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D'ETIENNE C HA I L LO N,
Deputy du ddpartement de la Loire-Infirieure,
Sur le jugement de Louis" XY I.
Pbrooncee le 16 janvier 1793,' Pan i H. de la RIpublique,
IMP]RIMfE PAR ORDRE. DIE LA CONViWTIO N NAT;ONAL14.
C I OYEN S,
Je fuis intimertent convaincu que je n'ai point 6t4
envoyp ici pour faire les fon&ions de juge., mais bien
pour pofer les bafes d'ui gouvernem-nc quelconque, &
donner a mon pays les meilleures lois pdfllbles: voi le
fervent que j'a preti a mes commectan, voila le fel
qu'ils aient exigi de moi, J, fais que rrniordm macda etA
Legifiation. No. 8 .) A
ind ti i; mais je fais auflf qu'un mandate general a fes
igiles parEicalieres, come le mandar fpicial &.que,
tout illimite qu'il paroiffe, il a ndanmoins parei.lemeut
fes limits ; elles font ces limits dans 1'intention.prefumre
de mes commectains ; & la preu-ve quIils n'oRt pas eu
1'i:rention de m'autoiifer a juger Louis eft precif6ment
dans le silence qu'ils opt garden a cetr gard.
Quoi! je croirai qu'il Ont voulu me charger de la
plus important de routes, les miflions, .fans qu'ils aienr
daignd en fire un article particulier de moio mandate !
Je croirai a ine, a4Crifation talcte, quand j'y croirois
i peine lots meme qu'elle feroit formellement exprimee!
Oui, j'y croirois a.peine; car que faudroir-il que j'ad-
iniffe ? L'intcntion de detrure tous les prmciips, de
renverfer routes les idees de justice & de morale ; I'in-
tenstion d- fire de- moi t'oul w enfemble tn lgiflateir,
tne parties, un accufateur, un juri d'accufation, un jure
de jugement & un juge criminal fouverain. Non, je
tiens mon mandate d'hommes 6claires & juftes, d'hommes
ennemis de la tyrannie, qui anurient, je i'eWi doute point,
reeete avec horreur certe monftrueufe cumulation de
pouvoirs, que routes les ames des defpotes fondues en-
temble auroient a peine imagine.
Ce n'eft done que comme home d'rnt que j'ai vote,
quand j'ai dit que Louis etoit coupable envers la nation.
Ce n'eft done que comme homme ,d'eat que j'ai vote,
quand j ai renvoye au people la fan&ion diu ugement
I rendre & je n'ai vort ainfi que paree qe j'ai cru qu'il
n'appattenoit qu'au. fuveraih de prononcer definitivement;
,que parce que j'ai.tcru que pretndre .privcr ,lepeuple d
ce droit, etoir ug attrentat la Jbuverainered national
principe reconnu par la Cbivencidn elle-mame de:.l
nmanire la plus positivee puifqvi'elle a foumis ;ia fanmion.
lu people la.conftitution qu'elle doic. ui:donner.
Ce n'eft donc parillement que comme homme d'ctar
que je vote, en propofant, come mefure de sfiret6
g6ndrale, que Louis humilid, que Louis abattu, que
Louis qui ne peut plus nuire, foit condamn6 a la r6clu-
fion durant route la guerre, & au banniffement a la
paix.
Voila ce que me ditent amour de mon pays, le
falut de la RIpublique, & l'honneur d'une nation don't
je fuis orgueilleux d'ere membre, d'une nation trop
fire pour etre acceffible a la crainte, trop grande pour
defcendre jufqu'A la vengeance.
Que Louis vive pour fervir d'exemple & d'obitacle a
ces hommes ambitieux qu'un trone, tout renverf6 qu'il
eft, pourroit tenter encore, & qui bient6t peut-cre cal-
culeroient les moyens d'en reunir les debris.
Qu'il vive pour tromper l'efpoir des puiffances etran-
g&res qui le dedaignent, des emigres qui le d6&eftent,
de Rome qui voudroit deja l'avoir I6atifid, des fcdieux
qui nous entourent, & des Cromwell qui les dirigent.
DE L'IMPRIMERIE NATIONAL.
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