L E N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
COURIER
LE MAGAZINE DES RELATIONS ET COOPRATIONS AFRIQUE CARABES PACIFIQUE ET UNION EUROPENNE
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COURIER
Conseil Editorial
Co-prsidents
Sir John Kaputin, Secrtaire gnral
Secretariat du Groupe des Etats ACP
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Hegel Goutier
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Debra Percival
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ENGHOR
L'Espace Senghor est un centre
qui assure la promotion d'ar-
tistes venus des pays d'Afrique,
Carabes et Pacifique et l'change
cultural entire communauts, au
travers de programmes varis al-
lant des arts scniques, de la mu-
sique, du cinma, la tenue de
conferences. S'y rencontrent bel-
ges, immigrs d'origine diverse,
fonctionnaires europens.
Espace Senghor
Centre cultural d'Etterbeek
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LE
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
URRIER
LE MAGAZINE DES RELATIONS ET COOPRATIONS AFRIQUE CARABES PACIFIQUE ET UNION EUROPENNE
Sommaire
LE COURIER, N. 15 NOUVELLE SERIES (N.S)
PROFILE
Mohamed Ibn Chambas, nouveau Secrtaire gnral
du Groupe ACP
Andris Piebalgs, nouveau commissaire au
Dveloppement de l'UE
EDITORIAL
SANS DTOUR
Michle Duvivier Pierre-Louis, ex-Premire ministry:
Une architect de la difficile renaissance d'Hati
TOUR D'HORIZON
DOSSIER
G20 et pays en dvloppement
D'un G20 l'autre : du G20 des pauvres celui
des riches
Quel organisme de governance mondiale PVD-
compatible ?
G20 : 5 sur 10 pour la rforme financire. 3 sur 10
pour le soutien aux nations dfavorises
La Socit financire international tend ses activits
Je plaide pour un G180 :
Entretien avec Charles Goerens, eurodput
INTERACTIONS
Rformer la fiscalit des pays en dveloppement
Les ngociations commercials doivent reflter
le nouveau consensus global au sujet de la faim
Revision des accords de pche de l'UE en 2012 ?
Du bois ghanen vertt" pour l'Europe
Les pays et territoires d'Outre-mer en cure
d'mancipation
L'UE subventionne 13 pays ACP pour amortir
l'impact de la crise conomique
Partenariat ACP-UE : les nouveaux venus
Politique culturelle : les oprateurs se lancent dans
des activits de mise en rseau
Assurer la place du troisime homme, le pouvoir local
LA SOCIT CIVIL EN ACTION
Greenpeace dbarque en Afrique
La socit civil ACP se met en rseau
COMMERCE
La crise mondiale entaille le joyau de l'Afrique 33
2 Une "affaire conclue" qui ne plat gure aux Carabes
orientales 35
3
ZOOM
5 L'Ange-gardien de la dmocratie prend son envol 38
DE LA TERRE
Le grand soir du climate attendra 38
8
REPORT
8 Cap Vert
Le Cap Vert, "passeur" entire trois mondes 40
Une singularit revendique : Une nation ne de
la premiere mondialisation 41
13 Un example avant la lettre 43
Devenir une tte de pont pour l'Afrique continental 45
14 La bonne governance nous a permis de survive
la crise 47
1 Le gouvernement est loin d'avoir atteint ses objectifs 49
18 "Djunta-M!" 50
'Saudade' et beauts naturelles 51
DCOUVRIR L'EUROPE
S Plovdiv
De nouveaux projects pour la plus vieille cit habite
23 d'Europe 52
24 La plus vieille ville habite d'Europe ne demand
qu' tre dcouverte 53
25
De Dionysos la rose de Damas. Les richesses de
Plovdiv 55
28
Intgrer les Roms et mettre fin aux discrimination
leurs gards ? 57
27
Dveloppement : la Bulgarie sur les strating-blocks 58
28
CRATIVIT
29 Un lieu de rencontre pour la culture africaine 60
30 8me dition des Rencontres de Bamako :
une vitrine de la photographic contemporaine 81
31 AUX PLUS JEUNES 83
32 LA PAROLE AUX LECTEURS/CALENDRIER 84
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Debra Percival et Hegel Goutier
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Profil
Anne-Marie Mouradian
Andris Piebalgs, nouveau commissaire au Dveloppement de I'UE
La politique de dueloppement ne sera pas
I s s lpair I I ''trn I 1' '
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editorial
e Courrier a d modifier le sommaire de ce
numro pour inclure un article sur l'enfer
descendu sur Hati le 12 janvier dernier.
Durant les semaines qui ont suivi le sisme,
jamais autant d'information n'avait circul sur ce
pays, son people, son histoire et sa culture.
Sont passes en revue les uvres et les citations
de tous ceux qui avaient voulu attirer un regard
plus just sur la rpublique caribenne, en gnral
sans succs. D'Andr Malraux ou Andr Breton ou
Jean-Paul Sartre Sergue Mikhalovitch Eisenstein,
ralisateur de "Le cuirassier Potemkine" don't le
scenario "Jean-Jacques Dessalines" sur l'auteur de
l'indpendance hatienne, qu'il n'a jamais pu raliser
et qui le hantait, est rest la base de ses course sur
le cinma l'universit. De Santana Anas Nin,
d'Aim Csaire ou Lopold Cedar Senghor Bill
Clinton. Tous ceux qui un titre ou un autre,
ont considr comme exceptionnel l'apport d'Hati
au monde. On a dcouvert les agressions qu'elle a
subies, premiere terre du nouveau continent faire
l'exprience de la premiere globalisation ds 1492,
deux ans avant le Cap-Vert, l'objet du grand repor-
tage de ce numro, avec ces affres, un esclavage sous
sa forme la plus bestiale qui a dmarr avec l'arrive
de Christophe Colomb, les menaces perptuelles de
diffrentes puissances tout au long du 19me sicle,
l'occupation amricaine au dbut du 20me sicle.
Et aussi ses luttes pour la libert incluant son sou-
tien aux Etats-Unis pour l'indpendance de ce pays
en 1776, avant mme la sienne, et l'aide massive en
hommes, en argent et en munitions Bolivar pour
la liberation de l'Amrique du Sud.
On avait d'abord ressorti, aprs le sisme, les clichs
d'Hati, terre maudite qui a toujours connu le chaos,
mettant dans le mme sac tous ses gouvernements,
oubliant ses lections et gouvernements dmocra-
tiques ds le 19me sicle, de Nissage Saget 1870-
1874 Tiresias Simon Sam de 1896 1902, alter-
nant parfois, il est vrai, avec des rgimes plus durs.
Sans parler de la priode de lumire de Dumarsais
Estim, 1946-1950.
Et puis des intellectuals et de plus en plus de jour-
nalistes ont commenc raconter vraiment cette
terre, son people, sa richesse, son apport modest
peut-tre mais non ngligeable l'humanisme, sa
pliade de grands crivains, artistes, son patrimoine
artistique. Et aussi mettre en exergue le dbut de
renaissance qui l'claire depuis quelques annes, des
13 prix littraires internationaux de ses crivains en
la seule anne 2009, etc. Et les progrs en terms
de governance politique enregistrs ces dernires
annes et qui ont plutt bien convaincu la commu-
naut international. Michle Pierre-Louis encore
premier-ministre avant le sisme quand elle a donn
au Courrier l'interview publie dans son numro, en
atteste. Mais c'est la catastrophe qui a t l'occasion
pour un large public de le dcouvrir.
N'tait-ce cette meilleure governance, la solidarity
de la communaut mondiale n'aurait peut-tre pas
t aussi intense. Les bailleurs de fonds runis
Montral le 25 janvier n'auraient pas aussi unani-
mement dcid que le gouvernement hatien tait
l'instance la plus mme de grer les fonds pour
la reconstruction du pays, prtant ainsi le pas
l'Union europenne qui lui avait dj accord son
soutien sous forme d'aide budgtaire, une sorte de
satisfecit.
Le gouvernement hatien se dit prt entamer la
reconstruction sur des bases plus fiables. Ainsi,
de l'insistance du president hatien auprs des
donateurs, notamment du PAM, pour que l'aide
alimentaire d'urgence ne dstabilise la production
locale et l'utilise plutt dans ses stocks. Pas loin de
la problmatique aborde dans nos articles sur le
consensus global contre la faim ou sur les accords
de pche ou mme sur le changement climatique. Si
le choix d'Hati en ce moment semble endoss par
les donateurs, c'est que la governance mondiale a
enregistr des progrs notoires ces derniers temps,
en dpit des apprehensions importantes qui demeu-
rent et se justifient. Notre dossier sur le G 20 et les
pays en dveloppement le souligne.
Est-ce pour tout cela qu' quelque chose, malheur
est bon ? Tout dpend de ce quelque chose. Il en
faut beaucoup. Et beaucoup de temps pour rpon-
dre la question.
Hegel Goutier
Rdacteur en chef
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Michle Duvivier Pierre-L
difficile renai
Michle Duvivier Pierre-Louis. CE I
Aux dernires journes europennes de Dveloppement Stockholm en octobre 2009, elle tait
l'une des personnalits politiques de haut rang mais surtout un symbol du retour de la crdibi-
lit dmocratique d'Hati. C'tait avant le tremblement de terre qui a dtruit Haiti et mis en pril
le dbut d'une renaissance qui s'esquissait depuis deux trois ans. Michle Pierre-Louis tait,
entire autres, invite remettre l'une des distinctions du prestigieux Prix Natali de la Presse de la
Commission europenne. Signe des temps pour un pays qui, il n'y a pas longtemps tait encore en
proie des drives quant aux droits de l'homme.*
ichele Pierre-Louis t Premire
ministry, de septembre 2008 la
fin d'octobre 2009. Elle a appli-
qu la politique de rforme mise
en place par le president Ren Prval avec un
succs notoire. Incluant une nouvelle image
de marque de son pays comme destination
touristique. Le voyage inaugural du nou-
veau plus grand paquebot du monde "Oasis
of the Seas" -6500 passagers -de la Royal
Caribbean en dcembre dernier s'tait fait
entire Miami et Labadie en Hati.
Michle Duvivier Pierre Louis qui a pass
une bonne parties de sa carrire dans la soci-
te civil est affectee nanmoins par les effects
collatraux des rformes sur la situation des
plus vulnrables.
Le pire est-il pass pour Hati qui continue
.-.,ii .. d'un manque it': :,.- ?
Le pays est encore dans une extreme fra-
gilit quelque soient les progrs qui ont t
raliss. Dans la situation actuelle avec ces
alas, je prfre me colleter aux problmes
au jour le jour. En terms d'image parmi les
lments intressant de ces derniers temps,
je retiendrais le forum des investisseurs
amricains avec 250 participants, organis
en Hati par l'ex-prsident Clinton en tant
qu'envoy special de l'ONU pour Hati.
Qu'est-ce que vous retiendriez come ralisa-
tions importantes de votre gouvernement et plus
largement des trois annes de la prsidence de
Ren Prval ?
D'abord la scurit et la stability. Quand le
president Prval est arriv en 2006, le pays
tait encore en proie la violence des gangs
avec leur operationn Bagdad", qui plongeait
le pays dans l'horreur les kidnapping, les
tueries, les viols, et incendies volontaires -.
Le president a utilis une stratgie qui a
COURRIER
ans dtour
donn des rsultats positifs, savoir faire
appel toute l'opposition pour former une
sorte de gouvernement d'union national.
Cela a permis avec l'aide de la Minustah**
de rnover la police qui est passe de moins
de 5000 plus de 10000 membres, et lutter
contre la corruption de policies impliqus
dans les gangs et le traffic de la drogue. On
a travaill les gangs au corps. A Port-au-
Prince maintenant, la vie nocturne a repris.
Avant, huit heures du soir, c'tait la paix
des cimetires.
La situation de pauvret extreme ne reprsente-
telle pas en soi un danger pour la scurit ?
Tout--fait. Haiti reoit surtout de l'aide
humanitaire. On ne dveloppe pas un pays
avec l'aide humanitaire. C'est pour cela
qu' la conference des bailleurs de fonds en
avril dernier Washington, j'ai propos un
changement de paradigme de la cooperation.
C'est l'investissement priv, public, tranger
et hatien qui permettra d'enclencher le
processus de dveloppement. On nous taxe
de crer des emplois basement rmun-
rs. Nous payons aujourd'hui encore le fait
d'avoir invest si peu dans l'ducation. Il n'y
a pas chez nous assez de capacits techniques
pour construire les infrastructures routires
ou protger nos cocotiers ou nos bananiers
contre les infections. Ce sont des vrits qui
ne sont pas toujours trs bonnes dire mais
je prfre dire les choses mme si cela me fait
mal de le dire.
Nous avions pris des dispositions -qui
taient lies des conditionnalits de finan-
cement externes -mais qui taient indispen-
sables. Au dpart d'Aristide, le ratio entire la
pression fiscal et le PIB tait de 6,5 %, on
est arriv 10,9 %. Dans la region c'est peu
prs 15 % sinon 18 %.
Nous avons russi ces deux dernires annes
avoir notre budget de fonctionnement
aliment partir du trsor public donc
partir des rentres de taxes et d'impts. Cela
ne s'tait pas fait depuis trs longtemps.
Michle Duvivier Pierre-Louis et Hillary Rodham Clinton, Secrtaire d'Etat amricaine s'adressent aux journalists
Iau Dpartement d'Etat amricain. Reporters/AP
Malheureusement 65 70 % des dpenses
publiques du budget sont encore couvertes
par l'aide international.
Notre travail permet de renforcer la confian-
ce des citoyens. On en est l. Mais un tour-
nant trs fragile. On peut aussi bien faire le
pas vers l'avant que vers l'arrire.
Qu'il y ait une impatience de la part de la
population ou de la part des lus, je peux
parfaitement le comprendre. Je suis arriv
au pouvoir au moment o quatre cyclones
successifs ont tout dtruit. La communaut
international a estim les pertes 1 milliard
de dollars, 14% du PIB. Le PNUD a lanc
un appel d'urgence pour avoir 107 millions
de dollars. A la conference des bailleurs en
avril, nous avions eu des promesses de l'ordre
de 400 millions de dollars. On n'a pas reu
100 millions depuis, a fait huit neuf mois.
Le gouvernement hatien n'avait-il pas t plus
catholique que le pape dans la ralisation des
rformes quand on voit les latitudes que les pays
riches ont prises par rapport au libralisme pour
faire face la crise conomique ?
Les pays qui ont pu prendre ces latitudes ont
la capacity de le faire. Nous, quelles measures
peut-on prendre? On a subi le libralisme,
c'tait trs dur. Quand sur demand du Fonds
montaire et la Banque mondiale on a dr-
gul toutes les importations dans le pays, on a
tu en grande parties la production national.
Le riz de Miami se vendait dix fois moins cher
que la production locale. C'tait le prix payer.
La dette d'Hati a t efface hauteur de 1,2
milliard de dollars par le Club de Paris.
Nous savons que seuls les investissements per-
mettront un vrai dveloppement. L'industrie
textile est en bonne voie. Nous travaillons
aussi pour la promotion du tourism sur-
tout local et de la diaspora. En dehors des
niches comme Labadie ou s'accostent les
gants paquebots de la Royal Caribbean
Cruise Line dbarquant chaque semaine des
milliers de tourists. Nous crons des infras-
tructures pour les attirer vers la Citadelle
Laferrire, patrimoine mondial de l'Unesco,
et fiert des Hatiens. Les Tawanais vien-
nent de leur ct d'investir dans le Sud. Mais
il sera difficile de concurrencer Cuba ou la
Rpublique Dominicaine pour le tourism
de masse. Par ailleurs, je ne sais mme pas si
c'est souhaitable.
* Voir aussi l'article 'L'Afrique se mobilise pour Hati',
p. 8.
** Mission des nations Unies pour la Stabilisation
en Hati.
mots-cls
Michle Duvivier Pierre-Louis ; Haiti;
Journes europennes de Dveloppement;
Ren Prval ; Oasis of the Seas ; Labadie;
Royal Caribbean Cruise Line ; Citadelle
Laferrire ; Hegel Goutier.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
A gaucne et a urote megei -ouler, Au miineu nepor ers/ r
Hegel Goutier
L'Afrique se mobilise pour Haoti
L'Afrique s'est mobilise pour Halti aprs le sisme qui a ravag ce pays le 12 janvier dernier et
caus plus de 200.000 morts et des millions de blesss et de sans-abris, et ce, un niveau sans
prcdent pour une cause humanitaire loin de ses territoires. Mme les pays en situation cono-
mique trs difficile ont particip cet lan de gnrosit.
nent, a ragi trs vite non seulement
en annonant une aide montaire
mais en dpchant sur place des sau-
veteurs et des professionnels de la sant
pour intervenir durant la phase d'urgence.
Suivis aprs par des experts particuliers
parmi lesquels des pathologists spcialiss
dans l'identification des corps, et ce avant
l'envoi des quipes d'aide humanitaire pro-
prement dite. Le 14 janvier au matin, un peu
plus de 24 heures aprs le tremblement de
terre, une quipe de 40 sauveteurs de diff-
rentes disciplines de "Rescue South Africa"
prenait le dpart de la Waterlook Airforce
Base o le Prsident Jacob Zuma tait venu
personnellement les saluer. Il leur a exprim
sa gratitude pour ce qu'ils ce qu'ils sont en
train de faire au nom du pays. Il a en outre
demand chaque Sud-Africain d'apporter
du secours sous une forme ou une autre au
people hatien. La compagnie de tlphone
Vodacom South Africa a finance le dplace-
ment de cette quipe hauteur de 1,5 mil-
lions de rands (202.000 dollars amricains).
Une autre quipe de dix spcialistes en
traumatologie et en chirurgie diverse, celle
de "Gift of the Givers" tait aussi parties
vers Hati ce 14 janvier important du mat-
riel divers, tentes, tablettes de purification
d'eau, supplements nergtiques, mdica-
ments et autres d'une valeur de 5 millions de
rands (655.500 dollars amricains). De son
ct, la Croix rouge sud-africaine a lanc un
appel pour recueillir 30 millions de rands (4
millions de dollars amricains).
L'exemple de l'Afrique du Sud a t vite et
largement suivie. Le Gabon a octroy une
aide substantielle Hati. Le 15 janvier,
le communique du Conseil des ministres
l'annonant a prcis qu'il s'agissait d'un
"secours d'urgence de 1 million de dollars
amricains ce people frre sorti, il y a
peu seulement, la fois d'une longue et
meurtrire guerre civil et d'une inondation
lourdement endeuillante."
> Le Parlement sngalais uote
le droit d'tablissement des
Haitiens au Sngal
Le President du Sngal Abdoulaye Wade
a dcid d'octroyer 500.000 dollars amri-
cains Hati mais il a surtout annonc que
les Hatiens taient les bienvenus dans son
pays. "L'Afrique devrait offrir aux Hatiens
le droit de revenir chez eux. C'est un princi-
pe de droit. On ne doit pas marchander." Ce
CURRIER
IDi; L unIm ELR]P in;
dbBloquuinHe IHalideq d'urgence de E3 M dem ent eu p n o l e m aintJiend
prvnn de E esriehmn- l'odr ap le ssm Paallmet
espgnoe d VUE ai annoiB n cBi MialB^ ^'env i tirs onenie pa les dUiffrents EtasT
en Hati d'uneB fo pTrcdegnarip merMie de e l'nTion
LII ''dut dyduUiie rwnpui tels LILa.iii uilutui dUIytC HC iiuuitittIIiiud ydtusiieetiui nuisx
"rapatriement" des Hatiens serait en outre
probablement pris en charge, espre M.
Wade, par la communaut international.
Soumis la critique d'un parti d'opposition
taxant d'absurde sa proposition, Wade a
pris l'exemple du Libria peupl de Noirs
amricains.
Il est adoub par le Parlement sngalais qui
a vot l'unanimit le 22 janvier le "droit
au retour" des Hatiens. Et qui a en outre
prlev 100.000 dollars de ses resources
propres en faveur d'Hati et a exhort tous
les Sngalais offrir l"quivalent d'une
journe de travail Hati. Il a galement
soutenu le project d'un grand tlthon natio-
nal au profit de ce pays.
Le Nigeria a mis la disposition de la mis-
sion des Nations Unies en Hati un contin-
gent de 121 militaires pour intervenir dans
les operations de sauvetage des victims.
Le Vice-prsident Goodluck Jonathan a
affirm l'engagement de son pays : "Ds
que la communaut international se mobi-
lise pour Hati, elle peut computer sur le
Nigeria." Il a aussi dbloqu un premier
montant de 67.000 dollars amricains pour
la rpublique caribenne.
Le Bnin, pays d'une famille royale duquel,
le forgeron de l'indpendance hatienne,
Toussaint Louverture tait issu, a lanc
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
un tlthon au profit d'Hati. Son gouver-
nement a aussi dcid de fournir une aide
aux 50 tudiants hatiens frquentant son
university et d'accrotre le nombre de ses
policies servant dans la Minustah. Aussi,
il enverra des militaires la mission des
Nations Unies.
Le Congo RDC a contribu hauteur de
2,5 millions de dollars au fonds special cr
par les Nations Unies. Cette contribution
est relativement leve vu les difficults que
traverse ce pays. Ce que n'a pas manqu de
souligner le parti d'opposition "Union du
Congo" qui ne fait toutefois pas l'unanimit.
Nombre de Congolais approuvent le geste
de leur president, l'instar de Mgr Ilunga
Mutuka dans un communique au nom de
l'Eglise du Christ au Congo (ECC) : "La
RD Congo garde encore frache dans sa
mmoire l'intervention de beaucoup d'Ha-
tiens et Hatiennes qui avaient contribu
la formation de la jeunesse congolaise aprs
son indpendance en 1960."
La Guine Equatorial a dbloqu 2 millions
de dollars pour Hati confis au fonds des
Nations Unies. Le Congo (Brazzaville) a
annonc pour sa part une aide de 1 million
de dollars, le mme montant que celui offert
par le Gabon et par le la Namibie. Maurice
a offert 500.000 dollars en plus de la mobi-
lisation de Caritas Maurice qui a lanc une
operation de leve de fonds. Les contri-
butions du Botswana s'lvent 150.000
dollars. Celles du Rwanda et de la Namibie
atteignent chacune 100.000 dollars et celles
du Libria 50.000 dollars.
A cet lan de gnrosit ont dj parti-
cip d'autres pays comme la Zambie ou la
Gambie. Et la liste continue s'allonger.
e G e- e erie C e ei
les catasrohe naturll es' m11is I sa
Il envisage.( ga lemet'LJ d;e demanderL J
i U.1, i . ,, 1 1 ^ 1' 1 L
I ly ciau'.bl!ea !des measures de .\tc ldvelope- !u
grunions 1 lurltl I .', .\ I' [ pays ACP ..l-
t .!!- l'Assemb le parlementaire paritaire ACP- lqu'
(.\1'1 ,. !...u ,u l t.. t il .\! l u .... i ,l .,.li-
t ill u. !I. I h l.! Ilu! 1u.. !II.,.1 I p i !. 1 p ul ,, !,
qui y ciblera des measures de dveloppe-
ment. Sous notre prsidence, deux grandes
runions auront lieu avec les pays ACP :
l'Assemble parlementaire paritaire ACP-
UE ( Tnriffe) et le Conseil ACP-UE (
Ouagadougou, au Burkina Faso).
quel point est-il important de mettre Doha sur
les rails ?
La politique commercial de l'UE se carac-
trise par son soutien au principle du libre-
change, dans le cadre de rgles internationales
dfendues par tout le monde. La rfrence
pour l'laboration des politiques commercia-
les est l'Organisation mondiale du Commerce
et, en particulier, le cycle de ngociations
internationales de Doha. La prsidence espa-
gnole attache une trs grande importance au
dblocage de ce processus de ngociation et
met tout en uvre pour faire aboutir les ngo-
ciations et obtenir un accord durant le premier
semestre de l'anne. Cet objectif est partag
par l'UE. La politique commercial commune
privilgie une approche multilatrale, ce qui
n'exclut pas d'autres formes de ngociation,
par example sur des zones de libre-change,
la fois l'chelle bilatrale et rgionale.
Aimeriez-vous voir Cuba devenir membre de
l'Accord de Cotonou ?
t I. u!!. [ .. i hi lll 1. qui i l-l 1 .uh i, _. .
[, Ik [,*r ,, !i'!l I h .l ,i ,, ,hl ,h.[,,,, .! u!!c
. ih i i l.-u!i 1 I l!'.I-i h c l lu !i *I. U .
lu l.*!li.II cuh ilh l I !! I.,ul. l. 11. i l. r ul -
!! ,,I. l ** l .l .l .I i l. !>k ''!.! I. !. l li. 1 !!-
1..u.it. I II i. t uhl
I l .. T i. l i .,JL .l
re-t-elle, en particulier en ce qui concern la
pche illicite dans les eaux des pays ACP ?
Le rglement (CE) n 1005/2008 du Conseil
du 29 septembre 2008 tablissant un sys-
tme communautaire destin prvenir,
dcourager et radiquer la pche illicite,
non dclare et non rglemente est entr
en vigueur le ler janvier 2010 : il s'applique
non seulement aux eaux communautaires,
mais aussi aux eaux relevant de la jurisdiction
ou de la souverainet de pays tiers. C'est le
moyen d'action le plus important don't dis-
pose la politique commune de la pche pour
combattre et radiquer la pche illicite. La
prsidence espagnole est consciente de l'im-
portance de la viabilit conomique, social
et environnementale des activits de pche
et insisted sur le fait qu'elle veillera une
exploitation des resources halieutiques en
function de critres bass sur la durability
la fois au niveau communautaire et au niveau
international.
Envisagez-vous de lancer des initiatives en
faveur de l'galit entire les femmes et les hom-
mes dans le cadre de la politique europenne de
dveloppement ?
Outre sa volont de promouvoir l'adoption
d'une position commune dans la perspective
Miguel Angel Moratinos Cuyaub. Avec laimable autorisation du
Ministre espagnol des Affaires trangres et de la Coopration
de la session spciale qui doit se tenir New
York en septembre prochain en vue de la
revision des Objectifs du Millnaire pour le
dveloppement (OMD), la prsidence espa-
gnole s'emploiera amliorer la politique
europenne concernant certain OMD, par
example l'Objectif 3 : "Promouvoir l'galit
des sexes et l'autonomisation des femmes".
Nous soutiendrons l'approbation du plan
d'action europen sur l'galit entire les hom-
mes et les femmes et l'mancipation des fem-
mes, qui vise amliorer l'efficacit des poli-
tiques et des programmes de l'UE en faveur
de l'galit entire les sexes et de promotion de
l'galit et l'mancipation des femmes dans
les pays en dveloppement. Nous accueille-
rons en mars, Valence, la quatrime ren-
contre Europe-Afrique "Femmes pour un
monde meilleur".
CURRIER
donne pour la co p pII tniS
Anne-Marie Mouradian
vigueur le ler dcembre 2009. Dans
les mois qui viennent, sa mise en
uvre effective permettra de rpon-
dre certaines interrogations relatives son
impact, entire autres, sur les relations avec
les pays ACP.
Une des principles innovations du trait
est la creation du poste de haut reprsentant
pour les Affaires trangres et la politique
de scurit, galement vice-prsident de la
Commission, charge des relations extrieu-
res. Catherine Ashton conduira et coordon-
nera, au nom de l'UE, le dialogue politique
avec les pays tiers et veillera la cohrence
de son action extrieure. Le commissaire au
Dveloppement et le commissaire l'Aide
humanitaire travailleront en troite collabora-
tion avec elle. Reste voir, en pratique, com-
ment les diffrents postes vont s'articuler.
Le trait largit les objectifs prioritaires
communs de l'action extrieure de l'UE
la reduction et l'radication de la pauvret.
C'est la preuve, estiment certain observa-
teurs, que le dveloppement sera une politi-
que part entire. D'autres voquent le ris-
que qu'elle ne devienne un simple instrument
au service des relations extrieures. "Je fais
confiance jusqu' demonstration du contrai-
re. Je ne dis pas que le dveloppement n'a rien
voir avec la politique extrieure, la question
que je me pose est de savoir si l'autonomie
de la politique de dveloppement est encore
maintenue", a prvenu Louis Michel.
> Prseruer l'acquis
Par ailleurs, la disparition dans le trait de
Lisbonne de la rfrence au group ACP,
existante depuis le trait de Maastricht
(1992), a suscit des inquitudes. Une pr-
occupation exprime dans la lettre adresse
le 23 novembre par la prsidente du conseil
ACP, Eunice Kazembe, aux presidents de la
commission et du conseil europens. De son
ct, Wilkie Rasmussen, coprsident ACP
de l'assemble parlementaire paritaire ACP-
UE, a estim qu'il tait prmatur d'avoir
des craintes, tout en ajoutant : "Mais je ne
suis pas naf. Il faut se battre pour prserver
l'acquis de nos relations".
Un des principaux dfis de la haute reprsen-
tante sera la creation du Service europen
pour l'action extrieure, vritable diplomatic
communautaire place sous son autorit.
Ce mastodonte sera compos terme, vers
2014, de 10.000 fonctionnaires du Conseil,
de la Commission et des services diplomati-
ques des Etats membres. Premier signe visi-
ble : depuis le ler dcembre, les quelque 130
dlgations de la Commission europenne
l'tranger sont revenues des dlgations
de l'UE. Elles vont progressivement crotre
avec l'ajout de reprsentants du Conseil et
des ministres des Affaires trangres des
Etats membres. Tout naturellement, des
questions se posent quant l'impact sur les
Bannire annonant le Trait de Lisbonne. Reporters/AP
dlgations dans les pays ACP o l'allocation
et la programmation de l'aide sont actuel-
lement gres par la Direction gnrale du
Dveloppement.
De son ct, le Parlement europen voit ses
pouvoirs renforcs en matire budgtaire et
ses comptences largies dans des domaines
comme l'aide humanitaire et l'immigration.
Dans cette nouvelle configuration de l'action
extrieure de l'UE, la personnalit de la
haute reprsentante et celles des commissai-
res au Dveloppement et l'Aide humanitai-
re joueront, videmment, un rle important
dans le fonctionnement de leurs relations.
mots-cls
Trait de Lisbonne ; cooperation au
dveloppement; ACP.
LE IORU *IHE DE *. COPRTO EURPn
tat de PU porlsAfie ta- Europ pou l'nergie
ge et la* Poiiu de Surt et .--
Viepiet de- la Co msso rsaln -er v : Co misar
europenne Brtniu ne en 195 en chrg de la Coprtonitr
et me br du- part trvalise ell a natonle de eh m ntiee
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
La cooperation
i L un tournant
-' 'entre en vigueur du trait de > madagascar et niger
S| Lisbonne et l'achvement en 2010
des ngociations pour la revision de L'APP a par ailleurs condamn le coup
l'Accord de Cotonou seront deux d'Etat Madagascar et appel au retour
S i l ui gnouveaux tournants, a rappel Louis Michel, l'ordre constitutionnel par la conclusion,
le coprsident europen de l'assemble. De entire toutes les parties, d'une sortie de
son ct, Wilkie Rasmussen, le coprsident crise consensuelle. Elle a regrett "l'intran-
-ACP, a plaid pour que les Accords de par- sigeance de M. Rajoelina, lequel apparat
S* tenariat conomique prvoient des mesu- comme l'otage de son clan" et "les exigences
res pour aider les pays ACP faire face du president en exil, M. Ravalomanana,
l'ouverture de leurs marchs. lequel fait preuve d'un manque de ralisme
il lli inappropri". Et prconis des sanctions
Au course des travaux, l'Assemble a vot individuelles en cas de non respect des enga-
trois rapports. Elle rclame une meilleure gements pris Maputo et Addis-Abeba.
S*reprsentativit des pays en dveloppement,
l -r -en particulier ceux d'Afrique, dans les insti- L'APP a galement demand aux autorits
tutions internationales et les organes direc- du Niger de < rtablir dans les plus brefs
teurs du FMI et de la banque mondiale. dlais l'ordre constitutionnel et librer tous
* s ee e ^e Elle prconise de rduire l'impact de la les prisonniers politiques, dputs et diri-
crise financire sur les pays ACP en cher- giants de l'opposition . Les dlgations
chant de nouvelles sources de financement de Madagascar, du Niger et de la Guine
I -pour le dveloppement, comme la mise en Conakry n'ont bnfici cette session que
F place d'une taxe international sur les tran- du statut d'observateur sans droit de vote,
sections financires. Enfin, le rapport sur et non de membre part entire de l'assem-
l'intgration social et culturelle et la par- ble. A.M.M.
ticipation des jeunes, demand de garantir
un meilleur accs l'ducation et l'emploi
pour les 15-24 ans. mots-cls
Assemble parlementaire paritaire;
Luanda; nouveaux commissaires europens.
llob#
leqel-Goutie
So mtu e ac iaceseloo iem nilW sigo C 08 Rpf-A
n' n -n 'airp ur,-
I1. I-LIl
N;U111
II.
1 M [;
Dossier G20 et pays en dvloppement
organizations de PVD savoir ACP, PMA,
SVEs (Petites conomies vulnrables),
Cotton-4 (Benin, Burkina Faso, Tchad et
Mali), G-33, NAMA-11 (Accs au march
pour les products non agricoles), Caricom
(Caribbean community). Sous cette nou-
velle configuration, il s'tait donn comme
objectif premier d'uvrer pour que l'agenda
de dveloppement de Doha soit endoss par
le systme commercial multilatral.
Aprs l'clatement de la crise financire
mondiale, pilogue d'un ensemble de crises
qui avaient fortement touch les pays en
dveloppement, le lobbying du G20 "PVD
et mergents" a contribu faire largir le
G20 des pays dvelopps un group plus
large de pays mergents. Six pays sont mem-
bres des deux regroupements : l'Afrique du
Sud, l'Argentine, le Brsil, la Chine, l'Inde
et le Mexique.
* Egypte, Nigeria, Afrique du Sud, Tanzanie et
Zimbabwe ; Chine, Inde, Indonsie, Pakistan,
Philippines et Thalande ; Argentine, Bolivie,
Brsil, Chili, Cuba, Equateur, Guatemala, Mexique,
Paraguay, Prou, Uruguay et Venezuela.
mots-cls
G20; crise financire; OMC ACP; ACP;
PMA ; SVE ; Cotton-4 ; G-33; NAMA-11;
Hegel Goutier.
Quel organisme de gouuernance
mondiale PUD-compatible ?
Dans leur tude "Le G20 et la regulation de l'conomie mondiale" Catherine Mathieu et Henry
Sterdyniak de I'OFCE (Observatoire franais des conjonctures conomique)*, un centre de recher-
che en conomie de Sciences Po Paris, considrent que les pays en dveloppement, l'exception
des plus pauvres, avaient, dans un premier temps, tir profit de la globalisation financire avant
de faire l'exprience de ses revers. Ils ont galement explor des pistes pour une nouvelle gouver-
nance financire mondiale plus just pour les pays pauvres.
tion des plus pauvres, ont tir profit
de la forte croissance de l'conomie
mondiale de 1990 jusqu' la veille de
la crise financire clate en 2008, consi-
dre l'tude. Paradoxalement, autour de
cette mme priode, il y a eu la crise de la
dette du tiers-monde en 1982 ou les crises
du Brsil et de l'Argentine respectivement
la fin de la dcennie 90 et au dbut des
annes 2000. La globalisation financire est
source d'instabilit et met en concurrence
les nations et les peuples. On peut en ddui-
re que ces effects sont encore plus flagrants
dans les nouvelles rpubliques d'Afrique
notamment.
> Une conjugaison G20-FmI
Nombre d'institutions existantes devraient
s'adapter, et d'autres tre mises en place
pour pouvoir riger une meilleure gou-
vernance global. Devrait voir le jour un
organisme central de pilotage qui donnerait
les grandes orientations aux organismes
spcialiss. Des embryons de cet organisme
central existent : G8, G20, FMI. Aucun
d'eux n'est assez membr actuellement pour
jouer le rle exig. Cette institution devrait
De gauche droite : Le Premier ministry britannique
Gordon Brown, la Prsidente du Libria Ellen Johnson-
Sirleaf et le Ministre nigrian des Finances Mansur
Muhtar. Reporters/AP
pouvoir prendre des sanctions pour tre
efficace. L'OMC seule peut le faire, mais, en
pratique elle n'a sanctionn pour ainsi dire
que les petits. Le FMI est trop dpendant
des Etats-Unis, l'ONU prive de pouvoir.
Le G7/G8, c'est la dictature des plus riches.
Le G20 tient maintenant compete des nou-
veaux rapports de force mondiaux, don't les
membres concentrent 90% du PIB et 65%
de la population de la plante. Mais il est
plomb par ce que les auteurs de l'tude
appellent "les grands absents", comme l'Es-
pagne, l'Iran ou le Nigria, et des zones
entires du monde n'y sont pas. Et il n'a
pas encore enregistr beaucoup de rsultats
concrets.
Une conjugaison FMI et G20 qui piloterait
un comit conomique et financier pourrait
tre une solution. Ce comit regrouperait les
pays du G20, mais serait enrichi des repr-
sentants des zones qui y sont sous-repr-
sentes actuellement, en priority l'Afrique.
"Les G20 sont alls trs loin dans la bonne
direction...", mais "la volont rformatrice
des dirigeants du G20 sera-t-elle assez forte
et durable ?", se demand l'tude. H.C.
* Note prsente l'ENA (Ecole normal d'adminis-
tration, Strasbourg, France) le 9 dcembre 2009.
mots-cls
Catherine Mathieu ; Henry Sterdyniak ;
OFCE ; ENA ; globalisation ; governance
financire mondiale ; Afrique; G20;
Hegel Goutier.
CURRIER
-- ii Dossier
620
5 sur 10
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N15 A J F I 0 55
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K'TTniSTnjiMiTI^^~~~~ll~l
Dossier G20 and developing countries
Le G20 est-il just un empltre sur unejambe de
bois ou propose-t-il vraiment des nouvelles pistes
pour grer la crise conomique mondiale ?
Selon moi, il est compltement faux de
penser que le G20 s'emploie recons-
truire le systme de governance mondiale.
D'aucuns y voient en effet un nouvel ordre
de la governance mondiale. Ce n'est pas
le cas : le G20 reconnat simplement une
rotation de pouvoir dans le monde et la
ncessit de mettre en place un autre
group informel de grandes puissances qui
prennent des decisions stratgiques.
Le G20 n'est invest d'aucune competence
dcisionnelle officielle. Il n'a aucun pouvoir
excutif pour prendre des decisions et rares
sont en outre ses membres qui accepte-
raient qu'il en soit ainsi.
La decision, prise par l'ancien president
amricain George Bush, de convoquer la
premiere runion des chefs d'Etat du G20,
en novembre 2008 (ndrl Washington),
a t motive par la prise de conscience
qu'une crise financire de cette ampleur
exigeait une coordination international
immediate des politiques, qui soit credible
aux yeux du march et des investisseurs.
Cette premiere runion a rassembl en un
temps record les dirigeants. Les premiers
sommets du G20 ont ainsi propos des
plans d'action appelant diffrents institu-
tions et divers gouvernements prendre des
measures spcifiques. Cela fait maintenant
dix ans que les ministres des finances du
G20 ont pris l'habitude de se runir. Aprs
la crise financire de 1997, le G7 avait dj
reconnu que le group devrait tre largi
aux chefs d'Etat d'autres pays afin de pou-
voir laborer des solutions mondiales la
crise financire.
En avril 2009, le deuxime Sommet de
Londres a assur le suivi du plan d'action
de la premiere runion du G20 et l'a relan-
c. Son principal objectif tait de faire en
sorte que les grandes conomies accordent
des lignes de credit au FMI. Les dirigeants
ont ainsi accept d'injecter des fonds dans
l'conomie mondiale afin de la soutenir et
d'viter la faillite du systme. La premiere
chose faire tait en effet d'enrayer la failli-
te de l'conomie mondiale ; la deuxime de
rflchir ds present la faon de rgle-
menter les systmes financiers pour viter
qu'une nouvelle crise prenne nouveau
de telles proportions ; la troisime tait
d'identifier des solutions pour attnuer ou
diminuer l'impact de la crise sur les pays en
dveloppement et la quatrime, de rformer
les institutions internationales. Car le fait
mme qu'une runion du G20 ait t nces-
saire, et non pas une simple runion au sein
du FMI par example, tait dj un signal
fort indiquant la ncessit d'une rforme
des institutions internationales.
La troisime runion du G20, Pittsburgh,
a mis davantage l'accent sur l'emploi, les
pays industrialists craignant une nouvelle
aggravation du problme du chmage. Les
dirigeants en revenaient ainsi leur pre-
mire priority : mettre fin la recession
conomique. Le sommet de Pittsburgh s'est
donc finalement peu intress l'impact
de la crise sur les pays en dveloppement.
Pittsburg accoucha nanmoins d'un accord
majeur, la contribution du Brsil, de la
Chine, de l'Inde et de la Russie (BRIC) aux
lignes de credit du FMI en change d'une
rforme plus profonde du Fonds.
crise ont bnfici ces pays. Contre seu-
lement 2 ou 3% environ en faveur des pays
d'Afrique par example.
Quel avenir pour le G7 et le G8 ?
Je pense que le G8 des chefs d'tat appar-
tient au pass. Mme s'il continue se ru-
nir, il n'a plus vraiment de raison d'tre en
tant qu'institution. Le group des ministres
des finances du G7 par contre, survivra sans
doute, car il s'agit d'un outil prcieux pour
les pays du G7 qui peuvent ainsi coordonner
leur position au sein du G20. Ses membres
Ngaire Woods et Donald Kaberuka, president de la Banque africaine de Dveloppement. 0 PE
Vous nous l'avez expliqu, le FMI a t lent.
Pensez-vous que le FMI et la Banque mondiale
soient parvenus contrler la crise ?
Au sein du FMI et de la Banque mondiale,
on peroit une fantastique motivation et une
formidable determination runir un maxi-
mum de fonds pour aider les pays en dve-
loppement. Ce qui ralentit donc les efforts
du FMI et de la Banque mondiale, ce sont
les grandes puissances, les membres du G20,
qui ont tard affected des fonds ces deux
institutions et leur donner le feu vert pour
agir, particulirement en ce qui concern les
pays les plus pauvres. La BM n'avait d'autre
moyen que d'essayer de grer la crise par
voie de paiements anticips, c'est--dire en
acclrant la mise disposition des crdits
dj accords. Elle n'a donc reu aucune
resource supplmentaire pour injecter de
l'argent dans les pays en dveloppement. Les
grandes puissances ont finalement amen le
FMI grer la crise dans l'espace europen.
Ce qui signifie qu'environ 80% des prts
octroys par le FMI depuis le dbut de la
lui ont d'ailleurs accord davantage de com-
ptences qu'au G20. Mais il faut savoir que
si les ministres des finances du G7 conti-
nuent de se runir, ils risquent d'inciter les
conomies mergentes suivre leur example
et s'associer au sein d'un contre-groupe
similaire. C'est ce qui s'est pass lors de la
runion des ministres des finances du G20
Londres au dbut de cette anne, les pays
du G7 s'tant runis pralablement pour
prparer leur propre position. Les BRIC ont
fait de mme. De telles pratiques risquent de
faire clater le G20 en deux camps opposs.
Si le G20 n'a aucune relle autorit, quel est
l'intrt, pour des pays come la Chine et le
Brsil, de faire parties de ce club ?
Pour ces pays, faire parties du G20 leur per-
met d'influencer des decisions stratgiques.
Je pense en outre que le fait qu'ils aient par-
ticip au group des ministres des finances
du G20 au course de ces dix dernires annes
leur a appris comment utiliser ce type d'ins-
titution, ce qui est intressant pour eux. La
CURRIER
G20 et pays en dvloppement Dossier
crise de 1997 tait une crise des conomies
mergentes ; cette crise a touch la Core du
Sud, le Brsil etc. et la Russie. La crise que
nous traversons aujourd'hui est d'une autre
nature. Cette nouvelle crise frappe le G7, les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Europe.
En fin de compete, les conomies mergentes
sont plutt bien places, non seulement car
elles ont elles-mmes dj connu la crise,
mais surtout parce qu'elles sont aujourd'hui
mieux armes pour se protger contre cette
crise. Quand une nouvelle crise mondiale a
clat en 2008, ces pays taient en meilleure
position car ils avaient dj des reserves ;
ils avaient pris des measures, ce qui leur a
permis d'viter un trop grand choc leurs
conomies. Et ils avaient dj particip au
group des ministres des finances du G20.
Nous avons galement vu ces conomies
mergentes devenir plus fermes, une pre-
mire mondiale.
La Chine, l'Inde et le Brsil interviennent-ils
vraiment en faveur des pays en dveloppement ?
Ce n'est pas le cas, mme s'ils l'affirment.
Au contraire, ce qui me frappe concernant
le Sommet du G20, c'est que les voix qui
s'lvent vraiment en faveur des pays en
dveloppement sont celles des presidents de
la BM, du directeur du FMI et du reprsen-
tant de l'Union africaine. Les BRIC n'ont
cess de rpter : "Attention, nous avons
affaire une urgence de dveloppement,
nous devons faire quelque chose". Pourtant,
mon sens, le G20 n'a pas obtenu de bons
rsultats en ce qui concern les pays en
dveloppement. Par contre, il a tout fait
russi empcher l'effondrement des co-
nomies des pays riches. Ceux-ci ont rapide-
ment coordonn leurs measures et ont pris
quelques measures conjointes dcisives. Sa
note est ici trs bonne. Par contre, ses rsul-
Le President brsilien Luiz Inacio Lula da Silva, le Prsident russe Dmitri Medvedev, le Prsident chinois Hu Jintao, et
le Premier ministry indien Manmohan Singh. Reporters
tats sont mdiocres -on pourrait lui donner
5 sur 10 -en ce qui concern la rforme de
la rglementation financire. Et s'agissant
de l'attnuation de l'impact de la crise sur
les conomies en dveloppement, je ne lui
donnerais probablement que 3 sur 10, car
en dpit de belles promesses, les rsultats se
font attendre.
Quelle est l'importance du rle jou par l'Afrique
du Sud et l'Union africaine lors des reunions du
G20 ? N'ont-ils pas t de simples spectateurs ?
Ces pays n'taient pas vraiment en position
de force, d'autant qu'au course de ces trois
premires runions, les gouvernements des
pays riches se sont focaliss sur leur propre
crise. Le Sommet de Pittsburgh s'est avant
tout intress la crise que connaissaient
les Etats-Unis et l'Europe. Cela n'a pas
t facile, surtout pour les gouvernements
africains confronts une crise relle provo-
que par la crise financire. Ils ont eu toutes
les peines du monde mettre leurs propres
besoins l'ordre du jour et de leur assurer la
priority. H.C.
* Mattli, W. and Woods, N. (co-auteur), The Politics
of Global Regulation, Princeton University Press
Mars 2009.
** Woods, N. (co-auteur) Inequality, Globalization,
and World Politics, Oxford University Press, 1999.
*** Woods, N. (co-auteur), Inequality, G ; Explaining
International Relations since 1945, Oxford University
Press, 1996.
**** Woods, N., The Political Economy of Globali-
zation, Macmillan, 2000.
***** Woods, N., The Globalizers: the IMF, the
World Bank, and their Borrowers, Cornell University
Press, March 2006.
mots-cls
Ngaire Woods; governance conomique;
Oxford; G20; Hegel Goutier.
Reporters
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Dossier G20 et pays en dvloppement
La Socit financire
international tend ses actiuits
Rachel Kyte est vice-prsidente des Services de conseils aux entreprises (Business Advisory Services)
auprs de la Socit financire international (IFC, International Finance Corporation), l'orga-
nisme de la Banque mondiale (BM) charge de l'octroi de fonds et des conseils pour les investis-
sements privs dans les pays en dveloppement. Mme Kyte a rejoint cette organisation base
Washington il y a neuf ans comme mdiatrice en charge de l'examen des plaintes relatives aux
projects avant de devenir directrice du Dpartement du dveloppement environnemental et social
puis d'arriver au poste qu'elle occupe aujourd'hui.
I Rachel Kyte. oIFC
l'IFC cherche present mettre en
place de nouveaux partenariats avec
des partenaires bilatraux et multilatraux, car
les caisses publiques sont de moins en moins
replies. Selon elle, "la priode est aujourd'hui
intressante pour l'architecture du financement
international", et il imported de cibler encore
davantage les pauvres -les plus vulnrables en
priode de cruise -et de mettre au point des ins-
truments plus innovants.
La crise qui a clat en octobre 2008 a fait
rapidement apparatre un manque de fonds
pour le financement des infrastructures.
A la fin 2008, l'IFC avait ainsi chiffr
1,8 milliard de dollars le deficit de finan-
cement pour le secteur de la microfinance.
Mme Kyte explique qu'tant donn que les
grandes banques commercials ont rapatri
l'essentiel de leurs capitaux en Europe au
lieu de les affected des services de credit sur
les marchs mergents, le Conseil de l'IFC a
immdiatement tripl son financement com-
mercial, le portant 3 milliards de dollars.
Une facility de microfinance a galement t
cre avec les Allemands, avec une premiere
tranche de 500 millions de dollars qui a
favoris l'extension du financement trente
institutions de microfinance orientation
commercial connaissant un grand succs
et situes un peu partout dans le monde.
Une initiative spciale que l'IFC souhaite
present ritrer.
Quelle mission a t confie l'IFC au sommet
du G20 Pittsburgh ?
Dans la disposition sur l'inclusion financire
de la declaration du sommet de Pittsburgh,
le G20 nous a expressment demand de
l'aide. Une question se posait toutefois :
comment renforcer l'inclusion financire en
cette priode de recession conomique mon-
diale ? Comment s'assurer que les pauvres
ne souffrent pas davantage ? Moins de cinq
ans nous sparent present des Objectifs du
Millnaire pour le dveloppement (OMD),
et nous sommes encore bien loin de nous
en rapprocher. Dans un tel context, com-
ment continue lutter contre la pauvret
alors que la marge de maneuvre financire
est bien plus limite ? Une question qui se
pose est de dterminer comment accrotre le
nombre de rglementations fructueuses per-
mettant d'amliorer l'accs des pauvres aux
services financiers. Il s'agit de voir comment
rendre les services financiers plus accessible
aux pauvres non seulement par des appro-
ches rglementaires fructueuses (comme un
registres de gages), mais aussi de la manire
suivante : si plus de fonds devaient tre dga-
gs, il s'agirait d'aider les petites et moyennes
entreprises (PME) mieux les canaliser au
travers de chanes d'approvisionnement, en
aidant les grandes entreprises tendre leur
effet d'entranement en amount afin de crer
davantage d'emplois dans les PME et en exa-
minant galement de manire spcifique les
besoins des femmes qui sont la tte d'une
PME, mais qui ont du mal accder aux
marchs et au credit.
Avez-vous introduit de nouveaux instruments
la suite de la crise ?
Trois grandes innovations se dgagent. Tout
d'abord, nous avons lanc davantage de
fonds pour notre propre compete : nous
avons ainsi cr des fonds de participation
CURRIER
LE Gllf: Un MCHnISME InnOURnT COnJOInT DE UlfC ET DE LH CE
Le mcanisme mondial d'assurance bas canisme mondial d'assurance bas sur un
sur un indices (GlIF, Global Index Insur- indices aidera protger les agriculteurs
ance Facility) est une nouvelle initiative et les communauts vulnrables centre
conjointe de la Socit financire inter- les consequences des catastrophes na-
nationale (l FC, International Finance Cor- turelles qui peuvent les river de moyens
portionn, de la Commission europenne existence et les entraner dans le pige
(CE) et du government nerlandais. de la pauvret. UIFC s'est engage ten-
Les fonds octroys visent indemniser dre ses products et services financiers aux
les bnficiaires victims de certaines ca- regions o le secteur priv n'en est qu'
tastrophes naturelles, en function de leur ses balbutiements, et crer ainsi davan-
gravit. Ce mcanisme d'assurance in- tage d'opportunits pour les personnel
tervie ndra par example dans le cas d'une qui en ont le plus besoin." La CE a allou
tempte d'une certain catgorie, ou d'un 24,5 millions d'euros au Fonds fiduciaire
sisme partir d'une certain magnitude du GlIF, qui bnficie galement du sou-
sur l'chelle de Richter. Jean-Philippe tien des Pays-Bas.
Prosper, directeur de HFC pour l'Afrique
oriental et australe explique : "Le m- Pour en savor plus : www.ifc.org
G20 et pays en dvloppement Dossier
associant davantage d'acteurs, par example
le fonds structure de participation avec l'Al-
lemagne. Tous les partenaires sont present
runis, ils sont d'accord sur le problme et
trouvent ensemble des solutions.
La second innovation est le programme
de liquidits pour le commerce mondial
(GTLP, global trade liquidity pool). Il ne s'agit
pas en soi d'un nouvel instrument, mais le
nombre de partenaires et l'ambition du pro-
gramme sont fondamentalement nouveaux.
Troisimement, nous avons cr une socit
de gestion d'actifs. Il ne s'agit pas d'une
entreprise pour notre propre compete, mais
d'une filiale 100%. Cela nous permet de
lever des fonds garantis par l'Etat, des fonds
de pension publics et des fonds de pension
privs venant complter nos investissements.
Nous assurons le flux de financement, et ces
fonds pourront reprsenter 50% des actions.
Il s'agit l d'une autre faon d'amener davan-
tage de capitaux sur les marchs mergents
d'une manire responsible, une poque o
les capitaux n'affluent pas d'eux-mmes.
Nous savons qu'au moins 5000 milliards
de dollars sont investis dans des fonds de
pension publics sous gestion en Europe,
fonds assortis de certaines exigences en
terms de durability, ainsi que des fonds de
pension qui doivent fructifier pour que nous
bnficiions tous de nos pensions. Ces fonds
doivent produire un retour au bnficiaire
SDiscours du Premier ministry ndien, Manmohan Singh, lors du premier sommet du Forum Inde-Afrique. Reporters/AP
et ils doivent tre verts, ce qui signifie qu'ils
devront peu peu tre investis davantage sur
les marchs mergents et dans les entrepri-
ses durables.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur les
initiatives de l'IFC visant promouvoir la
creation et le dveloppement d'entreprises par
des femmes ?
Nous aidons les banques investor en elles
en tant qu'entrepreneurs parce que c'est une
manire intelligence de faire des affaires.
Nous nous apprtons lancer ce que j'ap-
Jeunes femmes tudiant la couture dans une cole ouverte dans le cadre du project de Crdits pour les Femmes,
Dakar, Sngal. 0 Reporters/ Lehkuva 0y
pellerais un nouveau "bien public" : l'ide
est d'aider les personnel comprendre com-
ment faire en sorte que la rforme de l'envi-
ronnement rglementaire des PME bnficie
galement aux femmes d'entreprise. Nous
n'avons jusqu'ici pas vraiment tenu compete
de la dimension de l'galit entire les hommes
et les femmes dans la rforme rglemen-
taire des PME. Il est possible d'ouvrir un
registre des gages, mais dans les pays o les
femmes ne sont pas autorises trouver des
garanties, comment crer un tel registre qui
tienne compete de la capacity des femmes
mettre en gage des biens meubles comme
des bijoux ou des immobilisations, ce qui
pourrait impliquer une modification de la
legislation sur la proprit des terres ? Si
vous ne ngligez pas un tel aspect, la rgle-
mentation pourra tre plus efficace. Plus de
60% des chefs de PME en Afrique sont des
femmes. Nous lancerons ce travail dans les
prochaines semaines. J'espre que s'y asso-
cieront toutes les personnel actives dans le
secteur des PME.
Prvoyez-vous une second crise mondiale ?
Sortir de cette crise a t long et difficile,
avec la restructuration complete de certaines
chaines d'approvisionnement dans plusieurs
secteurs en surcapacit -avec aussi des
dgraissages suite la recession, par example
dans le secteur de la confection. Nous nous
employons voir comment stimuler le credit
sur les marchs mergents et permettre aux
entreprises en bonne sant d'avoir accs
ces crdits. Cette tche ne sera pas aise.
L'Organisation de cooperation et de dve-
loppement conomiques (OCDE) n'est pas
la seule source de financement. Nous reve-
nons tout just d'Inde et nous avons tous t
frapps par les possibilits d'investissements
indiens en Afrique. La tendance va de plus
en plus dans le sens d'investissements sud-
sud. D.P.
mots-cls
Rachel Kyte; IFC ; crise mondiale;
PME ; microfinance.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
I Charles Goerens. OPE
Vous vous montrez critique vis--vis du G20.
Pour quelles raisons ?
Le G20 a la prtention de remplacer les
Nations Unies. Avec 10% des pays de la
plante, avouez que c'est peu reprsentatif. Ce
qui veut dire que si vous ne faites pas parties
du club des riches, vous n'avez pas droit au
chapitre. Serait-ce donc cela la governance
? L'Union europenne aurait pu faire la dif-
frence. Elle devrait permettre aux autres
Etats membres de l'UE, et pas uniquement les
plus riches, de participer la phase initial du
processus dcisionnel. Ce qui n'est pas le cas
actuellement. Il en est de mme pour les pays
d'Afrique, Carabes et Pacifique. L'Afrique
du Sud, seule faire parties du G20, n'est pas
rellement representative du group ACP.
Quelle serait la solution ?
Je plaide pour un G180, qui regrouperait les
laisss pour compete Je reviens d'une con-
frence sur la scurit et le dveloppement,
thme majeur en ces temps de crise (et objet
d'un rapport de Charles Goerens, NDLR).
Or, il n'y a pas de dveloppement sans scu-
rit ; et vice-versa. Tout est li la gouvern-
ance et la richesse du pays ; s'il n'en a pas
assez, il n'y a pas d'huile dans les rouages
pour permettre l'Etat d'assurer sa fonc-
tion rgalienne. Ainsi, la cause sous-jacente
de toute inscurit est la pauvret. C'est par
l qu'il faut commencer. C'est un travail
peu spectaculaire. Un travail sans visibility,
mme s'il est pacificateur. Pourtant, je suis
SReporters
convaincu qu'il faut passer par l. Ceci dit,
je persiste croire que l'Afrique n'a jamais
t aussi bien gouverne que maintenant, si
on except des rgions comme le Kivu ou le
Darfour o les liberts et l'accs aux richesses
sont bafous. L'Afrique est un grand chantier
institutionnel. On est les seuls ne pas le
voir. Il faudrait les aider. Je crois l'impratif
d'ouverture de l'Afrique sur le monde, mais
une ouverture matrise. Une Afrique ouverte
sans tre offerte.
Que peut faire l'Europe ?
La force de l'Europe, c'est qu'elle est capable
d'coute et de prudence. Mais c'est gale-
ment sa faiblesse. Ainsi, l'Europe a rat une
occasion de se positionner sur la scne inter-
nationale entire le 4 novembre 2008 -date de
l'lection de Barack Obama -et le 20 janvier
2009, date de son investiture la prsidence
des Etats-Unis. L'Europe souffre aussi d'un
manque de vision claire lorsqu'il s'agit de
se positionner dans des enceintes interna-
tionales comme le Fonds montaire interna-
tional (FMI) et l'Organisation mondiale du
Commerce (OMC). Je prends l'exemple des
Chinois qui inondent les marchs informels
africains d'objets manufactures, pralable-
ment imports en Chine, grce une mon-
naie chroniquement sous-value, tout en
restant conformes aux rgles anti-dumping
de l'OMC. Au lieu d'craser les Africains, il
faudrait les aider se reliever. Et l l'Europe
pourrait jouer un rle en faisant notamment
bloc au sein du FMI pour y border la ques-
tion des parits montaires.
mots-cls
Charles Goerens; scurit; dveloppement;
G20; G180.
COURRIER
Participants de la Confrence "Taxes et dveloppement pour vaincre la pauvret" organise conjointement
par la Commission europenne et la Commission du dveloppement du Parlement europen en 2009. 0 PE
Reformer la fiscalit des
pays en deueloppement
Organise par Eva Joly, prsidente de la commission du dveloppement du Parlement europen
et Karel de Gucht, commissaire europen au Dveloppement, une conference sur la bonne gou-
vernance en matire fiscal a runi, le 9 dcembre 2009, de nombreux spcialistes parmi lesquels
Lszl6 Kovcs, commissaire europen charge de la fiscalit, Abou Baker Traore, ministry malien
des Mines, des reprsentants du gouvernement espagnol, de l'OCDE et d'ONG internationales.
double constat. La fiscalit est le
meilleur moyen de crer du dveloppe-
ment en permettant aux Etats du Sud
d'tre moins dpendants de l'aide interna-
tionale. Dans les faits, ces pays ont rarement
russi mettre en place un systme de taxes
performant. Au contraire, l'vasion fiscal et
la fuite de capitaux vers les paradise fiscaux
leur font perdre chaque anne des milliards
qui auraient pu servir la construction d'co-
les, d'hpitaux, de routes et autres program-
mes de dveloppement. En cause : la corrup-
tion des lites dans des pays africains mais
aussi, la malhonntet financire et le secret
bancaire qui sont le fait de pays du Nord.
"Victimes de l'vasion fiscal, des fraudes sur
le commerce transfrontalier ou de la mise en
place d'incitants fiscaux visant attirer des
capitaux d'investissement, les pays en dve-
loppement perdraient jusqu' 385 milliards
de dollars annuellement", a rappel Eva Joly.
"L'conomie informelle -qui par definition
chappe toute taxation -rduit d'autant
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Eva Joly, prsidente de la Commission du dveloppement du Parlement europen et Karel De Gucht, ancien Commissaire
europen au Dveloppement. PE
l'assiette fiscal. Ainsi au Kenya, 60% des
revenues fiscaux du pays psent sur seulement
0,2% de la population, ne permettant pas
de collector des resources suffisantes pour
assurer les besoin vitaux du pays."
L'vasion fiscal reprsente actuellement
au moins trois fois les montants de l'aide au
dveloppement, a estim, de son ct, Karel
De Gucht.
Face ces contradictions, la priority est de
remdier la faiblesse des systmes fiscaux
des pays en dveloppement. Il s'agit d'un
investissement long terme on ne rforme
pas une administration fiscal en un an qui
relve de la responsabilit des gouverne-
ments concerns mais aussi des donateurs.
Actuellement, 0,2% peine de l'aide publi-
que au dveloppement est destine l'am-
lioration des systmes fiscaux.
Des progrs seraient enregistrs depuis peu.
"Nous avons davantage progress ces 10
derniers mois qu'en 10 ans", a affirm
Jeffrey Owens, directeur au centre de politi-
que et d'administration fiscal de l'OCDE.
Rappelant les engagements du G20 de
Londres, en avril 2009, pour mettre au pas
les paradise fiscaux, il a encourage les ONG
maintenir leur pression sur les responsables
politiques.
Autre initiative, d'autant plus important
qu'elle mane du Sud : des pays africains
ont dcid de prendre leur destin en mains
en lanant, en novembre 2009, le "Forum
africain sur l'administration fiscale. La
mise en place de ce rseau soutenu par
l'OCDE et l'UE, doit permettre aux hauts
fonctionnaires africains des impts d'non-
cer les besoins et priorits de l'Afrique en
matire fiscal et de dvelopper et partager
les meilleures pratiques pour renforcer les
capacits dans ce secteur.
"J'espre que cette conference aura permis
une vritable prise de conscience et for-
cera la Commission europenne intgrer
davantage la problmatique "taxe et dve-
loppement" dans ses propositions venir",
a conclu Eva Joly. La dynamique dpute et
ancienne juge d'instruction est aussi dcide
se battre pour obliger les entreprises mul-
tinationales dtailler dans leurs rapports
annuels, les activits, revenues et impts
acquitts pays par pays. A.M.M.
http://ec.europa.eu/development/services/
events/taxdevelopment/index.htm
mots-cls
Gouvernance fiscal; Lszl6 Kovcs;
Abou Bakar Traore; taxation; Eva Joly;
Jeffrey Owens; OCDE; Anne-Marie
Mouradian; Karel De Gucht.
CURRIER
ACP-UE Interactions
"Les ngociations commercials
doiuent reflter le nouueau consensus
global au sujet de la faim"
Fin 2009, la FAO announce que la barre du milliard de sous-aliments a t franchise dans le
monde. De Rome o se tenait en novembre dernier le Sommet sur l'alimentation au Sommet
sur le climate Copenhague en dcembre, la question de la scurit alimentaire aura t une
fois de plus souleve. Sans grands rsultats. Malgr les avertissements lancs par des experts de
l'ONU, don't Olivier De Schutter, Rapporteur special sur le droit l'alimentation. Rencontre.
A Rome, nous explique Olivier De
Schutter, toutes les questions dli- __________ ___ at
-., Impossible de pionts.r
cates ont t mises entire paren- .- de ignmes Ds que je
thses. Certaines questions dif- creue. il y o du ptrole
ficiles ont t peine voques, souvent ou des diamonts.
passes sous silence ou ont t ajournes
en attendant le rsultat de nouvelles tu- -
des. Ces questions sont : le problme des
agrocarburants, celui de la speculation sur
les terres des pays du Sud et les rformes
relatives au commerce international, meme
si, je tiens le souligner, les questions de
commerce mondial sont plus compliques
dans leur rapport la question alimentaire
qu'on veuille bien le reconnaitre. .
Comment voyez-vous l'avenir ? ,.Ii i
Dans les mois venir il nous faudra voquer
ces questions de fonds. Mais avec qui et sui-
vant quelles approaches ? Autant de questions
ouvertes. Par contre, ce qui est nouveau, et
qui vaut la peine d'tre soulign, est la mise
sur les rails du Comit mondial pour la
scurit alimentaire. Il existe depuis 1996,
mais tait jusqu' present inefficace car ne
comprenant que les Etats. C'tait un lieu
de dbats sans decisions, sans visibility. Il a
t rform et comprend, outre les Etats, les
organismes internationaux comme le Fonds
montaire international (FMI), la Banque
mondiale (BM) et l'Organisation mondiale
du commerce (OMC) et les organizations de
la socit civil. Il s'agit d'un mini parlement
qui permettra davantage de coordination
travers le PNUD (le programme des
Nations Unies pour le dveloppement).
Qui dit scurit alimentaire, dit aussi com-
merce international. Comment analysez-vous
Avec Ilaimable autorisation de
les ngociations toujours difficiles sur ce point au
sein de l'OMC ?
Je pense que malheureusement ont va pr-
senter le commerce international comme la
panace qui risque de tromper les popula-
tions. On se trouve face une declaration
qui la fois affirme qu'on va aider les "petits"
et la fois qui prsente le commerce interna-
tional comme tant la panace. Or, les pays
qui veulent augmenter leurs exportations,
et donc leur capacity accder aux marchs
trangers, crent une inscurit alimentaire
au sein de leur pays. Les petits sont souvent
perdants. S'ils augmentent leurs exporta-
tions, ils doivent augmenter leurs investis-
sements et les petits producteurs sont per-
dants. On assisted une competition l'accs
aux meilleures terres et l'eau. La question
central est celle du protectionnisme. Je suis
afronline org et de Damien Glez
'glezorg I
partisan d'une solution qui donne le droit
aux Etats de protger leur agriculture.
Le problme est que qu'on assisted une
baisse des protections tarifaires en raison
d'accords bilatraux ou de demands de
bailleurs de fonds. Les Etats du Sud n'ont
pas utilis tous les mcanismes flexibles de
l'OMC. D'accord, cela leur permet d'expor-
ter des bananes ou du coton. Oui, mais pour
quels rsultats ? Cela ne permet pas d'aug-
menter la durability de l'agriculture des pays
en dveloppement. C'est l que l'on trouve la
cause principal de la scurit alimentaire.
M.M.B.
mots-cls
Scurit alimentaire ; Olivier De Schutter ;
FAO.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
SI 1 i i II I'
e . . dveloppement du secteur de la pche arti- la Commission europenne participe aux
S, , sanale dans les pays africains. futures ngociations, plutt que les laisser
aux mains de la DG des Affaires maritimes
SY* L'tude de la SSNC affirme que les accords et de la Pche. Et en raison de la nature des
* T iT e e avec les pays tiers ont cot plus de 150 mil- reserves, qui traversent invitablement les
lions d'euros l'UE au course de 2009, soit frontires, elle recommande que les par-
18,6% du budget total consacr la pche tenariats futurs soient crs sur une base
par l'UE, impliquant environ 718 navires, rgionale.
Se provenant surtout d'Espagne, de France et
du Portugal. Elle se demand si les accords La SSNC souhaite aussi que tous les gou-
favorisent le dveloppement durable bas vernements de l'UE soient activement impli-
Ssur une valuation de leur impact sur les qus dans les ngociations -lesquelles ne
nations d'Afrique occidentale (Mauritanie, doivent pas uniquement revenir aux pays
Guine, Sngal et Guine-Bissau). ayant des intrts dans l'exploitation des
a reserves -et affirme qu'il faudrait mettre
s s a , K , La SSNC estime que "le concept de la pche un terme au subventionnement des bateaux
et du poisson comme condition pralable de l'UE. La priority devrait tre accorde
la scurit alimentaire semble avoir t au dveloppement du secteur en Afrique
S, oubli suite la domination d'tats aux int- occidentale et plus particulirement aux
rets commerciaux importants. Les espces petits pcheurs, impliquant la communaut
ctires et autres reserves de poissons ont locale, pour viter l'puisement des ressour-
Se et surexploites et la SSNC met aussi en ces. La ngociation d'accords commerciaux
m P i doute l'efficacit des fonds de l'UE pour ne devrait pas avoir lieu avant de disposer
le dveloppement du secteur en Afrique d'une documentation convenable au sujet
occidentale. des stocks excdentaires. "Si le poisson
Svenait manquer, les populations d'Afrique
> "Partenariats rels" occidentale doivent avoir un droit de priority
sur leurs propres poissons", dit l'tude de la
La SSNC souhaite voir "des partenariats SSNC. D.P.
gnrale des Affaires maritimes et
de la Pche de la Commission euro-
penne en 2009, comportait une
consultation publique trs ouverte sur l'ave-
nir de ce secteur. Cette consultation incluait
la communaut scientifique, la socit civil
et de nombreux individus intresss par
la question. La Commission europenne
rdige actuellement une analyse d'impact
de la PCP, base sur cette consultation, qui
comprend notamment la nature future des
accords avec les pays tiers.
Les navires de l'UE ont une longue tradition
de pche en Afrique occidentale pour rpon-
dre la dpendance du poisson import, qui
comble deux tiers des besoins. Aprs l'ad-
hsion de l'Espagne et du Portugal l'UE
en 1986, les accords de pche bilatraux de
ces pays avec l'Afrique ont t repris pour le
compete de l'UE. Ces accords -qui taient
essentiellement des autorisations de pcher
en change d'une compensation -ont t
remodels en 2002 et renomms "Accords
de partenariat dans le domaine de la pche",
accordant une plus grande importance au
rels, bass sur la cohrence entire pche,
dveloppement et politiques commercials"
et suggre que les accords devraient mieux
grer les reserves de poisson et dvelopper
le secteur. Pour y arriver, elle souhaite que
la Direction gnrale au Dveloppement de
mots-cls
Accords de pche ; Swedish Society for
Nature Conservation; Socit sudoise pour
la protection de la nature ; Mauritanie;
Guine ; Sngal et Guine Bissau.
I Bateaux de pche, Saint-Louis, Sngal. Reporters/Photononstop
CURRIER
I I I I ll i lk I i 1I :I 1
mots-cls
V T -T h-i rhno TTU uTnr
'emancipation
C'est dans l'air du temps.
Aprs avoir lanc le grand
chantier des "Accords de
partenariats conomiques"
(APE) avec le group des
pays d'Afrique, Carabes
et Pacifique, l'Union
europenne a dcid de
revoir l'association qui la
lie aux pays et territoires
d'Outre-mer (PTOM).
Le nouveau partenariat
prconis pursuit trois grands
objectifs: le enforcement
de la comptitivit, la
reduction de la vulnrabilit
et une ouverture des PTOM
d'autres partenaires de
cooperation.
Commission europenne a pr-
sent sa communication sur un
nouveau partenariat entire l'UE
et les PTOM (http://eur-lex.europa.eu/Lex
UriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2009:06
23:FIN:FR:PDF). Cette nouvelle commu-
nication s'inscrit dans la nouvelle rflexion
lance par la Commission au mois de juin
2008 aprs la publication d'un livre vert sur
les relations entire l'UE et les PTOM. Elle
fait le bilan de ces consultations et prsente
des lments pour un nouveau partenariat
dans la perspective du replacement de
l'actuelle decision d'association d'Outre-mer
qui expirera en dcembre 2013. L'objectif est
de poursuivre la rflexion en 2010 et 2011,
en partenariat avec les PTOM et les Etats
membres auxquels ils sont lis (Danemark,
France, Pays-Bas et Royaume-Uni), afin
de pouvoir prparer, avant la fin 2013, des
propositions lgislatives concrtes modifiant
l'association actuelle.
> Exceptions
"Suite cette consultation, note la Com-
mission, il est couramment admis que l'ac-
cent qui est mis actuellement sur la lutte
contre la pauvret dans les relations entire
l'UE et les PTOM ne correspond plus la
ralit du terrain et qu'une nouvelle appro-
che devrait tre adopte. La relation parti-
culire qui unit les PTOM et l'UE devrait
tre la pierre angulaire de cette nouvelle
logique, qui devrait tenir compete des sp-
cificits des PTOM, et notamment de leur
dveloppement conomique et social, de
leur diversity et de leur vulnrabilit, ainsi
que de leur importance du point de vue
environnemental. Elle devrait aussi viser
renforcer leur capacity d'adaptation et leur
comptitivit".
Avec toute fois des exceptions. C'est le cas
d'Anguilla, Mayotte, Montserrat, Sainte-
Hlne, les les Turks-et-Caicos ainsi que
Wallis-et-Futuna pour lesquels, reconnat la
Commission, "une approche de lutte contre
la pauvret pourrait s'avrer justifie", dans
la measure o ils remplissent aujourd'hui
les conditions pour bnficier de l'aide au
dveloppement.
S'agissant de la cooperation commercia-
le et financire, la Commission prconise
de maintenir les prfrences tarifaires non
rciproques qui leur sont accordes actuel-
lement, "sans prejudice des ventuelles
rvisions qui pourraient s'avrer indispen-
sables". Ce serait le cas notamment si un
PTOM dcidait de se joindre un APE
conclut entire l'UE et un group regional
ACP. Ainsi, note-t-elle, "L'APE Cariforum-
UE permet dj d'intgrer les PTOM dans
le champ d'application de l'accord. Si un
PTOM et l'Etat membre auquel il est li
le demandent, la Commission acceptera
d'intgrer ce PTOM dans le champ d'appli-
cation de l'APE". M.M.B.
mots-cls
PTOM ; APE ; UE ; nouveau partenariat
CURRIER
Enfants passant devant un btiment colonial dlabr, Bissau, Guine-Bissau. 0 Reporters/AP I
Onze pays africains et deux pays des Caraibes sont les premiers bnficiaires du mcanisme
europen de financement FLEX relatif la vulnrabilit (V-FLEX). Selon l'annonce qui a t
faite en dcembre 2009, ce mcanisme doit en effet allouer 215 millions d'euros des pays
d'Afrique, des Caraibes et du Pacifique (ACP). Il s'agit du Bnin, du Burundi, de la Rpublique
centrafricaine, des Comores, du Ghana, de Grenade, de la Guine-Bissau, de Haiti, de Malawi,
de Maurice, des Seychelles, de la Sierra Leone et de la Zambie (voir tableau).
par l'UE en aot 2009 pour
amortir l'impact de la crise co-
nomique dans les pays ACP,
dispose d'un budget total de 500 millions
d'euros. "Le mcanisme FLEX relatif la
vulnrabilit est l'instrument d'intervention
rapide de l'UE visant aider les pays main-
tenir leurs dpenses dans les domaines prio-
ritaires, contribuant par l mme la rduc-
tion des cots sociaux de cette crise dans les
pays les plus svrement touchs", a dclar
Karel De Gucht, Commissaire europen au
Dveloppement et l'Aide humanitaire. Des
reprsentants de l'UE affirment que le reste
du budget sera affect en 2010.
Les fonds seront injects directement dans
les budgets des gouvernements ACP, afin
de leur permettre de maintenir le niveau
des dpenses publiques, surtout dans les
secteurs sociaux, sans mettre en pril leur
stability macro-conomique. Pour rpon-
dre la sollicitation des pays ACP qui ont
demand une aide financire au titre de
V-FLEX, l'UE a bas ses calculs sur les
pertes fiscales prvues et d'autres crit-
res de vulnrabilit. Les reprsentants de
l'UE expliquent que le mcanisme s'adresse
en effet aux pays hautement vulnrables
sur le plan conomique, social et politique
et disposant de politiques adquates pour
faire face la crise. Ainsi, plusieurs pays
de la mme liste de bnficiaires recevront
galement une aide supplmentaire, mais
moindre, du Fonds europen de dvelop-
pement (FED) ainsi que d'un mcanisme
'FLEX' visant compenser les fluctuations
des gains provenant des exportations (voir
le tableau ci-dessous pour la liste des pays et
des montants respectifs). D.P
Tableau: Financement de paus FCP en reaction la crise [sources de l'UE
Bnin
Burundi
25,00
13,60
26.40
13.60
Rpublique centrafricaine 7,60 7,60
Comores 4,70 0,33 2,24 7,27
Ghana 35,00 35,00
Grenade 5,00 0,29 5,29
Guine-Bissau 8,00 3,18 11,18
Hati 30,00 30,00
Malawi 25,00 25,00
Maurice 10,90 10,90
Seychelles 9,00 7,50 16,50
Sierra Leone 12,00 12,00
Zambie 30,00 30,00
Total 215,80 5,93 9,74 230,74
V-FLEX = mcanisme FLEX relatif la vulnrabilit
FLEX = compensation des fluctuations des gains provenant des exportations
FED = Fonds europen de dveloppement
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Interactions ACP-UE
Andrei Gromyko (premier plan, droite), le Ministre des Affaires trangres de l'ex-Union sovitique, en discussion avec Marcelino dos Santos,
membre fondateur du FRELIMO, le Ministre mozambicain du Dveloppement et de la Planification conomique, Moscou, 1977. 0 Reporters/Novosti
La Bulgarie a rejoint le partenariat UE-ACP depuis peu. Pays en conomie de transition, elle a elle-
mme bnfici de l'aide trangre au course de ces 20 dernires annes. Cet Etat des Balkans a
nanmoins acquis de l'exprience dans le domaine de la cooperation au dveloppement l'poque
communist. Du dbut des annes 60 la fin des annes 80, la Bulgarie a ainsi t un bailleur
d'aide au dveloppement pour plus de 40 pays, y compris une srie de pays d'Afrique subsaha-
rienne. D'autres nouveaux Etats membres d'Europe de l'Est ont eux aussi dvelopp des liens avec
des bnficiaires de l'aide au dveloppement.
activement aid et finance des
movements d'indpendance sur le
continent africain, dans des pays
comme l'Afrique du Sud, le Zimbabwe
(ancienne Rhodsie), la Namibie, l'Angola
et le Mozambique. Malgr l'absence de
relations diplomatiques d'Etat Etat, les
dirigeants du Parti communist bulgare
ont activement soutenu les movements de
liberation dans ces pays africains, l'objectif
tant de les encourager introduire des poli-
tiques socialists dans leurs programmes.
En Afrique du Sud, le Congrs national afri-
cain (African National Congress -ANC) a
nou des relations avec les reprsentants du
gouvernement bulgare et des ONG de ce pays
au dbut des annes 70. Quatre ans aprs sa
nomination au poste de Secrtaire gnral de
l'ANC, en 1973, Alfredo Nzo, Ministre des
Affaires trangres dans le gouvernement de
Nelson Mandela, se rendait en Bulgarie dans
le cadre d'une visit officielle. Dans les annes
qui suivirent, des dlgations de l'ANC furent
rgulirement invites des congrs du parti
communist Sofia, la capital bulgare. Le
gouvernement bulgare apporta une aide
humanitaire et militaire l'ANC et ne man-
qua pas d'exprimer plusieurs reprises sa
solidarity avec ce movement.
En 1975, l'indpendance de l'Angola et du
Mozambique, la Bulgarie signa des traits
d'amiti et de cooperation avec ces deux
pays. La Bulgarie accord des bourses des
tudiants africains et dans certain pays, des
socits binationales furent mme cres
(par example des entreprises bulgaro-nig-
rianes).
La plupart des anciennes nations socialists
ont poursuivi des objectifs similaires en
matire de politique de dveloppement. Dans
les annes 70, la Pologne a ainsi activement
soutenu le concept de "Nouvel ordre cono-
mique mondial". Pays communist, elle est
nanmoins parvenue nouer des relations
avec des dirigeants africains anticommunis-
tes. D'autres nations du bloc socialist ont
toutefois privilgi les partenariats avec des
movements communists. Ainsi, le Parti
socialist hongrois des travailleurs a conclu
des accords de cooperation interpartites
avec le Front de liberation du Mozambique
(Frente de Libertaio de Mocambique
FRELIMO) et le Mouvement populaire de
liberation de l'Angola -MPLA).
Mais y a-t-il un lien entire les politiques
menes par les gouvernements socialists il
y a plusieurs dizaines d'annes et les politi-
ques de dveloppement actuelles des nou-
veaux Etats membres de l'Est ? La carrire
personnelle de l'ancien Ministre slovaque
des Affaires trangres Eduard Kukan (en
function de 1998 2006) laisse supposed
que oui. Diplomate tchcoslovaque de 1964
1991, Kukan s'est principalement int-
ress aux relations de son pays avec divers
pays d'Afrique. En charge du portefeuille
des affaires trangres, il n'a pas manqu
de mettre profit sa connaissance du swa-
hili, acquise pendant ses tudes Moscou,
l'Institut d'Etat des Relations interna-
tionales. Les dirigeants politiques actuels
peuvent ainsi s'appuyer sur des contacts
personnel et des comptences dveloppes
dans le pass pour relancer le partenariat de
leur pays avec certain pays ACP.
* Journaliste freelance.
mots-cls
Bulgarie ; Pologne ; Slovaquie ; Afrique
du Sud; FRELIMO; MPLA.
CURRIER
ACP-UE Interactions
Andrea Marchesini Reggiani Politique culturelle : les
La culture est un outil
fundamental pour les relations oprateurs se lancent
extrieures de I'UE. C'est l'un
des themes qui se profilensl s tiut de
depuis 2007, lorsque le Conseil da s des actiut s de
a approuv l'agenda europen
de la culture* qui se fonde
sur trois objectifs stratgiques
ambitieux : la promotion
de la diversity culturelle et
du dialogue interculturel,
la promotion de la culture
en tant que catalyseur de
la crativit et, enfin, la
promotion de la culture en
tant qu'lment indispensable
dans les relations
internationales de I'UE.
culture prvu dans le cadre de cet
agenda s'est droul Bruxelles les 29
et 30 septembre 2009. Y a notamment
t aborde la question de la relation entire
culture et dveloppement. Cette thmatique
a t analyse par Odile Quentin, direc-
trice gnrale de la culture, et par Stefano
Manservisi, directeur gnral du dvelop-
pement. M. Manservisi a dcrit l'volution
en course de cette relation : la culture venait
gnralement en dernire place dans la liste
des priorits de la politique de dveloppe-
ment, mais elle relve dsormais de l'ap-
proche transversale, car il est tabli qu'elle
joue un rle majeur pour jeter les bases d'un
dialogue fructueux.
Des analysts du monde de la culture venant
de pays ACP ont assist aux ateliers orga-
niss durant le forum. Des comparisons
intressantes ont t faites entire le pro-
gramme Culture (destin l'Europe) et
le programme ACPCultures (destin aux
pays ACP). Le programme ACPCultures est
recent et a donc moins d'exprience, et son
budget est moindre alors que le nombre de
pays concerns est plus important (6 mil-
lions d'euros pour les 79 pays ACP, contre
400 millions d'euros pour les 27 pays euro-
pens). De plus, le programme ACPCultures
bnficie d'une visibility moindre parmi le
public citoyen vis.
mise en rseau
Francisco D'Almeida (de l'association
Culture et Dveloppement) a fait part de
l'impatience des oprateurs africains sur le
terrain, et de leur dsir de voir l'application
concrete des politiques locales et nationals
au service de leurs activits culturelles de
tous les jours et d'voluer dans des marchs
nationaux et interrgionaux mieux structu-
rs. La question des visas pour les oprateurs
non europens a galement t voque. Les
plates-formes culturelles europennes, qui
font pression sur leurs gouvernements, ont
t cities comme un modle intressant.
Force est de constater en effet que la mise
en rseau est maintenant une pratique de
rigueur dans tous les projects culturels. Lors
de la troisime conference mondiale de
Culturelink, qui s'est tenue Zagreb du 13
au 15 novembre 2009, des dbats ont t
organiss sur la place des rseaux culturels
dans l'laboration des politiques nationa-
les et transnationales. Les membres de
Culturelink Network, une institution finance
par l'UNESCO et le Conseil de l'Europe,
ont rappel quel point il tait important de
rorienter les politiques culturelles l'heure
o la technologies facility les interactions et
faonne les pratiques culturelles dans un
space de communication numrique en
pleine volution. Des thmatiques majeures
concernant le rle des rseaux culturels dans
les strategies de dveloppement durable ont
t mises en evidence au travers d'exemples
en Amrique latine (le rseau latino-am-
ricain Art et Transformation social) et en
Afrique (l'ARTerial Network).
Dans ce context, les activits de mise en
rseau entire les oprateurs sont une priority
de la politique culturelle et sont essentielles
pour rpondre aux besoins criants du sec-
teur de la culture du Sud.
* Resolution du Conseil du 16 novembre 2007 relative
un agenda europen de la culture, Journal official n
C 287/1 du 29.11.2007.
mots-cls
Forum europen de la culture;
Culturelink Network.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
II
flsue la plc uao%,m
A t dese gouvernements et ee ergensetiosno -guenm tas exiet es l esuo
dve--ppemen- a e de-e la rendre- plu e -ficace. Tel est lapr -e- ds se- de l a eoopratio
de-- rlise" organises eu -e-it -des rgion rxlee2dcmr 009 en collbortio
raio d'u e iaeoge poitqe su ea cop atio dentrlise devn codie tre lapie
en cope plee grand ee de dei era-a d es e-vor loau eur--e-ne et des pay bfc-iega
dans ea pgrammee n de ede de- IVE
^^EE'^^EK^^^SE^^E^S^^^^^^C^E^^^^
(II ^ ^S ^SS1IIIIEs)ISII MI C^1 ESMI(E(I ISn^ III ^rEsl I l El^^S^^EE^ l^^1Ss EI^^S s^ll ^^^I
^^^^^^ ^S^^^^^^m^^^^^MQ^^^ ^S^^^f^S^S^S^S^^EISs^^^^^E^^S^^^^S ^^SS^S^^^^^^rrcrr*rr*r
Khalifa Sall, maire de Dakar, Sngal, la Confrence
sur a cooperation dcentralise Bruxelles.
S Comit des Rgions
Des participants venant de tous
les continents se sont runis
Bruxelles au Comit des regions,
une institution de l'Union euro-
penne, pour dbattre de projects, program-
mes et perspectives relatifs la cooperation
dcentralise. Et surtout y dfinir la place
des autorits locales. Pour le commissaire
au dveloppement de la Commission euro-
penne, Karel De Gucht : "Les autorits de
niveau local et regional apportent une pers-
pective, une experience et des comptences
unique en matire d'action sur les questions
de dveloppement". Point de vue corro-
bor par Luc Van den Brande, president
du Comit des rgions : "Les ONG sont
dj trs actives dans ce domaine. Nous ne
devrions pas les imiter, mais plutt concen-
trer nos efforts sur la quality de la gestion de
l'aide au dveloppement au niveau local et
regional chez nos partenaires."
Corps Outre les dbats gnraux, quatre
tables-rondes s'taient tenues don't les prin-
cipales conclusions et recommendations ont
t les suivantes.
*Efficacit de l'aide. Le "bon" project
est celui dfini par les gens selon leurs
besoins. Il faut donc prendre en compete
les autorits locales pour l'laboration de la
politique europenne de dveloppement.
* Gouvernance locale. Elle implique tous
les acteurs locaux et rgionaux, gouver-
nements, socit civil, population. Les
pouvoirs locaux doivent grer une parties
de l'aide. Ce que ne permet pas par exem-
ple l'aide budgtaire.
* Energie. Sur ce thme qui est li ceux
de la protection de l'environnement et du
changement climatique, l'action locale est
important. Exemples : l'indpendance
nergtique de Sao Paulo qui produit pro-
prement 45 % de son nergie propre ou le
reboisement de Paris.
* Objectif du millnaire du dveloppe-
ment Sant. Les autorits locales par-
ticipent trs rarement la definition des
politiques de sant. Cela doit changer.
Les decisions immdiates annonces la fin
de la rencontre ont t celles de l'laboration
d'un atlas listant les programmes et projects
de cooperation des autorits locales euro-
penne ; d'un dialogue suivi prolongeant
ces premires assisses; et de la creation d'un
forum internet entire autres sur les fonds
europen pour la cooperation dcentralise.
La Commission europenne travers une
declaration de son directeur gnral du
Dveloppement, Stefano Manservisi, s'est
engage notamment uvrer pour que
les vues des autorits locales et rgionales
soient prises en compete par l'UE dans le
cadre des actions des Nations Unies durant
cette anne 2010 sur les Objectifs du mill-
naire du dveloppement. H.C.
mots-cls
Comit des rgions; Commission
europenne; Assises de la cooperation
dcentralise; OMD, KarelDe Gucht;
Stefano Manservisi; Hegel Goutier.
CURRIER
ai socit civil en action
I
*1 I r
Philippe Lamotte*
dbarque en Afrique
Activistes de Greenpeace au Sommet Europe-Afrique de Lisbonne, Portugal, en 2007. oReporters/AP
Aprs l'Europe et l'Amrique, Greenpeace prend ses quarters en Afrique et s'attaque au
rchauffement du climate, la dforestation et la surpche. Le credo de cette installation: une
meilleure gestion des resources naturelles devrait tre bnfique, terme, la scurit alimen-
taire et lutte contre la pauvret.
Rencontre avec Michelle Ndiaye Ntab, Directeur excutif de Greenpeace
Afrique et expert en governance, sant et dveloppement.
L 'actualit de ces derniers mois, chez
Greenpeace, est dcidment trs
africaine. Depuis l'automne dernier,
le nouveau directeur excutif de
Greenpeace International est d'origine sud-
africaine. Son nom : Kumi Naidoo, docteur
en sciences politiques l'Universit d'Ox-
ford. La Sngalaise Michelle Ndiaye Ntab,
elle, vient de prendre les rnes des trois
premires implantations africaines de l'as-
sociation l'arc-en-ciel : Le Cap, Kinshasa
et, bientt, Dakar. Rencontre.
Quelle image de l'Afrique dfendez-vous ?
Michelle Ndiaye Ntab : Aprs avoir t long-
temps afro-pessimiste, j'ai aujourd'hui une
analyse plus nuance. C'est vrai qu'il y a une
Afrique qui pitine : celle de la mal gouver-
nance et de la corruption ; celle qui manque
cruellement de gouvernements visionnaires
et don't la socit civil, faute de caisse de
rsonance, ne parvient pas se faire enten-
dre. Mais il y a aussi l'Afrique qui bouge, trop
SMichelle Ndiaye Ntab. Greenpeace
peu relaye dans les mdias. Voyez le Burkina
Faso, par example. Enclav et trop dpendant
du coton, ce pays a russi en quelques annes
diversifier considrablement sa production
agricole, exportant des haricots verts et des
tomates-cerises vers l'Union europenne.
Souvenez-vous de la position commune du
group < Afrique quelques semaines avant
la conference de Copenhague sur le change-
ment climatique. Une premiere Voyez aussi
les choix de dveloppement oprs depuis
2000-2001 par le Nepad (Nouveau parte-
nariat pour le dveloppement de l'Afrique),
notamment sur les autoroutes et la fibre opti-
que. C'est l'Afrique qui se renouvelle !
La tlphonie, sans doute. Mais la promotion
des autoroutes en Afrique Il va falloir expliquer
cela aux Europens de Greenpeace...
Si l'on veut dbloquer les marchs rgionaux,
il est ncessaire de prvoir des infrastructu-
res qui permettent aux populations et aux
products de se dplacer d'un pays l'autre,
surtout lorsqu'il n'y a pas d'accs la mer.
Il n'est tout de mme pas normal que des
marchandises transitent aujourd'hui par la
Belgique ou la France pour passer d'un pays
africain un autre Si nos marchs s'ouvrent
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
La socit civil en action
l'un l'autre, ils pourront alors se former
certain products venus du Nord qui cassent
nos prix locaux. Cela dit, les proccupations
environnementales sont en train de monter
en puissance au sein du Nepad.
On dit parfois que l'Afrique a besoin de diri-
geants forts et ne peut se permettre le luxe de la
dmocratie.
Si l'Afrique est l o elle se trouve aujour-
d'hui, c'est parce qu'elle a cru, une poque,
qu'il n'tait pas important d'avoir des insti-
tutions politiques fortes. Seule comptait la
ncessit d'attirer les investisseurs et, avec
leur argent, de faire turner l'conomie. Le
problme est qu'aujourd'hui, on demand
l'Afrique de faire en cinquante ans ce que
l'Europe a fait en trois sicles. L'Occident
oublie parfois qu'une nation se btit tou-
jours par tapes. Je pense fondamentale-
ment que l'avnement de la dmocratie est
indissociable de l'arrive d'une socit civil
forte, de parties forts et de leaders forts.
Quelles sont les priorits de Greenpeace en
Afrique ? Allez-vous adopter les mmes mtho-
des que celles pratiques par les militants euro-
pens ou amricains ?
Tout dpend. En RDC, par example, nous
travaillons beaucoup avec les communauts
de base des rgions jusqu'ici pargnes par
la dforestation. En Afrique du Sud, nous
avons affaire une population urbaine et
semi-urbaine plus duque, plus conscien-
tise. Nous pouvons nous livrer l-bas
un travail de lobbying direct sur le gouver-
nement. Nous dnonons certain choix
politiques ou les agissements d'industries
polluantes, mais nous insistons beaucoup
sur les alternatives et leurs bnfices. Aprs
une seule anne, Greenpeace Afrique comp-
tait dj 3.800 membres -uniquement des
particuliers- qui cotisent chacun pour 5,5
euros mensuels. Grce un vaste travail de
communication entam l'automne 2008
via les TV et les radios communautaires,
nous avons rapidement acquis une notorit
extrmement enthousiasmante partout sur
le Continent. Si ce succs se maintient, nous
serons indpendants d'ici deux trois ans.
* Journaliste freelance.
mots-cls
Greenpeace; Afrique; Michelle Ndiaye Ntab.
La socit ciuile OCP se met en rseau
Runi les 10 et 11 dcembre 2009 Bruxelles, le Forum de la socit civil ACP a dcid de mettre
en place un vaste rseau virtuel de dialogue entire toutes les organizations civiles et leurs points
focaux dans les 79 pays d'Afrique, Caraibes et Pacifique. Le but : changer des informations sur
les grands dfis des ACP mi-parcours de leur cooperation avec I'UE dans le cadre de l'accord
de Cotonou.
otre participation l'labora-
tion des programmes indica-
tifs rgionaux et nationaux est
indispensable de mme que
votre avis sur l'analyse en course de l'accord
de Cotonou mi-parcours, sans computer les
ngociations sur les Accords de partenariats
conomiques", a dclar, l'ouverture de
la runion, Sir John Kaputin, l'poque
Secrtaire gnral du group ACP. De son
ct, Dominique Delicour, du bureau de
cooperation EuropeAid de la Commission
europenne, a invit les participants assis-
ter au sminaire regional que la Commission
Materiel et mdicaments d'un service de sant de base Aftout, Mauritanie. 0 EC/Carolina Martin Tirand
organisera dans le courant de cette anne
au Mail dans le cadre du dialogue struc-
tur. Mme Delicour a galement invit les
reprsentants du Forum lire le rapport
labor par les services de la Commission
sur la participation de la socit civil (http://
ec.europa.eu/europeaid/what/civil-society/
index en.htm).
Au course de la runion -la troisime depuis
la creation du Forum en 1997 les repr-
sentants de la socit civil se sont plaints
des procedures "complexes et bureaucrati-
ques" de la Commission. Ils ont galement
lanc un appel la Commission afin qu'elle
implique davantage des experts issues des
ACP dans les programmes les concernant.
"La pratique de la Commission d'envoyer
des experts europens ne s'est pas traduite
par des changes ou transferts de connais-
sance ; au contraire, les nombreux rapports
rdigs ne sont pas utiliss et sont une perte
de temps et d'argent", a soulign un repr-
sentant. M.M.B.
mots-cls
Forum de la socit civil ACP ; Sir John
Kaputin ; Mme Dominique Delicour.
CURRIER
Perspectives de reprise en 2010 ? Debswana I
S Ii l'Europe, l'Amrique et le Japon
n'achtent pas de diamants,
nous ne gagnons rien. Avec pour
1 corollaire direct de grosses cou-
pes dans notre budget. D'abord le budget
annuel : nous avons d rduire la part du
dveloppement de 5% dans le dernier bud-
get annuel et les dpenses courantes de 7%.
Nous avons d renoncer certain projects
que nous avions l'intention de lancer", expli-
que le ministry. Et qui plus est, le statut de
pays revenue intermdiaire du Botswana
signifie que l'accs aux fonds des donateurs
internationaux est devenu plus difficile ces
deux dernires annes.
Les ventes de diamant ont d'abord chut lors
de la preparation des ftes de fin d'anne en
2008. Et d'ajouter " deux reprises, aucun
diamant n'a t vendu pendant deux mois
d'affile : aux alentours d'octobre 2008 et
de Nol 2008. Plusieurs mines ont ferm et
des travailleurs ont t licencis. Cela n'avait
aucun sens de continue de produire les dia-
mants pour les accumuler sans les vendre.
Nous avions revu nos prix la baisse mais cela
n'a rien change. Heureusement, aujourd'hui
nos ventes de diamants ont repris, mais nous
n'avons pas encore rcupr et nous sommes
toujours au niveau de 2007."
Le dixime Plan de dveloppement national
du Botswana en a souffert. Ce plan de dve-
loppement sur six ans, approuv en aot
2009, a dmarr en retard en raison de l'in-
certitude des revenues. "Mme aujourd'hui,
nous ne pensions pas encore tre tirs d'af-
faire. Le rsultat est que nous avons d
rduire nos reserves. Nous empruntons
beaucoup plus qu'avant", a prcis le minis-
tre Skelemani. Il a ajout que les emprunts
taient vitaux pour maintenir sur les rails
certain projects, tels que la construction de
trois grands barrages dans le sud du pays,
qui manque d'eau et de rivires. Le ministry
a cependant dclar que les reductions des
dpenses ne nuiraient pas aux financements
publics consacrs l'achat de mdicaments
antirtroviraux pour les nombreux citoyens
du Botswana vivant avec le VIH/sida.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
1111311111ioi1
:iiirliiir
Commerce
LE I.MU IOTTM
Le raetssmn cnmiu a toch prvsin pou le co mec mondial*
le co mec du dimat un setu du dimn bru en 201 ? "Aos u
diale a dlr Fed J. Han d prsi de dolar en 208 ele chtrn pro-
den dieceu ga du Cetr Monia balmn 7, milad de dollarsen
du Dimn ( C dan un ineve 2009 pou re one 12, milad de
I Mine de diamants, Botswana. eDebswana
> L'agrgation retarde
Depuis avril 2009, le pays est nouveau
capable de vendre ses diamants, mais le
gouvernement souhaiterait aussi dvelopper
sa plaque tournante de l'industrie minire
et diamantaire, actuellement gre par la
Diamond Trading Company of Botswana
(DTCB). Pour ce faire, il a dcid de faire
appel au secteur priv et espre que ce der-
nier achtera jusqu' 49% des actions de
la DTCB. "Voil un secteur auquel le sec-
teur priv devrait participer trs volontiers.
Initialement, on pensait que cette activity
devrait tre essentiellement publique, mais
il est vident que nous ne pouvons pas conti-
nuer sur cette voie", prcise le ministry.
L'objectif est de crer un centre d'excel-
lence dernier cri pour polir, tailler et faon-
ner des bijoux en diamants, et qui pour-
rait galement tre un centre d'agrgation.
L'agrgation consiste mlanger, en vue de
leur vente, les diamants bruts products par
le Botswana avec des productions d'autres
parties du monde comme l'Afrique du Sud,
le Canada, la Tanzanie et la Namibie. Le
pays avait prvu lancer cette activity en
2009. Malheureusement "l'agrgation a t
reporte d'un an, justement cause de l'ins-
tabilit, mais on y viendra certainement,
parce que nous pensions produire les pierres
de meilleure valeur. Nous ne voyons pas
pourquoi l'agrgation devrait avoir lieu dans
des rgions qui ne produisent pas de dia-
mant", explique le ministry au Courrier.
La decision, prise en dcembre 2009 par la
socit britannique Firestone Diamonds plc,
qui dirige des activits minires en Afrique
du Sud et au Botswana, de dmarrer l'ex-
ploitation commercial du kimberlite dia-
I Le tourism tient le coup jusqu' present. D Percival
mantifre dans la mine BK11 dans le nord
du Botswana est un signe de reprise du sec-
teur, mme si les nouveaux fonds consacrs
au dveloppement de la mine proviennent,
en l'occurrence, d'une socit trangre,
plutt que national. Les activits devraient
commencer plus tt que prvu, au premier
trimestre de 2010, pour atteindre sa capacity
de production maximale de 1,5 millions de
tonnes de diamant au troisime trimestre
de 2010. Dans un communique de press,
Philip Kenny, le president directeur gnral
de la socit, a dclar que la decision a
t prise suite aux provisions de pnurie de
diamant brut, qui devrait faire grimper les
prix du diamant au course des prochaines
annes.
Le secteur touristique du Botswana, une
autre source de revenues important, a tenu
le coup jusqu' present, selon le ministry
Skelemani. Cela est d en parties au fait que
les gens ont tendance rserver leurs vacan-
ces au Botswana l'avance et ne changent
pas leurs plans la dernire minute, mais
aussi au fait que le pays dispose de paysa-
ges incomparables : le delta de l'Okavango,
le parc national de Chobe et la reserve de
gibier du Kalahari central. Le Botswana
espre aussi tirer des bnfices de la Coupe
du Monde de la FIFA chez ses voisons
d'Afrique du Sud en 2010, grce l'agran-
dissement recent de l'aroport de sa capital,
Gaborone, pour pouvoir accueillir des long-
courriers partir de mars 2010. D.P.
mots-cls
Botswana; Phandu Skelemani ; diamant;
DTCB ; FIFA 2010.
CURRIER
Commerce
L'accord tarifaire intervenu en dcembre 2009 entire les
pays d'Amrique latine et l'Union europenne (UE) au
sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)
Genve marque la fin de 15 annes de conflict de la
banane, une des plus longues guerres commercials que
le monde ait connues. Mais les agriculteurs des Caraibes
orientales ripostent.
Vendeur de bananes. aReporters/AP
de l'UE et d'Amrique latine prvoit,
pour l'essentiel, que l'UE abaisse pro-
gressivement ses droits de douane sur
les bananes de 176 euros/tonne actuellement
114 euros/tonne d'ici 2017. Il inclut une
reduction initial de 28 euros/tonne, ce qui
donnera lieu un premier palier fix 148
euros/la tonne ds la signature de l'accord
par toutes les parties, qui devrait intervenir
dbut 2010.
Pour leur part, les pays d'Amrique latine
ont accept de ne plus exiger de nouvelles
reductions tarifaires lors de la reprise des
ngociations commercials dans le cadre
du cycle de Doha de l'OMC. Toujours dans
le cadre de cet accord, les Etats-Unis ont
galement accept d'abandonner toutes les
poursuites introduites au sein de l'OMC
contre l'UE dans le cadre de ce conflict, don't
certaines remontent 1993.
Lors de la mise sous press du Courier, le
Conseil de l'UE devait encore approuver
l'accord pralable la signature de l'accord
avec les pays d'Amrique latine et l'accord de
rglement avec les Etats-Unis. Aux terms
du trait de Lisbonne rcemment ratifi, le
Parlement europen doit aussi donner son
accord. "Il s'agit l du meilleur accord que
nous pouvions esprer. Il concilie en effet
les intrts lgitimes de toutes les parties. Je
sais que les producteurs des pays d'Afrique,
des Carabes et du Pacifique (ACP) risquent
d'avoir du mal s'adapter cette nou-
velle situation, mais l'UE fera de son mieux
pour les aider", a dclar Karel De Gucht,
Commissaire europen au Dveloppement.
> Des compensations
L'UE a en effet promise d'affecter jusqu' 200
millions d'euros -entre 2010 et 2013 -pour
amliorer la comptitivit et la diversifica-
tion conomique et attnuer les consquen-
ces sociales de l'ajustement imposs aux
pays ACP producteurs de bananes. L'Union
a ainsi dclar que l'accord intervenu
Genve donnait suffisamment de temps aux
pays ACP pour s'adapter ces nouveaux
taux tout en amliorant la prdictibilit
du march de la banane. Mais les produc-
teurs des Carabes orientales sont loin d'tre
convaincus.
"Cet 'accord' est loin de satisfaire les pays
ACP qui exportent des bananes en Europe",
explique Renwick Rose, secrtaire gnral
de la WINFA (Association des agriculteurs
des Iles Sous-le-Vent). Selon lui, les expor-
tateurs latino-amricains, constitus par les
trois grandes multinationales amricaines
Dole, Del Monte et Chiquita, dtiennent eux
seuls 80% du march europen. Avec une
part de march limite 1%, les Iles Sous-
le-Vent (Saint-Vincent-et-les-Grenadines ;
Sainte-Lucie et la Dominique) ne mena-
cent en revanche pas le moins du monde la
domination latino-amricaine. Et d'ajouter :
"Grce l'abaissement des droits de douane,
les producteurs latino-amricains pourront
vendre meilleur prix encore leurs bananes,
vinant ainsi du march les producteurs de
notre region."
M. Rose craint en outre que la compensation
financire "nettement inadequate" se fasse
attendre, doutant mme qu'elle ira relle-
ment bnficier aux producteurs. La com-
pensation promise par l'UE doit en outre
tre partage entire tous les producteurs des
ACP, don't le Cameroun, la Cte d'Ivoire, le
Ghana, le Suriname et Belize.
En dcembre 2009, l'UE, les pays ACP et les
pays d'Amrique latine ont galement adopt
une approche commune sur les products
"tropicaux" et l'"rosion des prfrences"
dans le cadre des ngociations du cycle de
Doha de l'OMC. Les productss tropicaux"
front l'objet de reductions de droits de
douane encore plus importantes, tandis que
l'abaissement des droits sur les products dits
d'"rosion des prfrences" intressant les
pays ACP se fera sur une priode relative-
ment plus longue. D.P.
mots-cls
Bananes; Renwick Rose; WINFA; Karel
De Gucht ; OMC ; Cycle de Doha ; Iles
Sous-le-Vent.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Avec son mtre 88 lanc
de beaut, d'lgance et
d'intelligence, Gloria Mika,
top-modle grco-gabonaise,
icne de grands couturiers et
de crateurs de products de
beaut de luxe, grie de stars
de la musique, vient de voir
sa notorit prendre un envol.
Aprs son appel toutes les
bonnes volonts, don't ses
collgues mannequins, pour
crer "Les Anges gardens
de la Transparence" afin
de surveiller le droulement
des lections au Gabon en
aot dernier, et l ou il y
a risque de dni du choix
populaire. L'initiative a
engendr un grand buzz sur
la toile. Depuis, trs sollicite,
Gloria Mika intervient pour
diffrentes causes. Avec doigt
et professionnalisme. Et avec
courage ; elle a dsormais
maille partir avec des
puissants.
G l. rli il t i i. 'u illu- Ici r ui-U
.,.- II.. 1 ill I >1 l., u '. ll 1 i
I u h l iJ t .l IIi i1. 1. tl ''l u t. I, uI i li 1,. '
lU [i. ,,l 11 [i.h .,i tr. 1 1. ..'ur 1
1 1> i l. lu N ,-,I N ,,u- i[p|, l.li>lh [. [*lu.
I..Ju i l iu l l i 1ii u ll.r t.1u i .i 1-i 1. l ..
Sul'u ic i .I-1 ur [ t..' -, lu .. h u lu ~.,i I- Il. r.,
* .r',ti. !,.ri [** *u! .ihl i r !'r l Nhll .ttii ui.
, illt.li.. .iu..I. i.liut I i ui.. I.. I-l, u .'i uit it
II LUI LiJL
L'Ange-gardien de la
dmocratie prend son enuol
l<-, .! .i ,- .,. l .. l. < i. l' .i < r, ir ll r l I1
S,.L I'L'.. .l .i lk ",. I. [ '!' ,.I U '.. it'l '. v *' u !'
lIK. .+ I.u! ",ul',lith', i.''.L.! u hill',.
[- u l' ui L.'*u!l -''i 1- lu t !' il .l i I l [,,,li 1
u !.ic ul i ,ll I. 1' -1 I iih I .,-1. I ,. .,
uII!" n ilk. vil I L 1 II-h uIh ". i I I '.
,u ll '.. 1- .!i'!!ii I IlL I 'u lIt i- ,I'- *.uul-'
lis t . L .'H ',.. 1 ': l', ,.l ..
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! ',. _t irli l ., c i[-+% 1 l. i lt i. 1111
C'-URRIER
Zoom
Gloria Mika est ne Libreville au Gabon,
sa famille s'est installe au Sngal alors
qu'elle avait six ans, pour une dure de trois
ans, sjour don't elle aurait gard souvenan-
ce de son enfance de la faon la plus incisive.
A 15 ans, elle ira aux Etats-Unis la French
International High School Rochambeau,
pour gagner Paris trois ans plus tard. L,
elle frquentera La Sorbonne -un BA
en Communication-Relations publiques
avant de parachever ses tudes l'American
College d'Athnes pour une spcialisation
en gestion des associations non-lucratives
avec une option en analyse politique. Elle
a en tte de prsenter une thse de doctorate
sur Gene Sharp, le thoricien de la fin de
l'histoire en liaison avec ceux de la non-vio-
lence, Gandhi et Martin Luther King.
Elle avait bien particip 15 ans un dfil
lors d'une soire culturelle au Gabon. Mais
c'est sa participation 17 ans, just pour
s'amuser, au concours de Miss Metropolitan
de Washington DC don't elle est sortie pre-
mire dauphine, qui allait attirer les regards
vers elle. En peu de temps deux dfils rela-
tivement important un gala de la Banque
mondiale et un autre de l'ONU o elle a fait
la rencontre du styliste nigrien, Alphadi
don't elle restera trs proche. Rentre
Paris, elle le retrouvera et rencontrera la
cratrice sngalaise, Claire Kane, et puis
tous les autres grands.
'En juillet, j'tais avec
les Tamouls pour les
soutenir. En prnant le
principle de base de mon
movement, la non-
violence.
> Une icne d'un autre type
Gloria Mika tait dj implique dans plu-
sieurs projects de dveloppement dans des
pays pauvres, par example un sur l'duca-
tion dans un bidonville d'Hati. C'est la
dception cre par la tournure que prenait
la champagne lectorale pour les lections du
30 aot au Gabon qui l'a pousse prendre
la decision crucial de suspendre momen-
tanment son travail de top-modle et de
lancer le 20 juillet 2009 son appel pour
les Anges Gardiens, sur Facebook d'abord
avant de crer un site propre. Quelques
heures plus tard, des dizaines d'inscription
taient arrives. Aprs quelques jours, ce
sera des centaines. Le dlai tait trop court
pour jouer vraiment sur la transparence de
ces lections. Mais la frnsie provoque
par l'appel de la Belle a port les mdias
de partout en rvler les irrgularits et
informer sur les brutalits qui les avaient
mailles.
a lui a donn des ailes. Gloria Mika
est dsormais une icne d'un autre type.
Ecoute, pas seulement admire. Elle met
bien les garde-fous pour empcher que les
"Les Anges Gardiens pour la transparence"
ne soient phagocyts par des gens avec un
agenda personnel ou avec des projects dou-
teux. Les membres de l'association doivent
tre pacifistes et non-affilis des parties
politiques. Depuis, elle est sollicite de
partout. Associations et personnalits de
Guine Conakry, du Congo Brazza, du
Congo RDC, intellectuals, activists font
appel elle, rclament sa presence. Elle
prend la parole des colloques, des rencon-
tres d'experts, de chercheurs, de politicians.
Jusqu'aux activists du Tamoul. "En juillet,
j'tais avec les Tamouls pour les soutenir.
En prnant le principle de base de mon
movement, la non-violence." D'autre part,
elle continue mobiliser tous azimuts pour
avoir plus d'anges. Pour une future cam-
pagne, "Breaking the silence" sur le thme
des trois petits singes qui ne veulent pas
SGloria Mika devant La Bastille, Paris, symbol de la
Declaration des droits de l'homme. aHegel Goutier
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
entendre, regarder et parler comme par-
fois la communaut international aprs les
lections au Gabon, elle a le soutien de ses
amies mannequins qui veulent aussi mettre
leur beaut au service de la dmocratie et de
designers fameux.
Parmi les appeals tlphoniques incessants
qu'elle reoit, tant manent de connaissan-
ces qui se soucient de sa scurit qu'elle finit
par leur demander si elles sont informes
d'une menace prcise. "Je n'ai pas peur car
je n'ai pas d'ennemis, je ne veux qu'apporter
ma modest contribution citoyenne pour
aider les gouvernements amliorer leur
governance. Si on veut me tuer, qu'on le
fasse. Tout ce qu'ils auront, c'est mon cada-
vre et ma dsobissance." H.C.
mots-cls
Gloria Mika; Gabon; Guine; Congo;
lections; Anges Gardiens de la
Transparence; Elite; Ungaro; Diesel;
Escada; Pierre Cardin; Alphadi; Paul
Mitchell; Kathy Heyndels; Yianos Xenis;
Misu Mitsu; Chris Aire; Cline Dion;
Wyclef Jean; Sweetest girl; Akon; Lil
Wayne; Hegel Goutier.
I Conference des Nations Unies sur le changement climatique en 2009, Copenhague, Danemark. Reporters/UPP
Les pays en dveloppement les plus pauvres et les plus vulnrables sont venus Copenhague
sachant qu'ils avaient le moins offrir et le plus perdre. Ils en sont repartis bredouille.
Sous nous sommes battus pour
obtenir le peu que nous avons
eu, pas grand-chose en l'oc-
"currence", a dclar Dessima
Williams, dlgue de la Grenade et de l'Al-
liance des petits Etats insulaires (AOSIS),
devant les reprsentants des 192 nations
au matin du 19 dcembre, qui allait voir
le sommet de Copenhague sur le climate se
refermer sur un chec. Elle leur a cependant
demand avec force, comme l'Ethiopie au
nom de l'Union africaine et le Lesotho au
nom des pays les moins avancs (PMA)
d'adopter l'"Accord de Copenhague" de
trois pages annonc la veille par le president
des Etats-Unis, Barack Obama.
Le mme accord avait ensuite t rejet par
plusieurs pays en dveloppement, notam-
ment le Soudan, don't le leader charismatique
Lumumba Di-Aping a dclar que cela reve-
nait demander l'Afrique de signer un texte
"suicidaire". En fin de compete, l'assemble
a pris acte de l'accord, sans l'adopter, et les
gouvernements de la plante sont convenus
de poursuivre les ngociations sur le climate,
sans fixer de date limited pour livrer leurs
conclusions ou aboutir un accord qui don-
nerait lieu un trait contraignant. "Je ne
vous cacherai pas ma dception. Nous ne
sommes pas parvenus combler nos atten-
tes. La ncessit d'un accord contraignant
n'a pas t reconnue", a conclu le president
de la Commission europenne Jos Manuel
Barroso, le visage las, comme vaincu, devant
des journalists. "L'accord ne lvera pas la
menace climatique", a-t-il poursuivi.
> Les nations les plus pauures
prennent position
L'accord de Copenhague et la decision de
poursuivre les ngociations dans le cadre du
protocole de Kyoto et celui, plus large, de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC) sont
les seuls accomplissements important de la
Conference. Toutefois, le texte de l'accord
est vague et ne donne pas de prcisions, ni
sur les reductions d'missions, ni sur la part
du financement long terme qui doit venir
du secteur public par rapport au secteur
priv. Les engagements de financements
acclrs s'lvent pour l'heure 25 -et non
30 -milliards de dollars.
Des rfrences explicites un prlvement
sur les fiouls lourds, qui pourrait permettre
de finance jusqu' un quart des budgets
long terme requis selon la fdration euro-
penne T&E, ont t supprimes. Le Malawi
avait plaid, au nom des PMA, en faveur de
l'intgration d'une rfrence ce prlve-
ment. Selon certain, le chaos du sommet
danois pourrait inciter placer les ngocia-
tions internationales sur le climate dans un
autre cadre, par example le Forum des co-
nomies majeures sous l'gide des Etats-Unis
ou le G20. Cela reviendrait en exclure les
plus pauvres, alors qu'ils commenaient
peine faire entendre leur voix.
COURRIER
*~D l'i TerreI
SSciences : l'accord admet que l'aug- mobilisatio de ressources finan
metaio de la te prtr modil prvnn d espy delops LE - I
doit tr maneu sou 2'C Un Mac :'codsutetlsmr
demnrs'lyale de liie l'ug s te- de plaone me- de chan-
chff en mte d e ruto Fiacmn :- le pydeo- De prg on t- acom- i danse
oevr pou l'teide Le pays en d- bles De-pus le pay d -velp Totfos ce tete nesnjmi
veop m n so mtrn ler acin s'nagn moiie cojo-em n qu des prg fat de nouveau
tin pou le co s lain internati- d eo pe e t amliorations-au Mcanisme d
nae e cin otn e a de .-vena c :~ le "Fonds-- - clmaiqe -ceop e en prpe- P d-
pa- dvelp ce rn soumie- un ver de Co e h g e cr dan le c- protocole e Kyto qu pe me au
contrl ~ e e~ee intr-tio al dr de lac g er le s fin nc- pay riches de* r ur les mision
conv e-n n d e o ri es re s ure cli aiq e detnto d e -cysen rd ie e- eux Moinsde 2%- de
ad etl rl cruil d e- la rducti- d'gli regite m n de prje et dep-ts
de isinspovnatdeladfoes ecnooie u manse ou a arallurle onel xuifd
tat^^^^^ijione el rdtS^ 8Sion es orts ecnoHi^^^flS ogie" sera tabSi pou acclrer MDP^ labrr de mtodlogies^^^^^
(REDD) et convientj de la ncessit de le dv^H^^^^^^eloppement et le transfert de top-down et simplifiera les critres ^^^^^^^
fournir des "incitations positives" (un techno^logies vers les pays en dvelop-complmentaires applicablesau
mcanisme^^^^^^^^^M^^^^W^^^^^^^^^^^^^^^^^ 111D+ pou pemetr la peet proet les plu pe 11titsI.
Manifestants la Confrence des Nations Unies sur le
changement climatique en 2009, Copenhague, Danemark.
Reporters/AP
Le premier ministry thiopien, Mls
Zenawi, la tte de la toute premiere dl-
gation conjointe d'Afrique de l'histoire
Copenhague, a dclar que les Africains
taient l pour ngocier, et non en tant que
victims. L'Ethiopie et la France ont pr-
sent un plan de financement appelant une
taxe mondiale sur les transactions financi-
res -la taxe Tobin -et des taxes sur le
transport arien international de personnel
et de marchandises. La socit civil africai-
ne tait prsente comme jamais auparavant,
amenant Tim Gore, reprsentant d'Oxfam,
dclarer que les ngociations sur le climate
ressemblaient de plus en plus aux ngocia-
tions internationales sur le commerce.
Selon certain, le chaos du sommet danois
pourrait inciter placer les ngociations
internationales sur le climate dans un autre
cadre, par example le Forum des conomies
majeures sous l'gide des Etats-Unis ou le
G20. Cela reviendrait en exclure les plus
pauvres, alors qu'ils commenaient peine
faire entendre leur voix.
> Echec cuisant de la strategies
climatique de l'UE
L'UE et l'Afrique taient d'accord sur de
nombreux sujets, des pressions en faveur
de fortes reductions d'missions la recon-
naissance de la ncessit d'un financement
important long terme. Mais comme l'Afri-
que, l'UE n'a toutefois pas russi atteindre
ses objectifs. En fin de compete, l'Europe a
t relgue au rang d'observateur, les Etats-
Unis, la Chine, l'Inde, le Brsil et l'Afrique
du Sud ngociant l'accord. Un Barroso frus-
tr a dclar que personnel n'avait prt int-
rt la proposition de l'UE d'accrotre son
objectif de reduction d'mission 30% d'ici
2020, laissant entendre que sa stratgie pour
obtenir un accord probant avait chou.
Yvo de Boer, responsible du climate l'ONU, a
insist sur le fait que l'accord de Copenhague
tait toutefois extrmement significatif sur
le plan politique, dans la measure o c'est la
premiere fois que des dizaines de dirigeants
mondiaux ont particip des ngociations
sur le climate. C'est cette vision des choses,
savoir que Copenhague est un dbut plutt
qu'une fin, qui a amen des dirigeants de
l'AOSIS, de l'UA et des PMA appuyer un
accord que certain taient prts rejeter.
* Journaliste freelance.
mots-cls
Changement climatique; Copenhague;
Union africaine (UA) ; Pays les moins
avancs ; Protocole de Kyoto ; Convention-
cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) ; Manuel Barroso;
Mls Zenawi; Yvo de Boer.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
epo-
"passeur" entire trois mondes
vec une superficie a peine deux fois plus grande
que celle du Luxembourg mais parpille sur
dix iles, perdues au milieu de l'Atlantique et pour
la plupart arides des resources naturelles quasi
inexistantes, une population torce souvent d'migrer, le Cap
Vert a russi le tour de torce de se hisser du rang des pays
les moins avancs (PMA) celui des pays revenues interm-
diaires. Cadeau sans doute empoisonn pour un pays qui a
mis l'aide massive qu'il recoit de l'tranger, singulirement
de I'UE, au service de son dveloppement. Mais en soi, dj
une prouesse. Le secret de cette russite ? Avoir mis la gou-
vernance et les droits de l'homme au centre de la politique
gouvernementale tel point que l'index Mo Ibrahim 2009 cite
le Cap Vert come un modle de russite conomique et de
bonne governance. Mais la raison vritable de ce succs vous
diront tous les responsables capverdiens, rside dans sa seule
vraie resource : les resources humaines. Qu'elles resident
l'tranger ou sur l'archipel. Une vritable toile s'est tisse entire
la diaspora qui compete prs de 700.000 mes et les quel-
que 450.000 habitants rests sur l'archipel qui bnficient de
leurs envois de fonds.
Mais le pays doit encore faire face a de nombreux dtis : une
pauvret toujours trs prsente, un taux de chmage lev,
une dpendance alimentaire et nergtique quasi-totale et
une dette d'autant plus difficile grer que le pays ne bn-
ticiera plus terme des avantages lis son ancien statut de
PMA. La solution ? Revitaliser le rle de transit qu'il a toujours
jou, depuis sa creation. Transit pour les Amriques, en par-
ticulier 'Amrique du Sud, sous-continent avec lequel le pays
garde des affinits certaines depuis l'poque d'Amilcar Cabral
et situ moins de 3.000 km d'encablures. Tte de pont pour
l'Atrique continental toute proche. Et enfin, cooperation
rentorce avec l'Europe via son appartenance l'ensemble
des miles de la Macaronsie, don't les Canaries espagnoles (niais
aussi les miles portugaises de Madre et des Aores), distantes
d' peine 1.500 km. En tmoigne le Partenariat special ins-
taur depuis deux ans entire I'UE et le Cap Vert, unique en son
genre au sein du group ACP.
COURIER
42:~- rJy
9:in
Cidade Velha : dans le couvent de Sao Francisco (restaur grce la cooperation espagnole), c
Une nation ne de la premiere mondialisation
ivr aux seuls lments naturels pen-
dant plus de 14 sicles, si l'on except
le passage sporadique d'embarca-
tions sngalaises ou mme, dit-on,
chinoises, l'archipel du Cap Vert ne connut
de presence humaine durable qu' partir
de 1460. A l'poque, le navigateur Diego
Gomes prend possession de l'archipel, qui
devient domaine de la Couronne portugaise
en 1494. Terre de marines, recruts pour la
pche la baleine, escale pour les navires
portugais en route vers le Brsil, le Cap Vert
devient galement, et ce ds le dbut du
XVI sicle, une plaque tournante pour le
commerce des esclaves d'Afrique occiden-
tale vers le Nouveau Monde.
La situation de ce chapelet d'les -dix,
don't neuf aujourd'hui habites -est, il est
vrai, "idale" : 600 km de la pointe la
plus occidentale de l'Afrique (le "Cap Vert"
au Sngal), et moins de 2.600 km du
Brsil. C'est de Ribeira Grande sur l'le de
Santiago, o les trafiquants sont tenus de
faire halte pour payer les droits et baptiser
les esclaves, que ces derniers parent en
direction des Amriques. Les colons de
l'archipel font galement venir des esclaves
du continent africain pour les faire travailler
dans les plantations. Ce sera le dbut d'un
long mtissage, unique au monde, partir
de deux populations (europenne et afri-
caine), toutes deux transplantes sur ces
lots volcaniques vierges.
En 1533, Ribeira Grande devient un dio-
cse autonome couvrant toute l'tendue de
la Guine ancienne. Le traffic ngrier fait
Cidade Velha : le pilhourino o les esclaves rcalcitrants
taient fouetts. a Marie-Martine Buckens
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
eportage Cap Vert
.
Porto-Novo (le de Santo Antao). 0 Marie-MartineBuckens
dvelopper l'industrie des pagnes de coton
Santiago et Fogo, sa voisine, seules
les habites l'poque. Il faudra en effet
attendre le XVII sicle pour que dbute
le peuplement des les de Sao Vicente et
de Sal. Les trafiquants -parmi lesquels
des Franais, Hollandais ou Anglais qui se
disputent le monopole de la couronne por-
tugaise sur la cte africaine -s'en servent
comme monnaie d'change pour aller se
procurer des esclaves sur le continent.
Au milieu du XVII sicle, la position cl du
Cap Vert comme entrept d'esclave decline
avec le dtournement du traffic vers Cacheu,
port de Guine. Prive de ses revenues prin-
cipaux, Ribeira Grande connat le coup
de grce en 1712 quand Jacques Cassard,
corsaire franais, met la ville sac. La capi-
tale est dlocalise vers Praia, 15 km de
Ribeira Grande, qui restera connue comme
Cidade Velha ("vieille ville").
L'abolition definitive de la traite en 1866
et le dtachement de la Guine Bissau en
1879 sonnent le glas de l'conomie des les
et entranent une forte migration libre
vers les Etats-Unis, et -sous la contrainte
des Portugais -vers les plantations de
leurs colonies d'Angola et de Sao Tom
et Principe. Le disengagement des colons
portugais permet aux Mtis et aux Noirs
d'accder des postes important tant dans
les institutions religieuses que laques.
Aprs les grandes scheresses du dbut
du XX sicle l'archipel traverse l'une des
priodes les plus sombres de son histoire
qui coincide avec l'Estado Novo ("Nouvel
Etat") du dictateur portugais Antonio de
Oliveira Salazar (1889-1970). Sous son
rgime, les "chemises vertes" de sa police
politique touffent toutes les voix de l'oppo-
sition, tant au Portugal que dans les colo-
nies. Tortures et dportations au "camp de
la mort" de Tarrafal, sur l'le de Santiago,
sont monnaie courante. Malgr l'interdic-
tion d'migrer, des milliers de capverdiens
russirent s'enfuir dans les annes 1950 et
1960, particulirement en France, aux Pays-
Bas et en Belgique. C'est dans ces trois pays
que se formrent la plupart des cadres du
movement indpendantiste capverdien.
>
En 1956, avec quatre patriots capverdiens
et guinens, l'ingnieur agronome Amilcar
Cabral, don't la famille est originaire de l'le
de Santiago, fonde Bissau le PAIGC, Parti
Africain pour l'Indpendance de la Guine
et des les du Cap Vert. Quatre ans plus tard,
au mpris des resolutions de l'Assemble
gnrale de l'ONU, Salazar refuse tout dia-
logue en vue de l'indpendance du Cap Vert
et de la Guine. Fvrier 1963 voit le dbut
de la lutte de liberation national en Guine
" -.
La
Le village artistique de Porto Madeira (le de Santiago)
fond par l'artiste capverdienne Misa.
Marie-Martine Buckens
Bissau. Capverdiens et Guinens font cause
commune dans le maquis. Au pnitencier de
Tarrafal s'entassent des nationalists africains
du Cap Vert, de la Guine et de l'Angola.
Le 20 janvier 1973, Amilcar Cabral est
assassin Conakry, par des tratres au sein
du PAIGC vraisemblablement la solde
de la PIDE, police politique du rgime
fasciste. L'affaire ne sera jamais lucide.
L'indpendance de la Guine Bissau est pro-
clame en 1973, suivie deux ans plus tard,
aprs la revolutionn des fillets" Lisbonne
et la fin de la guerre colonial, par celle du
Cap Vert.
1980 voit la Premire Constitution, qui ent-
rine le PAIGC en tant que Parti unique. Le
coup d'Etat de novembre Bissau, marque
la fin du project d'union Guine/Cap Vert.
Un an plus tard, le PAIGV devient le PAICV
(Parti Africain pour l'Indpendance du
Cap Vert), d'obdience marxiste. En fvrier
1990, le PAICV proclame l'ouverture dmo-
cratique. Un an plus tard, le Mouvement
pour la Dmocratie (MpD), d'obdience
plus librale, rclame des lections libres,
qu'il remporte, et nomme comme Prsident
Antnio Mascarenhas et comme Premier
ministry Carlos Veiga (actuellement chef de
l'opposition).
Le PAICV revient au pouvoir en 2001
avec Pedro Pires comme Prsident et Jos
Maria Neves comme Premier ministry. M.
Pedro Pires est rlu en fvrier 2006 face
l'ancien Premier ministry Carlos Veiga, le
PAICV conservant la majority l'Assemble
national. Dans son discours inaugural, M.
Neves rappelait les priorits de son gouver-
nement : promotion de la croissance et de la
comptitivit de l'conomie, modernisation
de l'Etat travers la rforme de l'adminis-
tration publique, qualification profession-
nelle et emploi, amlioration du systme de
sant et, enfin, prise en compete de la famille
comme "pierre angulaire de la socit".
Pour faciliter ses relations -vitales -avec
les institutions financires internationales,
Praia lance en 2006 une politique de rigueur
et, surtout, nomme la tte du ministre des
finances Cristina Duarte, auparavant vice
prsidente de la Citibank en Angola, et Jos
Brito en charge de l'conomie, avant que
cet ancien ingnieur ptrolier ne prenne en
mars 2009 la tte de la diplomatic capver-
dienne. M.M.B.
mots-cls
Cidade Velha ; Praia; Amilcar Cabral;
Carlos Veiga ; Jos Maria Neves ; Pedro
Pires.
CURRIER
Cap Vert Reportage
auant la lettre"
Le Partenariat special avec le Cap Vert est un example avant la lettre pour tout pays signataire
de l'accord de Cotonou dsireux de renforcer sa cooperation avec l'Union europenne, indique
Josep Coll i Carbo, Chef de la dlgation de I'UE Praia. Rencontre.
c partunarnit. prd ic crp C(Ill.
J LU[ iii r.tidure la Ltiu-mItilItu
du Caip Vert. qui estimiaid que
l'naL,-rid tic tr!'UtlonLu p.%Uvlail ,e
ticvcl'ppr J'da'.janag. I.c pav' ,tuhalni[
s'an.trr tilns, la ZO/. L- Je tLablit la plu'
pr 'lic, la plu, prr-spcr, la plus famiilihcrL
incnLalclncIm t. 1a a.','ir I'Uni,n curopcannc
I'UF a rcpoinJu p.sMiliv ntaclllc et -[t dicullnlr-
hi, niais cll n's pus lit -culc. Les Ft'1s,
nienllchr si'nI[alemen ttres cnimz~'cs. mllemil
si. pour de- rai-,'ns his,[rique., lI Pur[ugal,
l'I:s'apni, la FrInt.i, le I.ucinhbourg, les
Pa.s-B,'- et[ 1' \urili sein plu- presein[-"
inotuniniieni par la pre-cii.Lc plus inipiilrtintct
sur leur [TIrritlirC de l J diaspiorin LI'ptr-
ditritnnic NDI.R.i.
(.>lili, rt a :./i a i ,r hm1r.,' /'d. i I par'Mnanraf
pal lappo ) l al )>ld J.' ,l' .u pl li' l es
pa ,.I( 1 .7 :".
SIv',i' Liair L : PIartIll aria.l s, hjtll 'ur
l'ac.u'rd ie (Ct'LtituU. 1U.lai' pcrillcI Je mI-t-
[tre uL pla2c ldu nou'.'ellcs .irL'-pratlitUn qui
n'ci.diLnt pa s rddili'l\nnllLmet'lL prcvuc-
Ni,'u' Ltratl s :iirc c'giux cl inciliio n1 ('
iniLrcts .iimmun, sur la iible. t'Car l'UI a
c.laircijnt deI,,s inILrI' s[LraLteiqucL [ant
ticlt'iniqucs quC i('I nilcr iuux, ii cfLILnJre
iLi alrs qu'en LurI'p,', on a e[i.ndilt:ne
defor'rmcr i.oneptu.ilmeniit noi- rdlnioins_
avit. l'A\rrique. Let- -\c.,rds de par[icriris
eifn.mflIutlUes (APE, que nous Somi. en
train de negoix r avec lue groupue \VCP s'ins-
Lri.l'cn d,ns cct,-t [clnJdank il s'apt- Jdunt:
ilise nia ci u JU Lt'! Cin.mic p'rm'tllina fl[,
par le hinis dac.o'rJs gnirint-gnant, de
depasser le studc dei d'na[urs S'agissani
du Cap Vert, il rteprtscni unel vLrit:ihle
tcli Je point I pur I'Afriquc ciintinlrallc. e[
iluil J'uni prsin ct strajiglquc au niiilicu
de l'Atlantique Une precscnC qui perrmne
SE RAPPROCHER
DES STlfODIRDS
EUROPEEnS
La fin de lannee 2007 marque len-
treee pe lain-pied du Cap vert sur la
sceneinternationale Quittantle grou-
pe des pays les moins a,.ances et
proimu pays a re enu intermediaire
selon les criteres de la Banque mon-
diale il est egalement admis come
1l3eme membre de I Organisation
mondiale du commerce iOMu(:i Et
surtout il signed a..ec I UE un parte-
nariat special qci de rail a term
ILI permettre de trailer d egal a legal
a ec les operateurs europeens
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
eportage Cap Vert
. Au lieu actions pul.erisees ce
partenariat permit d organizer mieu,
notre con,.ergence technique et nor-
mati .e a ec acquis co3irimnunautaire
sui.ant si. piliers,, e.pique Jose
Luis IMlonteiro Ordonnateur national
suppleant du Fonds europeen de de-
.eloppement iFEDi au sein du gou-
.ernement cap.erdien Mnime si 3a
con.ergence nornmati.e represent
un de ces Si- piliers Praia le consi-
dere conmme un pilier trans.ersal des
autres piliers qui competent 3a bonne
gou.ernance 3a cooperation dans le
cadre de la security I integration re-
gionale la society de I information et
de la connaissance et 13 lutte centre
la pau rete ** Cette strategic est de
nature fondamentalement politique. .
poursLIt Ml .Monteiro et Ise outre
la cooperation politique culturelle et
social une pIlus grande integration
economique a..ec en particular les
regions ultraperipherique atlantiques
de I Union europeenne
Une pointe de deception .. nous
nous attendions a des fonds addi-
tionnels plour ce partenariat' or la
seule resource programmed est
le FED don't len..eloppe na pas ete
augmentee Malgre cela nous nous
en sortons,- Et le Cap V'ert lorgne
a ec en..ie .lMccord association qui
lie le Maroc a I UE don't la derniere
reunion sest traduite par un ..eritable
bond qualitatif qui a term estime Ml
M.onteiro confererait au Mlaroc un
statut de quasi Etat membre de I UE
* Le Programmr e iiici.ali [ de I ajdJe :.-mmu-
riiliAre dau Cai:p .en |r1 i, l pi ur ila :er Ji
:003-2013.corres:po.ndlil au 10 FED, 11 5
irnIIlliris. J ntrcs I1olir le iarld irianal i :,,, IalI
sur uii lu ial r 51 m.il i.riis Jeur.:. spour les
.Jla.I1 .Ju 10 FED r, lari-.cle i, .. .lll
de crer une zone de stability entire les trois
continents mme si elle est aujourd'hui
srieusement compromise par des trafics
illgaux, que ce soit l'migration illgale, le
traffic d'armes, le blanchiment d'argent ou la
drogue, dans la measure o les grands mar-
chands ont jet leur dvolu sur cette zone,
estimant que c'tait une bonne faon de
s'approcher de l'Occident. Heureusement,
le Cap Vert a russi ragir en amount. Le
gouvernement a fait un trs bon travail de
conscientisation et a mis niveau son appa-
reil scuritaire, grce notamment notre
aide financire.
Mais ce partenariat est galement -et je tiens
le souligner -un trs bon exercise pour
approfondir la coordination entire les Etats
membres et l'Union europenne, apportant
plus de cohrence aux actions respective.
On s'est donn ainsi un cadre o tout le
monde y trouve son compete. La dlgation
de l'UE Praia est present en measure elle
aussi de jouer son rle, ayant acquis un statut
de dlgation part entire.
Vous parlez des relations entire l'UE et le Cap
Vert, mais qu'en est-il des relations de ce dernier
avec le reste de l'Afrique ?
Le Cap Vert peut apporter l'Afrique de
l'ouest, la Cedeao (Communaut conomi-
que des Etats d'Afrique de l'Ouest), une
dimension atlantique qui peut compenser
la lourdeur de sa continentalit, apportant
ainsi une nouvelle dimension la notion
de territorialit. En outre, le Cap Vert est
intress au secteur des services dans les
ngociations sur l'APE, alors que d'autres
membres de la Cedeao sont plus proccu-
ps par les matires premires. On peut
terme imaginer un accord gomtrie
variable. N'oubliez pas que le Cap Vert
entretient galement une relation forte avec
les rgions ultrapriphriques (RUP) de la
Macaronsie, en particulier les Canaries. La
complmentarit entire les deux archipels est
trs important. Ainsi, le dispositif Frontex
mis en place a permis de rduire de manire
significative les passages illgaux d'migrs
via les Canaries.
Quels sont les points faibles du Cap Vert ?
L'accs l'eau et l'assainissement d'un ct,
et l'nergie de l'autre. Deux domaines o
l'UE apporte son soutien. Par ailleurs, la
meilleure performance conomique s'est
aussi traduite par une augmentation de
l'cart entire les riches et les pauvres. Le gou-
vernement capverdien en est trs conscient.
Ses points forts ?
La capacity des capverdiens d'tre bien par-
tout. Ici, de mme qu' l'tranger. Sur le
plan politique, je soulignerais la finesse avec
lequel le gouvernement a russi 'dsidolo-
giser' sa politique trangre. La classes poli-
tique est l'aise tant avec les reprsentants
des Etats-Unis que de la Chine, pour ne citer
que deux grands pays. Le fait que rcemment
Me. Clinton ou encore le vice secrtaire du
Parti communist chinois se soient rendus
Praia tmoigne de l'importance que ce
pays -notamment -accordent au Cap Vert.
M.M.B.
mot cls
Josep Coll i Carbo ; L'accord de Cotonou ;
APE ; Cedeao.
De gauche droite : Stefano Manservisi, Directeur gnral pour le Dveloppementde la Commission europenne,
Jos Brito, Ministre capverdien des Affaires trangres et Josep Coll i Carbo, ambassadeur et Directeur de la Dlgation
europenne au Cap Vert, durant une reception organise Praia pour la Journe de l'Europe, mai 2009. aCE
COURRIER
Cap Vert I eportage
pour l'ffrique
continental"
MarieMartine Buckens
Rencontre avec Jos Brito, ministry des Affaires trangres,
de la Coopration et des communauts du Cap Vert
Le Cap Vert a dcid
de dployer les grands
moyens pour attirer les
investissements. Lesquels ?
En priority les infrastructures
- ports, aroports,
communications haut dbit
- qui transformeraient le
pays en vritable tte de pont
pour les investisseurs attirs
par un continent, l'Afrique,
toute proche, majoritairement
peuple de jeunes et
largement sous-quipe.
Des investisseurs qui
viendraient tant des
Amriques, le Brsil en tte,
que de l'Europe ou de l'Asie.
as tonnant que, dans ce cadre, la
politique trangre "reprsente un
instrument fundamental non seule-
ment du dveloppement, mais aussi
de mise en uvre de la stratgie de trans-
formation du pays", nous explique en guise
d'introduction Jos Brito. Le ministry des
Affaires trangres advance ses pions : "Notre
pays jouit d'un systme politique stable,
ancr, d'un systme judiciaire prvisible
bien que perfectible, d'une administration
publique qui, en raison d'une absence de
corruption, reprsente un atout, et non un
obstacle, aux investissements". Le gouver-
nement table en effet sur ses qualits de bon
gestionnaire, unanimement reconnues par la
communaut international, pour convain-
cre ses futurs partenaires. Car, pour le reste,
le pays n'est gure pourvu d'attraits. "Les
resources humaines sont nos seules ressour-
ces naturelles" reconnat Jos Brito.
Votre ambition est de faire du Cap Vert un centre
de service international ?
Qu'est-ce que le Cap Vert ? Un archipel
d'les qui totalisent 4.000 km2, un space
maritime de 550.000 km2, situ la croise
de divers continents. Nous voulons exploiter
cette situation gostratgique. Le Cap Vert a
t un des premiers pays se "globaliser" du
temps de la traite des esclaves ; l'poque,
les technologies obligeaient les bateaux
plus tard les avions faire escale au Cap
Vert. Cette situation passe, nous voudrions
la faire revivre en tenant compete du context
actuel. Prenez le transport maritime : les
ports, notamment sur le continent africain,
ont de plus en plus de difficults recevoir
de grands containers. Notre pays pour-
rait servir de hub de transbordement. Par
ailleurs, nous entendons accorder la prio-
rit au enforcement de la scurit, un atout
notamment dans nos relations commercials
avec les Etats-Unis qui exigent que les mar-
chandises passent par des ports srs.
Toute cette stratgie comporte galement le
secteur de la pche. Je veux faire du pays une
base rgionale de services de pche. Nous
n'avons pas de plateforme continental et les
espces de poissons sont essentiellement des
poissons migrateurs. La pr-capture n'est
donc pas une activity rentable. En revanche,
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
eportage Cap Vert
nous voulons nous concentrer sur les activits
en aval : conglation et marketing. Faire en
some ce qu'a fait l'Islande: acheter et reven-
dre, conditionns, les products de la pche.
Les Chinois notamment sont trs presents
dans ce secteur. Si nous pouvons vendre nos
services leurs flottes et s'ils peuvent ainsi
rentabiliser ma stratgie, pourquoi pas ?
Les nouvelles technologies de l'information
et de la communication (TIC) constituent
un autre aspect primordial de la stratgie. La
couverture en fibres optiques entire les les est
dj trs grande et d'ici fin 2010 de nouveaux
cbles devraient tre poss entire l'Afrique du
Sud, l'Europe et l'Amrique, nous permet-
tant d'avoir accs un large ventail de bases
de donnes. Je reviens d'un voyage en Inde
et leur ai propos un partenariat stratgique
dans les TIC. J'ai senti de l'intrt. Dans ce
cadre, nos resources humaines -nos seules
resources naturelles -sont essentielles pour
donner de la valeur ajoute aux products
capverdiens. Il est essential de renforcer
notre capacity dans ce secteur pour raliser
ce que nous voulons faire.
A savoir, devenir une tte de pont pour la sous-
rgion ?
Le Cap Vert compete peine un demi-mil-
lion de personnel. Cela n'attire pas grand
monde. Stratgiquement donc, le continent
africain nous intresse. Le march de l'Afri-
que de l'Ouest est ct de nous, le potential
est norme. C'est l que se trouve le gisement
de croissance pour le future. Notre intgra-
tion la sous-rgion vient de cette vision. Ce
qui n'est pas nouveau. Dj Amilcar Cabral
l'avait compris : reporter la victoire en
Guine Bissau signifiait automatiquement
l'indpendance du Cap Vert. Dans cet esprit,
la stability de la sous-rgion est d'une impor-
tance primordiale. Une region o svissent
les troubles n'intresse pas les investisseurs.
C'est l que la diplomatic capverdienne joue
un rle-cl. Rappelez-vous que la plupart
des accords concernant l'Afrique australe
que ce soit pour l'Angola ou la Namibie par
example -ont t ngocis ici. A l'poque de
l'apartheid, le Cap Vert a permis aux avions
de la South African Airlines d'atterrir, mal-
gr l'embargo. De mme pour les Cubains
en route pour l'Angola. Beaucoup de choses
ont t rgles en douceur dans les hotels de
Praia o tout le monde se retrouvait.
Cette experience nous la mettons present
au service de la lutte contre le traffic de
drogue. Le Cap Vert a t le premier pays
d'Afrique affronter les rseaux mafieux
avec un certain succs. Nous avons mis
cette experience la disposition des autres
pays d'Afrique de l'Ouest. En est sorti un
programme d'action, devenu une vritable
"bible" pour la lutte contre la drogue. Les
pays d'Afrique sont plus conscients du dan-
ger de ce traffic : aujourd'hui pays de transit,
ils risquent -en raison de la jeunesse de leur
population -de devenir consommateurs.
C'est de cette faon que nous entendons tre
"utiles" -y compris sur la question du traffic
human -qui intresse l'Union europenne
dans le Partenariat Spcial qui nous lie.
Par ailleurs, cette ouverture au continent
n'est possible que maintenant, au moment
o le Brsil s'est dot d'une vritable politi-
que africaine, ce qui lui permettra de diver-
sifier ses exportations.
Le Cap Vert n'a pas de resources naturelles,
mais pourrait en avoir... Vous avez commenc
votre carrire comme ingnieur ptrolier, qu'en
pensez-vous ? Des prospections ont-elles dbut
aux large de vos ctes ?
Sur ce point, je prfre m'en tenir une
certain forme de sagesse et me dire : "notre
ptrole, c'est nos resources humaines ; ce
sont elles qu'il faut raffiner!" En outre, si
vous tenez compete des questions environ-
nementales dans les pays dvelopps, il faut
s'attendre un recours de moins en moins
grand aux activits polluantes.
Enfin, quelles sont vos relations avec la Chine ?
La Chine est prsente ici comme ailleurs en
Afrique. Quoiqu'on dise, la Chine a offert
aux Africains une option alternative. Le
temps o seules les companies franai-
ses ou britanniques opraient est rvolu.
Aujourd'hui, l'Afrique commence avoir
des options ; elle de dfendre ses intrts.
M.M.B.
mots-cls
Jos Brito ; Cap Vert.
i .
I II
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mil
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1' --i.:
... ".. I ",-.,; .- .. -*^. "St, r.:.',. .i- ^-''S
I Le port de Mindelo (le de Sao Vicente). Marie-MartineBuckens
COURRIER
C.3P VeL eportage
suruiure la cruise
Rencontre avec la grande argentire du Cap Vert, Cristina Duarte
'oie dlans l'F i.cd l Atlanique. di'po-
ani1t i L- rcr pcu d'eau dit.ut u. l.u ap
\"Ver est part uliere:nin:it dipcnultiit
die l'uacricur. Ti'nit pour ce finian-
>clincltl les inl.c'ii'siLcni!s Jircti'
tirnimcn rs reprsiteii.t 1 I".. du Pl',
le- trianstrtt- ,e la Jiasp-'ra 12".., l'aidl
inu J.uc 'pTcipicnlnt l"'.. que pour -i-
appro' isinnic-citn[ms. lDispi-'ant JIc res-
surt..s _agrci.lcs et ialiculiquts linii-
[I.es, l'riliripel c-t iblip.c J'iiip-irtcr plus
Jes Jcu\ [icrs di se- biol'ins aliincn-
taire- I.L -ccttur d:es -cr incs 7'2.. -J
Ic'iillunloic esI t it'r[LnllI[ dJe pLindjii
du scc t.ur tuuri-lique, ,alnrs que les:
infra'iructure, d.pci-ldnt de cLi'niTs-
siinnarres publics largemcnt tributaires
dJ laid: e-xtiriure, en aitcndiian que les
prn .ltisai Ins ai.nit 'I Les p r Len leUrs
fruits Malgre trus .ces handiiiaps leh
paii a rcussi a i'nserver la t.intiii[iilt
dles grand bmlllcurs Ji: fln inJipe.n-
ables il ,a sur'ic aLtucllc, grace a une.
-e'ti'nl rignrureuc l se's finances ,
('.'i mini 1. (,.ip Iri a-l-ii ;'l i la i l'i.'
.In i nitdi& '
Ieta .'a p crt esI un p]i'cl I \'Tpa L. UI l- u ciIn.-
inie ou'.erte. Il nL po"uvi. l dtiiL que pair ide
lui crisc qui -'st traduitet pour noiu- par une
dilinution dJe rc,- [el ans ei- s.e c Leurs
Ic.e, hles ic',-isseni its diir ts .trangcrs, le
[Ltur-iini et lis e xpurt.tio'ns Je -cri ts Et
pourtan[ iinus mitn rusr i in [raitrrs.r titte
criset. C(:immnini En iadop[ani[ Jpuis 2di01
le principe d'unL, gestini x cX[rcmnic eLnt strict
des ni'tinnces publiques. l-n 2001 lit si[tuaio'n
ctiit quasi t.a[as[trphique. Nou- itns lmis
crn place les .i.ndi[ions prupin.se a la c.rois-
sanc., ~: qui nous i per'rnis Je Lnnirt:re
au c 'urs Je L .s trois i drnier:s ann cs unt:
rnisu.tnce: c.i'ni'inique soutenue.t:.
Qu 'a:.-;', lit ?
N,'us alin 'agi 'ur pluicur' front. Neu,
av.in- p.ritecg le budget, nitituninent ci ali-
n,iant le prix uiternes ulunt.tiires et t.nr-
bustibles sur l'iniitrnatiiial. Niou- a lon
eaBleinetnt pro[ui' lesI, ppulatioiis iulit:r,a-
blts n ri do-ubliun les pcnsiiin- si.i.ilcs. tri
jauilicnliant les sulairs et crin diiinuiuant la
.harse fi-cale sur les faInilles. Parallcleniciii,
Tlous d'.i, 'nmis pl e un prci gr'iTnulie Jd'in-
't.eissi.ic nti ublii. [r.- ainbithiciu. doublan
lit iiii t riL rois anis. In 2iuii, nous aiLons
di inui t dt iii: ani.rc sii l.icJtti les iiTnpo's
-ur I s soci[Les Pour t.nrealanLe.r cette
perte le revelnu tiscil nou' '.t'ns agi 'ur
plusiLur' front,, surtut UL n mI,bilisnlll
1Le rc's;urne. addJJitionnIClles nil ldllaanl
un appel ,'s partenuire.: internatii-
lnaux. Jr.nt l'Uull,n curtopecln.c qui onri
repiLnJdu p.'W iti'.enLenl 'US loren J'aidUc
budge .iire. Touies L ritnesures sunt
su'IuIcnuc- par une cs tiuol ri nurcu-
tic s fuuian.rcs publiques i: une poulitique
niio'netaire s[abil pIcritnetl.ant Jduisurc!r le
flu1 Jes enl''.s tie f'nds tdi la diaspura.
1 i1 UN pour iirc .cnIriliic..
S.'; iTi -ir ii l .:'.\'~ -:*2- .'iiS l' :' a i t oIi'urI
fi iili ?
L.e resultals tde notre poliique unti
pouri leur- fruit- n 2 ii* mus les puie-
niiEnis l'nt cte rcalis- l'I-ur 2'01). nous
Sal-rl.nl u l budget i]',rud,.nl t alunbitCux
a la [iis. Prudint air nou, cni'. iaan
une iug;inLetatili ion Je: JpLInss cou-
Sraiit.:' +,,2"'.. dini,' Ji ii ]uniiLs 'au-
telabl,'. Ambiltiux. car n1.1 inLIvsls-
s"UiIenlt publiL' Jdeiiriclll augll enUcr
dc 2i.,. 1".. par rapp'ru i'i 200. l.c Jdi-
.. ii public dev'rait av'oi'inr r le, 12",.
IDatii .rd. ,'I celc'c, uai'i il ''inscuri
dans un J .atire s'utenaible Jdans la IiLmuu-
re olu e. JueliclI prr.vicnt Jt pr'granice
dJ'inv tis- nic.'llle cI ni. pait J bulgct Je
Iulicti niiineicnt. P'ur le 1nantenii.., nous
etnidintins t[ircr opportunity Jes .nJitioiis
"Lnn si.nnclle.-" Jd'imprunt qui nl'u' n1t
etl o.ttriVces pour crin,.re' quelques innlc.ees
'"mal1gre le pa-sage diu C:ip Vert du a[ut[ Jet:
pavs pauvre a pa',s ri r-nu uiicrnilediair.e
NDl.R.. M.M.B.
Illots-cs
t. i I- aII ui. il pt..l) \ ci lii.ilet .
SI l'e
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
eportage Cap Vert
UnE RGEnCE POUR PROmOUUOIR LES InUESTISSEmEITS
Pour optimiser sa stratgie le gouverne-
ment a mis en place une Agence 'Cap
Vert Invest' chapeaute par le ministre
des Affaires economiquLes Sa mission at-
tirer les investisseLirs potentiels en antant
larchipel comme destination sre 'Nos
atouts", explique Mr Rocha responsible
de l'Agence 'de bonnes donnes macro-
conomiques et une monnaie, lescudo,
arnme l'euro" Notre objectif, poursuit-il,
est 'de dvelopper un grand centre indus-
triel, don't les principles pieces sont en
train de se mettre en place un grand port
de transbordement sur l'ile de So Vicen-
te, couple a un nouvel aeroport internatio-
nal, qui s'ajouterait a ceux des miles de Boa
Vista et de Sal Deux destinations quant
elles essentiellement touristiques un
autre secteur sur lequel le gouvernement
table 'Dans ce secteur, particulierement
dynamique, l'essentiellement des investis-
sements sont europens' Des Europens
qui se manifestent aussi dans Lin autre
secteur porteur, les TIC
URE RIDE ESSEnTIELLEMEnT BUDGTRIRE
1 NJo elle & oute 0 a L il[, Atril i t11irlr'.ee F',1 I LIEi -[ n, r F..nr., .e1, :
Pres de 90'; de l'aide au dveloppement
octroyee par l'UE (au travers du fonds euro-
peen de dveloppement FEDi au Cap Vert
consiste en appui budgtaire Ce taux re-
cord temoigne de la confiance faite par l'Eu-
rope dans la gestion economique et budge-
taire des autorits capverdiennes Juste
retour des choses 'C'est surtout grce a
I UE, et aussi aux Pays-Bas. que le gou-
vernement a pu ameliorer son systme de
governance, son budget explique Jose
Luis Monteiro, poursuivant 'Cette action a
ete fondamentale Si le Cap Vert est mieux
gere, cest grce a ce system tout a fait
informatis, transparent et qii est en outre
directement reli a la Cour des comptes.
Mme les Etats-Unis en voudraient '
L'essentiel de cette aide budgtaire vient
en appui a la stratgie de croissance et
de reduction de la pauvret du Cap Vert
iSCRP), et son programme de bonne
governance Principaiux objectif de la
SCRP assurer lacces des plus dmu-
nis aux services sociaux de base tels que
soins de sant, education eau et assai-
nissement, renforcer la formation profes-
sionnelle et laborer une strategic de pro-
tection social Au minimum 32,6 millions
deuros ont te reserves a la SCRP et
la governance dans le cadre du 10" FED
pour la period 2008-2013 don'tt l'envelop-
pe global s'lve a 51 millions deuros)
Les 11,5 millions d'euros alloues au parte-
nariat special devraient permettre au Cap
Vert de renforcer son apparel scuntaire
afin de faire face a la recrudescence des
trafics illicites idrogue. traite humaine, blan-
chiment, etc.i. et identifier des projects de
cooperation avec les autres miles de la Ma-
caronesie (Madre Aores et Canariesi
Un montant de 1,1 millions deuros doit
contribuer au financement des initiatives
de bonne goLivernance au sein des cinq
pays lusophones (PALOPI et Timor Leste.
Enfin, 2 millions d'euros viennent en appui
au secteur 'non tatique et 1,8 millions de-
vraient permettre de finance des etudes
et de I assistance technique non includes
dans les projects sans oublier 2 millions
d'euros de reservee'
UnE MOBILITY EnCRDRE
En juin 2008, 1 UE et le Cap Vert signaient
un 'partenariat pour la mobilit', premier
du genre (avec la Moldavie) signed par l'UE
avec un pays tiers Objectif renforcer la
migration legal et mieux grer l'migra-
tion clandestine de lAfrique vers l'Europe,
notamment via Frontex l'Agence de ges-
tion des frontieres extrieures de I'UE Pa-
ralllement un centre de visa Schengen
devrait s'ouvrir en fvrier a Praia Gre
par le Portugal il devrait dans un premier
temps representer des pays comme la
Belgique la Slovenie, le Luxembourg les
Pays-Bas (la France et I Espagne ayant
sign des accords bilateraux!. Ce centre
de facilitation des visas devrait permettre
notamment a des Capverdiens essentiel-
lement tels que sportifs ou artistes de
se rendre facilement en Europe pour de
courts sjours
CURRIER
Cap Vert Reportage
d'auoir atteint ses objectifs"
Rencontre avec le president du principal parti d'opposition,
le Mouvement pour la Dmocratie (MpD), Carlos Veiga.
"Le gouvernement s'est fix
des objectifs clairs, tant en
matire de lutte contre le
chmage et la pauvret, que
de croissance. Mais il est loin
de les atteindre". Les raisons,
selon le leader du plus grand
movement d'opposition du
Cap Vert, sont chercher
essentiellement dans la
mfiance affiche par le parti
au pouvoir, le PAICV, l'gard
du secteur priv.
ur les objectifs, Carlos Veiga n'a rien
redire. Lui-mme les prnait l'po-
que o il tait Premier ministry, entire
avril 1991 et juillet 2000. Mais tout est
dans la manire. Et celui qui s'est fait battre,
parfois de peu, aux lections prsidentielles
de 2001 et 2006, entend bien pouvoir appli-
quer ses recettes si la population -et selon
lui, elle est prte -lui accord ses suffrages
en 2011. Carlos Veiga en veut notamment
pour preuve la victoire remporte par son
parti lors des lections municipales de 2008,
permettant notamment au MpD de prendre
la tte de la capital Praia. Mais celui qui a
laiss de bonne grce le pouvoir au PAICV
en 2001- la "paix politique" est une ra-
lit au Cap Vert -reconnat que des choses
positives ont t accomplies "depuis l'ind-
pendance du pays". "C'est clair, poursuit-il,
mais on veut plus". Par example ? "Une
rpartition just des fonds entire le gouver-
nement central et local qui, l'heure actuel-
le, s'tablit 90% contre 10% ; or pour la
majority de ses problmes, la population se
rend la Mairie". "Nous voulons inverser
la politique gouvernementale actuelle axe
sur la consommation, l'aide publique ou
l'endettement, et les importations, et tabler
sur la production, les investissements et les
exportations. Il faut promouvoir une duc-
tion de quality, mme si beaucoup a t fait
pour garantir l'duction de base, et crer un
environnement propice aux investissements
privs". Avec une urgence : assurer la viabi-
lit de l'entreprise publique d'eau et d'lec-
tricit, Electra, notamment par la creation
d'un partenariat public-priv. M.M.B.
DES CELLULES SOLRIRES POUR DES CHRTERUX D'ERU
L'eau consomme par les capverdiens
proient en majeure parties de l'eau de
mer desalinisee, grevant d'autant le buid-
get d'Electra qui depend 100% des
importations de brut pour produire son
electricity Pourtant l'archipel dispose de
reserves d'eai mme si les nappes ph-
reatiqLies emprisonnes dans un rseau
complete d'anciennes coLules volcani-
ques, sont souvent petites et htrog-
nes Depuis un an, le Cap Vert a recours
aux panneaux solaires pour pomper l'eau
de ces nappes, les stocker dans des ch-
teaiux d'eau afin de la redistribuer aux vil-
lages Plusieurs projects ont ainsi te me-
nes, grce au soLtien de l'UE, a I interieur
de I fie de Santiago et de So Nicolao
La construction de barrages pour retenir
les eaiux de ruissellement reprsente une
autre option prometteuse Un barrage
a t ralis a Santiago avec laide des
Chinois d'autres sont programms avec
l'aide du Portugal
Alors que le Centre des energies renou-
velables de la CEDEAO vient d'tablir ses
quarters au Cap Vert, celles-ci commen-
cent tout doucement a faire leur entre
sur l'archipel Quatre parcs oliens ont
t construits ou sont programms iSan-
tiago, Sao Vicente Sal, Boa Vista) pour la
production d'environ 28 megawatts cor-
respondant 18'. de la production ner-
gtique total de l'archipel
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
RI-E I r 1 l r rj q, a ri LI iig 0 P.J., f
1 68118-l' IIE -J- 5brit1W L-1,e
I Quartiers "informels", Praia. Marie-Martine Buckens
'Travailler ensemble.' En moins de vingt ans, Praia a vu
sa population plus que doubler et abrite aujourd'hui
un quart de la population de l'archipel, soit prs de
140.000 habitants. L'arrive incessante de ruraux, quittant une agriculture essentiellement de
survive, ne se fait pas sans difficults. Les quarters 'informels' qui bourgeonnent le long des lits de
rivires fossiles reprsentent un concentr des principaux dfis sociaux auxquels le gouvernement
capverdien tente de rpondre, avec l'appui de I'UE.
'est en fvrier 2007 que la munici-
palit a lanc, avec l'aide de long
italienne Africa'70, appuye par
le Fonds europen de dveloppe-
ment (FED), un project pilote dans les quar-
tiers informels de Praia. Le taux de chmage
y est lev, les constructions clandestines
ne disposent pas d'gouts, l'accs l'eau et
aux autres services sociaux est alatoire.
Le project s'articule autour de trois axes :
l'insertion social -avec l'appui des asso-
ciations de quarters, trs vivantes l'appui
la gestion urbaine et les infrastructures
domaine d'action d'Africa 70. "Aprs avoir
tabli un diagnostic des besoins sociaux et
techniques, nous avons concentr nos efforts
sur la construction de murs de soutnement,
explique Gian Paolo Lucchi, responsible
d'Africa'70. Ces murs permettent galement
d'organiser tous les autres ouvrages de voi-
rie, que ce soit la construction de routes d'ac-
cs ou l'acheminement de l'eau. En outre,
ils permettent d'endiguer les crues lors de la
saison des pluies."
Africa'70 est membre de la Plateforme des
ONG du Cap Vert. Forte de 220 membres,
cette Plateforme bnficie galement du sou-
QUHID LR DENGUE FRIT SOn IPPfRITIOII
La dengue a, pour la premiere fois
frapp le Cap Vert en novembre 2009,
infectant 12 000 personnel, don't six ont
succombe a ce virus transmis par les
moustiques, prolifrant aprs une saison
des pluies particulirement forte Les
measures prises par les autorits sanitai-
res ont permis d endiguer l'pidmie Et
louvertLire, voici un an, de cinq centres
de sant dans la capital finances par
'UE don't la sante est une priority dans
sa cooperation avec le pays a permits
de desengorger des hpitauix surchar-
ges 'En dehors de cette pidmie nous
explique Margarita Cardoso, directrice
gnrale au ministre de la Sant, ces
centres permettent surtout de renforcer
les soins de sante primaire c'est parti-
culirement important pour les migres
ruraux confrontes a la vie urbaine. Nous
nous attaquons ainsi directement aux
problmes des moins favoriss Environ
3 000 personnel passent chaque mois
par ces centres Des centres similaires
sont planifis dans d'autres miles une
measure qui, avec le enforcement dLi
systme educatif, vise fixer la popu-
lation sur les miles. Les principaux dfis
a surmonter ? "La recrudescence des
maladies transmissibles au moment o
nous commenons a juguler les mala-
dies non transmissibles Un manque de
resources humaines, surtout de spe-
cialistes
tien du FED.
les ONG travaillent avec les quelque 700
associations communautaires de base, trs
actives, explique le secrtaire excutif de
la Plateforme, Mrio Moniz, qui pursuit :
"Travailler ensemble (djunta-m) est une
tradition trs ancre au Cap Vert." Le rle de
la Plateforme ? "Offrir des outils aux ONG
afin de leur permettre d'identifier et de
monter un project. Nous venons d'approuver
l'agenda 2010-2015 et avons adopt, pour la
premiere fois, un code thique." La priority?
"La sant et l'ducation en mettant l'accent
sur la formation professionnelle." En matire
de sant, la Plateforme est notamment le
principal rcipiendaire, avec le ministre de
la Sant, d'un project de 12 millions de dol-
lars du Fonds mondial de lutte contre le sida.
Un flau qui a jusqu'ici relativement pargn
l'archipel, o la prvalence du HIV tait esti-
me 0,8% en 2005. M.M.B.
Margarita Cardoso (deuxime partir de la gauche) en
compagnie d'une quipe d'un centre medical de Praia.
Marie-Marbne Buckens
mots-cls
Praia; quarters dfavoriss ; Africa'70;
Plateforme ONG ; centres de sant.
CURRIER
La culture reprsente tout, nous dit le ministry de la Culture, Manuel Veiga. Nous n'avons pas
d'autres resources naturelles. Rencontre.
Qu'entendez-vous par 'culture' ?
La culture est essentielle, pas seulement
comme art, mais comme vie, comme faon
de voir les choses, la faon de se mettre en
relation -ce qui est essential chez nous.
C'est particulirement important car nous
venons d'un grand dialogue de culture.
Le fait que Cidade Velha ait t consacre
rcemment "patrimoine de l'humanit" par
l'Unesco est rvlateur. C'est la rencontre
durable entire des Africains, esclaves au
dpart, et des Europens, don't est n une
nouvelle anthropologie. Nous tenons tou-
jours notre crolit mais en restant ouvert.
Nous ne mprisons jamais les autres, s'ils
se conforment certaines valeurs- car nous
sommes en quelque sorte les "autres" aussi.
Inversement, les trangers nous aiment car
ils trouvent ici un fil conducteur qui les
ramne leur culture.
Sous titre Ce fil conducteur serait-il la musique ?
Si l'on veut, mme si la musique est post-
rieure notre langue. Le crole capverdien
est n du portugais et de ce que j'appellerais
une structure profonde des langues africai-
nes alors que les esclaves noirs avaient t
ethniquement disperss par les colons portu-
gais afin qu'ils ne puissent pas communiquer.
Mais tout tre human a un pouvoir intrieur
qui, dans une situation limited, lui permet de
devenir cratif, le besoin de communiquer
tant le plus fort. La langue, le crole, est
le trait fundamental de notre identity. Ceci
dit, la musique est notre carte de visit, et
Cesaria Evora notre ambassadrice.
mots-cls
Culture ; Manuel Veiga ; morna ; batuque;
coladeira; funana; Santo Antao ; Mindelo.
DE LA mORnO AU BlTUQUE
Il a fallu que "la chanteuse aux pieds
nus' dboule a Lisbonne et ensuite a
Paris pour que l'Occident dcouvre la
morna cette musique inspire des fados
portugais Mais Cesaria Evora n'est pas
la seule la chanter Tous les Capver-
diens vous parlerez, avec motion, de
lido Lobo, disparu en 2004 I ge de
51 ans celui qu'ils considerent comme
"le" plus grand chanteur des les La co-
ladeira quant a elle fait son apparition
a Mindelo la capitall' de la chanson
capverdienne dans les annes 1930
Version enjoie de la morna mtine
de polka, elle est souvent joue au car-
naval La fiinana est ne sur ile de
Santiago, et a des sonorites nettement
plus africaines C'etait une musique
d esclave et de revolte Probablement
la plus ancienne des musiquies de l'ar-
chipel, le batuque proviendrait de rituels
de musique et de danse africaine inter-
prt surtout par des femmes De nom-
breux jeunes chanteurs se sont laisses
prendre a son charme Mayra Andrade,
Lura, Tchak
STnTO fInTflO, L'LE mOGIQUE
Santo Anto la volcanique se dresse
majestueusement en face de Mindelo,
principal ville de Sao Vicente En arrn-
vant en bateau Porto Novo I ile nest
quie crtes abruptes et arides Du port,
on emprunte la nouvelle route, inaugu-
re en grande pompe le 9 mai 2009 en
presence mme de capverdiens de la
diaspora revenues pour l'occasion Finan-
ce parl'Union europenne, paule par
le Luxembourg, Italie et le Gouverne-
ment du Cap vert la route long la cte,
superbe et sausage, permettant surtout
de relier le nord et le sud de 'ile Dou-
ble advantage a term D'abord permet-
tre auix agricuilteurs car une fois quitt
la cte l'intrieir du pays vouis livre
des paysages luxuriants ou poussent
canne a sucre, banane et bien d'autres
products d exporter leLirs products vers
les autres miles EnsuiLte d'attirer les ama-
teurs de tourism vert Ils sont dj l
sillonner les routes intrieures, longer
les vieux cratres endormis du centre
de l'ile "Les gens ne viennent pas ici
uniquement pour le soleil' nous dit Ma-
nuel Veiga 'Ainsi, travers la culture la
rencontre avec les gens, nous pouvons
doser le tourisme pour en faire un outil
de dveloppement"
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
couvrir l'Europe
ge l i. II .
la plus uieille cit habite d'Europe
.I llul._.rc .1 !'iv ihii cI', r.[t',l *ii. l j'l
.'i lilhl I.1' sI liiil, L.lhq du. -- "I',
l.u r. [*'li ii l I i l. ,il" d,, 1 UI
.lli l.k iII 1I. l. 'r juit iii L-rl i ur hrui ,i l',l il
Ili h .i i i 1 plu- Il.hlic l 1'I [,\ 'r i- JII iii-
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0' i .' 1 '.11 1" 1 ,.iu [1' ,* I..- i. l !.' !i i111 _11!,lri:
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Lu rI'- i1''1' I.' i, |'lu li lI i J ih li. [' 1',
'i.vl l'i ii i .l. LU U [ l' [', *ii [i i' idl lt iiL iI-u
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,IIliiuli.. [ ilill- Ii qu i.l J .. hl,.riL.IL. lt
pi' '.i-t. urc. d- l i .i [liii i.'i c
t .1i.ilirL il, l L 'iIHIliLr il S.",l i uldi.. lii -
l i.I IJ[-l i ,. i l ilil .i I l U il' l LLL. IlUI. I ll--
I, UiiilL .vlr 'iri- ['iL i i i bL.dic.r qui l qiuiiL.'iiI!
lI'iil Jii L iiL 'ii it.ii i i 1i n- ii lu 1B.i Liui'
'-Li ili r ui I iu 1 L l l i l -il l -:i iiiiiLL
UL'il' l 'i. L iqu li '. ulii 'iid l.i i[ I u i'
,'L i'1t.c h.l I, ILI r1i.cL ii'i. iL u'. l LL i tI t1 .
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uln l ,LL. ".l. L II lu i L.L. L i' lllll ifl' l.- i 'u r',.
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lu. l.'. ill. lli .'l ,1 .Lud i cli. iuM p.' 'L
i.lu I.' i iii d li l L iiL il'.u ,'iii li l ,i -L
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m .i' '.l t .U I', [' 1 ..h 1. [ .l'l.l u ll. l 1 h l
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I'i % I i 'i'i Ikl liL'. I I .Il -' hul- it'i u
r ii IL "lii' 'i uL' i i. r" i- 1 lil. t iiui iil r.'
dlu '..*ul r r !!l .1 li'.. .l ,:ur I l. 1.1
lLu', lliL. ['lu' -ri l' IlL. lu [' '' u -ud-
t-L dI. |,' iti l'M l qui u 'cuL i- L .i"uL.r J Ld..L.
1 ['lu- .im l l iL liib L 1 ul'-Iu'['L, .
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siIlit. !,. I l ll il iL l i'iu[.- [ .l 'l li. l l i L iL.-
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COURRIER
ne
demand qu'a
tre dcouuerte
I Peinture murale, Plovdiv, illustrant la presence ottomane. D Percival
Quelle est la plus vieille
ville habite d'Europe ?
Athnes, Thbes (Grce),
Cadiz (Espagne) ou Larnaca
(Chypre) ? Rares sont ceux
qui citeraient la deuxime
ville de Bulgarie, Plovdiv.
Pourtant, cette ville situe
150 km au sud de la capital
Sofia figure galement dans le
Time Out Guide*, The World's
Greatest Cities. Une histoire
fascinante de 6.000 8.000
ans, aux multiples states,
qui fait de Plovdiv une ville
incontournable.
e l'poque thrace la renaissance
bulgare au XIXe sicle, Plovdiv,
une ville qui s'tend de part et
d'autre de la Maritza, a t rebap-
tise maintes fois. Des changements de nom
bien plus nombreux que ses collins. Car
mme si elle tait initialement connue sous
le nom de "Ville des sept collinss, elle n'en
possde plus qu'une aujourd'hui.
Les archologues y ont mis au jour des
poteries fines et autres objets de la vie quo-
tidienne remontant au Nolithique, ce qui
atteste de l'existence de cette ville ds le VIIe
millnaire avant notre re. Eumolpias c'est
ainsi que les Thraces l'avaient baptise tait
dj connue pour son vin, son miel et son
orfvrerie. En 342-341 av. J.-C., la ville est
conquise par Philippe II de Macdoine et
devient Philippopolis avant d'tre rebaptise
Vestiges d'un stade remain, Plovidv. D Percival
Pulpudeva. Aprs la conqute romaine au
1er sicle apr. J.-C., la ville prend le nom
de Thrimonzium (ce qui signifie qu'elle est
construite sur trois collinss. L'amphithtre
remain mis au jour donne aujourd'hui de
faon plutt incongrue sur une autoroute
trs frquente. Durant les trs chauds mois
d't (alors que l'hiver est parfois glacial), il
accueille des concerts, des opras et des pi-
ces classiques. Au centre de la ville, on peut
galement admirer une parties des vestiges
d'un stade remain.
Les Huns envahissent la ville en 447 apr. J.-C.
et auVIe sicle, les Slaves, qui se sont installs
dans la pninsule des Balkans, lui donnent
le nom de Pulden et plus tard, de Plundiv.
En 815, Khan Krum de Bulgarie s'empare
de sa forteresse et annexe la ville l'Empire
bulgare en 834. Elle en fera parties jusqu' la
reconqute byzantine. Durant les cinq sicles
qui suivirent, la ville fut tour tour bulgare
et byzantine. Plovdiv se situait galement sur
le chemin des croisades et fut ainsi dtruite
et pille par les croiss faisant route vers La
Mecque. En 1385, la ville tombe aux mains
des Ottomans et devient Phillibe. Elle restera
sous domination ottomane pendant les 500
annes qui suivirent. A l'poque, on recense
plus de 55 mosques dans la ville. La mos-
que Dzhumaya se dresse toujours au centre
de la ville. C'est l'un des plus anciens difices
de l'poque ottomane dans les Balkans.
Au XIXe sicle, Plovdiv sera le cour du
movement de renaissance bulgare aprs
l'oppression culturelle ottomane. Ainsi, en
1855, s'ouvre la premiere maison d'dition
bulgare, qui diffuse des ouvrages crits, des
journaux et des magazines dans tout le
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
P:, -J, couvrir L'Europe
couvrir L'Europe Plovdiv
pays. Le rvolutionnaire bulgare Vassil Levski
organisera mme un comit rvolutionnaire
dans la ville. Pendant cette priode, de riches
marchands commenceront construire des
maisons dans le style "renaissance bulgare",
qui se caractrisent par des plafonds en bois
sculpts. Ces maisons ont t restaures
depuis et font aujourd'hui parties de la vieille
ville de Plovdiv. Le muse ethnographique,
amnag dans la maison d'A. K..- .i:... I:. 1...:,
permet au visiteur de se faire une ide des
richesses de la ville cette poque.
La ville est libre du joug ottoman par les
Russes suite la bataille de Plovdiv en 1878.
La mme anne, le Trait de San Stefano
donne naissance la Principaut de Bulgarie,
qui absorbe tous les territoires population
majoritairement bulgare. Plovdiv devient le
centre de ce nouvel Etat et du nouveau
gouvernement temporaire russe. Ce trait
sera toutefois modifi par un second trait
sign Berlin, qui divise ce territoire entire
la Bulgarie, avec Sofia pour capital, et la
Roumlie orientale, don't Plovdiv devient la
capital. Semi-indpendante, cette region est
place sous le contrle militaire et politique
du sultan turc. La Macdoine est quant
elle restitue la Turquie. Ce redcoupage
territorial sera de court dure puisque l'uni-
fication de la Bulgarie est proclame le 6
septembre 1885. En 1892, Plovdiv accueille
l'Exposition bulgare, la toute premiere foire
international du pays qui attire des partici-
pants du monde entier. Cette tradition a t
perptue et la Foire international de Plovdiv
a pris ses quarters dans la ville. Elle accueille
chaque anne de nombreuses expositions et
des visiteurs du monde entier.
I Maisons de riches marchands, Plovdiv. D Percival
Motif d'une maison de marchand datant du XIXe sicle,
Plovdiv, Vieille Ville. D Percival
En 1943, pendant la Deuxime Guerre mon-
diale (1939-1945), le gouvernement bulgare
pronazi announce la deportation des 50.000
juifs de Bulgarie. Mais grce au courage d'un
certain nombre d'habitants et de personna-
lits, parmi lesquelles le Patriarche Krill de
l'Eglise orthodox, le gouvernement fait fina-
lement march arrire. La grande majority
des Juifs du pays migreront en Isral la fin
de la guerre**.
En 1944, la fin du rgime pronazi, la
Bulgarie passe sous domination communist
et entretient d'emble des liens trs troits
avec l'ex-Union sovitique. La statue d'un
soldat russe se dresse toujours sur une des
collins de la ville. L'histoire de la ville est
galement marque par l'organisation d'une
grande manifestation anticommuniste, un
des vnements qui allaient conduire la
chute du rgime communist, en novembre
1989. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
la ville est parfois surnomme la capital
"bleue" (dmocratique) de Bulgarie.
Mais de nouvelles pages d'histoire continent
de s'crire en cette priode postcommuniste
marque par l'adhsion de la Bulgarie l'UE
en 2007**. D.P.
* Time Out Guide, The World's Greatest Cities.
ISBN 978184670141-2, septembre 2009, 350 pages,
Edition 1.
** Beyond Hitler's Grasp: The Heroic Rescue of Bulgarian
Jews, de Michael Bar-Zohar, 1998, ISBN: 158062541X.
mots-cls
Plovdiv ; Bulgarie ; Thraces ; Ottomans.
PARTRGER L'EMPERIEICE DE L'UDHESIOO f L'UE
L European Institute qui a son siege a
Sofia a ete cree en 19'1-9- a.ec le so.utien
financier de George Soros fondateur de
i 'pen Societ. Institute II sagit la dune
des prenireres c.rganisaticns non gL.u er-
neientales a a Oir fait carpagne pour
Integration eurcopeenne de la Bulgarie
De enu finan.-ieremrent independent I ins-
titiut tra. ile a un certain n nomibre de projects
isant a transiiettre l experience bulgare
du processus d adhesin a I UE dans
ces aspects positifs et negatifs a ses
...Oisnsdes Balkans C est que uLI e pliqLue
sa directrice Lubo Panayoto a ancienne
...ce-ministre bulgare des finances
Le site Internet de I Institut .:. Europe
bg est I un des sites traitant des affairs
europeennes les plus consultes de Bul-
garie Lidee de depart etait de recueillir
les informations les plus a..arees sur le
processes de negociation e'.piqiue Lu-
bi. Panaytoc. a Grace au soutien finan-
cier du Parlement europeen i PEi institiut
a egalement pu lancer un site Internet in-
teractif reliant les imemibr du PE bulga-
res et autresi 3 ec le public .. C euro-
parliiment europe bg
Linstittt offre egalenment un soutien tech-
nique au miinistere bulgare de la coopers-
tion regionale dans le cadre d un project de
cooperation transfrontaliere a ec la Mla-
cedoinme I objectif etant d offrir a ce Oisin
des Balkans une formation et une aide en
..u e de generer des projects et de solliciter
des sub mentions Plusieurs nou eau. pro-
jets sont en c.)ours notamment la carte des
emploi e'plique Borisla .Maa.ro... directeur
des programmes et des projects internatio-
naiu au sein de 1 institute Ce project a pour
objectif d ader les Roumains et les Bul-
gares a trou..er plus facilement un eiploi
che; leur ..i,,sn grce a un site Internet
Linstitut peut se pre.a.-lor dune e.pe-
rience de longue date dans le domaine
de la lutte centre les discriminatio.ns II
tr .aille actuellenment a Lin project isant a
coribattre le phenomnene de plus en plus
repandu de la silencee dans les ecoles
Luib. Psanayoto.s pointe du doigt le r.Ile
des telephones portables dans I invitation
a la .iclence un phennomene quelle at-
tribue aussi 5Li., recentes transformaii tins
au sein de la societe bulgare Tout est
en train de changer tiujiord hLui m s111 pas
seulement pour un mieu deplore-t-elle
P :..l.r c' ,,i :r ['ll ,E a, r e1.ri. z.:. ,r,,li i e
J, ,l i li,' l i ll .Il l .. l l I l
CURRIER
La Valle des Roses prs de Plovdiv. 0 Reporters
Carrefour commercial entire l'Union europenne l'ouest et la Turquie et le Proche-Orient l'est, la pro-
vince de Plovdiv est depuis toujours un centre commercial dynamique. Elle est aussi renomme pour son
industries des mtaux non-ferreux et la production d'engrais, de products pharmaceutiques, de products
alimentaires, de vins et d'essence de rose. A l'instar du reste de la Bulgarie, la region est passe au course
de ces 20 dernires annes d'une conomie d'Etat une conomie de march et depuis 2007, anne de
son adhsion I'UE, ce sont les normes europennes de production et d'importation, plus strictes, qui
sont d'application. C'est ce qu'explique Angel Hronev, directeur du centre d'information de la Chambre
de commerce et d'industrie prive de Plovdiv dans un entretien avec Le Courrier.
es industries traditionnelles comme aide n'a toutefois pas empch l'exode rural et
l'industrie alimentaire, la viticulture et 1,5 million de Bulgares -sur une population
le tabac sont actuellement en phase total de 7,5 millions d'habitants vivent
d'adaptation au march europen. A la aujourd'hui Sofia, dans la capital. Autre
fin des annes 1980, poque o elle important consequence de l'adhsion l'UE, les jeunes
massivement du diesel russe bas prix, la quittent dsormais les exploitations agricoles
Bulgarie tait le premier producteur de lgu- du pays et parent pour d'autres rgions de
mes cultivs sous serre du continent europen. l'UE pour y travailler comme saisonniers, o
"Avant 1989, nous disposions d'un systme ils peroivent un salaire plus lev.
de coopratives d'Etat trs efficace, notam-
ment pour la production des lgumes et de >
crales", explique Angel Hronev. Durant la
phase de pradhsion l'UE, la Bulgarie a Au nord de Plovdiv, la "La valle des Roses"
bnfici d'un financement de l'UE au titre du et ses champs de rosiers produisent la rosa
SAPARD, le programme special d'adhsion damascana (rose de Damas), don't la cueillette
pour l'agriculture et le dveloppement rural. s'effectue traditionnellement au mois de juin.
Son objectif tait de permettre au pays d'adap- Pas moins de 3.000 5.000 kg de fleurs (plus
ter son agriculture aux nouvelles normes et d'un million de fleurs) sont ncessaires pour
rglementations europennes, de renforcer produire un seul litre d'essence de rose. "Grce
son efficacit et sa comptitivit et de favoriser aux conditions trs particulires de la region,
l'emploi dans ce secteur. "Malgr quelques nous produisons une essence de rose est d'une
imperfections, ce programme a permis d'intro- quality ingale dans le monde", explique M.
duire en Bulgarie de nouvelles cultures et de Hronev. Les products locaux base de rose
Angel Hronev Directeur du Centre d'information, de la nouvelles technologies, notamment au niveau sont trs varis, et incluent notamment des
Chambre du Commerce et de I'Industrie, Plovdiv. oD Percivai de l'irrigation", explique M. Hronev. Cette shampooings et de la confiture de roses !
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
I Culture de tabac. Reporters
Les vins de la valle de la Thrace, toujours
dans la province de Plovdiv, sont eux aussi de
plus en plus rputs, partout dans le monde.
A l'poque communist, une ou deux entre-
prises d'Etat dtenaient un monopole dans
ce domaine et produisaient des vins bon
march, notamment pour le march de l'ex-
Union sovitique, explique M. Hronev. A
la fin des annes 1980, la Bulgarie tait le
second exportateur de vins. Le pays se heurte
aujourd'hui la vive concurrence du Chili, de
l'Argentine et de l'Afrique du Sud, don't les
vins sont galement vendus dans les grandes
surfaces bulgares, notamment les blancs, car
les Bulgares continent prfrer les vins rou-
ges issues de leur propre production. "Le dfi
consiste amliorer la quality", explique M.
Hronev. Au course de ces dernires annes, la
Bulgarie a t confronte une surproduction
viticole. Il faut dire que produire son propre
vin est aujourd'hui la mode et que beaucoup
de Bulgares s'y essaient. "Avec pour cons-
quence la production de vins ne trouvant pas
de dbouchs", explique M. Hronev. Afin
d'amliorer la quality des vins destination
du march europen et d'autres marchs
mondiaux, notre pays a fait appel des
experts et aujourd'hui, la province de Plovdiv
produit quelques trs bons vins locaux, dans
une fourchette de prix comprise entire 6 et
8 euros la bouteille. Parmi ceux-ci, citons le
Via Diagonalis du domaine Castra Rubra, qui
a t labor avec l'aide d'un conseiller en
vinification franais, Michel Rolland. A 40 km
de Plovdiv, se trouve le domaine Bessa Valley
qui produit l'Enira grce au financement et
l'expertise technique de l'Allemagne. M.
Hronev est convaincu du rel potential de ces
provinces dans le domaine du tourism du
vin. N'oublions pas que Dionysos, le dieu du
vin, tait originaire de la valle de la Thrace.
Depuis l'adhsion de la Bulgarie l'UE en
2007, le profile de l'investisseur-type Plovdiv
s'est modifi. Si dans les annes 1990, la
region bnficiait surtout des investissements
de la Grce et de la Turquie voisines, les
Etats membres plus l'Ouest commencent
aujourd'hui s'intresser davantage ce pays,
comme l'a d'ailleurs remarqu M. Hronev.
Un intrt d'autant plus marqu que les frais
d'exploitation et de main-d'ouvre restent plus
faibles en Bulgarie. "L'Italie est l'un des rares
pays s'tre dot d'un programme national
spcifique pour le transfer d'entreprises d'une
region l'autre de l'UE", explique M.Hronev.
"Les Italiens se sentent bien ici, ils investis-
sent dans les cosmtiques et les parfums, les
aliments, le caf, la glace et les quipements",
ajoute-t-il. Au titre d'un programme similaire
mis en place par le gouvernement allemand,
un entrepreneur fabrique aujourd'hui des
pices pour l'industrie allemande.
Forte d'un trs riche pass (voir article sur
l'histoire de la ville), Plovdiv dispose d'un rel
potential touristique encore relativement peu
exploit. L'expansion de ce secteur dpen-
dra d'une srie de facteurs, parmi lesquels
l'amlioration des infrastructures, notamment
de meilleures liaisons routires dans le pays
et avec le reste de l'UE et une plus grande
frquence de vols low cost desservant Plovdiv.
Cette ville pourrait alors attirer elle aussi
les adeptes des mini-trips en Europe. Grce
l'amnagement d'une nouvelle jonction
routire avec la Grce, la cte grecque n'est
plus qu' trois heures de route de Plovdiv.
Par contre, aucune autoroute ne relie encore
Plovdiv et la cte bulgare plus l'est, prise
par les vacanciers d'autres rgions de l'UE.
Au sud de la province, les Rhodopes propose
des stations de ski et des stations thermales.
Le secteur du btiment, qui tait encore en
plein essor il y a deux ou trois ans et mettait
ainsi la region l'abri du chmage, a pay un
lourd tribute la crise financire. Pourtant,
avec un taux de chmage de 6,76%, la ville
affiche l'un des taux de chmage les plus
faibles du pays. "Plovdiv ne peut que se dve-
lopper. Si nous parvenons exploiter toutes
les opportunits de la region, la ville a un bel
avenir devant elle", assure M. Hronev. D.P.
www.pcci.bg
mots-cls
Plovdiv; Chambre de commerce et
d'industrie de Plovdiv ; Angel Hronev
Plovdiv International Fair ; VINARIA ;
Michel Rolland ; Coupe du monde de la
FIFA.
UIIORIR MET i L'HOIIEUR LES UIIS D'RFRIQUE DU SUD
Lflrique du Sud participers bient,.t en sa quslite de pays parte-
naire organisateur 3 v'l.'I RI le salon annual international du
in et des techniques iti mini.:.es Ce salon annuel se tiendra
du 1-4 au 17 mars 2010 dans les bstiments de I international
Fair de Plo.di Les .min sLid-fricans sont lde plus en plus po-
pulsires sur le imiarche bulgare Le .in se classe actuellemen- t au
troii eme rang des ed.portations de I 4frique du Sud qui est par
3illeur le neu iirme producteur mondial de in a e O 10 millions
d hectf.itres par an virljRi de rait proiriu air les relations
centre la Bulgarie et l friqque du Sud Selon les org3nisateurs les,
isiteurs de V'I rJRI auront I o,.c 3asion de degusiter le in sele :-
ionne par I Afrique du Sud pour la Coupe du nmonde de la FIFA
' ,"i, 1ar t,_ln e enl ; nr, ,, ,,, Le -a .ll ,-,u L ,' lh i-- i1 hp ,i-- :l,:, i, i)h," l i, i, li Ii ,',*:.'.'|ri.-I.- ,1,- n':,. i
CURRIER
i.:. J, couvrir L'Europe
discrimination a leurs gards ?
Les Roms reprsentent 4,70
de la population bulgare et
sont ainsi la deuxime minority
ethnique du pays. Selon les
chiffres officials, la region de
Stolipinovo. dans la province
de Plovdiv, compete l'une des
concentrations de Roins les plus
importantes. Les organizations
non gouvernementales (ONG)
affirment que ces populations
sont victims de discrimination
alors que pour d'autres
commentateurs, ce sentiment
d'antagonisme entire les Roms et
la population bulgare majoritaire
est davantage la consequence
d'un refus des Roms de vouloir
s'intgrer dans a socit moderne.
Ii 'ul _il 'l b le ['.r'liilil i -l",'U! i'" '1i .'i
II. lui e.I Y u ... 'I. l. R -111. I i. .1U: qui '
,lil'ei -'" ) i I, r I;.l- ,l..' Ii l 11_II lu lI.
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, u hii t 1,, ,. .in ,ii ul. iiiu t iIC. i iiU l li .
,- Ir ,lt l- .i ri i 1 i u l- 1'! l e i l XIIIll'I.. r iL -
i r'lu, 1 l, l r 1 I .l l[ t. lll.l' 1 U \U ti-l J[ -
i, i.i .I1 I i q--I I J el I '.1 v, ,'- L ui, r i l l ,!
1 i .- lu 11 t ii.l- i l- i l !in \ 'i*u I ti i l, ci- -
tU l, ii u i-r l ''i l'iCl' '1 ii- Ic',!r!, ln a
Ui *[t' t- i- i itL Jlti* ii*i. lt 1 [,it i i t,, ti u ir 'i
,U lI '. i i r i S i *lL r' ,i i r l i i i i llI .
r lt i i-l Ii n i ' l i- .i i l ii'it 'l l i i lu hii
il.. I niiquI l- iV 1i ii. ji. Ir i i n'I..l0
lrJFpilkim-, 1.1. i ,,u .. i-",.'hqub Iu *u ll-r li-r-
!iLt t 'i-*i' ',ut Iull 'u U r'ti i' 't tquri
1., il n L ,.-feu ,i '..1, i,. i.I i ,,.- i 0 ,i- l *. -
lu h1 1ii ,,.itilL I 't i' ,|'li ult u ui. 1 il li ,i'i'i
i lu i 1 i1- i J -- j4 I 'l -E-El" u[i- l' .i i i.O i
ri. 1* l-.'l Jr,. ilER FEI U I EP -010
> Chmage
ilui e Jle "... -lhl lleb e'lii 'l l. I. Ri i.".'
,, pelu l i Ji il 1 .illele ,, !*| *l.n I 'i!' e l ui
Lil! 1!lI i-'ili ,1 I !!!!l!!! Ll':l!! "]" !!"I '!!1 !. II.I ,ul I','
I' l' li Il lt .l'U i il.l I llt 'li I 'li il i i Il I i'll'i-
1-L [,r'lu-i l tll l'e- [ l'-, lil 'u .i I'l 'lii- li-
[lU' 1U, u I i!',[i| l' l -e e',l.ellIuuI 1-i iU l' l 11 'l "
' qlui I' 'IL .iu i h'L. I. .i -iU e .t.t '
I.. ti i 'i u'ii--iq hut I e'[i r- ic .i!Cii t !t l ,Ii. i
! 1 *, J .ill lL!', ,uI l!'i 1 I -ul e' I elln i[ -
I l'I'- l!hil J '1 I Ul' lIUl' le le.-ui' !'il II'iL u l
!iri. r u llte. rciir lur' llu Iu Il' I l' u e. lii ilr-i
leli-' i 1-- l- i. i Jl 'i iU t ic ,U i le li l
.'l .ul e -il .ui'.tIr lul li le- c l. il,.lIr, I ll ii u-!
* i'e! .l !l.ile' l l.i-.e- .iuX ,1! !, lie ,!!1
" l I 'll- lii [,l i[ li I i LL L le| l'e *l i l l 1 '[i
"' *Ili tque ullIi iLi ctlti l h lill iir [lrlle-
,luht [ il u.'i ,Li rl -lc 1 1t u t.i e r il D.P.
11 ..,u[ie J relle ;li. [i-, I, h,.,n -.**u er l,.lent.il,
h l., .1 ,*,*Ji.1 < el. i-' l, lu '. le [ .le.e ie ,ul l.I
q u -1.1,,l- !i r i[ ,,,l'[ .rl ee I lul,1, w ,hLt're le--
,ll. r iulll ,,i.|" M nl',e l' llil',,,[,, l '.!,liq ue
q u il e',l,1,e [*l, li,,Ill- J Il ,, i* lih lr ,! i l i
H ul ll' I,,'l.le i ll i[ le J ile- !'l ,-e- el |,ll'l,.lI
* *[* ,* ,. .1 unle |,!u. :l.._in Ji ii1 e'-l ,.itll * i lml l,
.,,l L, hul,_...i, ,.l,,l el le le ihl:in1-,ll l 1 Il'e
*u' l 1. ,1 '.ille quC l,,ir i lJuL.,il. di ] I u le.
R ,,l[, eL leur l l 'l,,li r **,h l",Illi--Ihl 1 Ji--
,,,ull-iirl I l Iliei- L- lJ "hlllie- [*, ill-
quL- [,Ul' 1 -e-. llI ,lJe l Jl, lle.Ir D.P.
L'ERRC, Un CEI1TRE EUROPEE
POUR LI PROMOTION DES
DROITS DES ROOMS
L ur:op-ean Ro:na Rght, -h n[r
iERRis 3 p:ur niiission de luiter
:on[r.e le r ,"'.:ii,- .e et i.:. -3i.:.n de;
drit i5 d I ho':iiirie, 3 1 eg3rd de5 R':nii,
t '. 3si ni e3ui l1-gi,3tif intrn3ti..-
n3l La3 cur ecir:peenne de-, dr.:.ii
de I hon- 'iiini dI 'tr35ibou:rg 3 re.: iii-
'i'tn[ rendi tIn dec:ii,:n n -n ei uir
d, R':iii' d3an, unie affaire p.:.r[ee
de 3ant[ 5 uridic:i.:.n p3r I ERRCL aS
n:-,'iI d l3 F'.:nd3i,.:.n r.:.i B h[it -t d
pr,:'cureur bulqr.e- I.-'eander Vs---
hurn.:. La 'o:ur eiir:.peenne3 a n-,
n e. idn. Liun iri.iI.rei[ inhLil'rain
-It d-r3d3nL de ir.i,5 r-55,:,.ri,553n
bcii3r-, d O:,ricgin- r':'i p-nd3nt[ leur
-grde 3 ui- LERRL- 3 p3r ill.euir,
rec:u re.enririent le p.ri*. OLIL'-iP
il1 er R':-,' rec:-iiniSpn5ni3n[ 5:-,n 3.-
i.:.n en fa(3 er d-5 Ro'iirni, -I n p3r-
Itc.ili-r d s ':.ir ;en ;ibil I- le publi.
c-,:nd3iltne de5 i.:.'Ii:.n;,5 e3b:.re
dro:.,ii de I ho',tili-
'rr.: .:.r.|
-.:.I..J .,r .:.r._
' tp,' i lh-'u ',ill- H L.nri. ar ,a, d illtl.ril.e r.-iiri lq -
ipubi :|ii U Ich- ,luT ,-l.:n.lri l,,la.:- .3.:.ine h!.:jIiuni r.rr.:
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L
ii~~i~~~i. ~n~: I~~ii''- i.-: ii'i"i-. -" -': i-: i: "~:1~ -~~i i~~~~i-' i- i '-'~i i-.1I1II'.
~-- O'Mwrir L'Europe X'4MI RTOIR PABJ CIT
*'""E IL'.
A la mi-janvier 2010, lorsque
nous nous sommes rendus
au Ministre des Affaires
trangres, Sofia, le
gouvernement bulgare tait sur
le point de donner son feu vert
la toute premiere stratgie de
dveloppement bilatrale. Au
moment de la mise sous press
du Courrier, une "ordonnance"
ce sujet attendait en effet
encore l'approbation du Conseil
des ministres. Une fois ce
document adopt, le Ministre
bulgare des Finances devrait
approuver l'affectation de
fonds en faveur de projects de
dveloppement dans six pays
limitrophes, choisis pour tre les
premiers bnficiaires de cette
nouvelle politique bulgare.
U iJI4 rIiri5i ii
la Bulgarie dans
les starting-blocks
1Ill 1~ ,i i: -*LI, lu,* p.il q 'ui -rIi
r, i.-iiii 1 I u1 17 1 1 1 r ih, j
I....~~iu.~ui -I' d\' .~ k I
i1 llu .l ru I<"-1 -l 2 r I
t,,, ~ ~ d llu ll;; lu .*'' ~ i. !''
Ofi'
lb -1i lii.lu c, t 1 il, 'l du 1.p i.i w pur
~.iiiii*ic 2 qui .c c lcl i ci Ii i. u l c LI.h..ii..i
. il .. Il I!'u :b. [ 1'.i[i qu '.. dc : ic ',lhl - JIq1.. -11
I ci \i. l''bl.c ,. ~Ii~.\r ic c t I. icrl c
ui i'i, clt u, ti r dq' *uik r [bll I llh ulu
1 N .-iii 1 ', I K. .. 1~ u'',.
. ull,,,.. 'rc ii, lu,. p.ii, i uiu.c I 1' u ii, li.. un
COURRIER
Bulgarie COuvrir L'Europe
considr comme un "chouchou de l'aide",
mais aussi parce qu' ce stade initial, la
Bulgarie entend viter d'parpiller son aide
financire. Elle est en effet convaincue que
cette aide peut tre plus utile dans les pays
avec lesquels elle partage des caractristiques
culturelles et une mme experience, comme
la dnationalisation de l'conomie.
Faute de personnel suffisant, les missions
du dpartement bulgare pour la politique
de dveloppement sont clairement dfinies.
Depuis l'adhsion de la Bulgarie l'UE, il
est charge de la preparation des runions
ministrielles de l'UE avec les pays ACP, des
runions des Ministres du Dveloppement
de l'UE ainsi que des runions du Conseil
"Affaires gnrales" -et participe ces ren-
contres. Ses comptences s'tendent gale-
ment aux runions des groups de travail sur
ces questions, aux runions dans le cadre de
la politique europenne de voisinage** et
celles sur l'instrument de stability***.
A l'heure actuelle, l'aide au dveloppement
ne reprsente que 0,06% du RNB de la
Bulgarie. Boyan Belev a indiqu que son
pays ne serait pas en measure d'atteindre
l'objectif de 0,17% du RNB d'ici 2010.
Ce RNB devrait toutefois augmenter cette
anne puisque la Bulgarie contribuera pour
la premiere fois au 10e Fonds europen de
dveloppement 2008-2013 (qui bnficie
d'une dotation total de 22,682 milliards)
en faveur des pays ACP. Selon les estima-
tions, la contribution total de la Bulgarie
ce 10me FED devrait s'lever 31,75 mil-
lions, tals sur les trois prochaines annes.
Mme si la politique d'aide bilatral au dve-
loppement doit passer la vitesse suprieu-
re, la Bulgarie finance dj d'une certain
manire les activits gnrales de dveloppe-
ment de l'UE, par le biais de la contribution
bulgare au budget total de l'UE, qui repr-
sente 4,5% de ce budget.
Boyan Belev estime que se lancer dans
l'aide bilatrale au dveloppement est pour
son pays un exercisee d'apprentissage".
L'"ordonnance", qui est encore sur la table
des ministres bulgares, a t prpare sur la
base d'un project de document stratgique sur
la politique de dveloppement, public dans
l'anne qui a vu l'adhsion de la Bulgarie
l'UE. Ce document souligne que la politi-
que de dveloppement national doit viser
raliser les Objectifs du Millnaire pour le
dveloppement (OMD) dans les pays pauvres
et que la cooperation international au dve-
loppement doit s'aligner sur les engagements
politiques pris dans le cadre des NU et de
l'UE. Il raffirme par ailleurs le soutien de la
Bulgarie l'radication de la pauvret et au
dveloppement durable et au enforcement
des conomies des pays en dveloppement.
Selon Boyan Belev, la Bulgarie possde dj
une certain experience de la politique de
dveloppement. Au milieu des annes 80,
la Bulgarie tait un important bailleur de
fonds en faveur de plus de 40 pays d'Asie,
d'Afrique et d'Amrique latine, continents
qui accueillaient des entreprises bulgares
tatises.
L'Afrique subsaharienne et d'autres pays
pourraient un jour venir complter la liste
des bnficiaires, d'autant que l'UE s'est
engage orienter en faveur de ce continent
50% de l'aide renforce au dveloppement, a
indiqu Boyan Belev. D.P.
* A la demand de la Grce, l'Union europenne a
reconnu la Rpublique de Macdoine sous le nom d'
"Ancienne Rpublique yougoslave de Macdoine".
** La politique de voisinage couvre la cooperation
avec les pays suivants : l'Algrie, l'Armnie, l'Azer-
badjan, le Belarus, l'Egypte, la Gorgie, Isral,
Jordanie, le Liban, la Moldavie, le Maroc, le Territoire
palestinien occup, la Syrie, la Tunisie et l'Ukraine.
Pour en savoir plus : http://ec.europa.eu/world/enp/
index fr.htm
*** L'instrument europen de stability a t adopt en
2007. Il soutient et finance la prevention des conflicts,
la gestion des crises et la consolidation de la paix.
Pour en savoir plus : http://ec.europa.eu/europeaid/
what/index en.htm
Pour en savoir plus sur la BPID: www.bpid.org
mots-cls
Boyan Belev ; Bulgarie; TRIALOG;
CONCORD ; Fonds de la prsidence.
UInE PLTEFORME D'OnG En EXPH1ISIOO
Dinitar Sotiro est le directeur de la Pla -
teflorme bulgare pour le de el.ppement
international ie.PDi mise en place au
debut 2009 et qIL regroupe des Corgani-
sations non goiu ernementales de de..e-
loppeiment II y Ira, aille a ni-tenps et se
montre partictiliereiment actif
La BPID etait au depart finance par I an-
cien Fonds de la presidency europeenne
et par TRiL'_3 la plateforme des i lG-3
des noLI.eauL Etats membres Le sou-
tien financier don't elle benefic e actuelle-
ment est assure jusquen a rii 2010 par
CO)lCORD la Confederatcn eiuropeen-
ne des C[JG d urgence et dde delcoppe-
ment a laquelle la Bulgarie souhaite saf-
filier Dimitar S.tiro. estime lui aussi que
la politique de de eloppement bulgare ne
doit pas oir trop grand au debut mais
l ajoute que la mise en place d une stra-
tgie et d une unite specialisee dans la
politique du de eloppement a.ec. da .n-
tage de personnel est essentielle
La BPID compte actueLllement 20 imem-
bres et ne .esse de se de.elopper Ses
membres incluent notamment C PE
Bulgarie Cailtas Bulgarie la CroL-Pou-
ge bulgare et la Fondation iulgaie pour
la recherche sur le genre Dimitar Soti-
ri. est con aincu que la Bulgarie peut
transferer ses nombreuses connaissan-
ces au< nations en de eloppement no-
tamment sur le processes d integration
dans les economies eturopeennes La
platef.rme si nteresse a des questions
ciomme l education au de eloppement la
sante le genre I en.ironnement et le de-
.eloppement durable En octobre 2009
la BPID a organize une table ronde sur
la Participation de la society ci le bul-
gare a la cooperation europeenne au
de elo:ppement Un e.enement qui a
reuni dauLtres pays come le Japon et
le Ro.aume-Uni in tes a echanger a ec
les participants bulgares leurs pratiques
dans le domain de la politique de de.e-
loppement bilaterale
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
' : .. ,,- ,, , ,"
L~IILI
c~- r
Sandra Federici
Un lieu de rencontre
pour la culture africaine
Creative Africa Network (CAN) propose une plateforme virtuelle d'changes pour les acteurs de la
culture d'Afrique et du monde entier. Sa raison d'tre : assurer une visibility aux artistes de talent
dans le domaine de l'architecture, de la danse, du design, de la mode, du cinma, des beaux-arts,
de la littrature, de la musique, des nouveaux mdias, des arts du spectacle et de la photographic.
C AN* est une initiative de puma. crea-
tive, un concept port par la clbre
marque de sport & lifestyle. Base
sur la technologies 2.0, il s'agit d'une
des plateformes virtuelles de la culture afri-
caine les plus vivantes, les plus visites et les
plus modernes. Ce project se propose de relier
l'univers africain de la culture un rseau
interdisciplinaire qui s'tend toute l'Afri-
que et mme au-del. En s'appuyant sur les
principles et les technologies de l'actuelle
socit de l'information, il entend galement
proposer ses utilisateurs des informations
et des contenus partags et products par les
utilisateurs eux-mmes. Ce rseau social en
ligne est dot d'une structure intelligence et
intuitive qui permet aux utilisateurs de crer
leur profile personnel, et de l'enrichir avec des
photos, des textes et de liens. Le site Internet
s'autoproduit et se dveloppe ainsi jour aprs
jour. Les utilisateurs intresss peuvent y
apprendre qui est en ligne, qui ne l'est pas et
qui est fan de qui. L'utilisateur a en effet la
possibility de "devenir fan"de projects, d'ins-
titutions, d'artistes ou d'expositions don't il a
consult le profile. La section "calendrier" est
l'une des plus utiles. On y trouve l'actualit
des vnements, des festivals artistiques et
cinmatographiques et des prix, ainsi que
des critiques, des appeals artistes et d'autres
opportunits, ainsi que des informations
professionnelles et des informations actua-
lises sur les liaisons culturelles. Autant
d'informations prcieuses pour les artistes
tablis comme pour ceux qui tentent de se
faire un nom.
La section "bibliothque" fournit des infor-
mations sur 300 brochures et ouvrages
majeurs, ainsi que le profile d'environ 200
"bibliothcaires", lesquels ajoutent leur nom
la page ddie aux ouvrages en leur pos-
session. L'objectif du site Internet est de
crer une vritable "librairie partage et non
centralise", alimente par les "prts et les
emprunts (de livres) de ses membres". Mais
on ne se sait pas encore trs bien si cette
bibliothque march bien.
l'aide de Mark Coetzee, curateur de puma.
creative, elle encourage les initiatives collat-
rales. Le "Prix de la mobilit puma.creative"
est un project majeur don't la promotion est
assure par Creative Africa Network. Son
objectif est de faciliter la participation des
artistes confirms et en devenir, des profes-
sionnels de l'art et des organizations artisti-
ques aux vnements d'envergure national
et international.
Parmi les nombreux laurats de l'dition
2008 et 2009 des prix de la mobilit figurent
des artistes de renom comme Barthelemy
Toguo et Goddy Leye du Cameroun, le
curateur nigrian Bisi Silva et les deux
plus grands artistes afro-amricains, Kara
Walker et David Hammons.
* CAN est partenaire du Creative Caribbean
Network.
http://www.creativeafricanetwork.com/
Christine Eyene (ancienne directrice de la
publication du journal franais Africultures) mots-ClS
est la rdactrice de CAN. Elle met jour le Culture africaine; plateformes virtuelles;
site en actualisant les informations sur les art contemporain; Christine Eyene ;Mark
principaux nements cultures, et, avec oetzee.
principaux vnements culturels, et, avec
CURRIER
Crativit
rCD
= <'D%
0 S
-I -C
La 8me dition
des Rencontres
de Bamako la
Biennale africaine
de la photographic,
qui s'est tenue du
7 novembre au 7
dcembre 2009,
Bamako, a t
organise par le
ministre malien
de la culture, en
cooperation avec
Culturesfrance
(Paris) et avec le
soutien de nom-
breuses socits
locales et interna-
tionales.
N. 15 N.S. JANVIER FEVRIER 2010
Mots-cls
Photographie africaine ; frontires
culture exposition prix.
`Vr
I
miruuii
'i
-r-
111i
La parole aux lecteurs
Les pays ACP peuvent aussi mettre la
science au service de leur dveloppement
conomique.
On ne peut continue d'affirmer que les
pays en dveloppement n'ont pas accs la
science. L'investissement, le financement et
la science sont des droits des pays ACP.
Juan Antonio Falcn Blasco
Vous avez crit: "Cet os [le bton d'Ishango]
deviendra la coqueluche des archologues".
Or, c'est l'inverse qui s'est produit : ce bton
a t conserv pendant une cinquantaine
d'anne au 19e tage du muse archologi-
que sans que personnel n'y prte attention.
Jusqu' ce que des mathmaticiens s'y int-
ressent. Il a alors t expos.
En outre, sur son lit de mort en 1998, le
dcouvreur de ce bton a rvl qu'il dte-
nait un autre bton d'Ishango. Ce n'est
qu'en 2007 que ce second exemplaire a t
rendu public. A l'heure actuelle, peu de per-
sonnes connaissent son existence. Et ce n'est
srement pas la "coqueluche".
Dirk Huylebrouck
Chre Madame/cher Monsieur,
Ma remarque concern mon pays d'ori-
gine, l'Erythre. J'ai galement la citoyen-
net britannique et je travaille Londres.
Je suis vivement oppos l'ingrence de
quiconque et pour quelque raison que ce soit
dans les affaires intrieures de mon pays.
Comme l'affirme just titre l'ambassadeur
d'Erythre auprs de l'UE, ce pays est en
effet le plus stable et le plus pacifique de tout
le continent africain.
Y aurait-il des problmes d'ordre religieux,
racial ou des droits de l'homme en Erythre.
Absolument pas. Les droits de l'homme sont
largement bafous par des superpuissances
comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni,
en Irak, en Afghanistan et dans bien d'autres
pays encore. Je vous demand donc de ne
pas critiquer l'Erythre, qui ne le mrite pas
et qui s'emploie au contraire reconstruire
son pays depuis ses cendres.
Merci,
Kelati Measho (Erythre)
Vos points de vue et vos reactions
nous intressent.
N'hsitez pas nous en faire part.
Ades : LeCure 45,Ru de Trve 1040 Bruxlle (Bliqe
courie : sno@ c-ecuirnf site inere : w .ape uc*urir.-
Calendrier
MARS-MAI 2010
> 26- 5me Rencontre de femmes
28/3 espagnoles et africaines
pour un monde meilleur
Evnement socioculturel organis
Valence, Espagne
www.eu2010.es/en
> 27/3 18me session de l'Assemble
1/4 parlementaire paritaire ACP-UE
Centre de congrs Magma, Costa
Adeje, Tnriffe, Espagne
> 23/4- Edition II "Africa lives"
Juin Festival clbrant le 50e
anniversaire de l'indpendance
de pays africains. Crmonie
d'ouverture Barcelone, Espagne.
www.eu2010.es/en
) 21- Partenariat nergtique
23/4 Afrique-UE : runion
ministrielle haut niveau
Vienne, Autriche
> 27/4 14e Troika ministrielle
Afrique-UE
Luxembourg, Luxembourg
> 28/4 Atelier sur l'emploi, la protec-
tion social et le travail dcent
en Afrique
Organis conjointement par la
Commission europenne et la
Commission de l'Union africaine
en cooperation avec les Etats mem-
bres intresss de l'UE et de l'UA,
Nairobi, Kenya.
> 19- Atelier regional "Une meilleure
23/4 formation pour la scurit
alimentaire"
Kampala, Ouganda
> 19- IST-Africa Confrence
21/5 et exposition 2010
Cinquime conference annuelle
sur les TIC organise dans le
cadre d'une srie de conferences
runissant de hauts reprsentants
d'organismes commerciaux, gou-
vernementaux et de recherche de
premier plan d'Afrique et d'Europe,
Durban, Afrique du Sud.
http://www.ist-africa.org/
Conference2010/default. asp
CURRIER
I f Iq'u i I 1' I iPaifqu
e IpaysdeI I[I'IonIoe
Les listes de pays publies par Le Courrier ne prjugent pas le statut de ces pays, territoires et dpartements, ni I'volution de ce statut. Le Courrier utilise des cartes de diverse origins. Cette
reproduction n'implique la reconnaissance d'aucune frontire particulire ni ne prjuge le statut d'aucun Etat ou territoire.
CARAIBES
Antigua et Barbuda Bahamas Barbade Belize Cuba Dominique Grenade Guyane Hati
Jamaque Rpublique Dominicaine Saint Christophe et Nevis Sainte Lucie Saint
Vincent et les Grenadines Suriname Trinit et Tobago
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PACIFIQUE
Iles Cook Fidji Kiribati Iles Marshall Etats Fdraux de Micronsie Nauru Niue Palau
Papouasie Nouvelle Guine Iles Salomon Samoa Timor Leste Tonga Tuvalu Vanuatu
AFRIQUE
Afrique du Sud Angola Bnin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert
Comores Congo Cte d'Ivoire Djibouti Erythre Ethiopie Gabon Gambie Ghan Guine
Guine Bissau Guine Equatoriale Kenya Lesotho Libria Madagascar Malawi Mali
Maurice Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigeria Ouganda Rpublique
Centrafricaine Rpublique Dmocratique du Congo Rwanda Sao Tom et Principe
Sngal Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad Togo
Zambie Zimbabwe
UNION EUROPENNE
Allemagne Autriche Belgique Bulgarie Chypre Danemark Espagne Estonie Finlande
France Grce Hongrie Irlande Italie Lettonie Lituanie Luxembourg Malte Pays-Bas
Pologne Portugal Rpublique Tchque Royaume-Uni Roumanie Slovaquie Slovnie
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