins|pirent les auteurs de
leurs maux iqu nous ne pouvons rsister ai dsir
que nous prouvons, come Iomnmes et comiim
f'ires, d'lever encore la voix, dans l'espoir de lhitier




(2)
le ternie de ces scenes de devastation et de carnage.
Nous dclarons de nouveau que la charity clrii-
tienne et lai piti suni les seuls mobiles de nos efforts.
cl que nous ne sommes nullement iiluoiencs par
des motifs politiques ou commerciaux.
Qu'il inous soil permis d'ihord d'exprimer la sa-
tisrr'liiiiio qIue tous avons prouve de voir les cour.-
jiidliciire:s de l'rance appliquer diverse fois les
dispositions pnales des lois franaises relatives a la
traite des noirs. On assure mme qu' Bordeaux ,
grace A la vigilance dplmiyie par les agents du gjun-
vertiieent ce conniierce capable a iireiu i cliche
considerable, et une gazette de Si(err-l .cne, dn
printemps dernier, inius apprlntil qu'miine plus grande
vigilance a t dploye par le gouvernement fran-
ais sur la cte d'Afrique.
Mais en mme temps que nous nous empressons
de reconnatre ces efforts pour la suppression dle la
trait nous regrettons d'avoir A dplorer l'existence
de faits authentiques d'une nature toute diffrente.
Il parat, par Iextrait de la correspondence entire le
vicomte de Chateaubriand, secrtaire d'tat au dpor-
tem ent des affairs trangres pour le gouvernement
franais, et sir Charles Stuart, ambassadeur britan-
nique t\ Paris, correspondence continue dans les
pipiers ufflh.iols imprimus par ordre du gouverne-
ment anglais, et mis sous les youx du parlement
pendaut la session dernire, que rcemment plus de
trente navires ont fait voile de Nantes pour .et in-
ftine traffic. Trente navires quips et armi's, iii-
nis de chains et d'instruments de torture, garnish
de canton, en un mot construiIs et Cenv regions loiutainie.s avec la Ile.tiJnation ale s'CUmparer





( )
pas de leurs habitants sans defense, et de les con-
damner un ternel esclavage.
Trente navires, appartenans un pays civilis, fai-
sant voile, dans le dix-neuvime sicle. de l'un des
ports d'ine des nations les plus claires. de la terre,
d'une nation qui honor les lettres, qui admire et
tudie les sciences, les arts et la philosophies, qui
reconnait publiquement et profess la religion du
Christ, et ces lnatvires mettant h la voile, non pour
communique aux Africains les bienfaits et les jouis-
sances de la civilisation, non pour aller, guids par
l'esprit de Jsus' Christ, cet esprit de misricorde et
de paix, porter aux habitants de l'Afrique la parole
du salut et la bonne nouvelle, mais pour porter la
terreur et la desolation pour fomenter la guerre et
le naringet, pour samiller les rivages africains de la
pli.ia Illigrante injustice, et pour condaminer des
milliers d'innocentcs victims trutes les lhorreurs
qui acenrmpagncnt la redoutable traverse de l'Atlan-
tique. Et qu'on n'aille pas s'imaginer que nous ve-
nons d'esquisser un tableau imaginaire des crunausii
do la traite des noirs. A l'appui du ce que nous venons
de dire, nous allons, en addition aux autres preuves
dj publides, prsenter les deux extraits suiiiant de
deux lettres rcemment imprimes on Angleterre.

it Extrai d'une t:ulrc crilc dc la Gua(idumpe'

rVous avez ci-incluse une note qui atteste la con-
tinuation des cruauts centre les malheureux Afri-
cains. Jc vous en garantis l'authenticit. Il y a de
fortes croisires tablies contre les ugriers. mais ils





(4)
s'en uwoquniit, et arrivent toujours un pourrait
presque dire que les croiseurs les proltgent.
La golettc la Louisa, capitaine Arnaud. est
arrive l'anse la larque, quarter de Sainte-Anne,
Guadeloupe, dans les premiers jours du mois d'a-
vril 18n4, avec une cargaison de deux cents ngres,
restant d'une traite de deux cent soixante et quinze
qu'elle avait bord. Le blliment ne pouvant compor-
ter un si grand nombre d'hommes, le surplus a t
jet vivant la mer par le capitaine, atrocit qui fait
frmir la nature. i

a" Ex.trail iJ'une h'tre dle 'uni de<,s t.r f in t l.ia socilit
dnisricaiiii: piur lau olonisalion de '/' friqud.

SLe fait suivant est arrive tout rcemment; je
vous en fais part, non en raison de sa singularit,
car il ne se passe presque pas de mois qu'il n'en ar-
rive quelqu'un de la mime nature, mais parceque,
celui-l, j'en ai t tnmoiu oculaire, et puis cons-
quemuent en garantir l'autheaticit.
Le roi Boatswain notre anmi le plus zl et
noUre plus puissant protecteur (c'est la: cnractre sous
lequel il s'est uniforniment prsent jusqu' ne jour),
reut d'un nogrier franais une certain quantit
d'articles, qu'il prit credit, stipulant d'en payer le
prix en jeunes esclaves. Ce chef africain se fait un
point d'honneur d'tre extrmement ponctuel dans
ses engagements. L'poque du paiement approchait ;
les esclaves n'taient point encore arriv ; jelant
alorn les yeux sur les tribus paisibles qui l'entourent,
il s'arrte la nation des Quiaks, petite tribu agri-
cole et marcihande du caractre le plus inolffensif.






Ses guerriers sont linbiliimeint distribus autour des
diffreuts hameaux. ou t--coup, au sein des ombres
de la nuit, mei attaque simultane est dirige contre
les habitants endormis, et, dans l'espace d'une
heure. la destruction de la tribu entire s'accomplit
s;IIs rsistaucO. Les adults dedeux sexes onni
mnii.ssars; la flamme dvore les habitations; les
enfIantis un bas ge partagent le sort des auteurs de
leurs jours. Les jetuies gens sculs et les jeunes filled
sont mis eii reserve pour payer le nbgrior fran-
ais. ,

Lecteur, lijx quelques iustanti ta pense sur ce
spectacle horrible; considre quelle serait ta posi-
tion si l'on en usait avec toi comme l'gard de
la pI'isible tribu des Quiaks ; rappelle la pense ce
(coin iindeiiicit si just, et qui n'admet point d'ex-
ception, que nous tenons de cel que nous devons
appeler notre seigneur et notre matre: Faites
autrui ce que vous voudriez qu'on vous ftt. Notre
iiitntion W'est nullement (le blsqser aunune manire; maisd, pntres de respect et d'af-
fection pour la nation iranaise, et persuades qu'un
grand nombre de citoyens cle cette nation regardeut
avcie la mme horreur que nous cet abominable
tralic, et que d'autres n'ont bcsoin, pour partager
p s sentiments. que de connaitre les barbaries qui
pccomnpngnent la traite, nous ferons A cette nation
la question suivante : Les Franais lai.sserout-0s
ainsi dlshonorer leur caractre national ? Est-il pos-
sible de penier qu'un people doux et bienvevillant,
et qui a appris 4 s'amouvoir aux souffrances de ]'hu-
manit., puisse lire d: tells actes de barbarie et






d'horreur, et les lire en vain? Nous esprons di:vnn-
tage d'un tel people. Comme amis du genre human,
come amis du people franais et amis de son gui-
vernement, nous supplions que des measures prompted
et nergiques soient employees pour la suppression
total d'un commerce qui frit honte aux nums
d'homme et del clirtien.
Nous nous rejouirions de voir l'vnement d'un
nouveau monarque au trne de France signal par
des,lois salutaires et efficaces, donnant son plein
effet l la declaration du feu roi par l'organe de son
mrinisi re : Que la traite scrait abolio dans ser pusses-
sions partout, et pour toujours. NQus versions avec
plaisir les mimbre's des ideux chlambres pi ter leur
:appui des mn'esures lgislatives de ce genre, et,
laissant de ct tout esprit de parti et toute affection
politique, s'appuyant sur les homes clairs et
bienveillants de tous les rangs. sans aucune dis-
tinction, se prseuter couragcusemeut, et d'uinei
resolution unanime, comme les dfenseurs de I'A-
frique opprime, et, en cette quality, y revendiquer
les droits inaliinables de ses habitants et l'enticro
abolition de la traite. (Crtrs un tel acte honorerait
la premiiere ailile (Iii rinlie de (hrle' X, contri-
huerait h la veritable gloiro de la Fraince et servi-
rait ses vrais intirts beauioup mieux que ne pour-
raient le fire les victoires et les triomphes les plus
signals et n'avons-nous pas grade raiso ii d
croire que cet acte serait vu avec approbation par lo
l're cleste de tous les hommes ?
On nous demandera peut-tre pourquoi nous plai-
dons ainsi avec la nation franaise pour l'abolition
de la traite des escla-ves et nous nei nou, occupons




( )
plutt d'abolir l'esclavage mniime dans les possessions
britanniques. Nous l'avouons sans lhsiter cette
barrireavilissante leve entire l'homme et l'homme
dans quelques utnes des colonies de l'eumpire britan-
nique est une honte pour notre nation, et nous
n'avons p:s t des derniers solliciter, de concert
avec d'aiitres, le gouvernement de notre pays, pour
en obhenir l'abolition de l'esclavage, et de mme
Inons nous sommes cfforcets avec d'autres d'exciter
sur ce lamentable sujet I: sympathie do nos cqui-
patriotes. Nous voyons avec joie les efforts que font
dans cotte cause honorable des homes sages et
bienveillants de toutes les classes de ce pays, et
nous nourrissons l'espoir consolant que les measures
dij adoptes par notre legislature seront suivies
d'iirrea nactes de justice. qui auront pour rsultat
d'aniii'liiorer la condition des esclaves, et de frayer
la route: i l':bolition di'ii live de l'esclavage.
Rflchissant sur la condition prsente de ceux
d'entre les tats de l'Amrique du nord o l'escla-
vage est maintenu, et sur celle des ils anglaises
des Indes occidentales, nous voyons dans quel em-
barras et dans quelles dillicults affligeantes ce sys-
tmine d'injustice et d'oppression a videmment en-
traiii les propritaires d'esclaves etle gouvernement
sous lequel ils vivent, consequence naturelle et in-
vitable de la prolongation d'un tat de choses fond6
sur le crime et la violence; et come plus cet tat
de choses s, prolongera plus les difficults s'ac-
croitront, nous y voyons une raison de plus pour la
Francce de su hler, pour son compete, d'opposer une
digue l'augmentation de ce flau.
Dans une question d'humanit aussi grave, nous
o






ino l'aisons aucune acception de people ou die gin-
vernenment1, cnformnment A Il'esrit decharit hdie-
tienne. Comime infants d'un mime Pre clesti.
nous reconnaissons tous les homes pour nos frres ;
come tels, notre dsir le plus vif est que, soit
come individus, soit come nation, nous nous
aidions par des actes miituels de bienveillance; que
pous resserrions les liens d'amiti et de paix qui unis-
sent heureusement les dux peuples, et prouvions
lir biotre conduit, et par notre vie entire, que nous
soupirous aprs la venue du jour duquel il n t dit :
- L'on n'entendra plus parler de violencedansle pays;
le ravage et la destruction n'approcheront plus les
rivages; un people ne lvera plus le glaive con tre un
autre people et les nations ii'npprendront liis l'art
de la destriiction. *



ImAlrirmn, Ir 4 diu l rnlir ,m in { h[anv<'er'1 i .


I)'I L' il IMI[l:EI; IliE IhAClIEV.[lDIEHRf I111' .
t'' CES'ITlE LDE [ '.LL. ,i




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