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Title: Revoltes Sanglantes de la populace de Chartres et du Mortagne, en perche, et relation de ce qui s'est passe dans la ville de Grenoble
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 Material Information
Title: Revoltes Sanglantes de la populace de Chartres et du Mortagne, en perche, et relation de ce qui s'est passe dans la ville de Grenoble
Physical Description: Book
Language: French
Publisher: LeFevre
Publication Date: 1789
 Subjects
Subject: French revolution
Spatial Coverage: Europe -- France
 Notes
General Note: University of Florida Special Collections, FRP 525.
 Record Information
Bibliographic ID: UF00082739
Volume ID: VID00001
Source Institution: University of Florida
Holding Location: University of Florida
Rights Management: All rights reserved by the source institution and holding location.
Resource Identifier: FRP 525

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RtVOLTES SANGLANTES

DE LA POPULACE

DE CHARTRES ET DE MORTAGNE,

EN PERCHE;
ET
RELATION

SE CE QUI S'EST PASS'5

DANS LA VILLE DE GRENOBLE.







RPVOQLTES SANG LANTES

De la Populace de hartres & de Mlrtagne,
q. Perche; & Retiq, 4 e ce qui s' pf
dads la: dk dF e Grenalo .


De Chartre, ce 28 Juillet i71.
L niercredi 22 juillet, on leva clans i
vill e Chartres une milice bourgeoife',
deftinee q monte la gards. Le lendemaih
23 iesbourgeois fe rendirent, a feptheures
du miatin, dans P6glife des Cordetiers; mais
au lieu de ft diftribuer en corps-de-garde
& en patrouilles, un certain nombre fe
-d&tach 'pour aller i 'h6tel-de-viflle, &
firee mettre prdalablement le pain de neuf
'livres a vingt-quatre f6ls. tLes dchevinis
n'iont pas cru devoir y adherer ; alors, ,a
revoill eft devenue dn6rale on a dondn
ordre cdans toute~ less parofffes de fonier
le tocfin. Les magiftrats voyant le pupte
fouleyde, lui ont demand grace &le
pain a eti mis vingt-quatre fols s& huit
A z




(z)
livres.. Le people s'eft recrie que c'toit
trop cher, & Ta taxi t virigt fols. Cette
taxe confentie ne la pas calm 6 il a de-
.truit & briled les regiftres des commis
employes aux recettes des diffirentes portes
de la ville. La milice bourgeoife, la ma-
rechauffle, & cinquante dragons, font
demeures fpe&ateurs de ce pillage. La
nmaifon de M. Belliote a te le theatre du
plus grand defordre; livres, papers, meu-
bles, pendules, argenteries, linge, glaces,
caroffe, tout a tde detruit le vin, les
liqueurs, ont et' bus fur la place :une
femme a profit du trouble pour voler;
elle a ete fouillje, depouillee, & expofe
nue aux regards de la populace. Ce pillage
etoit tel, que les dragons, la milice bour-
geoife, & les cavaliers de la marechaufife,
ont td obliges de faire feu fur le people.
jHuit hommes ont et, tues, & beaucoup
;bleffs. On s'attendoit, le 24, a, ne nou-
.velle boucherie; on devoit rater la maifon
d'un fieur Maillard: mais le came a ete
retabli 1aprbs-midi 'du 23, trois heures,
les troubles ayant dur6 depuis huit heures
du martin. On a'arrete environ vingt per-





(3)
fonnes, qu'oh a conftitu6 prifonnieres, &
auxquelles on veut fire le procks comme
caufe premiere de la revolte. II paroit que
la cherte du pain a feul occafionne les
premiers troubles, & que le people ne
s'eft porter a ces exces, que lorfqu'il a vu
les echevins difpofs a maintenir la cherte.
11 faut s'attendre a des fc6nes pareilles
donnes dans uplufieurs villes du royaume.
Quand les efprits font fi m&contens, une
'tincelle fuffit pour produire un embrafe-
ment general.


.te Mortagne, le 27 Juillet 1789.

IL A populace a pillu les maifons des
-receveurs, & fait figner au fieur Aubert,
entrepofeur de tabac une foumiffion de
donner le cabac a vingt-quatre fols; & an
receveur dds gabelles, 1'engagement de
donner le fel fix fols la livre.
Le direfteur des aides avoit cru devoir
quitter la ville, & s'&toit refugie aAlencon;
mais il a ete reconnu, & d6ja le people
menacoit fa vie, lorfque M. de Villerau,




(4)
qui commandoit., a milice bdurgeoife, et
varvenu, B force de harangues deli-
vrer ce prifonnier, qni a et& ramene a
Mortagne plus mort que vif. Plufieurs
citoyens de marque avoient ddja fait des
tentatives pour le fauver; mais.on les avoit
faith retire avec une violence, a laquelle
jl fallut cider.
L'on a arrt6 les quatre chefs de cette
imeute: ils ont ete conduits a Alengon pour
&tre juges felon la rigueur des r4donnances.
Dans ces malheureufes circonftances il
faut fe rappeller le premier mot que dit.
Louis XVI en entrant dans Ph6tel-de-ville-.:
Je viens, non auforifer mis yblier ce qui s'efJ
fait; mot plein de dignity & de bienfai-
fance qu'il faut conferver,
Mais, a ces nouvelles affligeantes, aiou-
tons-en une plus propre i ranimer 'efper
rance dans tous les coeurs ,par Pheureufe
influence d'un Roi genereux fIr l'efprit de
fes fiddles fujets, que la nouvelle de fi.
prefence au milieu du people de la caRitale
a rendu la joie, bonnie pendant quelque;s
jours du, milieu d'eux. Un eaine gdenral
va done fucceder aux oranges, & dans peu




( )
nous Verrotis refaitre dans t&uit 1 rp6yauin
des jours de pait.


D ee Grenoble, ie Juillet i.789.

D-E qu'ota 1 fu T'hetreufe nouvelte qel e
16 Roi avoit r~aVoy tons les m-iniftres
orrompus qui infeftoient la cour, & que
Sa Majeft peir downer des marques
dermtines a fa capital, ainfi qu' trout foi
royaume de i~ bienveillance & de fori
tmn6ur poiir fon people, s'6toit tendue i
Il Ttel-de-viiIs de Paris, fans aurre eortte
que l'ainour de fes fujets, dont ele &toit en-
ritontn e thacun fortit de -fes maifofts ;.
grafdds & pktits s'embraffoient & f fefli-'
itoient d'avoir tetrouv6 leur bon Roi, &:
d&e e que ie iur d'iraiin, qAue les arifto-
crates avoient -Iev8 attour de lui pourt
I'empecher de communiquer avec fes fiddles
fujets & lui derob6r la vue,des maux don't
ils vouloient accabler la Nation, etoit en-
tie'rement detruit. Ce fpe&acle &toit tout-
afait atendriffant; d res tartnes de joie oo ot
loient des yeux de tous ls botsptriotes:
I




(6)
le people fe porta en foule ]a, cathedraleI
demand a MM. du chapitre que l'on chan-
tit un Te Deum d'a&ions de graces pour
remercier le Dieu des armies d'avoir fai
avorter tous les projects finiftres des ennemis
de la Nation, & lui demaider la confer-.
vation des jours precieux de notre mo-
narque, de l'heritier du trone, Monfeigneur
le Dauphip &. des deux dignes miniftres
qte la France pleuroit, & que Sa Majefte
vient, de rappeller aupres d'elle. Le chapitre,
fe rendit aux vaeux des bons patriots, &c,
a 1'iffue de Vepres tous les corps., qui.
avoient ete invites ainfi que le digne;
Commandant de la ville, M. le Marquis de
purfort, i, la atte de la nobletfe, fe ren-
dirent a la cathedrale, fuivis de tout le
people. Le, Te Deum fut chanted avec les,
folemnites requires, enfuite-leSalut, & le
foir grande illumination par toute la ville.


Chez. LiFEVRE,. Libraire,:rue.de la- Harpe, am
coin. de cll'e Poupe' n0. 181.




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