A D R E S S E
D E C H ARTRES
A L'ASSEMBLEE NATIONAL,
Seance du 19 Juin 1790.
m I S jS.1E V R M-,
Des homes libres, des Citoyens foldats, vennerlt
au nom d'une fed~cation nombreufe, qui s'eft rcunie Ie
_ de c4 mais, fous les murs- de Chartres, capirale du
3Depareeme tt d'Eure .& Loir vous offrir 1'hommage
folemnel de leur refpect, de leur admiration, de leur
reconnoifance & de leurentier devouemenr.
Vous ctes les criareurs de la liberty francaife, c'eift
naous d'en etre les defenfeurs. Nous 1'avons jure fur l'it-
rel facre de la patrie; nous verferons jufqu'i la dernibre
goutte de notre fang pour le maintien des loix que nous.
a donnces vote fageffe. S'il eft encore des t6cmraires
don't la voix impie ofe attaquer vos Decrers; fi des bri-
Pr. Verbal, N z4+. Ak
gands vu lers allies naturels, ls faurters d{s ddefor-
dres & des abuse, veulent ous replongerdans la'fervitude
et 1lanarchie, iJs trouveront dans les Miiicesonfedd-
xies de-arties fires; des bras vigoureux, des %ldats in-
ioides, & tout ce qu'on peur attendre d'une coalition
fonduee far et befoin d'itre libre & cimenree par Jes liens
dt la fraericc. .
La nature aloit cree ,tous les hommes egaux-: il &toic
rfervC i la Conftitution fra~iaife de les rendre tons
frteres. Ea.lite libe e', frternite-, voia Meflieutis,
'abrcge de vos travaux & de vos bienfaits.
Nous en fenrons le prix; avec quel enthotfiafnmenous
avons exprime, Tn presence de nos Concitoyens & de
nos frercs, Its ctdnfports de notre zble & de notre gra-
tiktde i
Quel fpe&ade offrir cette armee ciroyenne reprefen-
rant pres de trence-neuf mille homes done Ja devife
ioit & doit etre a jamais. -LA IIBERTE OU LA
MORT. -.
Le lien iuflpoit..i.acon de-nouo-Oes'trfltxions pa.
tri 'eitte s '& moralies, inconAies aux I;fcles de i furleri-
ririon & de 'ignorance.
SDans la mxme plaine'li odus avolis erigddes iitels a.
la Patiie, a li Railfon 3&, la Ljberti, nos peres s'egor-
g'renr; il y a deux cents ans & plus, pour desopiniorn
religieufes. --- Penetis de cer efpri de fagelle, ; cd-A-
xri# & de tolerance qui fair le caradtere .difhin if de la
vrie religion, nous avons jur6, a la face du ciel & de4la
terre, de ne point fouffrir que I'lhorime fit acraq ~ dans
Tes dirols, ou inquietr darsfes opinions.
SLes braves & loyaux Drgois da Colonel-G'neral
.don tan de vos honorables Membres el le Chef, fbro
accouras ;'umit au meCe ferment. Combien nous aurrion
s&6e facisfairs de voir:i r Iedr tece ce- Cioven pacrilore
giarrio i digne de I'honnriere les commrm i er -
3
pes volontaires Pariiens brtlant du faint amour de
ltParie, one voula participer a ce;te memorable joar
nee. Par-tour ou retenrit le cri de la libernt, la Capitale
de I'Empire Francois doit avoir des Reprefentans.
A cecte expreffion fimple, mais fiddle de nos fenti-
lns & de nos difpofitions, permetrez, Meffieurs, que
nous joignons dne demand conforme au vcou de toure
la France, & digne de votre follicitude.
Nos Commettans nous ont fptcialement charges de
propofer a votre fageffee de vous occaper prochainement
de I'organifation definitive dqs Gardes Nationales. La
discipline provifoire fous laquelle nous vivons,eft fijetoe
a trop d'inconv6niens, pour ne pas defirer qu'une loi
uiniforme & precife Crabliffe parmi nous un service plus
regulier, plus adif & plus utile.-Apprenez a I'Europe,
ou, pour mieux dire a 'Univers enter, que rout Fran-
5ois pent tre A la fois Ciroyen & foldar.
D'apres les fages Decrers que vous avez dija rendus
fur rorganiraiion des di(ffrens Pouvoirs, quels rgle-
mens pleins de jtfieffe & de genie n'avons-iotus pas ieu
d'attendre ?
Prenez, Meffieurs, nous vous en fupplions, cer objet
en confidration & fouffrez que nous dipofions en vos
mains I'afe par lequel nous nous fommes engages de
vivre &- de nmourir fiddles A LA NATIN A LA LOI BT
AT RoI.
I 1 11 g: I : 1 -1~-L~'lsWY~~" -
ChCZ B A U D o U i N, Imprimeur de L'A S S EM B L t
NATIONALEE, ras du Foin StrJacques ,NQ. I-.
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