LE
CRI DES AFRICAINS
CONTRE
LES EUROPENS LEURS OPPRESSEURS,
0 81
COUP D'REIL
SUll LE COMMERCE HOMICIDE APPEL
TRAITE DES NOIRS,
PA
THOMAS CLARKSON, M. A.
'lADI)UIT DE f/ANGLAIS
PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE L.-T. CELLOTI,
RVE DU COLUMIIEl, N* 3o.
4,822.
PREFACE DE J/AUTEUR.
DA.s co tableau de la Traite que nous offrons au public .
nous regrettons de n'avoir peindre que des crimes atroces
et des traitesmens barbares. Nous prvoyons d'avance ('ton-
ncment et l'cfrroi qu'excitera frquemment cette lecture. Se
p.ut- il, s'criora le lecteur indign, que la nature humaine
soit capable de tant d'atrocit Plus d'une fois it sera port
douter de la vrit des fais rapporlis dans cet ouvrage.
Nous croyons donc convenable d'indiquer les sources oh nous
avons puisi. Il n'y pas d'Europ"etn clair qui ne connaisse
le nom et les travaux du clbre voyageur anglais Mungo
Park, don't la vracit n'a point encore t rivoque en doute;
c 'et de son autorit que nous nouas sommes le plus souvent
appuy. Mais il en estL ue aiutre, galement d'un grand poids,
laquelle nous avons ou recourse : nous voulons parler du
Rltisumi des Initerrogatoires,' public par ordre du parlement
brilannique. Ce livre renferme le tmoignage de diverse per-
sonnes qui ont visit le continent africain soit par un motif
de curiosity, soit dans le desseini d'y fair le commerce des
esclaves. Ces personnel ont t6 examines par nl comit de
la chambre des communes, qui a emuployd trois ans cet
examen. Elles ont t soumiiss en outre un contre-interro-
gatoirc que leur ont fait subir les personies intre.ses dans
le couunerce des Noirs. Et ici nous croyons devoir observer
que, bien que les faits afllligeans que nous allows rapporter
ne soient relatils qu' la Traite exerce par des sujets anglais
avant l'acte parlementaire qui l'a abolie, ils n'en sont pas
moins applicables la Traite en gnral, par quelque nation
Rsume des iantrrogatoires relfatifs la Traite, qui ont t liu iu dcrs
1l comit gnral de lia halmbr dc. communeUn, tn 1u 9 t 790o.
4i0 lIi *ilt i tirir. (Q utliup rit *h la it lu ih ai rt Im i li t
1pI '
" ).l >IN. l ion dls il Hollandais qui se livrent i ce criintil con,-
mru, 1, 1 ntatrn-e liimniine ne se ressembl-t-clI pas partout?
LI iI, 1iIl diu la Traile ne sont pas ventucls ; ils sont inspa-
r.ailtr de l, Trale mnime. Pour s'en convaincre, il D'y a
q
qiimiilion d'une merchandise qui doit ltre revenduoecnsuitl
avec bnlfice; or, cette merchandise, ce'isnt r.des calurecs
scnilables noul, ce sont des hommps, des femmes et des
rntfans. Petit-on outer que ceux qui font minier de vendro
ces inforlunts aux avides Europenus nu mncttentL sige tous
leM mtoyusn, inrmn les plus alroces pour se pro urer les ar-
lIie d(it ce comnerc<
dl< qu'tila 1na'.l d'Iu lmnr lnt oUvr14t ti ylfgl. Ii' lrt'res
d.( .IM'ph 'ita mliipitnrri'l Ilr lui et l vtendirent h I h titlknrctilkd..
gVaitieni. 1IIut'(l) I int u
1'Asie et dLias l'bisrierntl (
loire # ss rucvrir.nt h l'itant de pirk'mes et do lu trigandtl qui
s.idsnient hrleurs imllirudetnltr vicltiio* ,t (rn(iquaieut de lelr
libarlt'. El eaun iEnt ., Irltnut o l'holnite sera leimil une
,anrclhinlnise il u'y a Ins de crires l|quo la cupidit ne coui-
in
taunique se convainquit si bien de cetle vrit par toutes les
preuves sounmises h son examen, qu'il dclara qu'en quality
d'hommes et de chrtiens on noe pouvait plus long-temps to--
lrer la Traite. Nous devons, au rest, fair observer encore
que dans cel ouvrage, nous n'avons parl que de (eltte
partie de la Traite don't lAfrique et les nnvires ngriers sont
l lhlifilre : nnus n'avons rien dit des criuelles s itffrances aux-
qlielles les iunlheurcux Noirs sont soumis aprs Ineur transui$rt
d:uin les colonies eurnptnis d' s IndIes .widntri:le,
LIE CRI DES AFRICAINS.
....- o, ,
CHAPITRE PREMIER. --
Divcrses maniers dottt sle Africains sont n"-luits en csclnage.
PPouruoi les habitans dt l'intdricurdes tents sont plus ciVilisJc
que cetux tics cdtes.
LA plupart des enclaves que lus Arric.liits vendent aux Europens
sont des prisonniers de guerre. Selon Mungo Park les guerres en
Affique sont de doux espces ; les premires sont, comme celles
d'Europe, des guerres publiques, et sont prcdes d'une dcla-
ration pridable. Le inmiie voyageur observe que ces sortes dot
gurrert sont ordlinairement tirtnines cii une seule campagwr.
Les daux partii livrent Ibtmaille. Jauiils les vaincus uc songent A
se rallier. Ils s'abandonnent A unu terreur panique, et fuient en
diordre; les vainqueurs n'ont alors d'autre pine que de CAire
des prisonniiers, et de les emmener dans leur pays, d'o, Iqrs
qu'lls en ont l'occasion il lIe funt iipser dauns tesn marchis d'eslW
claves. Il y a une autre cspcvn de guurre : on la nomme Tegria,
dans lu Iangage des Africains; e'est-A-diru, vol, pillage. Ces
sorts d'expjditions, qui rn sont prctd es d'aicune dCclaration,
consistent \ voler dus honlinies, et cc'est ceitt dernire espce de
guerre qui alimuntle on grande parties la Traite. Ces expeditions
out plus oi moilus d',tendue solun les circonsiaces. Ordinaire-
ment elles .cuomposent de 4 ou 5m hmomnues, A cheval, arms
d'arcs et de fllchet Ils se raciant derriere les arbres jusqu'A ce
que quelque cratureu fiiible tt dtsarme vienne - passer. Alors,
semblables Ades tigres ili sAprcipitrnt sur leur proie, la con-
duisent air Giin des bbisy, utl qitard fa nuit arrive, l'emmnent
etn esclavage.
(2)
i, Irm il'rlspodt- ion ,li t lit Mingn Park, soUt. nrdiaire-.
nmntil :;iumlittl-. ,m.it le plu!, grand secret. Quelquc individlu d-
I0rrihKu, mlitlit*si S puir iii hommerl Coiuraguuxl t entreprenatrl,
*'vALiccnit i i el lence A travers lus bois, fondent pendant la nuit
oir quelque .village sains d-erqse, et en e.n netl tle habitans
vrn, tout ce qui leur Jipurtient, iavamit que leurki voisini puissent
lui ciurIir. Un muaiiLn, pendant qua j'nmtus iamialial, min part
du celet espce nous jeta loui.s ldan lit plus grande tloriini. C'tatt
l4j r+i des Foiulak, qui A la iec (IuL tion cavti.erp, s't.it auvanic
se :r;teliucnt i ttraers les cbois au sud de Kainnalia, et lin1, lii aimi.
tjito avait pill trois villages uppartenmat M3adignie, che puiis-
1u11t de la utirion de Jaltonkadou.
S Ce uccL'is uncourcgea le goavernoturde Bflangasi, village des
Foulalh, fire unu semblable irruptiond clans mine autre partic duii
nilme pays. Ayant rnui o0) de Es sujetsC, il pL.ssa pendant lii
nit la 1 r ire LC kow, et 'mniea in g ,rand ilrmullreli lI pri0on-
'n
qui s'titnt rn'itr is dmiole I s hol.i tdatu l#os vallles, it sur t'le
iitamgn:s t 0rimlm cn' hin t en i rte e i u le liuis
Ces barbrtl'ites xjpidioi l ptmllitslcmt loijoltiefl ie fInSteCS njpr-.
inilles : quand oi lie iett runir potr ce dessein une iroupo con-
,hliratibl, un petit nuilibre d'(tniii se toicncternt unire eux, et
'avfontwl nllr lr, Irrrrlirrl sinrnimi, dln ila li aue d'y turprendre
ueltq,u' laitiltn, iet de le. t emun.nirrn te.lavtge. I.e mirchis
i estluivent Trn It! dfaux habilns luss nImo'neis d'utillier leur ven-
geniu e; et c'est uinsi que se plrputient (d-s haini- leMn rI(mires
de niatin i. uiition, de tribu i tribute de villhige io villig t iu-
vent. d'une ramnillu A ine niulro.
Tels sont les minyvens e!mnployts pot" procurer des sclTnves caux
Europ'ens, dans tous les pays qu' travermsu -hlungt p ark ; nimii
I1 rstu i'i des intcrrogatuire:, relatf A 'a Taiite iiimpriln ptar
uKl'dimi pa] in ,irli(,it lirltattiuiijuc no'u1 prouvc qtue'cC4 i%\NiIdk-
Vun.., appl.e, T'iruc, smani en ucgi tuad' s toutes les IrBeuln's par-
tics du conthinet ufricWin, (I)o ce cr-lbrt voyageur m'a pi pfin.-tr.
Nou y troin outs q*, :lrsquc cIf cher5 ou petils rois dIu payse ont
lesuin de quelques iiurchiandises d'Eluropeo, ils erililent leur
,oihlnis s'ineparer de letrs pmropres stjcts cets soldats aitikquent
un village tndidant la nitl ; quhlquefoi ils y inetteutl le fu pour
augmenter titoonf'usion, et tanndis que los habitans cherchbent
chapper aux flames cest alor. qu'on ompare de leurs per.
sonnes. il est prouv- que des troupes annes rtonis lent pour
exercer le mmrne briga.i lag, Ulan1t par trrt' qui ptr .maf. Ils
prennent tout ce qu'ili rancoiitreilt, litmnles
transportntit cihes eux. Quinnd ces expiditions n'ont que peu 4'6-
tendue et .d'imtartaucc, elles prennent le inm de ,atinyarj ce
dernier nonu est surtout en usage sur les cates, particulitrement
sur la ctu d'Or, 11 rpond a4m mot Tegria, plus u.it drans l'iut.
rieur du continent.
De ce que ces excursins barbares ont dles noms sp rinux qui
les dsignent, oin peut un conclude leur frquence et leur noto-
ri,'t. M aibi, a vant de continue les litails des autres ttoyens mis-
ci usmge pour procurer dle% eisnLives nux Europens, qu'il nous
soit permit de nous arreter un mom entni pour flire une o deuxn
observations sur ce qu'oun vient de lire. e.s homes intresas
dans la Traite ont all ipu, pour leour justification, qu'il faut attri..
huer les guerres d'Afriqme non au dsir de fire des prisonniers
pour les Tendre, mais au caractre f roce do ces peuples. Nous
pas entreprises lamis cott, iitr'i tYlo avtiuc; Ii t11 peLt-on dilCter
que ces excirsionl, don't nous avot pearl plus hant, n'aient leur
tmrgne dans la Traite ? Les noms sculs do Tegin~a t Panyar, qui
.sinirfirtit Vol et brigandage, donns vulgaairmenint et spcialemcnet
CSCXc.u r snl, fuiiliraenot pour vlevr tons les di'it<,s A nit gord.
Non avons oisserv plum auilt qluui crl
la source la plus productive de la Trnite. Ajoulezi i cela un init
imporinrit, fourni pur le r,suntu des interrgaltnires rat qui a
ti plinmtenit t l cotin m, isavoir que lan drr''qu 'e dce eas crini-
nelies cuxpili iris, ebt un reason dia nuohmbre des nnvires ngriers
qui sont A l'nnre stur F l a cle.' Qu'un toite prmuelle d'observcr
qu'il ne fiui puqs juger dus giutrreile do l'Afrique par les guerres de
l'Europe. Les preanhi'rs smont sigialAits par une bien plus grande
Cm'uamt, enrante par l'c"prit de reprsailles qui animne les deux
parties rinvux; et cet esprit, itest la Traiti qiii Pa fraitnultri : aussi
ces guerres sont liles horriblement dlestrucivcs aet ineurtrires:
car on y tue tout ce qui est Irup vieux pour trel esclave Ce qui
lus disltnguc d'une mani&rC plus deplorable encore des autr s
1.
(4 )
S Ot jiltii 4 ir i rI .1 ri f fairel I-rivni r loecrmrm, ci test
I. Il j pti, i r .1 u d. Ali1 quel est l'Europeln qui, voyant ren-
q i iar les pha[lalges encmics 9, nl'i pia dit dans son
114 ,11.r i amrro ist le plus grand des flaux qui puissent afflige
4 Ld4Ihrrm Ihui'i umaniia, et ne s'est pas flatt du I'1poir quei ce
116.j anirnit unte fi(n 1 Et en effect, ce qui fait qu'un supp]orls et muail,
eil quj'uni espre on voir le terme. De quelle dchiranile compas-
*I
,.4iidL dle. l'Afrique, sur la tOte desquels pine une terneiec ,luso-
llitin et qui n'ont que peu ou point d'espoir de voir Gfir luurs
lilhmeullrsd Le< Temps imarche inutilement pouLr eILc; toujours il
nini il so suiite ..i mmis calamits. Pour eux seul l'infortuino
rt iatitunmi.,irt. ; eL tanti que lt Traile serai exerce, l'Europe et
l'Aifrique ne cesserott de voir anitre danis leur scin, la premiere,
do inouvelles gmnrations d'oppresseur, la sccnitle de noutvolles
'ji Jr4tiifinuIi d'opprium..
Mai l ,; .oullit pa>i niix nlRrmhalnlS
foenJ rnter ci1 cruilloe lqotilit pouir NaiIfamirN leur oditcune u-
pidJiI,' la.'er- viitce obur le coitinrLint arrL i af in leur ont fait irouvfer
Ili mn1lviuxt iliii'm! us dti sniaLf.ire lcotr avarice et d'Accroitre les
calt'nil: de, niatitlurdi du piyl, Ilb ont cojrrompu pamnimi eux l'dl-
niiiliittnatini rdi h justice, et ceiIte corru pion leur a vIalu du iuu-
vrllmm viuliimi, Lorrque o contiiii
(<.i plr lit Euromripie ls |nilliuo~ i-tmient lgres, et le gnie
implec ctL natural tldes hbilans les avait proportionues aux faulted.
bM'i deptuin nm accommodate la jurisprudence m'lrci'rine aux tde-
irnnnnls des it-griers; de sorte que, inaintenanit toutus les mates,
mein les phluis lg6res, sont punlim de L'sclavnge. L, crime
lianinanirc, de sorcellerie est celui qui fournit en ce genre aux chets
du plys lies profits les plus abondons : d'abord, parce que la ma-
nilre deI prori' ler est facile dans tn genre de cause qui u'ndmot
-ou11 preive rII snuble; ensuite, parce que la coldainnatiouu
mltruine ul rs li lente de loute la famille de l'acous.
roilI E.flioni ou1 procde. L'iccus est soumis v CE qu'on ap-
pelle Lpreuiva de lacna rouge. S'il boit l'eau qu'on lui prirniste
sans pruuver dcu cdniti'ur, il est dclar innocent; si au cuintrare,
SVqr ') N.iaV) ula'l ot Arlui d- Doan ird rdinni l'ndia oriienttiif, dllton de
llry: vC -IINn.i tLm.nitna flrbol, Mutio et autre,.
(5)
ce qui est le plus ordinaire, parce que P eau est empoisonne,
l'accuse tiuuiht malade, nu meurt, sa fniille fet alors venduds
aux Europens ninsi que lii lorsqu'il u moinfti pLbidc rI'preuve.
C(tto evspcJ e du jitbgrneunt c*t la I pluiH affretime de lIiiate porIt
qu'elle coise la mnr
oculaire a dp,,ps de-vant til plarlIinuent britiannirilue qu'il Avaitva
un jour le roi dit Shertbro) iIic(tu a ort six L pierionneut dt irlttq
mannre, ipar wileo l'unit nt'cusnltin dirigc rcoutre ells. Aitsi
voili ~x pcrsnnlul s privrCS de la vie, et six fainlillCls co
Iux hborruiirn d'une captivity luintitilne. Ces .alrte s l'Icusnlii
souit fondles str mine opinion superstiticius que les. rn'grirts s'tt-
tacientil uve s ai ii propager et perptuer p:irini lu' nutlirrels du
pays. li+ leur oint persuade que ceux qui me uret sont victltui
du quelque maluidce jeli sur eux. Quelle immriense carrire cmt-
verte par ce moyen l caiiidit6t alheur A l'hciilaiit qui s'est as
quis quelque bien! imalieur i celui qui posst'de une nomlircusui
famille, don't la vente promet un gain coinsidrable 1 Ils ii'chap-
peront pas l'oeil perant d'un chef aiide. Il n t prouv, dans
inn dus districts unariimes, que le tiers des malheureuses victitmes
exportes conminie esclavct out It vendues ponir rrime do sorli-
lJgo. Ori doit himti s'iiiiagiinr aisiuiiicot quie, pour procurer un
plus grand nombre de conduuinatliuons, des e rlnw solt furgs, et
les accusations mulliplides; et que solvent, dans ce mOine" but,
dmie malhoureux sont conduits au crime par des agens provoca-
teurs. Le r6iiimui deo l'vidensce est rempli de faits de cette nature
les plu5 dplorables.
Au nombre des causes qui iantlimoult l'rsitnvage parmi les Afri-
ca;ins, lMungo Park conmple la 'riminc. Oni au vr de. hnliitans se
ventidrt mlx-unnnmesp oiurb tcltlir dl. ulilNeens, ei d'auntrL ri ni venldu
leurs einfaims lirpor l imnm'tiu olabit. Quaint A icete espliee d'esclaves,
peu du iisul ulllrtinit. Bien que lu famineiuic prtiduie ce deplorable
effect, cepiendian, si tiouis ln rroyunri~ luno IglO Park t les autlres voyai
geuirs, o'cst la Traite quiiUl fatt nii artlrilu ur la causu premiere ,
parce que c'est la Traite qui produit sle circonstances d'mt naft
cellt nouvelle espce d'eslavage. La frquenco des excursions
counues sous les noms de T7gria o PaYr les accusations
fusses, les condamnations arbitraires, les provocations au crime,
touteLs ces carues runies onu contribu arrtter dances co Cntr es
Ilr A m I ir : hlu. L I 'Mriain, qui, i'a maucune ccurit poui's;
I (im"'."'. e' i ~ihi'p' A cultiver plus5dt terrainqu'il sin lui c
m *.. oi isl ceiuc. iiniorclorsqu'il conuii seCr enceC i in
i ,,f, *' I l ra. cIuenre dans son pays pour recurllir le fruit do ses
i i 11. il a donc peurd'avoir travaill! inutiteiint. Ajounta quu
i. i rlqhlitions rCmurtrilres appoles Tlgria entranent la ltetitrc,
lld non-s mlell entdes villages attaqus, mais encore des chalipi
dir rx, qui itn dpendent; de sort qua les m nloureuxhAnitans qui,
su fuyint dani s lea bois, out cLhppi, i'cstlataga et la maort, no
Iuii'nvntii plus rien pour su nourrir I leur retour.
Muingo Park raisge encore parini les causes du l'escltivnge Ics
doiles ou i'insolvabilit. Ici, comnie dans la punition des dUlitis
oin remarque nvey douleur combien on ia ndignement pervertl
les lois originaires de ce malheureux continent. On voit que les
chef du pays ont adapt les costumes t le t lois aux iintlrtls du
la Traite. Eu Afrique i, Crancier a tle drui it in.sulmenti do
,rndro cornitie nsdrnavu o dlbiteur, nminia, i ce dentier (o dcrobo
em pouruitloe IlI plit voendro qudeiis menaiinbr d bu ['suiille, ou,
s'il ni'en trouov pnu, II jseit salir an i Iisurrd ign IhiaiiJlit du nitui
villaKge queson do bitonir, et a pa yer jpar m vente. Les cipilraincs
dst vaiseluux niirlers europens onii ncorre n nutre moyen de
P 'aUolr idu puieruent do Coqui liur l ti do. Ils confient d iiii-ar-
hl.h4ndl Adnil haleurs.ulrs, qui les trsnijorttial dinA i'intriour
dr lerre, iet il doivent rtrellriuVdo io i n brilntbf derstiin d'oss-
tlatve. (;ependunl Ic te .pitalneu outi aiin du su fire ro inetl: par
la fucleur plsicturs de ses entans, ou d'anlrs msdinibres du sa f-a
millu formanmt Ia vthulur des maruhatndises conflies; ils Ics pre-c
niitii ei otagoe board dueleurs propres Z.lirresc, et lsi les stipula-
dons ii sont pas rigoureusemnt t remplics, ils ont le droit de ls
erni'lier coiimu a oslaIies. Alori les isacleurs conuitiencCnt leur
lourrnii, Ils ineltent dens leurs oproitionrs ioute la proumptiitidu
ipo.illoi; l'ur i e ur de lefr timillo est pour aix ui stimulint puis-
Sailt quiles rixcite riep psperdre d t ltmpsr
diign e. Maisi hlilai s il airivc bicn souventt qu'ils sint eux-mil-tu r S
pri) djins leur voJyugi at tllTtiilus CLUIIIe c4daVes. AiSi , I.1lldij
q(pjliu t itviro ld!i ntrane a ii crtul uclV atg tin auire n.:vir
osiii tis e leurt Ifinillt fInnocctsr ut inlortuisui'. ,ilii lnou ; 1fri
io,$ p'ls ,S noULt voulionrs racuiie ctc 1(0o 6 :l'. dte it;timiii, dfo
(7)
violence, d'VImnustice, consignr s d:ias tlu a samtdn o inivtrot*g
toircs reatirslta TraitL ut qui servnt ai8imewttolcrcc ;ounmrtc
odicux. Qu'na se ligtir quelle duil Olru Joarf t e raiolaCace aci
puisqu'il a 6t prouv que In ,minbrtie des e ctlnvd tranport~ i
d'Aftqrie aux Inidu ovcldcolatl r, s'loveait di siloisnnte.ile a
Cent riille par- nniidO. *
IMaisf Icune question p Irsente: c'ast un raint tlnivrrcrllmenlii
tcounua, dit-n, que lesI hhitans do Iinldrieur des tierres (ntl
plus doux, Ilur ionnates, plus ndustrieux, ut glit:rlimiciint
plus civiYlli que les i hniitai des cites. Pomrquoi ci:ll diffli
rence ?
Ar'rtuL m-nitus un (Islanu pour sbudre cette imnportnttequci
lion, donit i solution doit jeter tun nouvau jour sur le caractir*
'de AfTrinins et sur celui dIesigrdurs dl'Euirope.
La rponse nous parai l os prsentlr d'cl u-i i iio,
aLes habitan de 'ini ric r t out eux-t i r'nes luiir coinniuerc i cs
claves. Ils neconnatlstint pas le EuropetM. ils ivceulit steamnqnt
qu-t une grande distance de leurs camitons il t ,iit des rhrtd4
o nesusdaves quils ont rT ldu, sont vendui dt nnu vr;u tAdvs na-
'vireos (trangmi 3lu iis li ne voicnt ,point cas navires: il> ignoarelnt
l'endroitt l'ipoque or l.li urriv et L Ntul doU que la contutisiIanltE
upltis out duO rcrwlntetencc l ces sinrchi is lcuit ilIrtur Ciitlu motif
'puissant potwr tisi' routes le occasuims qu'il peu~tUuit troi'ver d(i
sitfatiret leur vengeaCnon .ou lei tupiditi;- mali, commi its n'oiL
point pamri ux:,
d'Europe qui les corromponit et esoitrut leurs pjionso cru-ellu
prw des liqueurs Ibforte rt s tl utres m)cuu alroc, ainsi que pni
ldes excs, do tnit genre, il eiu ri tule iu iilh 'q o Tld' l' a, rijuInrtLi
pririiut eux un course' forci, it sc iunintiecn k j iurdi n itil 111,i'It
,dans la mAiu: |l'hpoorliun. &AL'siik-. :xpi'ditGi mi1 l,)rku'Ch dloil
noun iavo nI prit, blic
rieur, sont-cllcs nrt's uri comiVitiiotil d cicles qui onit li,:it ui,
tluscOtce. Elles sont pluis frl qntttes surilc.'sFrontiri s desf divers
'tats, mais beauciip nmins p;trmi I ile-, tihtcet d'ttuc.tie dli c t,'ietu.
'On im
.qiidlques individus. Joigne. k cels ijud It unust tiion-iiqui n'ont
pour but que de riduireU acih un sclavagii outi rarominet liti
dans l'intricur' des terres. Il y c iontltuticiuiiucnt anintiii d,3
,(8)
del crimes et plu dae d eourit personnelle ; voilA pourquoi les lim-
bitans de l'intrieur ionit plus doux ot motus fmroces que ceux
iles ctelt fvol pourquoi aussi la culture y est plus gnrale et
tituit fealiindue.
l'uan aultre eiti, I Traite, a l'embouchure des rivires et sur
r4i tes e den la nr, rii conduite par les Europens cux-mremes.
Iest iarllriel Oi sui iirle yitix lus navires de ces dcniern IIs les
voieMt uhar
trrilytV r ril 'isalig. de lit lll(esue, des femmes et des enfians.
1t til In 1tlrInl4lltii Il Oiiilt souii les ycux les objets que con-
vnlttnil Ihure ilIlire A rpilne uin tdrle c fatlai navir*s n-t-il jet
1'arr(1 a 1usml1t es; m1irelel i O rroititst, l'avarice, la haine, la
v'iIgrinii?, et Imieiiiis tIpas olkoIs hAinrl.e qui ngitett lo cur
hliutinni; I'irl'ri d'ts ,'ii Ivire i 4egrir 4t lin appt l C tous Ice
crinies, Ileurrtiix ilrlio rledil qu peut trouver tnn aoitt dtias hla
fiitc t Alar, c:lnllmeiiii nt 1 j rprouir. d et Il'm aln poisotneO, les
T7'rri, les Pasiyr,; liilute' I, ulp-Adllnri Ittuconllarci. Utl t-
liill, hintrrrLru u -uir le .irlritiril brhtalttiiqilUe, dpos quile, damis
de lulle 1 CiCl'tinitaiic n Is hirild ttitii lit ii o oriienti jimai-ti qtt i init .
It demanda i l'tnii el'ctr ux pourquii Il portrait des aruies sur
lui pendant qu'un n'tat pas en gueTre. La rponse fut silen-
cii'ioe miais exprnsive. L'Africain lii montra du doigt iun navire
a'g~rier qui taiit latture r prs de II. Et ici irius feru.sn une re-
imiirquiie lrniurlt i(te, '"aitl
niaiis aucuiinue qcl ionin pour siiiloriiier si les enclaves q 'on lleur
livr ont tr6 lgalement ou illgalem;ent obtenus. Quelques-ins
dil'uiro eux sont franchement et hairdiment :ontvenius dieant le
parlementin, qu'ils achelaient indiistinctcment tous ceux lqu'on
Jler prsenlnit, sans s'informer nillonment d, In inaniro dontt ils
avaieiit t faits esclaves, ni du droit qu'avait le vendeutr de dis-
poser dl leur personnel. Il suffit, disnient-ist, quo les libitanr
aiiiiii les vendent pourque nous les iichetions.
lHuurieux pour des millers d'Afrricins si la l nu de la Trailt
avait 6ti abadouiiim( so, n coulr.- natural, et se les ngriers d'Eu-.
ropu iu luii tvaient p cotitnruniqu uno coupable inlulsion par
l'rmploi des tnoycogls plus hionterux e les pIat erintmineh lMais,
Ilil.ai! luit| isoeut-oan allilidrii d'hoitn'nmi qui quilllnt leur pnys
pour Urrttclit'I dCi lliuICet CUItIIIIc 'llX def ur Itr ite ituilale, et
(9 ),
Lpculer sur leur nuclrageo ? Est-Il probable que de tcls homnunc
seront scrupuleux danis le choix des Inoyenls quiiipeuv enti les coCi-
tliire A leur but? Les fiits, comnn nouS alliins.lo prouver, lie
juiitiient que trop cette appr'lhlcioi. .... 11 sc! rtecunal que les
peuples barbares ont tous unt grot cexcessif pour liti luIfur i orte.
que ca got s'accruit par L'uugu, et finite par devenir iune inin-
cible hiabituide. C'slt Ic que nous allouii voir, dns liutc .s; bil-
deuse laideur, la conduit des ngriers d'Europe envers le mial*
heureux ctifuns de l'Afrique. Ces homes trop instruits de cttel
dplorable faiblesse des naturels du pays, n'ont pua manqu dl tla
fire servir A leurs coupables inltlrts. I1s donnent des repas aiux
chefs du pays, et, aprs les avoir enivres, l1 faveur de cettti
ivresse ils tirient d'eux des ordres cruels pour diriger des expdi-
tions mitilitaire centre leurs opopres sujets. Miais n s mr' )yes rno
sont pas les seuls que les ni'grier ;tienil is ci iin s;ie:ils ih in ont
employ d'autres non moins rils, s no nnuins funletesl. Is ont
souffl le feu do la discord entire les chefs ds laLs voii ns,
quoiqu'ils vcussent en amiti avec chacun d'eux. Lorsqu'ils ont
trouv dessemences de querelles dji exisiantcs entire eux, ilsles
ont culties ets e ntrirleiues, sach.ant trop bien qiue, de quelque
part que su riatgeilt La victoire, la guerrer se trtrlTlilce ait leur
advantage. Pour nmettrai s deux arnimcsen tUt lde cumbanttru 'uno
centre l'autre, ilsleur,ont fourni toutes deux des arnes et des
munitions. Alors ils restient tranquilles spectateurs du coiibat,
ct, quand tout lrait terninii ilsso faisaieui payer de leurs avan.ces
en recevanti leur bord les- priuaonnirs dI deux piarti. Mais ce
lnest pas tout. Qiuand l'hoiim e s'ust una Fois uf.uiiliarise avec le
crime, qui peut pr6voir o il s'arrltera ? Lorsqu'il a une Fuis se-
cuU i14 joug du li morale, qui peut le relcuir? Les n'griers d'Eu-
roeu oni poussa l'audace et la perversity jusqu'a clever eux-
miiuies tles Ihbitan lorsqu'ils ont cru pouvoir le fair an dua-
ger,saas Cire dcr Lvertsc, et sans avoir a craindre des reprs ailles.
Cutiombie delfuis n'nnt-ils pas snisi des cannts isols dans les ri-
t viire et sur la cte ? Les malheureux qui s'y trouvainen t paint
pris et emniens anx Indes occidential, patrie de l'esla ir4ge.
Ah s'il on est ninsi, tfaut-il 'etonner de voir si pe d'industrie
parmi les labitans des cntiF? Faun-il s'iltoincr dc les voir si peu
atvncts d. ns lu carriredc la civilisatiou ? L'auteur de 'Piht~ire de
( 1 9 )
n4 J.Imtlipie+i, Mt Prjui1i I'lWvrdt., bien qu'en as quality de ptliiiluare
Il il titi I.. 4i | iernm.u;uer contre I'nboillfon ddtit Trtut ni eu
1, 1 lu*. to, lIr 41 uiovnirqitu, gracu A J Truit, uno 'rande parties
e. i ,eueiiit'iii ktiAiun cu'citt qu'an vastc cthamip de on tcag et de
it 4 il.ttiiorI 4 Intn foirt or ICes habitnns se dchirrit centre, eauklut
kh.tr, iEiL firniidoe, de pillnge, d'oppresion et de sutig; et o tfo
his, l dit-il, il le tientde ses proprecs enclaves, tirs d'Afriqtu.-
Qudictlf doloureuses rflexions fait rnire c ideuilet tablelitu qui
%ttiit qll Irnp conform 4 ce que ubus avons tibli plus bit I., .
hlis ouuinble, cllte douleur s'Oecroit lorsque l'oo rflkclhit que
routes c
elriutlfl 1 l I a
h r,',tle i
CH AP ITR E II.
MwfSIu j t i untzt, :ruI l drr fJlica ne. I9,tan dcl l'f dtf futic
Sr/l dv .a p .ndchew iPdri
44 dnei. nt a' usf-d4venuo.f d q.r((equr piuti;lers .rds /'L.hclla t/c
fi -a 4,h.aenaors,.
Alo I, hi A sn Ims ilue iolnmeu sont To1 i lel annvrrtnel l A lutir
palts 4l hte fltmiuitll., luus sauis, et trnsporIt's, ,ans e poir
4h riuller i de du mlmtma !llisnM o0nfdntiub1 I exet toleur
gitrlt rithA irssalltnr lro.renlltemtm k liu profdi des ilytans qti les
atI|prihuoeutl. Si e mallheureux Africaltu sont des homunmeis coneiiusi
$loiut, 'ilt ol,! le* utmunes passions qiue lnout, S l pensanit et
irirntl iuantrnie noust, 11t oui des droits i notre compassion. Nous
i)iulroii, quintd nous enltewudonls les ris douloureux du quelqie:
itullmin i,1t 110115 unu st Snutios irrius de pili ; il y quelqu dincho'
t'i ailio i quli iu mut dit qtuitL y tn i l'uitalgiu ao tt'u Li doulicur dout
i"llt, tlq h qlll tnllioilst il ctilleC qu noiutS liuersnS olr tuns-miuus .
Si i 1ril-lI daitm(n que( noius voyionus ituni tde minuxacuitill's siuri uui
iultituii liinnocuiit e t iwtq'cnrsive tans prendre intrti cses utulf-
fratlnce, rat l. ptliidlrr la ctaiue de I'iifortiiuo;
LeA aEgrlrn nayinrt it con6(ienct de Ieurs ctilnus, ct uiitiiudiiiit
la VOitt in l4 tiliittirlt I'c iYtr :onitrao eux oont tds 1'1ug-IleI uI s
pr parlr duis rrguuuauus pour [lur jultilkkaLio. 11s lu'out 1,s tr'ouVo
( 11 )
d'auitre moyen d'excusr leur conduit qn'on nvuniant, ca qu'lls
continuent encore du faire, que les Africain sont d'une u ture
di iiircuteldi la ntre, qu'ils n'nnt point len facults et les sunti-
ienas qilsout le parrtage dil l'rsnmnrn cet qu'enfin II Ji t easranger
dansl nidawse des ltruteC., It ajontel(t, pour prouner kdr aser-
tion, que delpmi piliieur.it sirmes quo I'Afriqui ie rt connut.!ct
visitee, les limihi(tsuid oc coiltinent n'uot point fait dtnl (n o.s ri-
lisiitioni s iritat moi progrs que les auteim peiupler. Pour rfruttni
lteu argiiuusiiiI Isou Ii0nos cntenteroun d'en appeler ti l'tiiiritL
des voy.Igotirn dlbbres qui, daurs lu saul inrirt Ie l 'iiiiiiiiil et
de la scicncuo, ont Visild ie vlste contnl onl. Voyons dl'ahord s il
est vrai quei 14 Africaneil n'aiont nucuin catlotre inmral.
SiLe cnarctrn violent dces Fi'ioops, dit Miuno lrark, estcon-
trc-bllmtlic par beaucouip d qtlilti execlleite., Ilf rioml- iieu plir
ceux qui leur font du bien hriaiisitp il'.FIlcr:liet cet vcde rcCistlli.s-
sance, ctils sont d'une fidlit ruisiinrqiitllic dri;n tlot ce qui leur
est co nfi ---i Lumour de lav drit6 e tl'une des p reCsiredl2 on
qu'une mre miandingue donies tiison lls. Le lecteur se -uppelle
lette inmre infortuno doui lu filb avit 6t tu par ileC i Murus
Funingkedy4 S sMiti lo uiiisoltion dans son nialheur Lt-nit le p en-
ic que pendant tout lu cnurs dut st u vic, son lil- n'rinoit pus iune
seule fois tr;ilii ii vrit. .-.- Il sl ta rViuntiiariir que l'Africaiji par-
dlonne plus fi uilement les mau:v'ais lr;iinemess quion lui ftia suiiir
ric'lictu 1in tlii;ru, est inie expression su ir vtnt hl as litraelite du
ce peliple.
Quanlt & leur sensibility et luttr t4.irtlio utiitiulle i couittons
(enr. r.tlu Aliiio Park ;
S ir le' d dieux ltilr nrou dioiivriinm;E Joinuts, le lit iiaisil
di forger sti ( 'est le noir qui uccompupagsit in~ r g Park). Il
l'ivait quiltti depu|is plus du quatre st.. lirnt.'t nsi r.1:'e, qui
i t l instritr t it fitih arrive,, vitiL *t tih rftii!iUUi U iiCam I ;u Cluji f'liil
elanlesir. I stiiiiuaii t rn firivYli p ia., Eitai f(it i 1fis q 'i't i1 ll t ru
tune iilr c u dts|iamiigtsie ait lie' li a : c .4-i iit an i ; l uit .'.lI l I II
ILtnouis t'nsigsls su'iIil dilssiriit qii muetr ehrhrL us..ions inos Ltiu4i.
Le chanter orulai ut la titroli, ilt It it Uivi dus deri frtrti'r rIusi
f'l'uis bientit joints par lun grand i urinlle dsllnIthle ;inr u ilLtyg .
Tous tuuloie lfnt par lu joie I phas1 s >Iei accrnpagii4e de
( 1:2 )
S i_ t! eil,. lhensrt, rmjiiiIen 11s Ctaient lheurcux de revoir luLir
*ire lid E1,ti luil im arrivr ati villugc, e chanteur COclln.'ir
,iini i, Mirsl iuJr,'v en i'honneur dit forgerin ; dans cettl epeiou
i iniouil. Il l(t luuait du courage aveO lequel il avait surmouts
I ,i ll'nslicles, affront Innt de prlts, et ilt rerinialt en exbor-
eil es a;mi, s i lui prpa'rcr un festin splendid.
Quand nous fries arriv, s In rmaison du forgermoni, nous
nliaires pied terre et nous fmes une dcharge de nt,,s arms 'i
fnr. Sou entrivue avoc ses parsons lfut signale par la plus nlou-
hiarlte Iendresse. Car tes simple enfans de l nature, libres du
Iitu cointrainte, dploient Icurse motions par les dmonstrations
IL' [pii! cxrpressivcs. Ani milieu de ces transports, ou ariiiienau i
v i.ill, mmrc app uyie suir un briton. Chacui s'carta pour la llisewr
pIarsr. Elle tenldit lain ain son fils. Comme elleu tlit entire-
Inlitifl aiveugle c, lic lnclil, nvca ailie ti(clr 4dltiXu tin l S llnl)
moi liras rit son riigtie. Elle prailisail Imieuruiiis lu voir le retuur
dl a sot Ills cuhl.r eiC dirrnier juiurs, et d'cnillnllro lncIIurU uIn
lli la doux smin d'unt' voix ii elmrel J'prouiv.i dousmi ceite utrctcvN
iru m.i la i iimire ri tils qudrltup dlroffarCirt enia br hoom duint
l.b r-iiiiflurialltiiii i o v m(Bj4(g i la cuuuleur due la peiiiu, elle n'en a
t0h a1uic'ie lnii l'expiression dc ccs scinlinicm s naturals qu'elle4 a
dijuis, i danis l rIlur tiu lonrm les lhomines. *
VItil ,In rlre uexiiiplulf ie d leur houltailitu et de lotr lhumanit
pir 4i,, vyngeurrs q
encorlti le rIn iu voyageur.
o Leu iain-, dit-il, landis que j'tais assis par terre, nie sa-
rlant quel lprli prendre (ceci se passait dans le royaume de Ka-
ijga ), une vieille esclave vint passor, ayant un panier sur sai
Ile ; clin irc demand si j'avais diner.
a Croyinnt qu'elle voulait so moquerde moi, je nu lui is nuiicun
i'l o1IleL. lais l'enfant qui tait assis pr'es de moi rpondit pour
moi, et lui apprit quo j'avais .t dpouill de tout mon argent par
Ies g'tin du iuri A ce rcit, cetto vieille femme, jetant sur moi uiii
regard pleiin doi crnmpassion, ta son panier de dessus sa tle, et,
tui montrant qu'il contenait des noix do terre, me demand si ju
voulaits ci manger. Sur ma rponse affirmative, elle m'eu pr-
rilita quiilques poignrrftc, puis elle s'en alla Ravant quei j'cu"usse l
Io loteimr d luiii dresser quelque reneurcimunsI pour ce secours
( n )
qui nie venlit ii ; propose. Cettle circnslbance, quelque petite
qu'lle suoit, ne laissa pas que de nin cau'isr Iuno joie tlitu partliu-
lif Je rflchis avec plai.ir Ai la ciiiilit i touchante do cutte
pauvrC esclave, qui, sas s'inloruier dci mIn caruate ou dai ai-
tres crcon.stlances qui inc conce'naeint suivit 4a mInn gard lo
uiiuvemoient spinitain de son cour. li:l;ail elle savait puir ol.
tcltilenci qiue (I fIilt fai iun tourmilniit duiliutireoie, It lo i.ist
heur lui ravait ilappris navoir piti des iallheureux. *
VYoii rcoiiienti Mtiu gt Park s'exprime dansiiie autre orciaion.
Il taitl ialr. pri due Sgo. a Je fus oblig, dit-il, de n'a~seoir ;
pied d'ul ri rbre, sains aqvoirr rien manger. L.i iinit irm 'ait d'trei
orliage-.c I)ijo vl rint coui1eayit s'lever, et tout annonrait une
pluii alioiihionlaiil Il'nillhftir liis anniniix sauvages bontu n si grand
numibre dr is les eivironsiu que juiraiis it obligt de ioiuietar iur
'arbre et dii puser 1i inuitl isr le> liraciii Sur ii Soir,i lutidis que
jt mei p'rparnis i passer lai unit de lit sortie, et qie'i dljd j'iVtai d
tach mon cheval pnur qu'il plt paaitre .cn liberty, iutLc Lfiientit, re-
venant des travAux de la carnpaigoe, s'arrtl; pour m'uobserver;
remarquant mon air fatigue et abattu, elle s'ilformu de ama situa-
lion. Je Il'en instruisis cie pou dti miuts. Alors, jetant sur trioi an rne-
gard ol se peigna1ilt lai oinmpaSi
et ma sell, e.t mliet ideI li suivre.. Etle ie c aulilsit daiis la hutte,
allumna une lampe, tendit terre une mattu, um dit que c'ltat li
que jn poUYv;in passer la nuit ; et, voyant que j'avais laim, elle
ajouaii qti'llc allait a dmO ierche;'r ii manger. Elfeciveinelint, ello
sortit et revint hiaitll anVc un (ir'-ll ia u poison, le ilt grillerl-
grement sur des cendres chaudes, et tue lu donna pour mon soit.
per. Aprs avoir in rempli s dvoir de l'hospialit envers
un tiraniger uiiialltoureux, iita respectable hitesse mi e miontra Iiu
nutteu dii dtgl, et me dit que ji pouvtais dolrir L cii toute s-
turit ; pui s'iiadirfi45nt ii% iirttis liiiies di su t.lnilitc qui
l ient ocpi'.i.ine tie regiordeir avr; e'itieuauntl *elle leur dit de
ropreindret leur ltravi l quii tconisilit ti iler du coton ; elles con-
tinu6rent en a llft rrllctie t.i uni gradiiiil parties de la nuit. Elles
entrciumliilaieit des cihais A leurs trar;v;ia x. J'en remarquai un entro
autres qu'elles improviurent, et don't j'tais moi-inmnm le sujel.
Une jeune fllu chantlai scule, et de temps en temps toutes les
autres joignaient leurs voix ii la siconn ei forine de rhoeur. Cn
( 1 t )
chant tait moduldll sur un nir doux Ceti [,laistif. 'n ni retcant Ici
purulet don't voici la trduclon lill6rnl
14u vent lmugit dans le1' sir. ohiiniat lia tatlnelile; la plite
siniilmo' A' lots prcipiths. Lelrn pntmv l h :n blan faible et
nbattrU, est ventiu s'1~iir tiLmn nmlr hakl(rh I : ludia 1 IiJt'a point
Sde t ire pour lini pr te.vior d lll pointil di't'poius pour lui
moudire son grain.i
Prenonis piti
Sour lui presenter du luit, pouiu d'lpouse pour lui moude son
*grain." s
Le-S@ solivrnii de ,( l'lmfpilallli rilttlltr ~'atI riln d.n l4tus loanchint qut
oetic hio.iltlil araircalrie.
Cilu i ihtii<'I11t4t .to r U iL ilt li i r i M l m ol i fuu ni t ui tavtattuiu hrlul nnI t.
On me ruliit icinr Liii anuairntr t(rliasilp i' aii Il si m(r dii Cldihr t ciw s la
deMcune-' hI~piiltdlr .1 dr l .mlLi (1. i '1 ,a I:tl ,it iuCrints fntrnidrlo (la lowQ
vniiu.i d le ac'li'1, <-.(:'i-t c lh. i41je Ili1 I iri er yEfii itr flrtri p ai er danji
la rtltit alklt 'in ( lai Liti1 14411I|lllIi tl: I i,' l ii ,l < li f Tl g l Park m l ti lL
la Ip.iit.iu <1 t i hilraut.
potwi o t I'hbmnniiii, indiqiriuit u, peg.uple dzui, hunmain, it miucoptile de
rapids progris dacii la civ ilia=tinc. Seourmvn lr li!Ts tvisneauan nDCger qui
l(4 nttrinrln v.'at iman Ion(ti ai'IalfRge, Uon 'iS c'nJind .iUtlitl'r leir douitaur
our tin lin ihrgdr, 4, .nidpemr i dmi trinir uiliom. & Ivaur rtiltc patrin. lC16as i
irsP 4 Piiit a i pii aI '4i.'ii ul ini rJm IhJ INi 4:uiiuIls iiiij'lt'ani. filrmip. fati l I noiirr tilr
n*av lr in II thiir 4 tl di vir i t inil',trnairi .'lcht cu aclTlte u s %il riera d'E -
jope ilrt lemr-ntL tiendiu lui rt wn tyre hrrmoannnit~, ettolit I'avantbagi rpl'il Ait
Stin itt SB antnpagivous d'infi'rtune, c'ctet 6i d'.tru yrnilu un HNLu plui rht'r.
Cq t derrJerinr s fJriaues pc'ndant le sonwiuil de l e n P aJ.
IR OMAN C E.
IUNE J IE rFIL L R
I. i'nt' iil ci l htrodr' grand ';
I p'inwr il grand'ot* nlo ilre t3t;
iN lirrlntllt qI' imole Ffiilll amlir,
Mi' u'
Tra';iinaII ,Hn s tr, 1 pfte' ril lpte r tl ,
lr iaIaiti, diL- r allpg i iff'a ill,
A tmilir dia ,nihIaicr ia umi
Ll'imni t u nl tic- druande i aul'
Quelle quoa soit l'opinion du lecteuir sur cette chanson si sim-
pte, dais la lituanion on je me trouvati c tit excita eC moi une
nmot iln ipossiblc dcrirce. cllue minaivllnnce ii douce cl si
ine.spirce % 'nittendrit juisqn'aux lnranri luI nc pus frmier 'oeil de
la itiiti; t kl lendemain matin, lorsque jc pris cong de ina bien-
tiis.nle htiscs, ji lui prscntai ideux des quatre unique bous
tons qui rcstnient encore riton gilet. seul priuent que j- pusse
lui fiiro pourpayer une hospitalitl si touchante. a
Nous cro-yons en avoir dit asses sur le monrl des Africains. Ve-
nons tmainitrnalt Ic lr intellectual. Selon .lungo 'Park, a dans
tous les villiagcs n pou considErables des Mandingues, il y i unt
magstrit donti la ciharpo est IrLdillaire, et dout les functions
cotisitnIril i ctrltctiir l'ordre, percevoir les druits sur les voya-
gu!irsr, :is prisider touIC Ici assi emb- i I4 qui oit pour ltlt exer-
ico de la jurisdiction lcale ut I'adiniiiistral ion o la justice. Toutes
ces procedures out licti rii pltriin air, :t uvec uenu solemiti con-
Tenablu. Ces course appelescPalavers, sonL com pose s d's ancicia
du viifagc Les deux parties do la cause sont librement discutes,
les tmoins enictduas publiquement ; et les decisions qui s'ensui-
vent oibtiinnt goFn6rilcament inoltppro aton du public qui composu
l'attitolre. u
Le raime voyangur dit, uan liarlaitl de Sgo, qiui cette ville a en-
viron 30,ooo habitans. L'aspect de cette vlll imnincinsc, les ca-
lI. E c I R V ,
All ri i nair~ l ar nt ', Tir (ri-J iilJil I
IPrott L 1ii t (;i au t ivrr! h.ilir !I
LA JEU l N t I11 Lt l.
Le pantvr blanc, dans sa mnibiM*,
Au loin i hT41 ili saits relour,
A uipr' dle lot i a plus s~ itmre
'euur In cr.Luvrr de, Fi n aioour.
'auvre: lhoui e banc, ta junae anie
Ne',st put iL |our t :ccourir t
Panvre hoummr blano, lu vas mourir
Louin du tolil dr: ta patriu !.
LE cnE t' R.
Ahl I ranaflroe, etc .. .
( Yotri ,ul T,,dFlrlr. )
( di)
I il: ioluihruA qui c.ouvrentt l rivirei, cette vaste pollhiinal<
(. '.iiup.a ir. cultivecs qui entourent la vill, uformernt le tllul(
aiiiils. lfiar civilisation et d'une ma gnilicu u qu'on ne 'nllin-
d iii puis A trouver dans le sciii de l'Afrique.
Noust extlriirnns de s on jourinl les passages suivans dans le,-
quels il parle do I'industrie des Arricilht ainsi que due rurs arts
et de leurse min il:cturiicr. n Les blancs qui visitent les c ct. eosri-
direit les Ingres en iginral et les aiindingues ria piartlculicer
criiintuie piii uple indioleiit ce paresseux. Je pense qu'ils se Irom--
peni. Sais doute la nature du cllmut est contraire utLe grandma
activil; mais certes oLn a tort d'accuser l'indolencc unli puiiple
qui trouve non dans les productions que fournit d'elle mulme In na-a
tlre, mais danis les ruits dus i son travail le ioyen de satisfiira
mes besoins. Il y a peu d'hommes plus .iLborleui que les flandin-
gutcs lorsqui l'uoccasion l'xige ; mais, common ils itrunvrini riro-
ientil I'occtsioin de disposerdi utperfliu quell leur a iln Ilur travail,
ils se coanemelntl de cultiver fta quatiiilt dle terre qui lenr et 14ceui
stire l iui r vivt e. Lis irailvant de b 1fa lr |lre t ir %o ui|lril i iolllcliil
ji;chiiliit L Siil
ceuix iqui liutl[tetii lu bord des rlsitirec su I vruitl ai p prli ; lie
alires vilt ci assCr. ~ls le IClnpi quie Ict holilnlA s'ocCUpellt
Alii,, I r'i'llliil'l> pripiir til to otii l qt id ltl compost r leuira va-
Ir(i.InE. II4 4 i ilrcnrr.il pur i; reititl propre s tr fil M, puid
etlls le funiiil aveu doe qiiaeiioiiilelo. La souin dIti la tisser est confln
aux btimmes ; des iinilus des hliaimes ii retourne de inuv'ain
dans celles des rl'mmes, qui le teignent d'une couleur lilute pltcii
de dure et d'clhit. L'lto lo est alors taille pour en composer des
vtemuiens at les coutures s,'xcutent vec des Uiguilles fabriquIes
dans le pays. Comme les talens dc tisser, de teindre et de coudre
soitl aist acqurir, Ils no constituent point en Alrique des pro-i
fessions particuliitres ; car presque tots !es hiommes connaiisent
le tissage, et Icx enfitis lniimes. svent coudre. Les seules profes-
sins firmelleAirrit reconncoin scomme telles par les uigres, les
seules nuixqiivillr ceux qui les professent ." livrent i!xclu:ive-
mient, souit e dlu'.. tle tanner et d( foyT'ron. Les ta Ieturs ont
apprels kran-utt'ck. Ou mii trouve dons presque touln le village ;
et ilb voyngentt souvent pour exercer leur mtiieril. l l, I4iient eti
p'IpIraInt le pCaux :;ie ie a Lbeauvoup de dextrlitu. Avec le cuitr de
boeuf, ilk lI'nt des clau.ssres : iTec les ipnux de chvres le do
mouton, U1 foota des icrqiai.s, dus uiirreaux pour les pes et
les poigtnards, des uiiturunus, ileu lpuolivd et un grand nombrI
d'autres objets ; CCe pnuim x s ot iioliuniiruiiuntiu tintos ea bleu
titI Vn jaune.
u les foLger ou ns 11 intt pnl nuissi nombreux queI les taisncurs.
I1s paraissent Al liver leurs travaux aveu tne igle naIlivit6.
Comme les iii:gres des c te sont fournis do orr par les tmarchanda
curopens, il n'est ps tlonnant qu'ils n'aient pas encore essay
de s5 livrer iux.tnince a a lu connection due cet importait article.
Maais il en est toit uilreTeiilt danLs intlrieur des terres : 0on trouve
certain endroit o,' oin fund le feir un si grand abundance, que
les habitnas, naprs. un avoir confeclionnm les armes ut les instru-
mens qui leur sont uicessairei en Ifonti eiure un article de couI-
merce avec les pays rvoiiins. Pendant ioii ti sbjtur A Kamalia, je
sus qu'il y avait un fourneau 4 U;ndre la mine de Ifr A peu de dis-
tance de la hutte o je logcais. Le propritaire et ses ouvriers ne
firent aucune diflicult de mu laisser voir leurs travaux. Ils me
permettaient d'cxoaminor le fourneau, et de leur aider & bocarder
la muinede fer.
Presque tou les torgceruns afriaiiirm saveut travailler l'or; ils
lui donnent Is forces les plus fines et les, plus ,lgres, et en e COm
posent un grand nombre d'orneenies, don't quelques-uns sont ex-
cuts d'une manireingnieuse et pleine de got.
II ni'cl pa n dlcessair clu plnu.sr plus loin ces extraits elr lMngo
Park, ni d'en appeler datinlige ll'iiauilrit dii rbsumni des inter-
rogltoiretirelatlif la Traite, don't les fl -it incidentt parfaiemnent
avec les duliiib fourni. par c c' lellre voyageur. Nuiu1 croyons
que ce que nous arVUU dit suflit pour rfutiir cutit culpable as-
sertion des ngrier d'Eiurope, que les Afrcains sontd'une nature
infrieure la nmitre. Nous avoiuts ptuv qu'ils sont reconnaissans
envers lear rs lieartiteiurs, qu'il, si ie montrent titles dans la con-
iance qu'on leur tutnoigui, qu'ils ont dans lu cur l'amour di lit
vrit, qu'ils ne sont tranger's .i aucun[ des sentiments doux et
huinais- de notre nature, qu'its ont capable de se gouvernerj
qu'ils possdent des villes populcuses, commeraimtates et civilises,
:1 enfin qu'lu saveut excuter non-seuleiment les travaux et les
mitiers commnutm, imis encur ceui dout I'exervicc exie du tia
( i )
leint ri du gltl. Si dnil o les Afrienins entretnl rvec les Europens
en partajgu du bleniuit d'uni caei-re iu ormiii etl t tellectuel, quel
es l'holuanme, A moins qu'il rie soit un tralhiqantn de chiir huimniiiCe,
qli rcfusert ncore de voir en eux nos sen.lidalte, ut nos efrre>,
tiirans d'un mnme Dieu. Maintenant que nous ,crryons avoir r-
(ut la premiire partiede l'nsertion des ngriers, exanintliirn cete
autre n parties lde la tnmeiii assertion, par laquelle ils riir[~thliit anux
Afrimcins. de n' rnvoir pas fait de progrn.s dans la eivilinltioni rcainsmm
en cint fail les auiilre peuples, bien que plusieurs s -icle s siirnt
couls depuis que leur continent est connu et Tisilt. Crile M'-
eonde parties de r'assertion des ngriers peut se subdiviser elle-
mime eui deux parties ditlinutes. Dlans l'une on nie les progrb
des Africains daniit I civiiisution; dans l'nutre, on les compare
nux uutres pouples pour proclamer leur infriuriotu relative. La
premireparti ecstdfja rftilt, s'il est vrai
qtelces Afticains ont iil thtiis la civilisliuon dra prngr c'tulnidr
rabi cs, QuanIu i lii ecunde, elle et en gruaiu da.igeir t lisubir Id
itNi1nrc ,ar, ir fnuutl4 nrlrinlln l iil lli m% ItoIr vti tl Aiiltinuj'tithul
rNlli: ciiiCirup dl'iiiulUr l > Iulplf 1m I 'uint'tl. Voyre lnalialitn s
indltigmlrs lt' durtx Ajri'ilites ot jliu(i lurs deIctn(limlusl, Vo)e Z
la Nouv!lu-llollnndv ce nouveau continent quii gal l' Europe
oin t'rtndue'. Voyi' alrl.,udagn rr. Bturan, Saumntira, Irt lie. ildr lit
aittr liariqu"r mi Io, l'r iwl fIn itn. lA!P Illiiia it i.ti < lu a i itais pay.
snit-il nliii ut iiM t eiil riv tie itin li supricrler amlxAfricains
1tricur ? ne duit-on oI convernir aai contraire que Ia plupart id
ces peuples sont duns un degru du barbarie plus profouil eicor.
Mais,< dira-t-uil, ce n'iest pas de cc9 peuples pqu'on ente-nd par-
ter. On conmpareeuldementles progrbsde la civilisation en Afriqi,:
avec ces minmes progrs en Europe, A la bonn here. NoIs pre-
nons actede c tLI concession, et c'est A ces derniTres liiimites que
nous rduisons irasserluon des marchands d'esclates, Mnais, avnlit
de r-puniire, qu'on nous permetel de fire les deux iquersions
uiDvarlta : L' A quoi les auropens doivent-ils leurs luiii:res et
leur civilisntionu P 2 Les Africains ont-ils t favoriss rpar les
ril lncS circonstauces?
Il n'est pas ncenaire pour rr.ioudre ces questions de sivoir par
qlueL lljiyt. s a pr uii li' lratiorln civilisr s'est le te cil ttua dde
tutau'riuorit _4ir le. autrLe. Il uouIs sullt qd'iablimr, conne tuui fulit
( '9)
certain, en nousappuyant de I'autorit du i'histairo, que les na.,
tisns barbares on d leurs lumires, ioius leurs progrs int-
riurs ce graiuhels, qu' lurs couniitiuicatioues ve des peuples
djj rnmiosrtclairs. Sous ce rapport, Irea coanqurann ont souvent
Cit un bienfait pour to l. pays ciiuis. Le cmmuicrce a sourent eu
des risullats galc~itit hcureux et iuirodliamit dml'us des contres
encore brbareles, Ic Imulrcdmlu.ds ec les citoyenls di'ue iinaition ci-
vilise, lurs toutclois que ces coullmunicalinns ont ciI pour Ihia
lu justice cl l.iXt nlagu iniluel des peuples. L'liEg'ytc, don't les
lanmbilam, aii rapport d'lrodote, avalent l'epidurmse noir, Cetles
cheveux ('r1tul,, l'igyptl a 6i t la mbre et la p1rnmiimre pidrie des
conrilni smieisc.l iuiniiri.
et les iliiiiie i des sciunccs lureinl imports dans la Grcu, qui
tait, i cette lpuqItue, l naucnupi plusbirbhure ir e nest aujourd'hui
J'Afl'ique: car on r;iipporit que s" l abit)l.mni e ummurrisaient de
glands, et igiioraciiet l'umsg~u du fei ;
qu'ils ne savaient ni culti vr la iterre, ni prparer leur inourrilur ,
ni se procurer les choses ncessaires au soulien de l'existence. La
Grcc, disciple de fI'gypte, favorise par des circonstances heu-
icises, leva ibient't l'iutelligence humaine la plus subliinm
hautelur ; di: ln Griv:u. l rilisaliiin piiausa i Roiame; et cellc innl-
4re.se du monde r-plandit ur l'uinivers -immu.pqis par es armnca, lus
connaissances qu'elle avait IreQcs daim les Ic ltrct, les artL, et les
sinMiaces. C'est elle que l'Espagne, la France et l'Allemagne doi-
vent une parties dles lumitires don't elles juiussent aujourd'hui.
Cpetidiuadt, au inlitii dl, touit cis gratls ITIUuiveacons dle la
c.viliibu tion universelle, quel. aviantaiges l'Afrique a-t-elle retires ?
Quels cniiqiiiraiis ouit imports tcliht elle lio lienfitt des lumicr:s?
,Le- ltouL( aius, il lest rai, onit p~msdi des colonies sur le continent
africain ; mai; ils ne s'ii ainiil rendus auaires que des cules do la
flldicerrain-c. Quantl a l'intricur due ce continent, il leur tait
aussi inconnu que 'Anirirqu: elle-mame qui alors n*tait pas
encore dcouverlc.
Un octani dut sabiLl couvriant I'espace de Soo lieues du sud au
iaprd, et du plus du doubla de l'ast l'ouest, interdisait toute
communication avec le people qui fait le sujet de cet ouvrage. Il
est vrai encore qu'au cinquime sicle les sectateurs de IMahomet
cciipbrent les provinces africaines qui avaient fait partie do l'cm.
"t
( 'S2 p )
1.11 ftiuiiii , aii l,0 j i ^.tlle i jii iuitPs-uli:, 4fr l' i' I n, dn
pei, r l,'tl.ii d |i i o, I i, li C C li tI u l; d ci l'idhl tirieutr. ll i la.4
i iii dl. p tie %nlIris ret l ier les Afriu, s L i. .L 4 conlqurasc in' -
tliin i ( f trios:, pour qui li fanatisme et 'inilrince 6taient dli
,dIigr .lua, pljngls cux-mmes dans l'ignoraiice et i liarifarle, t:
i) lstleahles cnnoniiii de la science et de tous les progrs Inntllaec-
iuc ls? Mais il y a plus; quels advantages l'Afrique a-t-elle retires
de son roummn mrc aivec des nations plus claitres qiu'ctle P lle
n'e i a retire aucun. Il est vril qu'elle a ou des relations iqu'n
ailpoles commercials avecdes homes qui, non-sceulement ap-
partenaientc des natianl cvilises, mais encore se donnaientt le
rino de clrtiens. Mlai qui ltaient ces homes P des ngrirtnr,
e'est--dire des sclrats qui auraient encouru la peine capitaie
s'ils avaient i ait en Europe cu qu'ils faisaient en Af'riqtel; en uin
mnpt, c'laient des monstres, et non des h iminuite. lalltiOurouso
Afnrque, depuis troui sicles qu'elle est frokienute par tes Euro-
pCen.s, de i'avoiir cii ciiiinunriiiqu rr qi'avenc dti pardil hommcs
C(ol li'almn tesmi et ,r la itiie 1e I'LitiitailPtr uiirleint-ili commifli-
ai|id qaurhoquus biraiflal s kj d
iutroes1 Supposons
niie bnalid di'asassins ut de pirate. nliordntr ildans une Ile, et, par
leur coupti adresse, engageant les hailtans se dtruire les
nli les tiutres ulliaraii l'h1lun Ci coitre l'homme, amiis ntre
titnl paro'iie Pll itl lr palrll d'l alonimst It lifiilliI r insiitlltliolas
qu'ils tTallvuIraiti l ilifll's, jpiitir Itn dlanglr e' nit haruimes d'in-
justice et de corruption; je le demand, ltu progrs que cetle ile
aurait pu fire dans la civilisation ne seront-ils pus bienI' trarrlti;s,
et pour peu que ces monstres continent de rpandre leur fimunrte
influence n'en rsultera-t-il pas bientt un inuuvemerni rtiro-
gradO~ Telle a t la destine de l'Afrique. Ses rapports avec l'Eu-
rope moderne n'ont t pour elle qu'une source d'avilissemenst at
de dmiornlisaiion, et, loin d'avoir A s'en aplpinudir, ell n'a que
deus naldiictions L leur donner. De l le phnomn ie quei: nout
avons exaiiniE dans le chapitre precedent. Si nous suivons avec
attention les progrs du genre human, nons trourerotis que o'st
sur les bords des rivi'res et sur les ctes de la mer, counna les
endroits les plus irequents, que la civilisation a poussi ses pre-
iuitres racines, Iet que c'est de li que les cumaaaissiatic et ls lu-
uiires e saout ripanduies daus~ l'int rricur. NUUs avoit vu que vu
( e1 )
contrairc nvait oU Ilan t'%g.rdl de l'Afrii!ue. 'Les plus civili4s
sont les hIlwitan deo 'inttrrir, Inmullq que ceux des cOaes snnt,
relniivementu ati prcmir.m s, itdnt luii phiu profon do barbrie. D'uo
pniu ittitrit tlltie Jifl'ri'eirrt a i (rr,ipiiili, et tu n o n do close si
ioninrare nu l inoiginge de l'histi pr V1 m i lo'prblce do ai d cites?
D'ui pnoirriiroinl Il% ilnltir< s <*' l Ja e qu les premiers ont
viu A peint uei Euirotul'n,, dl
Irois sir,'lc i lirlloluiim rp9 lrWt mir cTe ionigunp
En rftlmiins, *I Ql tppirts 4. l'Afilqu iviro lia minrilehndol
d'uF.rnpn ii'ouil ie |umI rtutullil 'i unI svilluilllibti triotrl iet litet-
lectuul; I 'Wl1t idt r ,pplrt( s it.#4 ieno de fp sJdre len lu-
miresp, milis il.ln ul Anldr, ian d'ntufl.tnrnr Ie unditiosl do
lrAlfriqte., iat de la rctndrel iTr romllient ,pqqitwon rxiger qlue
les h>tIsitan de ca contlmin't1 4 i~ti |e le Iflrphel .oll liM tsi
progr-s d lu In clillntln P l queil fruit oNls-oml d4lr quie loIA
AfrrIlils sorft d'une itulttre inrirletire, qtilandtl cl u tItvus-l iinm u
qui tes u cenuse de culte iinfrrlirilt, quanid Vo'us nu prutvez par.
i que voire propro basscessc
QiIauiL nous, TinoiJ croyons avoir prouv q e cet arguintutl, le
seuil pir leque Il kes tgries en tendont justiter leur conduiite, ,t
dle totel fnussetc, et ic peiut sortir qiie de la bouclie deo sci'lrnlu.
sous croyons avoir galeitcntt prouvi: qu. les Africains ontt fit,
dans la vie civil, tous les progrs qu
les circonstjances cruelle.s sous lesquelles ils se soil trouvs places;
et qul'einti Is tiisnt dldj plus uvanrics daii la eivilinalirn que pli-
sieuirs tiinliatri, suii di co ntinent tiill.it inll, 4i it lu contilent
d'Asie soittld,' miles eI, l'ot 'Val Inldien. Si .la i lnluiqe lois.vait fl-
vnri<: duvalntogr; si ais lidit d i 1 m !eu .uropufis inoliniois, iLi
uvairvoo rt afl:ilro % e,'l itototurII v erhtrlu z ; i ait li'tu' il'uM Iror1f
crini Ji l i satigti libi, rtitsmoith' ampu'l|' A. n coinuirrtm Rgi-
litti illi t1 i it alil ; i-,qtui l.o it *i- i mliii ii ti t ia les cnllltu ls edi-o
yicudre place putlui les taliulon civilile s ?
( 2s )
CHAPITRE II1.
(Fcrnsaent cs fricabis, une fais rduidts eneslavage, sont dirngds
vers les navires europtans.
AvktEs In longue digression A laquelle nous venons du nous li-
vrer, revenons sur nos pas et continuous de suIre les operations
de la Traite.
Nous avons vu, dans, le I" chapitre de cet oivrngo, les diver
maoyenr par lscqucls les mnlhFurcx Africninsisont .rduits tn .v-
clavage dans leur patric. Un tableau non miens douloureux nous
attend: nous allows suivre ces infortuns jusque dans les navireso
qui dolveut les recevoir, dans ces mnaires d'lEurpo qui vont lus
liaracher i tout ce qui leur tst cher, et les trisiportir A un lointaIn
esclavage.
Ceux qui son rs fail crilvei star le liard des rivirre, ou stir Iml
,ite, n'ont qlue pou id cobamila A rfaire pour jrniidro la novires
euro|.tis. On leiir flil tnLa'rrar lv pays, A piied, les brias liis en-
AeCiilhl, ou <)n lis enItislel diMIs le fond dus canots, attachiUs deux
it dltux, et concchs str lei dos.
lnis cerux qfi, ui Iso nis r clnv1ys daLi l'inithrieur drs terres ont
un ltong I eslrpae inprro'urir, et sonrimvr't leurs voynges ilurint plu-
sieurs miii. IIls marclhllit, 6 pi-d, isur uln terrain rocailleux, io
sur un stble Ibrilunt; ils ontil\ Itraverser des disoerts inimn.i.s, oul
ils ne tromuviin souvent aucune halitanion poir Iits recevoir. Avnnt
d'entreprendre ces sortes de voyugus, le trirchands i irs qui les
conduisent aux Europens ont gnralemeint bin dn'atteInri'm il'ii-i
soient on nombre sualsant. Quand 10 moment du d4part nrrivr ,
marihanlds, esclaves, btnes de some, iinspecteursr, .ardiens,
tUiil Se imet en route.'.Ces sorts do caravanes s'appellentr ci Afrii-
que des Coffles. Souvent il arrive que plusieurs CqJffls se
contrent et font route ensemble. Mungu Park a Irounv l'uccasion
de voyager avec ine d'elles, et comnie c'est [c seiil Euirapcan
qui se soit trouv6 idans cette cirtonstancc, c'est de luii ti de lui
seril qluei nnus (devons tirelr les details liii se rilpporteit i c ce dou-
l tureux sujel.
Munjo Patrk so trouvait i Kiomulhia tdiin leu itment ut up muar
handd d'calaves ena.tnnt riuiiu u noouilire sAnfliju pourentcon
poser nue tCffe C ou caiuvalna ao praparar;ti .1 tepitp pn voyage.
tilungu Park causa rlave ceis uitaheurcux,. Jo trouvai, dit-il,
qu'ils jpiunt d'un iaLtrrl uiretux; ils ne r~i!esiubmirent beatu-
.ouip ; mais dtin lei premier nmoustent ils ne me rrrnltiient
qu'avec horreur. Ili mle diund lrertL rr.qncmucn l s'il laiL vraii
que les blaiLmr n iis comipntrioles manglca.cn des liomiiuuls. Ils
dsiraiclt LIbratcU!l)p quu jo loir ,'pprpso ce que devenaient les
esClives apr, it,4 avoirJ pnas h mer. Je leur rpolndais qu'one Ic.
emppoluyait . neiiltiver In terry: majs ils reflai nt de mi e croire. Et
,1I'ui d'eux, fr4ppuLt la terri,: o sa main, uie Jit .aiec it pluiL gra;ud
seiricetx: Avri-vous auini d(ai vyure pays une terre coinm celle
sur laiqulle vos Inmarcheiz riltuelleOntnt ? C'ctl une ide fortement
ciuraucine dans luir esprit, I'qe les bIllatu n'; '.li6itellt des esc;iv.
que pour lUes liimnger un lioi.r Is_ VeCllry pi)iI' t iUiiuu ime ngc.
/Ausi n'qa nviagcni -ils qi'aytt terrr leur voyLag1e piutr Ia cLte ;
de sort que, juiqu'ium jour du dpairt, Lt: marclau4is Ic le tieinieuti
constamment cnchai s, at les garent; a .vec un soiin extrrnic, de
Jpur qu'ils ne pairvienrieuLt i sa'tqlrc. Ils uni coulitume, cet ffli ,
dsl'~lui. itr I g i1t'e dl'roite du l'uni fi ILa iumube gas.iiclic ile l'auinr
ELi Fouu iten it lfu r I1 p8r. lU ni VIi ii" ,tirtlcsi, il' jIiolVelit
piarcher, nais l ;incnc.lu l ui. atll.iaL:hia& Iqu(trl- quatre, par
lu cou r ma moyen d'une forte corde. La nuit t ilcur met en outre
les LCrs iux aiiinns et quuelquefuis imeu ou leur priase autour du
Coqs tiii prtltc t'. llui r di f:r,
Pourt c iiiX qui
dle relrlie, oin i r1; .' liv-r ics pur" 'iitioiu. Oni prend une
gr.e piec ldo bois de tr is pir J de lonig, f; lune dv.es xtrlitLes
.nu pratiqule iiiio aill il uiiii.'ii il f,luoiiillu l < aie luIuI!ll+ u (1 i-
iroduit le tln de l''.101S1L, did iuniut'tifr :otiprii-ier les d.eux
Cievlle, dii pied. Alr. unii rentiii l dceux pairlties .iilantes d lai
pice de lboiS paur oimnu gLA',lde fer i ~rl ie .i tramvy,* qui compriium
le dil de unt Id juninmb, T''u.s tce fitrs at I tolucs les hiaincs sont fii-
briqu',s ive d fr dii p Ie fogr griu le atltiaclit aussittl <1i"
les esclaves arrivaientli Ki ului;iti, 4t or ue le leuir il;tit qlu dans
1:1 mrntiie di joiu r ftn11x pour l depart pour la rGaii:c.
EFifiii ec jitul arriva, et lun o lPark .e pripara, A parilir avecla
( :*..4 )
.aravan. LT. premiire chose que f1reni les inarchand noir frut
dii di! I'hniir Irs ecrlaves qui devaient partir. Il les rassenlllbrent
ieVt int Il minlon ite Karfa. Ils f1irnt les pnque(., et ssigiutrrr e
'liultio esrcrave la cliarge qu'il devait porter. e Quand nous inoius
infiHrc enr march, dit Mungo Park, nous frnhir ncccmpagns
jiiqu'& un demi-millc de Kamalia par une foule d'hliililnns de ce
village. Les tins ileuraient, les autres serraient li main de feurs
poains qui illaient les quitter.
C Conme plusieurs enclaves tnient depuis des anneis dtan, Ici
fers, le movement soudaini d'une marche rapid, avec de lourds
fardeaux surleur ltet, leur occasionait des contractions nierveuses
dans les jambes; nous n'Liions pas encore march un mille qu'tia'
fut obligh dedtatcher deux d'entre eux ces cordes qui le. rrue-
naient, et de leur permrttre de marcher plus lentcment, jlusqu'i
noire arrive A Marnboo, village entour de nturs, nil pluieurs
personnes joignirent In caravan. a
Trits ours ms'taient dij cuults depuis Ilrur dip;rt. Mnlirigo
Park continue : w Iurhrat es (trols joure, ditl-il, unit f(nimno et
iutne jiiune fill, alpparirenitl in1 un r iiiihainl dte ial, -,e trouvrent
Itl.'lelilit fatigu i c qmu''lles ne pouvaient suivre la etlaravallU. On
les. fontic viocletnnent, et on les traiu; de force iusqu' trois heures
do l'lnpr s iiuidi. Alors elles firent afTectes d'un vrTiissenrent, et
oini dl'rovrIt qu'tillei avaiint in-ni;ug d<' lu (rre. Ccr IteI circun-
M;itrirt frriVe ivnil jp rliii ler, sgre ; luailiii i! ne puis iaflriiner
i cetlu piroviant d'un applitllt dpral, nu de intention de se dd-
truire. On leur permit de se coucher dans les bois pour se rrposer;
on laissa trois personnel avec clles. Elles cn parent arriver au
village de Knitakooro qu'aprs minuit; elles taictit alors telle-
ment puises que le nmrchand qui elles appartenaient renonra
6 leur fire continue 14 voyage dans leur Ctt actual, et se dt'r-
mina & retourner avec elles Banl, pour y attendre I'occnsiin
d'une nouvelle caravan. Quand nous entrateics, continue 31M nui
Park, dans Kinitakooro, le premier village frontire du pays des
blandingurs, on observe une etiquette plus svre que lde cin-
tume. Clhacun reut ordre de niarcher son raug, cl Ifnuls fines
ainsi notre entre en former de proccssion. A notre tte marchaient
cirnI ou six chanteurs qui appartenaient a la caravane. Ils laient
suivis pur les autres hommess libres. Puis vcui;licilt les esclaves,
(a5)
atlaclA quatre A quatre, comnme 'aoril nirc, par uno corde autour
du cou, Entre chaquo group de qu(ntro cucrives il y avait un
home annr d'Iune zagaie, Alors vennient les csalaves:domesii-
qune; la march tait ferm'e par les fummes 1d condition libra,
ius spousess des marchands noirs, etc....
De Kinitnkooro la raravan uentra dans le desert de Jaltonka,
et, aprs avoir ptan les rivires de Wonda et du Co-i.iuiring,
elle fit halte dans un gramd bois pour y passer la unit. Li: leilie-
main martin in so remit en route. Ecoutons Mungo Park pour luI
dtnils de cette journs et le la journe suivante.
21. nvril., Avant la pointe du jour les Buitsl s in.' firent leur
pri.re du martin ; l plupart des personnesdecondition libre burent
un pen det! nwuinn (sorte do gruau); on on fit nlemient boire A
criixl entiree ties sclnvesqui nparnissaentlemoiniis en clat de souvenir
les ialigues du jour. I'uiiiit dei fiumnefls uscclves Rippairl:icurt a
marchand Kartfa tait danis ':ibalnlleticLit et leu dcspoir, et re-
fusa de boire le gruau qu'oun li uffrait. D e1 que le jouir part
nous nus mimers en march; nous traversQmes touted la mntine
u11 pays desert et rocailleux; mes pieds raient meurtris et bris
pur cLttio nmrclle ratiginte, ct je craignis de ne pouvoir suivre la
criravam pluidnnt la juirmit AMais j4 tite rassuraiuanmd i'Jlus< 'i
queI les auitrr-s 4tlemt euIcorie plus fnliglJ-s quiIta ii i. Lui fcilliue es-
elave surtout qui avait rCrtiuI du 1iinl Ie le iialiti cuiimena it
resle en arrire, et A se plnindre de rincdes douleurs danis les
jaitiluas. (On liii fltan son fardeau que I'ui donna un autre es-
.clavei, et on lui ordomilis de Iaurclher it la tte le la cnraviun',. Sur
les'onze littcuri, laitidli( qui, iinuiu iiio repulioilns suir les Iiards
d'un ruisseanu, quilquesi l personnes dcouvrircot untti ru-chtelitniel,
dant le creux l'un artrre ; dj A dlles s prt' ar;ieut ent prendre lu
mid], lorilpi ( out Couli uii inuoniilsranlle essailn, tle que ie n 'etL .i
j1imais vu le Ia vie. 4t l1, il dit di s les ir-, siattiql:u lii icaaqrane, CL
uouns fonr'a (ie fuir dails tonteis le dtirectli)l. Celtu alrlle gin
rile me causa il'liiord de l'ct'frui, Je crs quei c'tnait quelque es-
clavu qui avait ruui'si i s'rlliappjer. Eufiu notre enneuni ail cessa
die nous poursuivre. Cioairiin dtalirs'occupa panser les bltuii'es
qu'il avait rcues ; iais' onu s'aperut que la pauvre Ac'./A' l'es-e
c;lave don't j'ni parl plus aunt, n'tait pasavec la: caravan. Comme,
N, tiies pritre.s nmahoomnLuu en Afrique.
( 6s)
ldans leur fuite pricipite, plusieurs ceslates avalent nl)aurilosnn
leurs firdonux, on envoy quelques pursonnespour les reprendre.
Alln de le faim- sans danger, on mit le lfit A liherbe danis iit
grandil tendiie de terrain dmas la dircciioin lu vent, de manire
A cer tue le vent pous~at la fume dii cte e lu railii, E ffective-
entcr, lo chose arrva.ncomni on l'avait dsir, et tiis gens s'a-
r-anant 4t travers la fmiie reprirent les paquets abndi>irabs. Ils
ram enirent gale t g lai p;auv'reN Ntl.,I& qu'ils tri'uvvrajit couche
prs du ruisicau. Elle tait exitrmenment puise, et s' tit l rair
iie vers le ruifs!ea, dans l'espoir de se dfendre des nhiilles ru
se inouillait l corps; ce morayn lui avail 't inutile, r:r Im
nbeilles l'avaient horrfileicmnt malttalite. Aprs avoir tir'i loiis
les aiguillons qu'oin put trouver, 0on In lova avec de l'enu, et ou
la frotta avrlcds fe ti illes. Mais elle refuse it obstincment dai nrclier.
diclarant qu'elle ne fernit pas uin pis i de plia. Apris avoir iriL-
tilcuenit employ les prires et les miniices, cn eimploya le ftouct:
elle cri reur t d'ahurl pat'almiiient qi.lqul.ti coupst iailai. (touit
coulp il ivtil lt fni.clias Jimit biinI priindaatil quatreii ciiiq ihelurt ; uit
liioit de un teiij liieip ousiiety die lm'it.hap;irpllr il Iin iOravanu aiini
elle Itail si faible q'eil tlli troui. On S s'rvit.itutiliatment d
fiilt poinirla fire rluver. Korfa priu alors deuix manrnnds noirs
du In placer sar l'Aiti qui portait nos provisions cshheli. N;iis il liti
il*tIIm iimpi .tsile dle se rioutinir, rt coniiuta l'iane ltil sxlltuereiicnl
rt srcle,il i i nvlait l sii le l elldol'c:al)nlir dir cettea i.anire. Cv-
pilla;Lit.Lit, Cill a iiC ra tlrilM'1 IoUC'lait i ui l. 1
l;ient pas l'nllhaidonnei: o i prit dounc h parti lde fire iun r espece
du litiro avec des inniE's die liainbous, iur laqiille oii Ia plaae
ei l'attachalnt avec des torces. Deux escinTeT, Pl'tan tl( van, l'uitri
derrire, portiicn cette litiire suar ctur I5ie. li ~ltIonrt suivis tir
dciux autres quli les relevaient de temps en temps. On hi tir;
porta de cette manaire iasqu'i. la nuit, Oa nous arivT;i es pr',
d'un torrent ai pied d'une colline appelcGankaran Knoro. C' ist
l1 que .nous nots nrrEiimes puir super et passer la nuil. C(:miiliii
soias n'avions inrauin qu'une poigiaei de arine dc;puii la niiii
pricdLenle et que ul nos ;aions Iulriarbh tout le jour par un soleit
I|railint, plutsieirs sclnves qati portaient deos ifordeaux sur leure
It.e liaInient puiss de fatnigle ; quelques-auts fr~iunielit crnaqlur
i*t doigti. Ce qui est piarni tc n 'gres ,5 .igie lu dlCpsquir. bSu'-
lItchiamp les marchanids ls siruirnt tdsdirsas los frJ Qnelques
.uns, plus disesp*ir que les minutes, furent minis,,prt, les imiins
anclainius. La lendem in injiatia n toes rmi tra ourv beaucoup
mieux.
a56 vril. Au point du jour li pauvre Nrard se portrait un
peu mieux, iiin iuinmbrei laient si ruils et i du roi do ui
qu'elle ne poujvit ai marcher ni se tenir debut. On ii }ttiin
comme un artdoarilmmobiLi sur le dos deJPane, et cs marciuha.dt
noirs s'cffirereont dis liiit inlenir duns ocitu situation, en nuit-
'chant se niRins od1d le cou de I'oln, e Il es picis soi.s le vetlro
de l'ninmal. Mais ce dlernier ctnit si tmutin qul'il lniL imporiblc
de I fai irii avancr nveo Mn fardeau; come d'ailluirs rtealdc tic
faisait luciin effort pour ise rtrir, elle fot bientilt jetiL pariterre
avec silencee, et s la iihe igriUvumeist cntlumnmrige. Alori,
tou(tes ws tentativ-e pour ulultluner crtte iinallcureUICs tlllaintinull
Uiles, uncri gur nalrtn i d-nitins lan caravan, KIni tep, katI ci;
e'est--dire, Qu'on lii coupe la gorge, qu'on lui couplic lu gorge.
Ne rOulant pas ire tlmoin de cette horrible operation, je uimrclihi
ei ivnsit tr lies-premiers de la caravan. Je a' i-nis pna fi t un
mille qute l'nri des dolmestiqulei eseilaves do Karfti vint ioai
4voclult! v'tu ,l Iil lr p ranvt i r'ed ,i' lil bioutt deI P.. t ruit en i iu
uriant, N ak't a./ftilecrft! )4.l-irell'' jVe rId n retplsj. Je lui
demandai si les m 'clinuds noirs i 4avaie-t ldomni le t':lemeliL
dil. cultt itil'irmuiie pour J' rcOenpenser du ravoirlle. Il rn-11i-
pondit qilo e arti int rsi
voitlt c4 otir etit lr e li t c:lir l rlie jIl iu'onii l'a il in'iil sur laI romit
Ot elle 81! v itnR ii a 14 ii it q ,le uit r bi" 'iilli't. ci i0 ellle snrelt t s5;it
doute dvori' larr le uls h ..hiLu fl Ao
Du a5 avrili 1 luali qpiui' Li caravane coTttilia kits' vanncr,
Mliungo Park usir ddlnuui. Imuunn i'li
nii ii lfireut joini Ipar Oiii atire i tllSiTlO dl'esclanvs sppnrtu-
mlanit qutlidc' iat t .li di>lilt I1 Si17O ''ronniUI. On COotilt de fli4
rout e namblu juit'"; IlltiNrit loltidle. de Dentilni. Nois
narchanue s donie (Loit *'rarlleu, dit Mongo Prk n,n
nois a Vin,alirs Irdpidl',inrnt travcrs'~Ile bosi jitisrt''Iu i di,
Sest nalors queit l*un des cclaves de SeCrhmtulli laissa timber rnn
"Cemol L r.I niltlnitan.r q I,,qu rmnii i nt Cet ci '11i. Il ynu'ia dans hbnu-
;"iup <'end iuils de I'Afrique,
(28)
fardetnau dcdeus sia tte. Il fut fouett svreiment pour cela. OA
roplayn ler fordeau sur sa t to; mals Il n'avait pas fait un mille qu'il
le laisen iumbtrr de nouveau. On lui infligea une second fois la
Illmlne cliutiment. 11 continue Li marcher avec beaucoup de peine
jusqu'A deux heures que nous nous arritarnes aiupris d'uin teing
pour respirer un peu, car hl chaleur tait brQite. Le pauvre
esclave tait alors tellement puis qu'on fut oblig de 1 dltacucr
du la corder qui 'enchauinait .se trois compaguons d'iil;irtunei at
il r'alaiimmobile couch par terre. Un individual de Sa;reuwoolli en-
treprit de rester pr s de lui afin d'essayer de Pamener A ~a ville dl
Banisrile pendant la fraicheurde la nuit. Nous continu.iitis ntren
route, e, aprs une journne extrmement fratgantenous arrivAmes
culi Banisrile sur le soir. A huit heures l'habitant de Sune
woolli nous rejoignit; il nous dit que l'esclave Ft mort. On pensa
gnrailementqu'ill'avalt tu, ou l'avait obatidonnr sur la route.*
Le 5(i mai, Mlunto Park raconte un autrut fit nflig:rail iqua
nou.s gallons transcrire. Nurin aorrivatm dil-il, A Jalarotla ; IA.
l'uni jdes cschavsd de nir r ciiravarni, qui na timrtilinit qt'iiv au
dillieult" depuli Irita ours, ft jugtiii Itntapnhlk d'lnler plus itn.,
Suoi uatitre, qui 6tait l'un dei i nos clhaiiciiur, proposal de l'chainger
contrei unei jeune lille app'irtciant un habitant de Jalucoit;
C(:lt iuortumel igfru ifnora son snrt jtisqui'au nomnent o I'or charge
i' puititl ert o la rTravanli i liApOi dlpo A partir. lias 4 raiiyon-
alutiitu IsaO ;iiii, idu jetiit's e t ole oile, elln ctLt riaiti eleavec se
jeunes compagnes pour assister t notre depart, quand tout
cotup son maitre vint la prendre par la main et la remit A nutre
chnntcur. Jamais on ne vit une plus touchante srtnite remplce
par une plus profonde et plus vivedouleur. Une terrcur gnrale
agitait tout son corps lorsqu'on lui plaa son fardeau sur la lte
et lorsqu'on lui passa la corde fatal autour du cou. L'adiu (ldou-
loiIreux qu'elle adressa en partant A ses compagnes tait lfit pour
attendrir tous descaSurs.
La c; -avure continue de marcher jusqu'au 5 juin, qu'elle ar-
riva un lieu appel Jiuidey. Cniinmo le commerce des esclaves
destins pourla riviqre de Gambie don't Jindey n'est qu'it urn pe-
lite distance, n'etait point alurs dans tuni grande nctivit. il fut
dcid qu'out y attemnirait qlucla Traite prit plus Ide vigeupir. C'est
lU q e Mungo Park, qui dsirait retour.tr cri Europu, prit conui
(2)
*e ses compagnons de voyage. Les dtnils qu'il donne cette oc.
casion sont irop intressans pour que nouts les passions sios si-
lence. ,, Je tuuchais, dit-il, A [a On du plus paiiible t du plus dou-
laurcux voyage. Encore un jour, et j'allais m1n trouver avtc mes
coumlatriotes, dan ls les bras do t amiiii. Cependaant, quelques
raisons que j'eusse de me rtiuir, ce n'est pas sans une vive mo-
tion que e e se parai de i oes maiu alhtureux compagnonsde voyage,
don't la plupart, je le savais, ciaient dvstinia au plu dur esclavage
dans des cuntrJus lointainis. Dansle course d'un voyage pnible
de plus de 5oo tailles anglniL, sous les chalturs brlantes du tro-
pique, ces patuvir gens, nut milieu de leurs souffrances prsentes
et de cells qui les attndaie, vaint encore piti des miennes.
Que de roi i ils sint viniI5 d'eux-mimcs mn'pporter del'eau pour
taniiicer ma soif que de risn, a l'approche de la nuit, je les ai
vus rassembler des feuilles et des branches d'arbres pour me
preparer un lit dans le desert Nouu I ous sal;ruAes tita soupirant,
en nous exprirannt nos regrets, en nous comblanti du bunictions
mutuelles. Je gmissais de n'avoir leur offrir que mes voux et
nes prires. Ils devinarent ma peine. Nous savions, me dirent-
ils affectueusinent pour mn :o.nstler, nots savions que c'tait
l toutcu que vouty pouvies rous donner I Nons n'en voulons point
davantage.
Mango Park s'tant s6par de la caravaneu Jindey, nous ne
poutvon. continue l'itinraire des esclave qui la composaient.
Aitis 4 c lra ii't i p inlt itt'C airr!. (Iltiiti rv nou les avireis suivis ju.-
qu'i une journure ledclic*i i tir -i rvir
que nous avons donna ile ijoiirt'i 1rrLa 'Cl n t< oust ruend inu-
tiles les details de cette dt'riiire ija-rn\t'. Aiinti ce iique nous avons
vu duit itnots suflnre. et niiqouj, pj vorn lSur nou considrer commei
ayait citadtiuit les escli ves cafrticil juiquc stur les navires euro-
Fp eitt5 qi le lls atiilllal.
CHAPITRE IV.
I
peannes. Que l'un des offets de la Tmite ext de ddimomliser lea
guns qu'well emploie.
Nous anvonws eiivi cs rmalheuroux Africains rduits en esclarage,
depuis leuri ltpnrl d lluiur patrie jusqu'l leurarrive au lieu de leur
c'i ilarruliOQi. Ici couiiimm e ute noUVCt cu spctace, Les Ureli andlf
noirs qui les ont animeni les ont vCidius aux nviJdes Europens
CUtillluoHll de Ju u sujivre; emhurIquon-nous avec c psur Il'Ocan -
ciL voyon ce qu'iils vnL devenir sous leur> nouveaux naltres.
Tor les teoos insinterrogs pair le parleiment britunnique se iont
nccordes ii dire que ds qu'ils sont mis i Iclird des liullli'un-l
i* iKre mnictancoli ci uin soinre nbutleniri t les j.ai.i. :nl ; qu1U
crt ELt diur pIendanti t quIiiiju truimli, iqueliilirisi niit'ic piidduil
tolul lu vtoyagr. j ct qi'il rti diJu l itr atltiilt.i qu'aux duolouurcusta
pt'tip'ri' ,ir n Ilt u i(rv d 0ai leuir (pi it (W'il'r( de B VuirI r ra-
cher [Iir patrir, lIctur tfisiillu et 4 nurs ui4t. A leur arrive c
.ollrd l lu ilumnes sont euhIittl rUs deux duux, c'eltL--dire qu'on
anlacltnhn l ijaite droilr de F'iun la janilii g nuche dec litre ; '.'s
hlit, ,r.t 'ti qu,'i t i l, r r i e dI. io I i p'1',fn
I tnr v Ulau l' |ii (ri i cl t lu 'i
qi iix cili t.ii., on iq It .r eUlch illuit puiiit, et ou le place dans un
.'0!dro'it .ipar dIes l)uommnis.
Quuad Jc tmps est beau on leur permet de qiitter leur prison
pou
lenlicl, ainsim'que pour prendre leurs repas. A cet effet on les place
duix deux sur qin lougu e lle, des deux cts du nvire ; m1111s,
pour empcher qu'ils ne se jeltciit sur l'quipage ou qu'ils ne s
prctuipiirlel lainer, on fait passer dans ls rs de chbquce paire d'es-
claives 1i11U luiigue clilaiie don't les deux outs sont atnlacis a;i plirt.
Qunnd le vRiesei'iu est plein Il siluaLion de ces infortunis est
vnliment dtllorable. Dans les navirvs les mieux rgls, ni honimne
qu i natteint tuilte sa cro[s:Lnce ne peut disposer que de seoie
puicc, ai ig ail es larL'ur deux pi<'ds huit prices tn hluteuVr
etl t'iq pieds hui L, pnu* en luuiguiteut. C'est monsu d'rspace q<'t
t'en occupera danst son cercueil. Et cependant II D'y n que peu de
navrtes o l'un accord tant d'espace I1 vo est beaucoup o les
escltave nu peuvent se cuucheir que sur le CtlI; acun o ils
puisment so teniro debut. En ouire il sont uonltniiellniet DUs,
et Il 't s i' sous eux que Ie pInlaiclhrs. t innvenlent diu visseau
leur causi souvent airs sirntiffiarc violenites, o e ce qu'il occa-
sirle des corclure s nux parties saillantes de leurs corps, et
est cause que Iuirs ferrs Icur dchirent les jambes.
lais lue oincim ut le plus affreux de leur situation, c'est lorsquu
le in;iauvis temps et l'imptuosit du vent obligent de feriner les
cOutilles. Aucune nlague ne peut dcrire ce que saiuffrenit alor
ccS inrortun's; alurs osn les entend souventcrierdlitts leurlangue,
d'utin voix liuetlalu:k Atu se.cours! lA secours! noust nou.s mou-
rots, I les tiliitoii cilt routipr 1i vinpeur inanc de luieur corps
Iltavers les caillebcrtia' l li rchaleur qui sort d'unu fiurnaise ar-
dehte. Plusiturs d'currc eux, ufioqursl pr laI chaleur, I'infection
et l'air corrompuu, nt ltt ransporits A demii torti de Ita cule
sur le point du navire ; et d'autres, qui 61 aient en bonne sa rin quel-
ques heures auparavant, ont t retires morts de suffocation.
Qu iique hiorribl>rs que p;ra isosuri ces details, nous pouvons llir-
muer que iVnu n'Svons rien ;avanc qltt, d untn'orue A In lstricte
vrit, Ct que nous tvm(ns ( Itis pltioititrs Cuitrr. dltailstil qui au-
raient pu ajouter encore l'hor'reur de co hideux tableau .
Nanmoins, nous ne disimul rons pas qu'il est quelques per-
sonnes qui reluseront o i ust roire. Celles-T nous les renver-
rons in gravuri e i-jits ; ,ovi y voit la coupe ut les. dimensions
d'un navire angliai, lu Broners, eiimployi i la Traite des noirs;
tiou0i les pr'venons qu Lat plaionchi a t tiruo par ordre du par-
einment brilanniique ; nous Ir.s inivitotos i dinner ri cette gravure
une attrulion particulin p ire et Inus t Ious en rapportons, pour
fixer Imr opinion i ur ci ujet A l'itpressiun que cet examen
aura produit sur eux.
VoycI dat s Ir, uir.r df, ;rinerrnalitir,.- rrlatil/' d fa Trifre, limprim [rat
ordre du parltcm'i t i ri in iq;i ; t, b In dlrj,.r.ill ns qui conilutent qu,1 TI es-
clave uni n l.t all'rtISt l ir ,m alIadi'i crantair:iuse, particulicrremint de ccll[
qu'an nlolnr le Ic fpir. Co'nPt bi cirli occasion qu'un tmoin dit : Lt' pluiirtler
dtr rl-ur prison laitl onina41 td re fang ri de igairei, -omut s i 'r l r'ttfl t uLL
abillu ir- .
(52)
P i,l. I,0,Ii.et
L.,itfiilr ein iremiur point on dedans, A. IO0 o
i,;i4r'I14 d rfite, n dedans, . . . . a5 4
I'rd4idtnr di la cale,>,O O 0, de plafond plafood . so o
tsuteur dms entre'ponlt.i .. * 5 8
LSoiitgt:ur de la chiamLii: des homnmes, C C, sur la premier point. 46 o
Largeur de ditt CC sCur dilttlo . . .. 25 4
Longueur dei plaits-l-ornes, D D, d tdan ditto 46 0
LlargK' m' di'r itto, dan dclittio, do chaqun cte. 6 t
Loiimgncur de la chtambre des garons E E.. i3 9
Liargeur d d itto...... . 25a u
Larger desa plates-formes P F, dana dittod .. G o
Longuetur de la chanibre die rimme G G ...... 28 G
Largemu' de distu. 3
Lo.gutur des platteic-frmes II II, caits dinto. . . . .
Largeur dies dltto, dans dlta. G o
Lnngumir de! la usanl-barhn I I sur le premier pont. ir 6
larrit'ur do dtlio, sur dislc. 13 o
Lonigueur du gaillitd d'arlire K K. .. . ...... 3 6
Largeur rdp ilittr, . 9 G
l.4iigu lr dte lj thlab re I . j o
ltlatur ,'kie ditoi. r 2
LnuLgueur dui demi, piot M Mi...... t. 16 G
llaUI tiier de duemt iuonti M M. ..... 6 2
I.ouguimr des platet-forncs N N, m;ur.lit;o. G6 ;
LaSgo i tK r ilit tdti ur (lit., 6
Hcir id pl t 1 l'I'
Supposons mainntelicnnt que ce sont It les vraies dimensions du
navin ngrier le Brookes; supposons que 'on accord .i chaque
esclave aiille six piedes anglaise, sur un pied quatre pouces d'es-
pace; chaque femme cinq pieds dix pouces, sur in pied quatre
pouces; chaque gar:on ciq picds, sur un pied deux pouces ;
ci chlque fille quatre pieds six pouces, sur un plud; il s'ensuit
que lu immobru d'esclvaes qu'ou trouve dons la gravure est to
noinlre juii.t que le Brookes pouvait contenir d'ipris ces don-
nes; .si iutt en ailsons le compete, deduction tliLe des riemnits;,
continues dans les figures 0 et 7 de l'espnce 7. destiny aux mia-
(tluts, nous trouverons que ce Inombre s'livc i 45 et qus'on
ne pourrait jpa pltacer un scul individu de plus. Maiitciiim si
IutIs i d.utri l' lpiile il BrooAues tait du port dlu 5u tu LitucllauX,
et quet la loi tui peruieltait de porter g(5o pelrsuniis, mUaii pas
davhntage, II est clair qu'ei nji intanit trois personnel do plus
on atitindra iprdish euiciit le numbre ;acci'd~ plir la loi. Au rest,
la gravure parole d'elle-mmet ; ellu prove que nou n'avons rien
ex..ig(r6, iq(utid nous avons peint les soumfTrannei oceasionkes par
le d ifaut d'espace et lu manque d' ir. Car si 4 a5i eslaes no
priivent aire contenus dans lk navire le Brookes, ins quc leurs
coirpsne couvri'ct toites les planches et routes tls pl;ites-ormnes,
et no se touchent inmoe les uns les outres, quell devait donc iro
hlorriblt la .situation do ces infortunds avant la promulgation de
cell loi, puiqute lus umoignages ont prou uv que ce mme na-
vire avait clutuiia de transporter sixc cents cycles Combien
celtt sitilatilui ili t 1rea rtien:rec aiffrt.U aiijourdlit Idrans les navires
ngrieral
ne pouvant trui amuijelti l des rt'gler, ls iuiallhuurcux Africains
suot ntass a dans lerts priints Ilo'ittuaatb, s auln tre soumnis r
d'autre loi qu'a celle do dla cnpiditi dlnes mircihainds d'eselaves.
On conoitsans peine que les pauivres Africains, traitrii si cruel.
client sur les navires do leurs nouveaux umatres, doivent m.-
diter les moyens do s'affranchir de tant do maux, dispositions
bien nituirelles de la part d'hommes oppriim qui savent qu'ils
Iln'ont ni muiirilt ni ilprvoquqi lui ouitrages de leurs opprciseurs.
Il y a dans lu cSur do 'lhoniune un dsir violent d'chapper
la douleur, et il est rare que ci dCir nic soit pas accompagna do
celui do la vengeance. No nous tonnons donc pas des tentative
faites par les Africains pour imimoler leurs lyrans: ell~e sont fr-
quentes. Mais leurs Inouveumtix umulitore, qui '11 gilorent pas cette
disposition de la nature liuuniieu aet qui uni la coiscience de leur
crime n'oublicnt auiicut prircaltinm pour leur ~ter taoute clannc
du suicc iC Conmiilununtiii l ils t: Coii ruisciit uni fIort barricade do
bhois qu'l lfortiflrit (pr
reLr le ialtt del ias '(iux qui:t :; t!ilni |)rutg'rent et t exterminer
ceux qu'ill iliitiis c s it&. M'iallgri cLts rediouitable prcalutions sou-
vent il est nrriv !qucei Nd l t ,d1v o, ui'lyllnt d'autres armes que leur
dsespoir, unit attltqu lujurs tyrnis avece un courage digne d'-d-
mir.tion. Ces expluit n'ilt point t ctlib rs, parce qu'ils n'1-
SQulquicn mnnu'es avant dl'ailolir urItitremrnt ta Traite, le paurlemaient Lri.
t nnrtique avait rgl, d'opC Ir
lirwle ir n a I n irvi' nKit'r.
'J
t;l'iilt l'itivr.age que de pauvr.es escarves; s'ilS ecusent l1 loiw.
'v ra;i dl'immonrs lillius, si les nrmi l de L'ntiqulc ou iode inoF
'leuript rinolirne? en eussu Lttt le thlitiir'., l'histoire les en im-
miorib b dant' se lmstes et la gloire etI tt' le pi riege du leurs
iasltf, Quelquefois kl manssar die out 'quilpnge n a t le prix
(e'leiirs efforts; mais quand ils ont cu le malheur d'lhoier dins
leurt ItrUiatives, lk Iclc.tr frmirait d'horreur si j'es~ayus de lui
dicrire. le larbhiries eL les effroyables chStimons qui en ont (t la
siti. Ainsi trumpt. dans leurs projects de risistannc et de rrolte,
'les iinallieurcx cnfas de l'Afriqut! onspirent plhi e iiq se duoner
'la mort pour terminer d'un coup leur viu et leur misirue, et,
quand lis ci trouvent l'pccasion, ils la saisissent avrecune aviditi:
qui surpa;se toute croyance. Le moyen qu'ils emploient ic plus
ordinnireminut est de se jeter i i mer; muui on a pourvu 1( c
qu'ils ne pussnti par ce moyen ihapper leurs liourreiux,
Non-%eltlnent, lor.qu'ils sonit sur le, po tl, on leur ferimne oil-
giu usetaenit itti4 ltt'- ;ifs ta limit 'fit:faJru un s soII aluislfr
ii lina iri avI'c diii Olri Cltr tlitinglige tl lc i M'mtilt tmittlnllul (
rnque citi: lu polit. Mllh Ibit itle priii etitoni ont to lient iain-
talcs ou1n a d( oulraiiux.exetmples dsCitl'veS quiso suailt dtruits
de cettlle inanirut.
Loraqiu'ils il'atn pu rii&Lr ,'irritchcr la vie pnr ce: inoyen,
ilt li rilrdnt pa l'r spoir de riatlr j.r p d'a itres. Leurb oppres-
'ruir lait brilui ,t g itlHr, 14 Ine r1 smineamt ptal torujours les
nipcher d'exteuitlt 'It eur funcsite dessein. Si par h talrd ils peu-
vrept trouver sous ciir rnain quelque corde, ils s'en serrctit pour
s'itranglcr; onn eU a va lilnsieurs, suortout donfeinrims prtr d
elete tiManijtre. ll ndontreolt-ils sous leur main quelque intru-
ment de ter, ot sul menrt quelque morceau de miiinl qu'oi
a oubli, ils les emnploient se donner In mort en uc rfiiant
de jroro1ides blessures. D'autres, qui n'ont pu trouver l'ocen-
siui de se't dtruire ainsi, prennent la resolution de refular touite
nourriture, dans la vue de mourir de faim. En vain oc enm-
ploie ltans cAlte occasion un instrument appel spicciihn ors,
destiny m ouvrir les i tnlcoires quand elles sont resserrrep par la
uiaudie ; tout est inutile et on n c a avu persister dons luItr rso-
lutitin pendl itn ontr jours conscutifs, ou bout ldesquels la mort
lena i sir1iai r:neire i lii'ili'ib'r kurle *tutrrantes. *Qtani 4 ceux
(et clitii.a c rella e vi tin Jdoit rammir iLUiit le riios) il, plus
fisil>lmie d 'cmprit et di! o' pel I it lii oun iitli1iriit plus -ifde leu1
fiminflois avet n 11 u0 iiit rd limijliatlloi pIour y neltViai li.,. fbAvenl
il arrliyo que la 94iiuiui filllire ihuis laqueleIrkiseut uipglt est
ilUigi l se .r ife iille IIr l t4fiul .L
cEt affreux lmU i jtitilit.qm leur immu, qui ne tarde pat i l vu e di
Ji yre r.
Tellu't tout les tou4tt!% ciiir i e &qI 'epaissesuL sur k3 5 yliseciatx
rigricri lviiiiig lrutir 14las't J ct-d utes ul' i F4 "Afriqi jlqu's leur arn -
ime ut. i'gplcuiolos 1I'~Ii1im5.I I1Ipas ('u~slre ddire que,
titirant cet iluiervi*llo, unrir tffrayiyanle mortalitn4rgne parmi les
.~CL4im, e 4 mrlen s l ltdes 4.' ii1aladi ~produites
par lui ljtilitels 1l't oitsr W tIransitilonmi uloittdi. dufuit]nui
,ihud par la malpironib .' ., par l-e odeure fltidiru, par une at-
'inospliire corruoptie, et par lcs hbarbamres triitieiii-ns, contri-
Iiiient rendre cette iunrtnlit plus rapkide encore. Il rsulte des
idtpositions de trnoins dignes de foi devant le parlement briton-
nique que sur 7 .4 CICIIIvCs qu'ils ivhUe!flt etii-mdelm c xpomrmt
d'AI'riqui i dity'rs4ees lpuique, 11111-4jeunte-4et en hoittir- sLiii'*l l
Ae leur embarkation, il eu rt! ucmurt aui~ cct.-inu2 u qunart,
idia.s spacee i six oeu huiti yoiniices. Quelle d-v-astatin ineur-
trire de la race huiaItune 1quelle rvolte impie contre lI voeu dua
criteur 1 . Alt! 1si le res-te du gcnre humain niouraL dans
,tte efirayarute proportion, ldcnt4t l'uniiver's ite serait polus qu'tiu
-vaste dscort.
Aprs avoir donin lo Edtil des souffrance4s que a Traitu idUge
Vi ses vlAimOusJ pendiit lit traversiie, nous m1iouii inpardonnta.
bile ei 4niouis un MIsioiu iisi cuian4iitre ei nmune tompt la4 d% mdor
lls*tigiii qu'elle riinpridi'. .dams1 leuru umu'dle uniploie. Comment
supposer fiutl dlqs llutuiiii su lont t nijiit journalienurt dds borbarics
cquu flu' uvs'it' liatriie4, N5.11hdeti jiurbres eux-mhiuc P Sans
,doutqr qut, larsqu'115s -'r giig ent potir lis preruigre fois dans mn
:ommprcc couipable, il: lmineunt-l t rsolution d'abjurer tout
*Cette vinlmtion dc loi!, du Crn.siur que comnmettent cesA meUiuraurb est
miii nouveais crione qui doit vrelnibenr sur lia tete d-I in 0rIer.
l', ai'Gver le gu 9 lu ftgm aratimutvuit ir" dC Vlici-cinq ans 1soi d011 aEt
J.'Xtfmir[u'
sentiimr t ql'laiiii it ; mais cette .tbijuraitioni no p se Iire <~sis
u'i|nlriruri ueaiitl loear f1ine ne se r~voIltt, jusqu'I C 4iti'clili
'liu, iliude, qui est une second nature, les riconclle Jins lisihle-
i nti nEvcc les horreurs qu'ils comimeltent et dont ils sont Ltmoins
luus lesjours. LeurcoSiar s'endurcit bientt saris rentide. C'est ce
que l'on voit dans les exacuteur5 de li haute justice. D)ura s hs pre-
tniers jours qu'ilU entrent dans leurs emplois, is 1iprouiLvent uno
curliiimu trnilioi iintrieure ; tmis hientt ils s'acciuumrnt
une irsensibilit couplte. Les daines romaines ne uirr-ntu-dlr
pas amciles par degrs prendre plaiir aux combats de gladia-
leurs ? La mimo r evolution a lieu dans le moral de tous ceux qui
s'icimpliient iu servi:cudc la Traite. Bientt le spectacle et tactiorn
du crime les laiseilt insensibles; et, par la suite les souifrancce
ldus malheureux qu'ils achitent ne leur causenit pas plus d'nna-
lion que cells des plus vils insects. Ils n'envisagent la vi d
leurs tiiillallesl que* soni I: rapport d leurs iuntrts ; qu dis.ju ?
Al t'ullftouil iii ietU crai.l t A. &nt ,ouat1( dari, leur cteutr tout mentli-
cinallt d'huinanii Ilt dovieunnrit tdr titiiuilrre rt Il r'Iy a pi il
lcries 4 tidoitt del ure'iblls ilrac no oiuli capabille. Noun nous con-
-tenlrrisl i de citer puur exemples les l:its suivans.
Uin navire iigrir iinglhiis, nyunt / ono (eclaves A board donna
sur un hln-rroul A uni d-emi-luii dlo troit ptiteleslI nisppel.es
lorvnt Kt/y., ,,i miilainrir l'eivirnlr
Les caficlers el lI':qiipagu sn vyuat d ilt dul iiiiosibiliti de saver
Je navire, descendirent dani s les cailoupesy mirent leurs a rmes
et leurs provisions et dbarqurent sains et aniifs i tl'ne de es
lies. Ils y passkrent la nuit. Le lindmniain iatin ils apcrpurcuit
que le navire tait encore enter, et que les esclives, ayant bris
leurs fers, avaient construit des radcnaiix sr losquels ils iavalieit
planc les femmes t les en ans. Bientt ils vireut ces rndeaux se
diriger vers l'el oit ils taient, tandis que les homes inagean t
autour semlilient veilier sur les trres chris qu'ils portaient, 11
les laissrenti s'npprocbhr jusqu' une lgre distance dui rivage.
Alors ils firent pleuvoir sur ces infortuns un feu contircanil do
Iciurs arms et car turentt 566. Ils prirent les 3I quai iivaient
chappe : cct horrible massacre et les vendiriit i Kirgsmlo de la
VoUKi llialitenil un i st'con'l l'du.
PutIm4sn eclrt ve ri tair t imiri i i ,. Irdii ti( 11 vire nigrier Nl
Zu'ng, et la mtrtalilr ;atiu nt.i4t iavr tant do rapidity, qu'il
.ioit dliicil de pr'd1 wir ol r Lie l%'arrilteroit. le capItlne, crni-
gmant de perdre til mes -1 i ti r'. prit I 'hoirrtib rc Aolrtion dl
dchisir ceux qli ,hini l i 'ii hiiiun iluir,. et d les jeilter lai mer,
caleulauit qliuei lourvu il'il pol priolver la ncessit o il aivait
l6t de s'vn dil.are
prolpriwtulires, mlais ipir tin iissurcirn tlrn iv ire. Le prtexte qu'il
Iprp'di ft l neui fia4l tie
tchleL,, nii crlledrs ilyies n'ct encore t rduuitn. Ainsi pourvu
de eu qluitl cruiaiLt #iru un iivimicibi excuseilinei s'uccupa plus
qu'A uax
pursmi l sii etilive cet risnfr-nUL r des plus utialdes-. Ciuqtumnte-
qflsit furtmit lmiiidllateuniit jil ii A it nier. LI jour asuivmt,
quaLTnuac-dlc siiiiubirt lu itliiliti slur. Meit cnllllt si li provi-
delnce, condaimatint sol11 infiti project l.t vouil lui itor toiitc
excuse pour scrifier le rested du ces maulheureux et fournir unc
preuve centre son crime, aI pine c'tte effroyable excutoiio ve-
L.ait-elle d'atvuir litn, qu'il toild uine plle ao danute qui ldur
pomdant trois jours.l Muli le capilaine, lt'ualatllti tout remnords,
t'ent ordonna pas tmlins d'amiuenr sur le pant les vingt-s i escls-
ves qui restaient encore iiiinoler. Les seize premiers se laisss-
rent jeter I la mer; mais les autres 'armuantd'un vertueux cou-
rige Ut d'unnn utole itlmnignuaiOilon ne vtulurciit lp.ss so'ufrir ique
ldes illairi imples le t.tttlt:anl fit uislaIt4'iVit
milien deos lout atlrent rejoindro lauri inforttUilik comnupognous.
Aiusi lilat cnl.otnnllu rn pltin jtimr, ut0 ,ra'it prisque sanls exem.,-
pin
forrfuit d'une natiilure i a rin, uile, sur un seuil ttuniguage, il
sentit imljt1posslo ,d'y anjtiitr roi. l'lumnei'rs de cetu qui avaient
a-osit ces horrible irurtres, dpos rent du l'it duvuant la court
judiciaire td Gui&t/.ill, Londirue, qLuicondamnu les propritaires
4L supporter la pertt des et*lave.
l est .uctessnire rubii eryer quo Ces horrible crimes omit eu lieu
avant l'abolitilti du ia Traitu par le parlement britannique; sils
cu.sent :t commiuis depuis, la pCoiu capital clt t le just cha-
Lillientl doa leurs auuteurs et d( Ltou leurs comiplices,
Maihi, diri-t-on il y a lonu-tiiLps que ce' cruaut.s u it l
a miiaminis et ce sont des Alaii qui un iont ha aitvur.. Noii
illiin citer ideux autres fits d'unu date p ii> rciilte et doit luI
.,iitilirS appartiennent a une autre nation.
Le Rdeur, navire francals de 2oo tonneaux, 11i voile du Havre
l 14 janvier 819 ; nu mois de mnrs suivant, il uitl t l'ancre dans
la rivire de Bonny, sur la cle d'Afrique. C'est l, iqu'en viola-
lion des lois frnraises centre la Traiel, il charge une carguison
d'ccilaves ;le G avril, I i iti la voile du ce dernier endriril poiur
la Gundeloupc. Peu de temps aprs son idpart, quelques esclve,4
ayant lt amenssurle point du invire pour prendre l'air, ris-
sirent 4 se dtruire on se prcipitant dans amer. Le capitaine dit
Rhldcur eii fi un effroyable exemple. Il fit fusiller quelques escia-
res et en it pendre d'autres. Mais cette barbaric fut sns succs,
ci l'on prit le part d'enfermer tous les esaives ia fornd do cale.
Ibienttt tine efi'riyanc ophtanl nie sl e manifesil parmi ceux; eu flriin
ne tarda pas atlcindrr l'quipge dants lequel il fil d si rapids
program qu'll no rain'la iiintit plui qju'un senti hmaniiiii qui frt ca-
pulilm de. diriger In inavire. C'est alors qe l I ieNdrur rencuntra un
navire croriuvl;lrablo qui paraissait flotter au gri des vents et des
vngue.s. L'quipage de ce navire entendant la voix des gens du
Ri deurr, sb miiiA jeter de.s cris douloureux Ven implorant des s& -
,rutirt. lt. IW d pprur oapprit qu n c',tnil un navire ngrier bepa:gnol
anppc:i/ le .Stinr.Ldon, qmiai lsiplitoiph iiu Ifsvnit antauquis, ut qu'es-
lavcs etl quipage., tous talcntdevenus aveugle!. Ce rcit dplo-
rnlle rut inutile. Le R6deur ne put secourir ces infortuns dans
l'tot laffrcux o il tait lui-minm. Le Saint-Ltm pass outre, et
depuis un n'en a plus entendi parler. Enlin, grice au courage et
1 la persvrance de l'unique matelot qui nvait conrserv la viue
a board du Rdeur, ce navire, favoris6 d'ailleurs par iut henurux
concourse de circonstancces, arrive A la Guadeloupe le an du iuin.
Avont cette 'poaque parmi les enclave, trente-neurF taint tota-
Icment aeL Ngles, doute avaient perdu un oil et quatorzu etiaein
plus ou i oins affects a cette parties. Parmi l'quipiage quli con-
isistdit on vingt-deux homes, douze avaient perdr I l vue, prmrin
lesqumils tinit le chirurgien du navire; cinq, dront l;r;t it ctpi-
lmine, avaient perdu un oril; quatre antres a v.ieiitt plu i orl moils
prilruv li:s uilts e l'ophtalmic. Le l cttl s imaginee Fsns doulai
que, Iorsque ce ticulstel voyage toulcl ,; sa It[it bl4orque Lieililt
( 3: )
ridTail s'orsir min port A tantr dn'infirlrtiun prnmii'trt chose que
fil 'i!qnlpartbo lut de rendro grfce c ID)im< d'upo. dtlivriice imsi
nifratulcsme. Le lecteur iu Umtrompe itrafigennl. ~qoru-t-it que
la reconaiishsamice cfiver Ditou t htl copaspion pour lup scim-
blablas sont des e'rrie ur irairrs oma cmur des grimor, qui, en
-e dihavuant si c ei itippblt nimrlier, outl cormnatinci pr se dpouil:
tcrdo ou li's iatll n oim qui pl boiinrauil lI,'hritniie? Ln pruinier
chose que i II l'6iqulp ge lua iddritu fuit de jeter Iu mer tous ;lem
mnalimlltirevi ni.elvem qui taient iicurableumentz aveugles, iour
ne p" nvoir A lo noiurrir un pure perte, ponilii'uen cut ti lt d.plo;-
ruhla, il le 'llt pnp posibl dts les vtedre.- li avilienrt .encoreo m1
autrii motif pour comnmntttr oet acte atroco ,en allguant unp
nSc eiti queilconique o tb i ai ent pu Ctre de se diilira de ccs iil-
forlunl, il.s tainut ors que i valtur leur e.a serait int graletoant
paye par les ICd surcii.
L'nnne C iSo oiis flouruilt l'exempile d'un faiil tglement hor-
rible, quoique nccompagni de circpiiances dinWfroeuitt. Le cou-
mrotore tir George Collier, commandant L'ecadre, aitglaisic, s~tn-
Lioni i en croisire dtans les mers d'Afrique, A IV'eff du Ciiic
exctiler hl lui dl'nlaolitiiou prmni ilgiiL' par le parlkment bri-tali-
nique, aueIl que tle tnrnits colus enlr lai G rai rndiUr'-ILetagu LL
rdivrsrs p issanccs .ianritiitiitd, atuit doi pjcrionntbac board de
la fZ ate-ile Tartar. Au moist de inar.s S830 il donnin ia chasse A
iu navirc qu'il souponnait d'tre un nigrier. Perndtiut le Lmps
que dutra rfltE eo linas, oi olibservia plusieurs barils Qullntailt S L
tl ; ainit po itOIgie nt'eut alors l'idle dre l erx iaher. Aprs quel-
qmIcs lcures, l'Vr.iiqnig;e I c l' f gt aniiglaiin abordnl le nrivim
qu'ri npourmuivi;t 'et qui fit rctcounil piouir tre la Jeim EstUll
nnavir frnmf'l,., orotimmttiin'l pr iUs timunitai Olysmpi 5S;rinuiuce.
Cet Jlill iia lriterig iiald qu'il tiu l u(oire irl inmnefll lueit eCltuvii
Sbh)ard; il nvuua rHirnlilari qu'il .in iisvil nri quaolquqi leips naupa-
rnravaI tntis rr'il cti anvul it*1 duijani]ll par iuni pirate c.pagnol.
.11 y avait qiitlqmi l:r-larier di. tl daitteuix d ,ms mI C'ietcii vlice<, qutl
rle li'mltteinant du 7"' u r riut idevoir i)rloituctr igne visile datsl le
navire. Uai miiilot mqlni-h rinTni lfrrppistr i) lairil, rit uiitcudiLt
surir uiIac vlix comuitle din personneu xpiraille. Sir-lr-chitmnp
le lharil tit ouvert, et 'oiu y trnouva idem jieune t'.<-aivs- d'envirop
douse on quatulize ami. Elle lfurent tlratiuorl'te au.iLA hbudl
( lit )
du lir Yar, it ainsi arrilches lu plus affreuse moit. C'ost Il
qu'rl~ fui rent reconnues par une personnel qui les ayait vues sur
lai Ciin d'Afriquo. Cette personnel avnit ct mise depuis pcu .i
hord du Tartar et faisait parties d'un quipage du navire ngrier.
11 fit constate par sa deposition qu'un certain capitaine Richards,
commandant un ngrier amricain, rtait mort dais In1 village do
cette parties de la cte d'Afrique appele Trade-T'ow laissant
aprs lui quatorze Csclnvas don't faisaient parties les dceux jelnes
infortuns trouves bord de la Jeune Estelle. Aprs ta mort du
capitaine Richards, lu capitaine Olympo Sanguines prit terror
avec son quipage arm d'pes et de pistolets, et s'empnra de ccs
quatorze esclaves qu'il embarqua bord de la Jenne Estelle. Sir
George Collier, aprs avoir reu ces informations, ordonna tiun
second visit, afin do trouver les douze autres esclaves : elle fut
infructiieuse. C'est alors que lui et ses offici'rs cunjeiirtrent,
avec un sentiment bien dlituiireux, que lie ei(laitii Sangu in es
craignait (queo son tavire neo ft sclii comi uei pirt il avait ontinal
pour tombeau cvi doun.e maiilHier.iur vu:tlliei cous iiincis u Iia-
r ll u'cin iavarit :iEprFt.s notlanl sur le oiudle, iu comininencelnOnt
de la chasse. Mais hlas I il tait Irop tard pour vTrifirr cetie
conjecture. Le vaisseau le Tartar avait fait plus de vingt lieues do
cliemin pendant celle pourslite et quanid lbici iiimuic on eit pu
aesprerr die relrouiiver cts furuestes brillh il tait huors de doute
qu'naunuin deLs vieylins qlii y taient iippossc renferiues, i'au-
rait t trouve vivante.
Mais c'en est assez. Tirons un voilo sur tant d'horreurs. La
plume se refuse A les peindre, et l'esprit du lecteur nu pourrait en
supporter davantage. Ce que nous avons dit doit sulllir pour prou-
ver !'elTrayanie dmoralisation que la Traite entraine sa asite.
Ces effects sont rguliers et certain: ils sont et doivent tre les
mnimes dans tous les temps, chez toutes les nations ou rigtne et
rgnera la Traite. Ces effects sont irrtsistibles. L'empire de P'opi-
nion publique, les progrs des lumires, l'avancement ~du la civi-
lisatiou, n'opposeraient A sa funeste influence que d'impuissanute
liarrres. Enfin, ces fits prouvent surtout, et c'est la cons-
quence que nous avrin eu dessein d'en tirer en les C irnt et qu'il
imported de rendre manifesto, ils prouvent qu'il 'y a dl'antre re-
mle tant de maus que l'abolition cul ire et dluitivedo laTraite.
Et qu'on n'espre pas
de ce l mux affreux, :t poiir intrliire dle lhuminnit dans l'exer-
cice dlu la Traite. Le tuaair humainurl i!, I cuorrutiflon don't Il est ct-
pailu, I'expricn
assertion. Conmint liuriuifrrtr titi l'huliiui it allsii in commerceO
nliai-ioci41 ii cu'st l'hiiiiiianit qul'ln iiinolu ? AlnaIl vit udrait
essayer, po Ir nou"s ervitr 1e I itres dlu 'critiire, de changlrla
coeulr te 1'Ethiopirn, et
Dles li j nol pi luilent rgletr la Traite, pas plus qu'elles ne peut-
vent rCgrlr I'.as4slati. l(in crilmne ne peut itre a xeirc que par des
mninis crimincallo : t qiu'appellerous-no iius c -ril, si la Tritie n'en
est pias un?
CIIAPIT IE: V.
La Tratke consldWt' comme une violaiinm du principe de jusice
universelle. Rfitation de quelques-uns dcs anrrmunciu les plus
spcieux de ses d(fcnscurs.
Arsit* Ce iqui n Lt dit dlai les chapitrct pedrc:dten, ce secOrit in-
sulter A l'inteliigence du Ilecteur que ,l'ciiayur de lui prouver que
. I Traite est une violati tii du princip e justice unilverselle. Le
tableau que nous en avons donn doit exciler l'indignation dt:
tout hnmme qut ni a se de cnpacith pour dislinigur ce qui est
mnta. Mais Il n'est nimiltleureoicinnit qliie trop rinai qu'il y a des
homnies qui iiln'itall puias se livrer cp iltvituile ctinmimerco,
et s'an occupent anvec Iii I sii'i frnideur rt Ii mimen iidiffirence
que s'i l s'occipairnit d'iunn liote cnnitnuiiune et ordinaire. Nous
devons muitreeSA 0hlano otni A dlrco vrrtl 4 letir arracher le masque
dnnt ils sd couvrent, man i rapprochinIt clur rontniiiti dles principles
d'etlcrieli jutlii:ce, eto ne rrtlchrclat, pnr cirela ritestes argument
ils sout parvoells it flirea iairi leuIr ,consciericc,l de manibre ase li-
vrer sans reiordl appiresi A ca traflc criminal.
Il y a uno maxihun i nivceriilement adople parmi les loiniim s:
elle est si simple, qui'llo est a li portie dls intelligence les plus
bornes, et empreint! d'd'iii tel carnacmre de vritc que ce serait
Ltrreinsens que de chercher .i la nier. Vuicicettie maxiie : Celui-
Jirmnic, chap. xig rcrs, 23.
l o ren l ropnin jlc d'injuistice qui, sans y eire provoqui, caw. e e
dir. lpiors,, dir dommnges, ou des souffrances i son sembhlahle ;
r' '.t- A.Jre qu'il faut une provocation priabln, comme perles.
dimitges, nu souffrances endures, pour donner a un hommn
drs droits sur la personne ou la proprIti de son scn)f nbl. Toutes
le: nations civilises qui existent do nos ours ouit a;iipti ce prin-
idpr. Il est le rondemen t t a pierre nngulaire sur lesqirls elles
unit leIv l'difice de leurs lois. Ce principle no souffre aucune
exception; il est applicable tous les peuples, mine ceux qui
sont dans' l'tat de nature; et, quelled que soit la difference qui
puisse exister centre les lois particul res qui rgissent les iiiiiions,
LuniLes se sont accordles reconnatre celle-l dans leturs relations
mutuelles. D'aprBs cette base, exnmiaons li cause des ngriers.
Si inous nous rappelons ce qui a t exposl danus les chapitres prI-
:denrs, si nous cunsidrons les moyens cruelks eunploys en Arrique
pour e" procurer des eSClaveS, la m.iire u gnalement critullu de
Ies coindJire nix navires cuiroapt:.ue, et enfin la inniaire plu.
isri' eli. in e re d lesi tnranspuirr ix cmlon irs d'
s'r.i a~ismin dur pour ne pns s'oi vrir la piit i lI'efapect dle lat der
(uiIIfrnaIcL' I 1E ccp!rndanu t qu'a faith ce malheureux people pour
s'attir.r d'aussi miirils traitermns ? A-t-il commit quelque offenac
en Ir les Europens ? NuillirnLt. Il n'n pru li fire ni dt: parole,
ti lirlii.i Cin riiaurtl ruit-il offrn)i des homnimi qu'il n'avait
|miiiu, viiS? L'acte dtes Ingrierst onstilo Jotie un ct rime dans
l'itLn de nature, commte l'gird du inonde civilis. Nousy trou-
virni une normit de souffrances nccnmulBes, sans provocation
p. kldile, par des individus d'un continent conire lc bhaIitlnn
d'uni autre. Malis, dit-on, les Europens no sont point les nacteurr
de ces horrible scnes que vous aize dcrites. Les Africains font
leri. guerres eux-memes, mnettent cux-mbnes le feu leurs vil-
liiF&is, et cd setit eux galement qui saisissent leurs compatriots
et its r*duisent on esclavage. Ce sont donc eux et non let Euro-
peiins qu'il fl lat neciuser de tontes ces horreurs. H bien, soit.
Les EurtpLen ni s ni t point acteurs dans ces scnes deplorldde.
m;nis s'ensui-il qu'ils, soient [noins coupables P Non, ccrt:. Outre
la l.itilIte fque no itvi uins I .i. t, il y ca 1n tdei x r iutre itlirCrei
g larit int ir uti n ai :it iulivertl'.u l I t I'q i mui iiwli pa.
lloini la. conduitL iLts l i'gricrs. L'uiue ce t rle celui quli recle lI
( j?*. )
tiiu d'ai Ilru t Otlal mr uiipiae qu i lii quil sO tapproprie. Lo
premier de Cie states n'c-t 1.i umitini c)id<,niiiiiii. palrln morale que
l11: l'clt le sicodnd. L'nutre maximle rerlluIitc ma!jielUp celle-l.
cildui qui est cause qu'un acte. d'iijutiiri ie riunmuet, sp coupable
lui-iemue de cet acte. Ainsi, par cxmcmpet, i'hiumme qui ein cm-
iloie un autre tun asshsinnt, est lui-mnme l'as .sasiN tiix inxle
inrrle C'e, l Iiiti ui est l'auteur ldu crine, Ianumi ii'cu t fil1t son
complice. Pen imiporle sous quel point de vue nous condltiiaiie-
rous les rigrirri, quic ce soit pour avoir recel un bieni que i':
tres se snit ijiitit iiuiilt npproprit,Qou pour avoir ti les lpriiiier s
alilturs des s otrn'rniiicA que nous dplurons. Ce qu'il y n lde cer-
talin es r qiue, .1n11let l ngrl irs, cei souffrnnccs n'auraient jiiintii
cu lieu. SI jamunai un ntigrtr n'vmit tni. lI pied sur le sol de PA-
friiue, iu n'y aurait cn qun Ir/s-pea sI'Al'ricuiaa riluilu ra ecila-
V ige. Avant qu'ils piariiossilt uir c i ciitinent pour iiilever,
par un commerce ifrieic, les lihonies, los rUutnla et Iles cnfans,
~It 16is y ressemiblaicnt cells des peuples qui se trouverot sur
la mtime line que les Africains dans l'chelle de la civilisation.
L'Vcrlahvage n'y ait pas, ntauine aujourd'huti, la punition des
cnr l : Ii s ls 11 ui41 t r .etl 4poque f(uurst la juirispradlirlce (des
ipeple airari.ins a E t e. clihangic pour sautisirh' tux ldeinniiie dles
lingriers, Aupnraivaint, on uc voyai' pintoitl incin ier des villages
pouIr en sirprendclre les hitldians; on ne voyait point des individus
pirL ir[Piltr a ilp(iriC 5111 Iiijr viruritirlet voyagelar colttie .fur
iiiii! prutle; O nii ii v r'y il I i nlil lililii m it Vilrn tildr t in r 4r i(III'
'ai tirer n1 IIII 'lir I ,l n l, i I; i tli i i' i~j ri i l iti lt t Ir dU It. : ci -
grie'r oaiO t'r leiih, rr,' a,,r t ,s tivu liar s ;eaii,; v. I iillt nii] i e l s la
ernatif.aiace It 1 'c'ta ri iuni diril ri Ier t ivag l a lrrit_ u lis. A pine
ill iiaiv ir t i- gr' r ,t-l-0 pi r it ii ir I < te', il 1'.i l'ilu.w at l'v riec,t
l'co ie, tl, v i n' iiC ti titis t t l pi ,i 'ip ltes dploient
atiir lis itiitiLr e )iiiIttV leu" r eritaaita'll' iiflhsrulc ; lt cette no -
velle mC1ue u1n1 i l at anis t itl plus ili,, dlevielt conmme le si-
gii ilc (tols le k crimia idlat nn:ili-ti, donc1 que, si li Etr h opt''ens
ne sont pats actti iuiitilidats daniiis les rorrnits qiue nouts iuvons
(icri:s, itls 'l oent p;nlpas oins les premuiiers aulteurs de ces fcor
lIts ; et oum lai: peut cioi Ct, ns c cc Crindrcr a Traite q'ui
ia est la I source iqmeiiail;c, que Ucollmi tlle violat('ili tltliift:to
du pirnipe dti ju sice umivc'sellc.
Mniiirtin it, 1qu1'oUt-il5 si dire pour Icur defense ces lii mmnes
rnilirtl. l'ir quels orgumCens sont-ils arrives 'i 'tuufler le
nitmiiri iu y de maniire A pratiquer sans rveti rds, et conniic un
conumier: ordinaire cette Traite meurtirlrr et divastatric&e
suis doutl I n'el est aucun pnrmi eux qui osfil ne uiiser il orusseU
les miaxiies en vcrtu desquelles InouI les ftvnsjiigHi, et dclarer
que la Traite ne produit aucun effect funeste. En gnral, ilsnient
moins leur crime qu'ils ne cherchent en diminuer l'll(orlit
pur des raisons altnuantesqui, fussent-clles fondes, n'teni que
bieni peu de chose rl'horrcur du crime en lui-mme.Parini les
raisonnemens qu'ils Cemplri ent r c o etlft, j'en choisirai ileux des
plus spccieix et jc les examinerai I'un aprs lautre.
Ils ilisent donc que les Arricains qu'ils lransportent sont dc
criminals condamns par les tribunaux de leur pnys A un loiiniaiu
esclavage, et qu'en emmenant ces crinincls ih ne fouti quce remn
plur le vu de la jiustic. Nous n'cx;sainier1icr 1n pai4 si c'ert tIIi ei-
ploi forli loiorriille pour drle petupile chriflIns tJoe si rendro les
v'xi ulurll tdeC s latiois paler lnri qui himihbielt t'A rique; noiu
nMiu hlornericus t rlonridrc quei l'irguuilieit qlu'ln met ici un avant
eVt fluid6 bur titue Assertlon fliasse.
Non, tousi les Africains que les nigriers achtent ne sont point
dre rrimirinels; ti oin ceux qui sont faits prisonniers qiu;ind ont
liuii les esxpdhiluni qplll eis 7T'Igri; tlu inil tol nombreux en-
Ijiin drui dx s xii s qui Iponi L lbord des imvirci ngriers, et qui
snit Irupi jeuntes pour qu'on les regardecomme coupnblesd'aucuui
crliije, llais, en admettant mme qu'un grand nmblre des es-
c:lives ainsi achets sont des crininels, il ne s'ensuit pas que leur
puiition soit just et l&gale. O est, par exempli, le crime de ceux
qui sont condumns pour sorcellerie? Comment leur condamna-
tion a-t.ello u lieu P Par lPprouve de leau empoisoniie. Dira
SParmil cn arguments, il cn est un qu'ils ont loiig-tenips eompiliny, mais
duit L'image vient de leur Lre ravi. Ils avaient coutume de rnjeter leur criiiel
suir le!, giii rucrieimlen qui avaient encourage et sanctionU la Traite. Il ent
vrai quIe ilneiinirs gouera-nimeon turptienst, Iiromr psparlec coupableJ srtgg.'b-
tifumi de-s nericrn, aricat Ipeaisch .i Traite i aist leurs ylux ont tilI dtl'.silt ;
ili oit iLe c inu I is criii!i qu'cli tifrl dulit, et titir les l putoaiie 41 r iii al
(:nI'r' Ide Vie'nne nn t sign unie i dc adeclrali dttii L[ntiuq lli Ia Tir'iic est ai-
pilie un ui11a u iIqi nai{ dauh It'ai l''i, ui r-'o, i itral g I tl'hu-
irsi lL .
-ton que ce mode do procrler eit it4ul, et que leur conldannatiun
ust judi e li bien, royir, s ,v il o lhtilarnl a fil proportionn au
rritim. Ileprcantontos-iini ti do cra f er mnlheoroux oondamin
vendit & laplus proclmiiion uarnYaii, etc, (t ce imrilnnt, iaccompa-
gnons-lo dain ns toi ct ie sonfrmn qu'il est dostin citdurer.
Voyons-le succri
qti l'naccabl, etl reltrv par lea c.iups rndonhlil d'un fouet meur-
trier; voyosii-lIe mtlon a horil du naviru nigrier, ndrr_ ant un
long tc doilournmi x dllut A chrie, panrie, l'esprit nabint' dans la
doulkeur, .ir jambrs dctlilKrset pur lit fritmeiecitt de.4 fers, or l-ti-
minirmu prsqula expiranit dans Il'ngEitni d'tiino horrill o suffocation;
ToyooII-le, ,atn arriv6 ilaii la colonies, soas les ordrea de son
nouveau notltret mjlhoellretx exil qul'onti (fit travailler comme
une bhte do somine an larcablliiut do lcllllthnicns cruel et non
mrits, n'entisagannt qucl datin la nmort I erie (l do ses maux:
lt, la main sur le ca ur, dlriiititluiis-nioiil l'il e n potsibl qe qu lel
-rime qu'il a commit lui ait miirilt une punition ni lhurrible-
ment douloureuse.
Mais on rpond qu'il vaut mieux pour lui tre esclave dans nos
colouites que dans sn pni rie, pamre que dans le premier cas il
obuit un maitre civili,4, tandis que clan -ln secondI il est sou-
mis un matre ignorant et barbare; d'o l'on prtend sans doute
concture qa'il est beaucoup plus heureux danits le premier de
ces deuix cas que diit I'ni tre. Mlais, malheurcusement pour
col ;irgumeinit. I'n lurilion s r laqueulle il repose est aussi fnutes
que la premiere,. (tCr ilH m''!l i'a plu vrni do elire que ltoiun
ceux ique les ngriers ahti-lilt ini 'ti l di eaiiits d1dans leur
pa)ys. qu'il in'titl v r il ai dire ijue lotii sont dcs crliinels.
Lo l'ait 4tl qu'il n'y n jqure Urr-l'"i ir.'clavs uen Afriijque. Les
dix-ne.uf vghi^gme adi lta loloulationi sout libres ; ut c'est
surlout ccltte cirrnn.ie i qui riand itl pliindre la plupart
d'entra eux lorqu'ili "uit viiduti, LiiiX Europens. Accnu-
tim qui'ils taient autx dlniic'iiars du la liberty, quelie doit
Otre leur douleur dcl s voir aisi rtluiti aux inisres de l'dsel-
vrage? La silutionluiri qiirrluqlis-un- d'untre etx doit surtoutl tro
liui) affrcusu. l)nne lIs rxpuIiltiins uominiics Tiria, nuiil ai'et
pargn: : le cl c lul-mi iaia .hubit le soridle soni peuple ; le ngis-
IrIl, l'irlisiii iilrslricu l i ouit rcuE~s ; i liIIi L lb r ii(' r llt ieiit,
( G )
A nte .il 'l,,*i 1. ri lhi,l dc l c ral' aiv eux leurs flinimie cl
it'li i'i i l, r
M 4i I tl ciiis l'argutiicit quei nouls voulons coibilm)ttre. En
Ii|1HIAH,'it virae l'tu l'mtioTI sur laquelle l'argiincnl est Iqpply: ,
1i0rue tic peut-elle tre vraie qqu par rapport a ux eualtves qui
Ihidenit dIjA en ceite qutdlit dans leur patrie. L'argeinit an petit
s'entendre que de caux-lb sul;, et ce nest que smoii ce pint de
,yeuc que nous gallons le considrer. Nous rpondons qiu I'scet-
,I;age eni Afriqle est une condition douce et supportable ; c'est
uni sorte de ytsselage patriarchal, et la condition des esclaves y
est prfliiraile, sous beaiuoup de rapport, 4 cello des vansaiix
darn le inyen iige. Mungoi Park npus apprend qu'en Afrilqu de-
eiclaves domeUtliques ne peunvent tre vendus sous le bon Ilaisir
de lelrs muailrCe. 1! laut pour que leur, vente soit lgale qu'ils
aient commis quelque crime, ils mnigent etl vivent rin nl com-
,jpigij dr I lrures liiltre, dunu.s la siplteilc dus preiriic~ ~ ; le
n1ltail .rs eti I< enclaves Iraviillunit rnseI mhlc, oil su la fm1iins, Soit
Po il ,nl, et i 1'y 1 ,' r,, ix lllir 1 iwliiiOqlu ajla pmratc.
.l. ',i'leot c rn i puro I i l lur> urnitrires roiImui di prs deifl'amille,
sltyait Mir cV x l'iajlritrlt mii p erluelic. Ne Y'oluu alj- pas servi
(di aiil i noir qui srervait Mungo Pairk ,) ni ivous nji-citps servi
Clittilul c ru nu11 iltr et umouiT ipru P Tel m a t I, tarl)Imc qu'on fait
Il ugut Plar k ;t oi dil oib':rver iqi que le rapportl de ce voya-
rilur t i lillja ilcI i'ntu ro ir lfliat ii r |( ut lO s tcsioi.os unltirogis
pur le coruilt du parlcueient lbritaunique. Voyons mnaintenant
qp-lle dat la s tuition de cces limes lIomImes danus te colonies
,areptemies. Que doit penser l'Africanii ldirsrqi' son dbarquic-
iieni t il se voit cxpodi CI. l ite, tout nu cxamuil t et relourn
colliilie une JijCt de sou11tn; nourri, non comme ses maitre.
Initi arvc, une Icecl parcimnonie qu'il souffre frqiicqutincuii do la
filin ; travaillauil, iodans la cnumpagnie dses matres, mis suios I.
';iact dl'unt inatLeuur qui tire dess.' suicers tous les iravuux don't
tni loiuc eh t caipabll; quand il se voit infliger des chi liimens ar-
bitraires. rs is e.po ir adesc Firai re rndre justice, accablI de coups
s'il liti chppe unue plaintce. dgradid du rang et de la couditini
d'hminaie, et r.avl i cell des anintiux ; quand il voit qju' l con-
leaur tI sa pgtiliJ est atlictic l ntie g tioulillnic qu'il tranlltn etira t es
dt feidainL de ilmunni;re pin'intrr Liu;trc les noir.s ut les blaincs
(47)
cette barrilra outrageante qui fait une Ini nnx premiers de trcem-
bier et de bluisser la vue deiant les ecouinld ?
MaisAspposons qu'l i nst mutrueanc t, upposonsque les matres
fil Irsprnoprltiaireq .'int pou i colla duorri ot cetteo ruautl, sup-
ipouolwqui ct soieuil dela hluoiu ordinalroil e tralmablas; h6.bien,
ut iian dans r lltn itt ,ippullu tn, I'esl.votatc de l'AfrIque es un pa-
riils de dtllirce etln EolsprAIon dle I'railvaige da s culoni.c. Qui
petit les lp|yr de la prlte dJ Iorur fiumnlll ocl tn leur- aumi, de
l'liguevuust Jde leur doureo parlet? Qui leur rendra les tonmbleaux
d
'ioCidilil tour rtilltlli jOUieiae QQuels trqiilriLiu, quelque iiiumminns
quiiil pulu.m tire ,eosomprerunt iLt; lgr:
oui les rvaleo A lt delludena haluir1? Leur coulunr, leur language,
-et juisqi' la conforiianiJon dJr eours trait, taut conciourt A lqur
irap|peler, cliuquclie' instant ,lo lour vie leuir doulnuremx nbaise-
mentn. El Afrique, ils vivaient avare
pcc et do lIat inineI coulaur qI'uuI ; hil u;parlaieLt, 'ils C plil-
gnaivnt, ils trouvaint des voix pour leur rpouiire, des ccunrs
pou lesi entendre, et la nature avait uni les maitres aux enclaves
par les nmuds d'une inutuelli syiipallie.
Les arguiiir.iL des iiigrier, si unt donc ,di touted fausseti ; mais
c~s nrgutiiels, fussetil-IL vr.ii, il, ne proiiverrail t encore rien
,on lour raveur, commune nous croyonms l'avoir dmiuiilr. Or, on a
vu que crs argunmens sont nuls qu'ils tombent d'eux-mLmtes, et
i11iils nIe pe.tvet iiuCteir I'n)lproucch d'un r;aisoii'ciiieut sain.
< t'sl 4 ih u|c ilgli, uelrit';l | ue l! i rit1r clt'ir ,liur llli t tcii tiair
le palliatif de leur couu*isill, cuiiiiiitil ; olui, I',ouiIable, lOus le
rtlphtori. ; ils suit coiu1dIl hui d lu"iht Ifs r'.til' t, dei, louues les
cOuir il ll,)ii L iiiii (q i jiiiit'r ti- !i iii ~ i rrI 'imarit s d'l(imi llt es, suit
lpublics ntois plurlilntilirs de touati. IN' guirri s et do toute l'etfu-
sion dr sang diontI 'A Friiuei e't i, thieitre; u:mupiiblos de toutes Ics
insurr,,:ltcilos, da to ii tid- l iiuinics der triliti. les cffrayantu s des-
trtictioins drl ta iu' hliiinuiiri1 quli it9 lic u sur L'Ocaoun par suite de
l'exerci:: tl' cetic fitnlc ''ruite. Il rst un crime surtout qui pse
sur Icurs tles. cuaipabls. c (eli d',a oir twardd dek pr:s d tr oi
sicles la civil'attion di wfri-'ne. lMaisi
nomii pour dSkigi rr cet ailtret crim.i qu'on n druit de leur repro-
hli'r, celui d'avoir iiullpritl <(lans tc cijoloniet crllal''up ciaes da it-
S1i )
1ini1 dt'14tiiq dt de ICA avoir conmialnieLs L y vivre eux et cielt
"'" o,.+o
!i lJ.luil. lAucun turmiie ne peutt sull4saniment enraclriscr co
p; ri, ilit rrime, d'une espce si nouvell et si efl yante. Com-
uiJn,,t pliellerions-nous l'homme qui inoculeriit duns le sang de
ses seblinblabTe un poison contagieux, de manireu les frapper
d'utn lpre hideuse jusque dans leur dernire positritl? Ne di-
rions-nini pias qu'un ict hommo est un monstre qu'ont vomi les
enftrs ? Il bien 1 c ts monstres, ce sont les ngriers. Ce sont itIu
qui ont inocul, non i quclm;il4 personnel, mais une portion
entire du genre human, 1 poison de l'esclavage et la lpre
d'une ternelle degradation. Ils ont introduit dans les colonies
europennes une race d'hommnes frappe d'une douloureuse ri.
probation par la Traite m ine don't ils sont les victims, rpro-
balion qui se transmit avec le sang, de sorte que I'inibrtiund qui
n le mallheur d'avoir quelques gouttes de ce sang avili da us les
vines, se voit c, ernne l'hommni frrippE de la 1I;pre, lquestr6
4 januisn de Ila socil dr wIs e !tl ,uehks t Ctnllldilliii, plmtr coUm-
lile di1 imaux, ,i voir |itrpitr dans an pristurit cette fistalu ignu-
1li nie.
laintenant. si nous rassemhlons tous ces fits, et que nous
nlpp)lions la r:Hlexion sur cittre mIase alccnalial te de prcuves. dou-
lorirIe4, mir iFroI 10ftres s14! q' olicturlo queL L'hititiru dui tiodlklU
ner l'rti't
irc"is et iiiiuu tunitilition le frl'rIits qu'on pi sse mettre en
parallhle avec les monislrnuc&ses horreurs qui ont signal l'exer-
ricu de la Traite par les nations curopennes.
(49)
CUAPTI'ITIE VI.
La Trmlwe en opposition avec le ptlricrip- t- la region r~vdl&
t~a T ite consil tre'e par les ndigcrrs coumiw nye en lo cover
don au chrtiainisme. lltfutation d lecet arrunwnt en ce qui
concern I'Afrique et les colonies. Qur cet anfrgy nt ft-li
fbnade, la T:rnite n'en est pas moins un crime aux yCeu i dI 1
religion rtvlde. Conclusion.
V't, est vrai, come nous croyons l'avoir prouv dans le cha-
pitre prdiccdent, que la Traite est une violation mianifeste du
prinoipo do justice universello, nous n'hsiterons pas A dclarer
qu'all est galement en opposition avec les principle de in rell-
Sion rvtle.
l'histoire nous attested qu'" l'poque de la prdicalion du chris-
tianisme les premiers chrticns manifestrent ileur repugnance
pour cette cspoce d'esclavage connu sous le nom de vasselage,
quelque doux qu'il f t d'nillrlltrs. Ils pensaient que l'esclavage,
quli qu'il li1. l* aiU iomppiiilllc avec la icleie doctrine (le notre
rerligulli li utln, ci noui rvyons que, danfs les pren.iers sicles de
rliglie, lcs chrlitinA avaienti criitumre, A leur mort, d'affranchir
leurs esclnaves. Ils conisigninrit dans leur lestaiient les raisons qui
les piortaietit cet acted. C'tait pour I'amiour de Dieu et le sa-
lut de leur Ainsi C(es expre-juiin 110nun1 irndiqurerit suilsaunnent
ce qu'ils .~itLiit dr L'reclrVagc. C et'i t cele i afluatce du chris-
tiaiuni o sur l'eppritl ie cer peuples et 4 .ses lirogrs parmi leurs
dJruCCIditus, qu 'n diloil ittrtlitir clIIIIngL'IIrntl
subi cil Etirupe diii tiiiti% tii$ l iimloderilis; oi voit gallencril par
il pourquoi le tuluts die l'l'uroiiec qui onat le premiers joui do
bienfait de la g rdic|tioiii uvang iqu rconsiseit eun une popu-
lation comipousl entiremisenit d'hoiinici libres. Nous y trou-
vons unt pruiYve non qiiivorqteo d It'opinirc de nos enctres sur
ce sujet, et les principes qu'il nous unt transmis seraient arrives
jusqu' nous purs et sans nilange, sans l'introduction de la Traite
des Noirs qui eut lieu immudiateuieut aprs la dcouverte du
Nouveau Monde. Toutefois, les auteurs de cette Traite, ayant
conscience de leur crime et de l'ignomfnie attache cet odieux
4
(50)
commer e, in virent dans la ncessit6 de trouver et d'1n
venter qurliMes excuses pour pallier un peu I'infamie de leur
conliite. Ils ont es3sy d'ofaiblfr l'autorit6 de l'opinion des cir-
tetic I o ani'altrev eo distant quc lcurscxpditlions vaient des
oeirlf fyvorilCe. la religion, qu'elles servaient i rirpnsdri pnrini
Irc tiations infidclis dJ l'Afrique les principle de 1a rclgionr ch r-
ticine, et a cn transporter ls hlibiltais dans les colonic, pour] es
ionvertir la i raise lii. Ces dct.lrauions Ceren alors bcanicoup
de poids. parcel quc l'on ignorniit l nature de ce dtiestable coom
inecrc,. Mais nous nouzs tmlnorisiln queIc lirs it'eess:iurl ciopluient
cncore 1jouir ld'liui l ,n1irnne itni nge. Nruis aillrts rfre, ce su-
jel, qiliqu:lis ntose'vantlr n, tiinlt de prouver que la Trnile est on
oppositirn directed nrvc Ice principle de la religion rvfule.
Et d'ilbord nimu se i'c aigni pi s dtti d'it onlrcdit quandi nonii
so501ittieldrin ris ueC Cri ;Ittl lent t L itiuTlttlent ft iilx ce qfil
crunIrI tu! #],ij' lr" itm", t l'At fri |ii' (,l" s uliri1rifs <]ile, ni'll OUe*
lau iril i l, 1', i. '.1 te int 1.IIV I( le'- in Iiteri4 etvi i lril, .inihT c ,it
liti- 4iiiq Il, .i' i 1 I i il i li' l i ir ii iv inm i t 1t1114 l til Tiniito
riIl Al inS ilb l |i 11 Inig-(hhimt %,ur le contlictlnt
:i 'i llIti il( i' liL'hui t al cl'rii it itn c ;irhglie pon nr n Traite,
,*1t mi ,ii, *i "g z i il y ,i i ir d'i, sirle : Les gres qui rq -'
|ti' ^i-*4lJ t <:,,ii , l'itizl I'iin ''Iv f e<', l'rcipr.,n& iliiti5 Irii r p:,i .'
I.t dwt ll' mi' 4lI, ,l tr I l il e'lv 4 lt. E rf i o'lldn I t ir pupv it
1:i1ii114 t |(l14i riidittil i liuit'i l it l ]i s g i l iii m o it f orini t i oTnit
lti"r n ti j .h' I it 1 i i;<:l qjU'i.t inutrvlli l lt k l'rnlie les chrti|el
O itt nin uvc it'i 0 tl lousi li.,genr r's d'itarret is m dins ut IpYi q i
vi iitl aIlrLrds rlhm ans l iratnquillii et i pnixr. Qni Y(tvoutnil 1
dise1nt-iJi, su l'ihr tiruliein, uma:nd lu crnme, lao dviataltin et IL
riort march lnt site i ic du eliilnisimc? MBlungo Park qui
viiilt l'Alrqiit il tny n queI pen d'nnu,:srit terivivat:
I Qutelqu lutliti Ide que ksiNoir is cnilt de. fticults et de la puis-
Stian cie d Etu'(,pLens, ; je rrt eis ltnu.coup que ceux d'enire eunx
ii se 401:1 r ils isidintn ls it'ient qu'ueIe idle paeu vlinninguse
de ltu. rnilltas ic i l n religion, is trnuti'cl lids d't"si;av', dielr
les di.tsicL ris niuiue, htme Loit rien pour dtlnire cell opinion
nririi eux. .S'il rreniplhsetl lters dlvoirs religieix, ce n'est jn-
hiiili iqum'nst tr r et [uiti tic alets yeus : raieiwnt uluiscnnt-ils
leiur orgitcil .i 'ieru'set arvc les Noirs d'une nmini-re insatruic
tlvc et ;:iiiciCa. (C'riil pour nmoi un just sujet d'itonncment et
( S1 )
de regret tout osaulibto, que do voir que, pndis que le pnuhbo
mlijme a lt6 dJA qlrulqiiie lueour parmi les Ihbitans du l'Afri-
que l ia lumipls b-len!iriflon dui clrislitanslo y n compltement
incornus ;e V 'on doit dlplorir que, biin que 1'Afrqupe sait rj-
qiiuiire.depuis plus de deux siclue prI les Europern, lkalo irs
roui encore rangers notre rtligio~iu Sniric. .
L'nutre piarie de lnarument qui a trail nux rolonifies n'est pas
moins fuiiuse quo la prenmire. De routes les contresdir du I'nivers
los rouilonkis *ut les moins propres iufre ides conversions. La
liknine ,qu les relatives y portent leurs iiatitrcs idoilt nturelle-
meii s'tlendre A la religion qus eto nitres pratiquet. Ils ao
pJiiVlaeii voir en elle qu'un dogme qui sanctionne la crunul et
l'opprrssion. I appcluns-nous li rponse de ce ricux cnciqlue que
lis conqurolu ns de l'Aicquo Lrieindtaieuit la torture. Sea bour-
reaiux loi o0ailent le ciel s'il constcitil i reevuir I l nptinme
de laurs mains, a Trouverai-je (les -Espanols dldns ce lieu-i? ? de-
mninda l'enfant du aouvean mionde ? Oui, ionis doute, lui dit-on.
En cee us, je ne veux point y caller, rponditL-l. s De i iine, les
Africaiiin ont le droit du rpondre ceux qui leur parent dle la
reltiion cl*(innno duime le coinnics : Nous nu vouilons point
d'uiine religluin iqil t coelle do nu oiipreisciire. a
dMatl d'nautres olslitnclve encore s'y oiopoenul 4 lotir conTersion.
La situiilion socinle o ili sont pitres dans les colonies est une
sloialVion violente, coniriitia nu u Vt de li nilure et qcti r
ponite luii les progris de Il[ntlicncer at de lu iioriaiil. Vous
vutiiith pir exeiii plei leir vltiiirig;r i t'Ira iuoii lt* ; m 4is la
rliin qui tem s nlurinitil li: tit iiilr i Tr11 iil tl. V i l'tl hiorl K lt it
fll iti Ct c lh ntmliais lmll i tiale air u'oilrliliril Iiomurule ; niais ,
coUtilj' l Pil pu b r pl siu.r d eI rv 4ri1111 vii t dr vl. iimui. ', le resenli-
meni i le leurs iriUe uil lr,',,iilm.ilMi dtii c .stwrs ulurt,
et il a lipllmlit dIe tii. t (.i tutux lX et 1w i 1 't i e1 g d0llgefte. Quell
profile vit'loituftlnti'ili relirti< ld Iruclins iu'uon'ihirdonnPt.
qualnd le fail inlOPiio du lur coiditiinii le4-rurce nu crime ? Il y a
d'anulres Iulstncles Jencore. On a loljoiiri reimarqul que L*.xcrsm-
ple est plus lquent que Itl prijecpte. Et qluellue onlirt de la tire
est plus fconde que les colonies eqn rnuvvis examples de toute
espcc? Il n'y en a point en iEurope il n'y en a point dans les
quatre parties du globe qu'on p i U.tl Iu Ctoparei'r tous ce rap-,
( 52 )
port. ,'autinri et la pouroir corrompent le coeur de l'!nimuiii
et nmult part ton ne les exerce avec autant de latitude et de licence
que dalits Ic lioex don't nous parlons. L, tout prnprtlaire est un
rmonarque absolu daims ses domaines. LA, In nine et toutes les
pansons violentes ont un champ libre, et la craintc du chatinient
tie plane point sur clles. LA, rgne la licence, le crime et la ty-4
rannie. Si les esclaves s'y convertissent, certes ce ne tera pas sur
l'exemple de leurs minitres. Malis que dirons-nous *'il ii1on1 est
prouv que plusieurs de ces matres s'opposent ce qu'ou e'-,
seigne le christianisme leurs esclaves drains la crainte qtu'uin
rois chrtiens ils ne soient forcc de les iuieux trailer.
Mais nous accordons aux ntgriers que (0os Ins Africains qu'ils
transportent dans les colonies dcvennennt clirl'tiuns. Nons dsisonn
queo inue une conversion nniiversellu ne saurait excuser les
guerres, le eurtrs et les as assiuats que Truite occrion
en Afrique non plus que les tourmensr et le ravage de lia i ii hu-
Inaini que prodIliiet i,,s vriv;n ,r dles navires niriUer4. Ies nmA-
grierr n'cnri ronl pa lIolnlls .i ri oriulre dI ti6toIs e criimu' La Traila
ni'en rt p
umnnireste avec les Irincpes de lai religion rvle. tKouutons ce
que dit s inrt Paul Ldau~ Il' pitre aux Romains. I1 nous apprend que
rnoUim lie letl p l i fl aire le mia dlit-l lil i uu i tmi le It altl (r Id liien ;
a01 e1m c l 'iiitrur i te-itI qu'il ,cil cl ctir ,llt du ltgam uitctir : aci miu
rirlcmtijhliu dai.ni ha viin lt'itui taitiigu public oui d'un igin
particulier. Ce inoilk principle ine souffru point d'exceplions. Il est
applicable toutes les circonstances de la vie huiraine, nu, gon-
vernement des peuples come I l'exercice des affairs couimmer-
cidles, come aux actes de la via prive. Quelque grand que
soient les avantages, per example, qui doivent rstiltur des plans
politiques d'un monarquo il ne lui est pas permits de les mottre
execution s'il ne peut le fair sons avoir recourse des mnyens
iijit stes.
LUn marchand qui eu commettant un aCte contre la probit
aurait l'espoirde f'ird sa fortune, serait hautement coupaille s'il
excutait cet acte. Le prcepie de l'Al6tre cotdamnce san i ex-
ceptioni et la Trait et lA'esacqrag qui n'i lt fond que siur elle,
parco qu'il est impossible de soutenir l'une et l'nulir
recourse d une multitude dd crimes. Non-seulnmnt les pre. de
1
( 53 )
l' li'e, qui ont ni;deedmau a atrne, ont con twnAir ctheidu encore
ce prcepte; maini loes uicmssaur de ,alnt Plorre, les papes eux-
nimmes, ul ont rait 'lapplicatillt au ujet mnmte que nous discu-
inis on ce miomrnlnt. Le pape Len X. oemisllD par l dominicains
nsur aIntlmiluro dIonl an dtltd m on t datre ave lao Imlletns, r-
pondti dans i I*rlirv qI'il tbur adresms c n lset., que Ia reliUgon
ehlrfllunfti i n e la tiren o'levanent ointrq I'tat d'eucivage.
Iliont:ti niquih ll l'M ge doctrine quit tnit perniii de rduire les
Indiensi ia tf(lv pourvu qu'en martin tIiempis n01 les conver-.
tit A lv ilr 4 I.ble Ml Ip poap PatIl III proniiulguia eru 537 deut
bro r asn'lllsspld I iinomro Cunfortment C iix quii profusaiint iiune
parnillt detrine t Ii y dbolare que celui qui l'a introduite no petit
tro que l'imit dou ar bhumain (le dmoni). 11 la qualified do
doolrni inm ule Ijusqu' er. jour, et il l dccli Friisse, noun-scule
ment eni ca qui concern Iile ndiens, tiaist encore en ce qui con-
oarne loutenutra nation. LA so trouve le complement de la rfit-
alioo lque tious venons d'entreprendre. On y lit exprcssmnent
q'i n 'est pas permits da rduire en esclavage les ltuicns aon outer
attitr nation mnncr ws s le pr.texte d lef r procurer les bieqnaits
dus chHritian pirrs ie Ir I in,'racarg en st rn in-meine un crime.
Maolapoutonivons. Il nous rest A prouver quu la Traite ne cplut
sa conctller aven les principles i1<1 la ruligiion rvle; apris untu
digrussion ai tendlue, nou.s allows l. rfaire en peu de mots, et cri
eltet pae do m iot doivent suniro pour claicirc ce point.
tier., dans la lui qu'it donna ou people jmitt, a conmd:uunn d'a-
antce lots les argumsints des nigriicr-. l gruvE dani cdt: luid i, l '
par Dioleui mIn o : l'i ne tuc -as point. Joute It T'rlit n'est-ella
puis uiit longliu complication d'rttentasn centre la; via humaine?
7h ne derOberas point. La Traite n'engindre-t-clie pas une
gluoint s~ri t orn ohVi Tl nle porcrrtpolriiit fax ctlmoiggnag contri
rian pnrocairn, Que do millions d'iuioccns condamns sur de
rinsess ohl illio)ls, gricn encore h la Traite t Tu ne conuoitcris
pas lt mlew tonprochuint, nisa femme, nisaservante, ni son
beffi, n i sis dne, uni rilr qui rid appartienne. Le inrciiiiiii
nlfricain eitriiitag titu crime p:ar le: iarchaldi d'Etiropeo tonn-
sculementl OmiiroIm l fiienino, 1 sirriilur et la servaintl de son
proclain', il fait plus, il i" conrvoito lui-ninin ; ci, nion content
E od. rlh"p. o. l vr.,
( 54)
d e en convoinr, Il met a excution son dsir criminal; l s'empore,
pirr d(ciony sinus violins et inljurltes, de.la personie de tous cea
iiroraimsA Aipsi est condimnane par la loi de M a e celle Trnite
uillirupe, source dp tous les crimes. Cumbien: plus forie raison
rsi-ellc condamnie par la religion du Christ Car la Sauveur des
iomines n'st point venu pourdtruira In nli,inmis pourl'acqom-
plir dans un plis tIhut degr de perfection; il a ecn con 4queco
fil; an crime de la tsule intretion, quoique non suiviu d'exiou-
lion. Il ajourl nussi una rgltI sprlciquesiihimpl, qu'elle ne postu
viit jam;ialtre mnprise eni gli;uial ceux qui profleseiaLt i rtl-
gin : c'estV-dire qaitu ne Idcraiestjamati fire aux uutes ce
qu'ils nu voudraient pas qu'on leurt aeux-m-nmes, ;Curninsi .ruo
la jpliia grande proprit nniqs pouvons i cidir Jcommtianndemenit:
Toules les chltase qiue vous voeile que leti IhonuncI .oUS sent,
frailus-leu lers aussi de rlimnec Mallhi. iit, Is.
l y ni pilu. else, aprs avoir banonmr leurnifes gcnraiux de la
loi, itniridil ce ine di diijkaiion j frlpwcaltiret rInlriven 6 cor-
tinil dliils pliciui-, Tell esa utre aUrin s. I dis~prisiln idi-
V.Itei : (.vini qi 'aP IftYJ Itt houIna flitr le vridird il e ft ITrf
sur fI jf tf, ta i i st mor/t. IJ est cvid( ni que par le mot volCe
Moice ntnind les rnpts commit par firainde on par viulrnce, et
*bnvriaat par res dtx iiyens rLtinis. Nous puuvons en cons-
iitiii tpl
ttitc qrlUl i rioiiiai iaii', t i'uiip lip rorit Soril rimploi.yes cu Afri-
qule pnur fournir d'esclaves les navires urIpdins. !ous potuons
l';iapjliquer spic'alomeret A ces expeditions ppeluLs Tegria, et
rn griiiral A toaas les rmoyens de fraud et de violence qu'on y
Cip lil bpour s'y proctirer des homes, des femmes tdsenfans,
dont on trafiqrui come d'une mnrciandiso. Y'oublions pas que
1;i punltion decrtcte par MolIe centre ces voleurs d'hommes est
in pine cn
liculire ii'inilt fl queou que pour les Juifs at m'tait applicahlc qu'
'nancien people, lblbreo On se trompe. Cietlo dispsilinn n'est
que la rpilhtitrin t l'application de la loi de Moe e ccetti lt qui
dit: @ 7 n dirrobenrs points. Ce principle, avant d'erre consacr
dans la loi de Moni~, Dieu l'avaiil grav d&as le coeur de tous les
htimnnrs. La dliporsition dunt nous avons parl ne fair rlt-ioi aure
E iod a i, id.
(55)
chose qu'nppliqueriw dfnsoe guiraloe un geared vol pnroiou-
lier pliis aifreu iqmancan aute, au vol de l'bhpirio excut par
l'houitri. CotttdelrntiKre iroathuta n'ipgrave-t-.q pna sinpgu-
liireiLent la crimneP? eJ c'JO un crituu que de voler du btail, des
cffieti, de l'orgent. Coumhti4t plus crimiiintl exti n roi de l'homtme,
cotto ttnouble c',atirro lae4 4 'him eii de Dieu, qui l' Itrncl
donn n 4u VAU IuoiiruloUun, 0t tiq pouvoir iiitileclicl unr qui 1l
seaptre du la cvrptlns lui a LC di8iu, Co Wi'ett tdot, pIoint iian
dlipos1iion qui n'uet applicablti lti'ti un seut people, c'st un des
pointl lotndari)epta idu codeo uuiversel qui rcgit le gretiru ititain,
cat uqiuol o l i stbintLanm a (tonn une carictiil plns I rlennllnll
onrmr,. (;'ost sitel qluei 1 considraitl'Aptro lorsqu'il dit, dans
lapreomlre ApllM &~Tflnlpliue que c n'iestprss pour le just que
I loi a t ft lablio, mais pour des mchans, ds1 impics, dos
lhmtmi ici iioutu, des profanes, des incrdlecs, dri parricides,
des gens nbomiiables, et entre nutres (les voleurtI l'hommecs.
Dlnip qu'entend lAp)"treopnr cei voleurs d'hoixnmes dcsigns par
la loi? Il contend coux quii parmi les Isralites, enlevaient dus
homes pour les vcndre .H intend ceux qui ifisaient le mme
milialr p;ini les GrerT at le [lmjn inir, dans le tIcmps mmeC o
vivit l'Ajlre.r II a voulu galemuent dl?.liguer par 1 louus ceux qti,
pr Sh ilit, 1 lim $ 'llnrr;i4itlu milio criuiie. liii s orratons-notis;
s cr~ryos tap nti n dit asiasx sur pe srl5nt. Si nous avons bien
nltrpriFlI lev ptssagns que nous roans citts, il rest prouv quo
l'inclanie iet hliiii luVloi cotnd.mtnrnit galemenclt la Traile. S'il
c.t vriil, comitini anutl devtinit le croire. que cUi ptageo sncr;es
Otninitiluoti l'usjproess3us du la volutmit li vinit iiinnifesle lhomme,
noaiu avons r;ivi j prouver I. prrsiiiron a ranceu ani cornmn-
cetamiit il ce olapitre, savalr piue, si la Traite est une violation
du pricilpn do lulion tutilvu4 llnt, el eli n'est pa moins en oppo-
ltlion tvuee i jprhielpos do lis r!oiglno rivle.
Lcionii philanilrope quii parcoure otut outrage, nous venons
de mettresoiiu vos yeu x le tabileu de cet horrible commerce et
de tonu les Iaaii qu'il entraine i' sa suite. Plus d'une fois sans
doute ces Iriates peintures ont mur voire piti, ou soulev6votre
nilinadlon. Notis appelons surtoit votre nitention particulire
SChap. t, vers. g.
( 56)
sur le plan d'un nairei ngriir que nous avons joinicet ouvrage ; \
lui seil vous dira plus que nu vous diraient de.s volumes.
Puis e-t-il vous rappeler sans casse les maux affreux que sout'-
ftiet les malheureux Africaihs sur cet ocan qui les porte a un
esclavage tetrnel, ceux qu'ils ont dj prouv6 sur la terre afri-
caine, et ceux qui les attendent encore sur la terre des Indes oc-
cidentale s! Ainsi, l'aspect scul de cette gravure, voire itnogi-
nation attendrieu t irrite tour la tour parcourra ce long cercle do
douleurs et de crimes.
Rappelez-vous quelquefois clttu touchante sccne d'adieu entro
Mungo Park ctses compumtnouisde voyage. Qu'il uous aoit permit
de la transcicrire encore, et du terniner par cet intressant tableau
de la sen.ibilit africaine un ouvrage consacr la cause ds on-
fans de l'Afrique.
a Je touchais, dit Mungo Park, la fin du plus pnible et du
j plus douloureux voyage. Encore un juir, et j'allais mu trouver
*avec mes compatriotes, dans les bras de mes amisi. Cependant,
r quelques raisomis que j'cu.'s:s dCe 11t rijouir, ce ii'est pas sran une
vivc nolion qu ijc mie s'parai de ui es malheureux compagnons
ade voyage, don la plupart, je le savais, itlient desins au plus
'dur esclnvage dans des contres lointaines. Dans le course d'un
Svoyage pnible de plus de Soo miles anglais, sous les chaleurs
o brlaites dcs tropiques, ea pilauvres gens, au inilimii da leurs
Ssoufframncei s pr emnit~is et de clles (jii les aticindaient, avaient
n encore piti des miennes. Que da fais iLs sont venus d'cux-min-
mes rm'cpporler de l'eau pour tancher ma soif! que de fois, ai
# l'approche de la nuit, je les ai vus rassembler des fecilles et des
t branches d'arbres pour ;e prparer un lit dans le desert. NnT-s
nous s6pnrfimes en soupirant, tn nous exprimunt nos regrets
t rV no0us comblant de bndictions mutuelles. Je gmissais de
a'i voir leur offrir que mes voeux et mes prires. Ils devimilrecst
*ma prine. Noust savings, nme dirent-ils affectueusement pour
a me consoler, nouil sailions que c'lnit l tout ce que vous pou-
Sviez nous doni.er! Nous n'en voulonspoini davantage.",
Quel rcit q ler! nllecm! .. Lecteur philantlropo., grave ,.
ahl grnrve-la da.ns votre mbmoire cell scne touchante. Ah Iai
q* hons Africainis rlte hair ado 'ir I.i souflrni.'r d'un Ei-
4 Voy% j. pt1 hlnn I ",e ',.vl.t r t* hlju l pag'
/ ( 37 )
rop&n dans le moment mOeme o ils souffraient par le crime des
SEurmptrens, dans le moment oA un vil agent des Europdcens les
) conduisait leurs funestes vaisseaux, et o ils n'avaient devant
eux que l'affreuse perspective d'effroyables souffrances travers l'o-
can, etd'un ternel esclavage dans lescolonies de 'Europe, h6si-
t
d'Europen et de chrtien, lihsiterez-vous venir au secours de
leurs ompatiriotes, inalheureux come eux... Hlas t les infor-
tuns qu'ils taient que pouvaient-ils donner leur compagnon
de voyage P ils Yn'avoient rien en propriUi ; ils taient eux-mmtn es
la proprit d'autrui. N'importel .1,. Il lui donnaient ce que
n'avnient pu leur rarir leurs tyrans, l'affectueuse sympathie des
course bons et sensibles. ils tanchaient sa brllante soir, ils
lui dressaient un lit dans le desert .. .rImitez-les, lecteur philan-
ttrope : que votre coeur vouis parole en faveair des Africains op-
prims; devencz leur ami, leur dctenseur ; expose le ttulletii
de leurd souffrances; en public, en particulier, devant les itran-
gers en presence de vos compatriots, que partout votre voir
gcn'reiiuse s'lve cit tonne contre leurs oppresseurs! D'autres vous
livront dans cette mobile rause. Et quii sait si votre voix ne
nivent pas un jour s'unir d'autres voix qui clles-miiies en
front lever d'autres qui est rserv peut-tre dais les dcrets
dec la dvine Providence l'extinction total de ce comaierce ho-
Smicide P. .
5 .
1 /
TABLE DES MATIRES.
PRKPACB DIe L'AI'rBt1. t
CaurTRc I. Diverses manires don't les Africains sont r-
duits en esclavage. Pourquoi les habitans de l'intrieur
des terres sont plus ciilis6s que ceux des ctes. t
Ca IPIT II. Moral et intellect des Africnins. Rfutnion
de I'argunieut tir de ln pr6tendue infriorito de leur na-
ture. Pourquoi les Africains sont au-desous de quelques
peoples dans l'chelle de la civilisation. Io
Cnasrrni III. Comment les Africains, une fois rduits en
esclavage, sont diriga vers les navires europens. 2
CairrrnT IV. Des esclaves aifcains, pendant leur pas-
nsae aux colonies europiennes. Que l'un des effuls de la
Traite est de dmoraliser les agens qu'elle emploie.
Caurpin V. La Traite considrc come une violation du
principle do justice universelle. Rfutation de quelques-
uns clescrgumens les plus spcieux de ses dfenecurs. 4s
Cummtr, VI. La Traite rn opposition avcC les principles
de la religion rvle. La Traite considre par les o-
griers come moyen de conversion au christianimue. R-
fuitation de cet argument en ce qui concern l'Afrique et
les colonies. Que cet argument ft-il fond, la Traite
n'en est pivs tmoins un crime aux yeux de la religion r-
vYlc, Coucliuion. do