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C OPI E
DE la Lettre e'crite AMI. le come DE PEYNIhER, pa'1
I'.4fmnblc'c provincialc de la partic du Nord.
Cap, le 30 dtcembre 1789..
ML4ONSIEUR LI GENERAL.,
RIEN de plus glorieux pour tin Lon Franqois jqe d'tre depol~--
Mire de la confidence de I's Concitoyens, rien de plus fclh'ux que
dnene la pas juffifier, rien de plus criminal que de la trahir, rien-j
de plus humiliant que d'en ;bluilr.
La Lettre du z3 de ce mois que vous avez alreirTe Af. de
Vincent, commandant gencr.il de centre D,'pciid.ance, & que vous-
ravez autorir' a commuiniquer a 1'Aflrem'le proviniale la prI-
fence a clle-mIme cfuccfcfiveient focus ces quarre faces, & elle.
croiroic m,'riter cette opinicn fi ellt ne s'tffooit pas de vous
prouver combien elle. t injufle & fauffe dans les trois derniers-
regards.
Vous convcnez que l'Af'emble'e provincial eft: /;thire fes
ppuvoirs font illimites, pour trailer cous les objets avanrageux .
la Dtpendance, en ne s'dcartant pas de ce qui eft dd i la Nation,
ai Roi & a la .Loi; done en remplillant ces conditions elle ne peut,
comnmevous 'cn taxez, s'etrearrogp despouvoirs qu'elle n'a jamais eus.
Vous demandez qu'efl-ce que Sainr-Domincue < nons.vous repon-
dons que c'eft une grande & belle Contree don't les premiers Pro-
priecaires independants. fe fonr divoues & atrach is a la domination
franioie .par cboix & par inclination, fous la condition exprefe de
ne recevoir au.une impo!ition, que de leur propre d'rermination.
non plus que touc.autre changement dans hur premiere adminif-
trarion, &c. &c. &c.
Nous vou: demandons a notre tour fi 'on a refpeLd ces Articles
fondamentaux & facres de noire trr;ird capitulaire I
Quel a ht6 Ic but de crtte poffellon friancoife en follicitant 1'ad-
miflion de fes Dputts a l'AfTcmrbl'ce national ? Celui .de fair
entendre not gtriefs la Nationi affemr!-'e de rdclamer dans route
leur int.:gric-, I'excituion des Arric'!c de nos conventions, lolaklue,
pay prde;ience, nous nous fomm-.s ru"its 7a elle.
Un des premiers arrt:rs dv l'AffemnTbie natiorale a e't de declare
nus radicalement, tous les Im^,ts qui n'ont pas &tI conftirues par
la Nation, & n'en a autorifC la perception que juilu' cc qu'elle eir
lis des mefuzes pour Ctablir un noutvel ordre de chores 1 mais-
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-' tranm abus qne I'adminifration du fieur Marbois & de fon Sae-
ceff ur a fair des fonds de la Colonie, le dkfordre qui y regne, ac
qci r'eft que rrop prouv" par hI vide de routes les Caifes, quinze
jours apris que ctt Adminifrateur, avant Ton depart, a declare,
par la vo) e de l impreflion, qu'il y lailTfoit r,oo,ooo livres, juftifie
affez la fae privcy'nce qui a port I'Afnem'nie provinciale du
'Nord rre' ph:s pcrmetcre la difpofi:ion des revenues de la Province
fars fcn aurorifation
EuTicnie-nous rt'pcrdu 1 la cor,nance de ncs Commettants? Euf-
-Cons-nous rempli leur elpoir & leur vcru, fi nous euliions continue
de Jliller nos Cailtes, le fruic precie-x & pur de nos cultures, de
-ncs vtilles & de nos fueurs, entre les mains & a la difpofition des
Agents d'un Admminita:eur ir.fiele-, opprifTeur, concufiionnaire
& furlif.
S r'on vous a tromp, Mc:ieLr, lorqu'on vous a perfuade que
I'Affe.nble national n'atoi, Lt 'i-' ir la nulfir ,'e, Imp6rs dis fa
S:anre du 17 juin. on a g-e:emert rfrpris vctre reli.on en vous per-
fhadanrque Irs Diputss de I1 Colonie avoiernt iou:crir pour ellele tra-
Tail de ce::e jiurne : on au:cic diu vous dire qu'i s r'avoitnc te' admis a
I'Affemble raiona!e pour la premiere fois. que le 2o du nime mois,
& par ure cortinuzrlcn d'erreur, on vousa Ferifad- qu'ils droien: auro-
riTfsi dv-ouer une foernifion ave:ule ;ux Jdcrers de I' A Iemibi'e naric-
na!e; cerre fl'ur.illion ne fauroir s'&endre par ex, mple fur les arrives
qui ar-sc erciec, la rureti individuelle & les prop:ilt; s des Habitants
de la Colonie; nons favors q:e ce feroit parfairement entrer dans
les vues da Miniftre ac?6el, & de P'aJmiriiffraion Mirbois, pleiue
d'inuarficns fur les proprirtes, don't il s'eft plu a inveftir fe Satellites,
mais don: ces malheureux front constraints de fe deponiller, lorfque
cecre adminifhra:ion vexatoire fera mile au grand jour.
Voss avez p-rfaitement juge le but, les pouvoirs & les intentions
vhritrbles de iAffemblie provinciale, lorfque vous I'avez cru inca-
pable de mr&carnotre rautorite Id .tire du Roi, & l'autorite Natio-
nal; ceile-ci arle fouverainement dans I'ame de chacru de fes
Membres; la raion, le devoir & le penchant, la porte a refpe&er
I'autoriz da Roi ; mai; cel!e de la Loi ne regne pas fur elle avee
moins deempire, elie voue au miplis celui qui la neglige, qui la
rranfgrefle, & pronounce ana:Eime contre lui; el!e Ce condamneroic
done clle-mime, fi elie ofoir arcaquerkl regime ancient de la Col.nie
telf aa cinrraire celci qu'elle invoque; celui dent ancun Aaminif-
trateur n'a pu secarrer tar; cri re, fur-tout s'i a employee pour y
parvenir le .: -ageme, la CicJuion ou la violence.
na nec E-i des crconftances, M le Comte, a entrain I'AL-
fenle provinr iale aux dearches & arrtirs que vous croyez dignes
de cnor, en & cn liri au rcir L'rgne on ef -veilli plus atten-
tivement i la furet de a Color.ie; eIle Croit menace, vons le
T- Crz da plus grand des dangers, & loin de l raifurer on paroijit
fe complaire dans fet inqui4tudes & dans fes angoifles; do mobil
b'a-c on rien fair pour la rrarquilliCer, ii ce n'eft one demarche tar*
dive & prefque vaine.
Une grande So.idt trouble dans fes proprikchs, menace dana
fon exiftence individuelle, ne trouvant de calte ne prIvoyarnt da
falur que dans clle mrme, tft fans doute par le iroit natural auto-
riC-e a rendre des mefures pour fa fureti pour dccouvrir fes ezi-
rables tnnemis, pour Its combattre ou Four s'en dUfitr au mf ins;
de-la, I'ufige du droit des gens dont vous vous Fligrez. la ntcef-
ite de fe corftiiuer Fermanente pour fa Fropre & likit:me defenfe,
de fire des Lois de furer-, d'ctablir des amendes contre Its con-
trevenants, de s'emparer d'une correfpondance dangereufe & perfide,
& de s'affurer des Membres effrontds de la Socie't qui fe Ferrrec-
tcier.r de precher une 6vangile contraire i la foi publique, i la tran-
quiiiitt des Citoyens, & attrntatoire mcme a leur exiflence tous cei
faits trop notoires & fur lefqutls ii n'et pas permis de s'explique!
d'une maniire plus &eendue, ont dui etre jug6s par M. It come DJ
PETP.ER, & 1'euffent ee fans doute fans la fatale prevention qui
lui fafcine les yeux,. tant fur l'organifation que fur les op&ration-
de 'AffemblIe provincial du Nord.
Si les Miniftres du Roi euffent rempli lear devoir, en faifanm
parvenir a la Colonie les d4crers de l'Affemblie national, & le.
intentions de Sa Majef1, la formation des Affemblies provincial&
& colonial de Saint-Domingue ere fuivi la forme ginerale; mai
lorfqu'un Mirifire fe plait a favorifer, par des voices fourdes & fu
neftes, la deftruaion entire d'une Colonie, il ne s'occupe guer
des moyens de retablir 1'harmonie. Nous nous erendrons pen fur ce
article fatal; mais 1'Affemblee national & le Roi recevront bient t
par l'organe de nos DeputCs, les derails & les motifs des DIlibira
lions de I'Aflembl&e, ainfi que l'affurance & les preuves positive
du refpef & ka davouement de cette dependance a la Nation, ai
Roi & i la Loi
L'Affemble provinciale g4mit de 1aveug'e tigneur avec laquell
vous la jugez, M. le Comte; elle ne la croit ci de vous, ni en vous
elle efpire du temps, de vos lumieres, de votre justice, que vou
rendrez un jour hommage a (a fageffe, i Con defintreffement, i f
fermert. Ce ne fera pas rant que vous fertz environni des Opprel
feurs publics, & que vous donnerez accis auprts de vous a leurs pei
fonnes & a leurs di(cours.
Ni vous, ni les Troupes a vos ordres, ni Mefliecrs de la Marin
rcyale, n'avez point encore pretis le ferment prelcrit i la Nation, a
Roi & la Loi. Vote Gouvernement n'el contard das cette Province
que come un effect perdu, par le Crieur public, accorapagn d'un Tan
bour a chaque coin de rue Malgr? tourei cee irr -ularir~s, vous voyi
I'emprefTement de !a partie du Nor i foume'tre fes inren-ions
Votre juilicc. Si vous remrpiliiz It devoir qu.i voos tf impofi, c
vos fire reco~notrre dans touaes les parties de votre Gorerae-
ment, vous revie.dri-z bien-c de vos faofes preventro, & vout
dicerneriez a nos Dcrraceurs, le mFpris .& 'isdiS-arion qu'iis mritenr.
Vous trouveriez enfin que certe Corrcfpondance frrprife, & qui tient
tanr a ccur, a dimafqqui la d zgqreufe colnluan qui rignoit entire les
fiears de Marbois, la Marde!!e & de i Luztrme, iefqcels conu!roient,
par routes fortes de voies, la perre de la d4pendance do Nord, &
facceilivement fans dcu.e, cells du refte de ceire inforniee Colo-
nie. Nous croyons vous avoir aLfez prcuv, M. le Gen&ral, qu'ayant
recu cos poavoirs de notre Province, & nocre Province ayant recu
e fiens da d&oic naturel, des Lois rationales, & des conventions
particclires, noas avons pf, nons avons da mime rerri la conduite
que nous avons renue, qa'e'le eft ;ga!ement lovable & irrprochable;
que I'on vcis a furpris, en vous La faifint envifager (ous 0n point
le re da--c-able que le refchaz c. eft un -aime gene-al dans cere
Ville & can-s la D-e.ndance, qu'i! n'y a pas en uce goure de fang
rerfi, & qu'il Ccroic a l'oaaiter qie les aat.es parries de !a Coonie
meient joci d'an areil! borheur. Er.~~ ac'i eft autant de vorre
levoir, que de necefiir4 abColce, de fvcrifer le plu: pofible la
iuni.n dans an lieu non fufpec', d'ane Alfemb!le coloini!e, com-
of.e de; D4pnis des Villes & Paroifes de la Colonie, de laquele
ore dfiicarefe & votre jullice &cazerotc les homes perverse livres
rimplfion du pouvoir arbirraire, qui dirigoic la demiere Ad-
inifiacion. Cef-la que oons founmecrrons notre conduire a des
ages comptens, a nos Conciroyens, & que nous mecrroos notre
loire a lear fire bommage de nos opinions, & a nous conformer
ix lear;, s'ils font mas uniqaement comme nous, par le zile da
en public.
L'Affemblie provincial de la patie du Nord
BACOK DE LA CHBEALBIxiE, prein4d
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