Group Title: La Verite : Reponse a tous les Folliculaires, Journalistes, Gazetiers, & a l'Assemblee provinciale du nord
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Title: La Verite : Reponse a tous les Folliculaires, Journalistes, Gazetiers, &; a l'Assemblee provinciale du nord
Physical Description: Archival
Language: English
Publication Date: June 19, 1790
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Bibliographic ID: UF00098982
Volume ID: VID00001
Source Institution: University of Florida
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________--- __ .---g$qggj^ I ..

k LA VJERIT .

REPONSE h tous les Folliculaires, Journaliftes, Gazetiers,
& 1''Affemble provincial du nord.
Par ut Dep ut rL Af'ernble gendrale de la parties francaife
Sde Saint- Domingue.

La v&eif douce & pure n'a jamais faitrcouleur de fang; c'el-le crime des tyrans.

CITO YENS de Saint-Domingue, Citoyens du Cap, n je fuis
connu de vous, ce n'eft pas par les preftiges de ces brillans talons
que la nature difpenfe toujours inegalement j ce ne peut tre que
par un coeur brfilant du plus pur pariotifine & de l'attachement le
plus inviolable aux vrais int6r&ts de mes Conitituans. Ces inter&ts
font auffi les votres; tels 'font les fentimens qui ont grav6 dans mon
ceur le ferment de fidelity la plus conflante A la Nation a la Loi
& au Roi.
Mais je crois que-, dans ce moment -ci, on vous trompe.
Je crois que des ames viles, travaillkes par 1'amour de leurs in-
trr&ts fordides & particuliers, cherchent A vous egarer par leurs
fophifmes.
Voyez les menees de notre ancien gouvernement, de fes princi-
paux agens, des foi-difant depofitaires du pouvoir judiciaire life
attentivement le decret de 1'Affemblee general du 14 mai, &-jugez.
Un paradoxe politique eft pof6 pour un principle invariable il ne
peut y avoir ni deux fouverains, ni deux lIgiflatures dans le mime
empire, voili l'argument fpecieux fous lequel on voile les petites vues
del'intrr& personnel; c'eft le couteau h deux tranchans, don't la mau-
vaife foi cherche a armer vos mains pour l'enfoncer dans le fein de
vos fr.res, & le diriger enfuite avec plus de fureur dans vos propres
entrailles; c'eft la torche avec laquelle on veut incendier vos riches
-propriet&s, detruire, aneantir ces malheureufes countries, fi fufcep-
-tibles d'un -meilleur fort
Mais, Citoyens, lifez attentivement le dicret de 1'Affemblke na-
tionale du 8 mars vous verrez la Nation feule fouveraine fur les




rapports- communs, VOLs re.nettre unre portion de la foiuerainct.e
cqe vous lui avi, z d'abord dlcdgu'e par le pate focial, rdl:ivement
A votre regime interieur & aux convenances locales & particulieres
iqui l'tabliffent.
Lifez plus attentivement encore, bons Citoyens, 1infirufion
fubf6quente decretee le 28 du meme mois; & lifez fur-tout, page 2,
. que les lQis pr'parces dans le fein desAffemblkes coloniaies peu-
, vent &tre provifoirement executees avec la fantion du Gou-
o verneur-General. ,
Lifez, meditez & jugez.
Alors d6gag6s des imprefflons menfongeres don't on a cherche a
vous inveffir de tous c6tes, rendus A vos propres lumieres & A
votre raifon bons Citoyens le rfutltat de vos reflexions fera que
I'Affembl6e national a penfe ( que dis-je ? elle a prononce en
terms express ) que la parties franqaife de Saint-Domingue, & toutes
les colonies en general, font des portions d6tachees de l'empire con-
tinental auxquelles les bafes confiitutionnelles de ce meme empire
peuvent d'autant moins convenir, qu'elles y porteroient au contraire
la defirution & la mort.
Elle a arr&t6 que ces parties.ne devoient &tre reunies a l'empire
que par les liens de l'utilite reciproque les feuls qui puiffent in-
terefler effentiellcment 1 fouvcrain l6giflateur la Nation entire.
Lifez enfuite, & avec la meme maturity, le decret de 1'Affemblee
g6n6rale du 28 mai. Vous-y verrez avec quel refpeft vos Reprefen-
tans ont.confacr6 ce principle d'unite dans 1'exercice de la fouve-
rainete fupreme fur les rapports commons; vous y verrez enfuite
par quelle combinaifon heureufe ils ont cherche a degager l'Affem-
blWe national de l'embarras de contrarier des principles qu'elle a
prQpag6s la face de 1'univers, en s'occupant de la confitution par-
ticuli&re des colonies ; avec quelle fage pr6voyance ils ont voulu
6touffer A jamais dans fon fein & pour les legiflatures A venir le
fgerme de ccs difcuffions hies des memes principles & qui compro-
rnettroient fans ceffe vos proprihtes, principles cependant don't 1'Af-
femblee national ne peut plus s'ecarter fans bleffer fa dignity.
Encore une fOis, bons Citoyens life & jugez fans prevention;
car il eft evident que la mauvaife foi feule peut imputer a vos Re-
prefentans d'avoir votilu s'attribuer ( encore ne feroit-ce qu'A vous-
mnmes) cette fouverainet6 illufoire, cette faculty legiflarive cn tout
fubordonnie que l'Affemblee national elle-meme a reconnu ne
p.OuvQir exercer fans danger pour vous.





[31
Mais ce d6cret du 28 mai aneantit le droit de fanfion accord
au Gouverneur-Gi n1ral, par le decret de 1'Aflemblee national du
8 mars & 1'inftrution fubiLquente.
Eh non ; la fanEtion refte en d'autres terms. C'eft 'abus qu'on
auroit pu en fire qui fi trouve ecarte.
Si 1'Affemblee generale a pu errer en quelques points., on fera
dur moins forc6 de reconnoitre, le decret du 8 mars & les infiruc-
tions A la main, qu'elle avoit Ie droic de porter fes premiers regards
fIr la riforme des abus & de faire executor provifoirement ces rd-
frnrmes. Les abus les plus urgens a reformer devoient &cre ceux qui
rendoient nos tribunaux des antres obfcurs, nos magifrats des def-
potes leurs jugemens des jeux de hafard, leurs forces arbitraires
& ruineufes des denis dejuilice envers la portion de Citoyens la
plus indigente, & toujours la plus pr&cieufe aux yeux de la loi ; &
'airr&ti du confeil fuperieur du Port-au-Prince, 6galement a la main,
on ne pourra difconvcnir encore, & que ces abus exiftent reellement,
& combien il eft urgent de les fair ceffer combieni humanity, la
pudeur doivent fOiuffrir de Ia fcurite de nos magiffrats qi en
attendant que ces reforms foient adoptees en France ne s'engraiffent
pas moins de ce traffic fcandaleux de la juffice. ( a )
Or Citoyens, je vous 1I demand ,- a-u verneur-GndraL.,
jaloux de remplir fidellement fes devoirs _jaloux de jcooprer-a votre
bonheur & appuye du decret de 8 mars, n'auroit-il pas commence
par prendre le decret de vos Reprefentans du 14 mai? & n'y recon-
noiffant que des difpofitions ages & utiles ne 'auroit-il pas fanc-
tionni promulgu & n'en auroit-il pas prefcrit 1'exicution ? Ce.
procedd tout natural euit ramen l'ordre, en attendant la dicifion de
1'Affemblee national fur le decret du 28 mai. Mais non; en faifant
executer les decrets de 1'Affembl'e g6n6rale ,c'etoit lui faire des par-
tifans c'etoit lui affurer a jamais la reconnoiffance de fes Confli-
tuans & leur adhtfion; c'etoit, plhis que tout cela, an6antir l'indigne
coalition formee pour maintenir la verge de fer qui vous a gou-
vernesjufqu'a ces derniers temps. (b )
Par la conduit aEuelle du Gouverneur-General jugez done de

(a) Fappelle trafiquer de la justice, que de percevoir des gratifications fur les amendes de
225 liv., auxquelles chaque appel eft affujetti.
(b ) On rend jfYlice aux vertus perfonnelles de M. le Comte de-Peinier; mais le Gouveri
neur-Gbn6ral mal entoure, encore plus mal confeile, dort tre d6mafqu6.
On dit, que c'eft le baton qui gouverie la C!i::e,




[43
I'ufage affreux qu'il pourroit faire par la fuite de ce droit de fanction
indefini.
Reflechiffez & jugez.
Mais ne perdez pas de vue que vos Repr6fentans n'ont pas 6t6
auffi loin que 1'Affemblee national elle-meme V'a fuppof6, puifque,
d'apras celui du A8 mai, leurs d'crets ne pourront avoir force de loi
qu'apres la fanftion royale; que ce n'eft que pour des cas infiniment
urgens, & par confequent tres-rares, qu'ils ont entrevu la nceffit6
d'une execution provifoire, fubordonn6e aux observations du Gou-
verneur-General; & la premiere fera fans doute le defaut d'urgence,
A laquelle on ne pourra fe difpenfer de fe rendre. Alors, vous verrez
done encore avec quel fcrupule vos Reprefentans ont refpe&~ le
droit de fanaion inherent au chef fupreme du pouvoir exqcutif.
Si je vous ai prifent dans leur plus grand jour les deux objeCtions
apparentes qu'on fe croit en droit de fair a 1'Affemblke g4ndrale ; fi
je les ai fait difparoitre de meme, ne dois-je pas vous dire encore ?
Confronrez & jugez.
Bons Citoyens puiffe la v6rite ramener la conviction dans vos
efprits !- Jtloigne de mon coeur 1'amertume qu'y a verfe le traite-
ment indigne, les outrages, les m6pris prodigues A tous les Repre-
fentans de la parties francaife de Saint-Domingue, dans les perfonnes
de leurs Commiffaires...... Avoient-ils ceff6 d'etre Citoyens ?.....
Que de droits violes !......
O majefit du peuple,-ne feras-tu jamais ni mieux connue ni plus
refpe6de-dans ma nouvelle patrie !... au moins l'eclat don't tu brilles
dans l'ancienne.... I'efpoir d'y retourner bientot !... mais je m'arrete.
Apres tous Ies sacrifices que nous avons faits A la chofe publique,
nous lui devious encore celui-la. Loin d'en tre avilie, le plus beau
triomphe de l'Affemblee g/n6rale a fans doute et le moment oul,
fans s'emouvoir, fans -datourner un infant fes regards,, fes follici-
tudes des interests de fes. Confiituans, clle a pu entendre tant d'atro-
citis. Puiffe au moins ce grand example de moderation fair rentrer
en eux-mrmes ceux-l qui n'ont ete mus jufqu'a pr6fent, que par
krs paffions & leurs interts perfonnels
-S-ignd, COTELLE, D6put" de la ville & paroiffe des Cayes
dut .Folid.




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