| Front Cover |
| Frontispiece |
| Title Page |
| Foreword |
| Preface |
| Introduction |
| List of Illustrations |
| Table of Contents |
| Premiere partie: Les gens et les... |
| Deuxieme partie: Le monde |
|
Full Citation |
Material Information |
|
Title: |
Géographie locale, |
|
Physical Description: |
Book |
|
Creator: |
Dartigue, Jean-Joseph Maurice, Liautaud, Andre |
|
Publisher: |
Republique d'Haiti, Publit sous la Direction du Service Technique d'Argriculture et de l'Enssignement Professional |
|
Place of Publication: |
Port-au-Prince |
|
Publication Date: |
1931 |
Record Information |
|
Bibliographic ID: |
UF00081394 |
|
Volume ID: |
VID00001 |
|
Source Institution: |
University of Florida |
|
Holding Location: |
University of Florida |
|
Rights Management: |
All rights reserved by the source institution and holding location. |
|
Resource Identifier: |
oclc - 1904798 |
|
Table of Contents |
Front Cover
Page i
Frontispiece
Page ii
Title Page
Page iii
Page iv
Foreword
Page v
Page vi
Preface
Page vii
Introduction
Page viii
List of Illustrations
Page ix
Page x
Table of Contents
Page xi
Page xii
Premiere partie: Les gens et les choses de notre pays
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Deuxieme partie: Le monde
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|
Full Text |
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par .
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SERVICE TECHNIQUE
I'Anriculret da'e'Ernuignwnent CPofrqsiop .
PORT-AlT-PRI.NCi,, iHA Tl
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NOTRE PAYS
rh-d- s7ix "'LANTIQU E
GEOGRAPHIC LOCALE
LIVRE I
UNE INTRODUCTION A L'ETUDE
DE LA GEOGRAPHIC
par
MAURICE DARTIGUE
et
ANDRE LIAUTAUD
REPUBLIQUE D'HAITI
Public sous la Direction
DU
SERVICE TECHNIQUE
d'Agriculture et de I'Enseignement Professionnel
PORT-AU-PRINCE, HAITI
1931
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THIS VOLUME HAS BEEN
MICROFILMED
BY THE UNIVERSITY OF
FLORIDA LIBRARIES.
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AVANT-PROPOS
Ce livre fait parties d'une serie de manuels el6mentaires prepares
par le Service Technique A l'usage des Ecoles.
Les auteurs ont eu plusieurs annees d'experience, particuliere-
ment dans les Fermes-Ecoles du Service Technique. Ils ont observe
les conditions des districts ruraux aussi bien que celles des Villes et ce
livre est le r6sultat d'une 6tude approfondie des besoins des ecoliers.
Je suis certain que ce Manuel viendra s'ajouter utilement la
liste des ouvrages classiques A l'usage des ecoliers haitiens.
CARL COLVIN
Directeur Geinral a. i.
S.
PREFACE
SCe manuel est nouveau dans son genre. Ii constitute en parties
une introduction a l'6tude de la Giographie et a ete ecrit d'apres les
principles modernes qui government l'enseignement de la geographie
dans les ecoles elementaires.
Les dessins sont dius au talent de Mr. Fritz Maximilien. Le ma-
nuscrit a ete transcrit par Mademoiselle Madeleine Sylvain.
A tous ceux qui leur out prete leur concours au course de l'elabo-
ration de l'ouvrage, les auteurs pr6sentent leurs chaleureux remer-
ciements.
M. D. A. L.
1929.
INTRODUCTION
L'un des buts de l'enseignement moderne de la Geographie dans les &coles
elementaires est de d6velopper chez l'enfant une comprehension sympathiques
des gens de son pays et de ceux des autres pays.
Cette nouvelle faqon d'enseigner la geographie semble 6tre d'une absolue ne-
cessit6 en Haiti oi la majority des habitants ne connaissent pas leur propre pays
et ou un nombre restreint ont cette comprehension sympathique du milieu.
Les photos qui illustrent ce livre n'ont pas ete reproduites dans un simple
but d'ornement. Elles aident A rendre les idWes concretes, A donner des impres-
sions vivantes des endroits 6loignes. Dans la plupart d'entre elles il y a des per-
sonnes, hommes, femmes ou enfants; c'est pour rappeler que, dans 1'6tude de la
geographie, I'homme est le centre et que les faits proprement geographiques ne
sont utiles qu'autant qu'ils nous font mieux comprendre l'homme dans ses rela-
tions avec ses semblables et son milieu.
Par l'6tude de son pays et des diffirents autres, l'enfant doit en definitive
etre amended r6aliser la d6pendance de l'homme par rapport aux conditions natu-
relies de son milieu et par rapport A ses relations avec les autres hommes. II
doit apprendre que l'union et les services rendus contribuent A ameliorer sensi-
blement sa vie et qu'il n'est pas seulement citoyen d'un pays, mais qu'il est aussi
un membre d'une plus grande et plus vaste communaut6 qui a pour nom: le
monde.
TABLE DES GRAVURES
Pages
Carte d'Haiti.......................................Frontispice
C'est le vent qui fait marcher les voiliers............................. .............. 2
Effets d'un cyclone......................................................................... 3
Route dans la montagne................................ ................................ 4
Citadelle Laferriere......................................... ............................. 5
De beaux caf6iers............................................... ....................... 5
June fille du Plateau de Sainton (Fds des Blancs)................................... 6
Sentier de montagne......................................................... ........ 7
Une jolie maison a la campagne................................ .................... 8
Culture de la pite (Plaine du Nord).................................................. 9
Culture du coton (Plaine du Cul de Sac)............................................ 10
Elevage-Plateau Central.................................................................. 10
Une maison A Port-au-Prince.............................. ........................... 11
Une region d6sertique pros des Gonaives................................ ........ 12
Exportation de campeche (Miragoane)................................................ 12
Un acajou............................................................... ....................... 13
Radeaux sur 1'Artibonite........................................... ........................ 14
Transport A dos d'animaux............................ .............................. 14
Un moyen de transport qui n'est pas rapide......................................... 15
Transport par cabrouets............................................. ...................... 15
Transport rapide par camion........................................................... 15
Une route en plaine............................................................................. 16
Un sp6culateur en caf....................................... ............................ 17
Transport par train.............................................................................. 18
Exportation de caf ................................................. ......................... 18
Exportation de coton....................... ................. ............................ 19
Preparation de tomatoes pour l'exportation......................................... 19
Usine A mant6gue........................................... ............................ 20
Moulin a canne primitif.............................. .............................. 20
Hasco: Usine moderne...................................... ............................ 21
Usine A caf---S6chage-Petit Goive...................................................... 21
Une vue de Port-au-Prince................................................................... 22
Le march de Port-au-Prince................................. ....................... 22
Enfants d'une cole de Port-au-Prince.......................... ............. ... 23
Une salle de l'h6pital des Cayes................................ ............... .... 23
Le Champ de Mars et le Palais National.............................. ............. 24
Une banque A Port-au-Prince.............................. ............................. 24
Marchandes de lait.......................................................... ... ............... 25
Les continents et les mers.................................................................... 29
Une plantation de caf6 au Br6sil........................................................... 30
Les Pampas de l'Argentine...................................... ...................... 31
y
Pages
Les Esquimaux se nourrissent de viande, de poissons............................ 32
Deux enfants italiens.................................... ... .. ...................... 33
La terre est ronde..................................... ............................. 37
Les quatre points cardinaux......................................................... 38
Une boussole................................ ............................... 39
La terre tourne.......................... ..... ....................... 39
Le jour et la nuit......................................... ............................. 39
TABLE DES MATIERES
LIVRE I
PREMIERE PARTIES
Les gens et les choses de notre pays
CHAPITRE I
La nature et la campagne.................................................. 1
M ontagnes, arbres, rivieres, routes..................... ......................... ... 2
La vie dans les montagnes d'Haiti..................... ......................... 6
Vers le marche..................... ......................................... 7
Les Plaines..................................................................... 8
Les villes............................................................ .... ... .................. 9
CHAPITRE II
UtilitE des arbres........................................................... ........ 12
Moyens de transport..................................... ............................... 13
Bourgs..... .............................................................. .................... 16
CHAPITRE III
Ce qu'on fait en ville...................... ...... ........................ 18
Villes............................... ......... ....................................... 18
Industrie............................. ......... .................................... 19
CHAPITRE IV
V illes et cam pagnes................................... ............... ....... 25
DEUXIEME PARTIES
Le Monde
CHAPITRE 1
Les autres pays......................................................... .. 29
CHAPITRE II
Continents et oceans...................................... ................................ 35
CHAPITRE III
La Terre est ronde......................................................................... 37
On trouve les directions par le soleil................................................... 37
La boussole............................................... ................................. 38
La Terre tourne........................................... ...... ......................... 39
CHAPITRE IV
Cooperation entire les peuples et leur interdependance............................. 41
Comment l'homme pourvoit i ses besoins........................................ ....... 41
Com m erce.................................................................................. 42
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"/-
GEOGRAPHIC LOCALE
LIVRE I
PREMIERE PARTIES
Les Gens et les Choses de notre Pays
CHAPITRE I
La nature et la champagne
Les journ6es sont tres claires,
parce que le soleil nous eclaire.
Lorsque la lune se leve, il y a aussi
des nuits claires, et, mime lorsqu'il
n'y a pas de lune, on voit souvent
des nuits oii il ne fait pas si noir,
grace aux petites etoiles qui sont
dans le ciel. Le jour, nous ne pou-
vons pas voir ces 6toiles ni la lune,.
parce que la lumiere du soleil est
plus intense que la leur. C'est come
si vous allumiez une lampe en plein
jour, vous n'en verriez pas la lu-
miere.
Cependant, souvent la nuit est
noire, tres noire, et meme, certain
jours, le soleil ne parait pas. Ce sont
les nuages qui masquent le soleil ou
la lune ou les 6toiles. Ces nuages
ne sont pas sans utility; ce sont eux,
qui,. en se liqu6fiant, donnent les
pluies qui nous sont si necessaires.
Mais souvent, nous voyons de gros
nuages sans que, pour cela, il pleuve.
C'est parce que les nuages sont chas-
sis par les vents. -
Est-ce que vous vous etes jamais
demand ce que sont les vents? Les
vents, c'est de 1'air en movement.
C'est l'air qui se deplace parfois
lentement, alors nous sentons a peine
le vent, nous voyons seulement les
feuilles des arbres qui se balancent.
Ainsi, il y a des jours oi0 vous etes
tres ennuyes de ce que vos cerfs-
volants ne peuvent pas < >;
alors vous vous mettez a siffler>
le vent pour qu'il arrive. Parfois,
le vent est plus fort; nous devons
faire attention pour qu'il n'emporte
pas notre chapeau; c'est qu'A ce mo-
ment l'air se d6place plus vite. Alors,
les marines sont contents, car leurs
voiliers filent avec vitesse. Ils re-
doutent les jours ofi le vent tombe,
car vous devez savoir que c'est le
vent qui fait marcher les voiliers et
les godlettes. II en est de meme
pour les moulins A vent. N'en avez-
vous jamais vu? A la Hasco, pres
de Port-au-Prince, it y a un moulin
A vent qui sert a pomper l'eau. Les
2 GEOGRAPHIC LOCALE
vents. dit-on communement, chas-
sent les nuages et empechent parfois
les pluies, mais, souvent, ils ame-
nent la pluie avec les nuages. Le
movement des vents est di a l'ap-
pel de l'air d'une region plus froide
vers une region plus chaude. Les
coups de vent, les cyclones arra-
chent les arbres, les toits des mai-
sons et font toutes sortes de d6gats:
ce sont des vents qui s'avancent avec
une vitesse formidable.
pas tres 6lev6s, on les appelle des col-
lines.
Ces montagnes font la beauty de
notre pays. S'il n'y avait que des
planes dans tout le pays ou une
grande parties du pays s'6tendant A
perte de vue, vous voyez comme ce
scrait monotone. En Haiti, partout
ofu vous allez, vous voyez toujours,
a une certain distance, des mon-
tagnes ou des collins, et c'est ce qui
rend le pays si beau. En Europe, il
.. ... -..x K
Fig. 1
C'est le vent qui fait marcher les voiliers
Montagnes, arbres, rivibres, routes.
Certaines regions sont pr6serv6es des
cyclones par les hautes montagnes
centre lesquelles viennent parfois se
briser les vents des cyclones. Vous
avez remarqu6 que, en certain en-
droits, le sol est plus bas et que, en
certain autres, il se relive, il est plus
haut, parfois tres haut. C'est ce
qu'on appelle les mornes ou monta-
gnes. Lorsque les mornes ne sont
existed un pays qu'on appelle la
Su:sse, et qui est reputi pour ses
montagnes. En hiver, c'est-A-dire
pendant les mois de d&cembre, jan-
vier et fivrier, et meme pendant
toute l'anne, certaines d'entre elles
sont couvertes de glace et de neiges
qui ressemblent a des manteaux tout
blancs. Beaucoup de gens de toutes
les parties du monde vont admirer
ces montagnes.
Fig. 2
Effets d'un cyclone
4 GEOGRAPHIC LOCALE
Vous n'avez jamais observe l'effet
du soleil sur les montagnes? Et,
pendant la journ6e, ne voyez-vous
pas les jeux de lumi6re? Une grande
parties des mqptagnes est 6clairee par
le soleil, niais, Ca et 1I, il y a de
grandes teaches d'ombre qui font con-
traste avec la lumiere et produisent
un effet agreable pour les yeux.
N'Etes-vous jamais allk sur une mon-
tagne, d'oii 'vQpy regarded couler au
loin une rivierd? Ne dirait-on pas
Vous avez sfirement entendu par-
ler des montagnes de Plaisance,
dans le Nord, qui sont si jolies, oif
il fait si frais, et oiu l'on r6colte beau-
coup de cafe.
Le Puylboro, si pittoresque, que
l'on traverse en se rendant au Cap,
est une parties de ces montagnes de
Plaisance qui se d6tachent de la
chaine de la Marmelade. Au Puyl-
boro, vous voyez tr6s bien cette chai-
ne de la Marmelade, qui fournit
|I
Fig. 3
La route dans la montagne
un long rubin d'argent, qui se dd-
roule sur un gazon?
Sur les montagnes, il fait aussi
plus frais, I'air est plus sain. Parfois,
le sol est plus difficile A cultiver, mais
cette difficult rend plus 6nergiques
les habitants des mowlagnes.
Les montagnes et les collins nous
int6ressent encore d'une fagon sp&-
ciale, parce que c'est sur leurs pentes
qu'on cultive le caf6 qui procure
beaucoup d'argent aux habitants des
montagnes.
aussi beaucoup de cafe. Cette chai-
ne de la Marmelade se continue par
la chaine de Valliere et celle de la
Grande Riviere oui se trouve une
montagne c6lbre: le Bonnet A l'E-
veque, c'est IA que s'6leve la fameuse
Citadelle Laferriere. construite par
le roi Christophe. Vous voyez qu'a-
pres une montagne il y en a une
autre; c'est 1l l'origine de l'expres-
sion: <
core des mornes>.
I
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS
Sur les mornes, vous voyez des
plants et des arbres. Avez-vous ja-
mais pens6 A leur utility? Vous avez
peut-etre remarqu6 que la plupart des
sources et des rivieres viennent des
montagnes. On les doit aux arbres.
Les arbres, par leurs racines, retien-
nent dans 'la terre l'eau des pluies.
Les racines retiennent le sol et les
petites pierres et emp&chent ainsi
qu'ils soient balayes et emportes par
l'eau le long des pentes des mon-
tagnes. D'autres part, les feuilles
seches et les branches pourries agis-
sent comme des sponges et retien-
nent I'eau. Ces feuilles et ces bran-
ches, en se decomposant, rendent le
sol plus poreux et augmentent sa ca-
pacite de retenir I'eau. Cette eau
s'infiltre dans le sol et reparait plus
loin sous forme de source. Cette eau
est utile aux arbres, car ils en absor-
bent une parties don't ils ont grand
besoin pour dissoudre les matieres
nutritives qui servent a leur d6velop-
pement et qu'elles puisent par leurs
racines. Cette eau et ces matieres
nutritives
sont absolu-
ment neces-
saires aux ar-
bres. Pour
vous en con-
vaincre, pre-
nez une plan-
te et plongez
se s racines
dans une bou-
teille conte-
nant du tafia.
Vous verre dFi
Vous verrez Citadelle
Fig. 4
De beaux cafriers
que la plante mourra.
g. 5
Laferrinre
Le tafia n'est
pas une nour-
riture pour les
plants.
Du c6te de
Cerca-la-
Source et dans
les mornes de
Furcy situes
derriere les
mornesde
1'H6pital, qui
entourent en
parties Port-
au-Prince, il y
6 GEOGRAPHIC LOCALE
a des forts de pins qui, non seule-
ment sont utiles pour les raisons que
nous venous de voir, mais embellis-
sent davantage ces montagnes qui
sont ddji si majestueuses par elles-
memes. Tout ceux qui ont voyage,
-4-A.
Fig. 6
June fille du Plateau de Sainton
Fonds des Blancs
le soir, sur la route de Furcy, ont &t6
enchants par le >.
Le vent secoue les branches des pins,
qui, le soir, au milieu du silence de la
nuit, font un bruit semblable a une
musique.
Les montagnes de la Selle, don't
font parties les mornes de Furcy, se
prolongent vers la presqu'ile du Sud
sous diff6rents noms. Nous rencon-
trons dans cette direction les mornes
de Fond des Negres tres connus
pour leur cafe. Ces mornes se trou-
vent un peu en avant de la grande
chaine de la Hotte, qui en est un
prolongement, et qui s'6tend sur tou-
te la presqu'ile du Sud.
11 y a d'autres montagnes don't
vous. avez sirement entendu parler,
comme les Montagnes Noires qui
sortent du rebord meridional de la
chaine de la Marmelade et qui se
continent par les months de la Cou-
pe A l'Inde. Un peu plus lo'n, la fa-
meuse chaine des Cahos d'oii vient
le cafe si r6put6 de St-Marc. Au Sud
de cette ville, on rencontre les mor-
nes de Verrettes. De Gros Morne
jusqu'au Ml6e Saint-Nicolas s'6tend
un. vaste plateau appeal chaine de
Sa'nt Nicolas.
Les plateauxa qui snnt des r,-
gions 6lev6es, mais A peu pros plates,
tiennent le milieu entire les planes et
les montagnes.
La vie dans les montagnes d'Haiti
Nous venons de parler des monta-
gnes, des arbres qui s'y trouvent, de
I'air plus frais qu'on y respire. Tout
cela contribute a rendre les conditions
d'existence dans la montagne diff6-
rentes de celles des villes ou des
planes. Les montagnes ne produi-
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 7
sent pas les memes denr6es. Tandis
que dans la plaine s'6tendent les vas-
tes et vertes plantations de canne
sucre, les blancs jardins de coton,
dans les montagnes se voient prin-
cipalement les babies rouge-cerise
des cafes, le vert sombre des feuilles
d'igname et la fraicheur humide des
legumes. Et naturellement cette
difference dans la production se fait
sentir dans l'alimentation. Les mon-
tagnards se nourrissent principale-
ment de 16gumes, d'igname, de pois-
sons conserves achet6s pendant leur
court station dans les villes les
jours de march.
Les maisons dans les montagnes
ne different pas sensiblement de
celles des planes. Ce sont toujours
les faites de boue et de bois
et recouvertes de paille. ce
qui les rend plus fraiches que les
maisons recouvertes de toles des vil-
les. Le parquet est en terre battue
et il n' y a guire de fenktres; seul.
parfois se trouve un glacis pour s6-
cher le caf6. II devrait en etre au-
trement.
Les habitants rencontrent nombre
de d;fficult6s pour leur approvision-
nement d'eau. 11 n'y a point, en g6-
n6ral, de ces rivieres abondantes; on
doit le plus souvent se contenter
d'une petite source a d6bit peu con-
sid6rable. Dans une section des mbr-
nes de Jacmel appelke Laval; oii il
y a beaucoup d'habitants et de nom-
breuses plantations cafiberes, il ne
se trouve qu'une petite source d'ac-
cis tris difficile en saison de pluie et
oil, il faut attendre un assez long
temps avant de recueillir une cale-
basse d'eau. Heureusement qu'il
pleut assez souvent dans ces regions.
Cependant, malgr6 ces difficultis, les
habitants des montagnes ont l'avan-
tage de vivre perp6tuellement dans
la fraicheur, respirant un air pur.
L'1e6vation du s61 et la temperature
leur permettent, comme nous venons
de le voir, de cultiver du cafe et des
16gumes qui se vendent plus cher que
la plupart des denrees des planes.
- i -E
Fig. 7
Sentier dans la montagne
Vers le march
Dans les planes. nous avons de
large et belles routes blanches que
parcourent de nombreux camions et
8 GEOGRAPHIC LOCALE
automobiles. Les jours de march,
elles fleurissent de paysannes a
bourrique, se laissant porter douce-
ment vers la ville ofi elles vendent
le lait et les products de leurs jar-
dins. Dans la Plaine du Cul de Sac,
les habitants emploient le chemin de
fer. Pour cinquante centimes, ils
peuvent, sans fatigue, aller en ville
et revenir. Dans nos montagnes, il
n'y a point de tels avantages. Pour
conduire les montagnards en ville,
i y a le petit sentier malaise. Avez
vous jamais et6 en montagnes pour
che l'enfant a son dos au moyen d'un
foulard ou d'une serviette.
11 faudrait pouvoir construire des
routes dans nos mornes. La pitto-
resque file des paysans allant en ville
serait peut etre perdue, mais il en
resulterait pour ceux-ci plus de con-
fort et moins de fatigue.
Plaines
Dans les planes se cultivent la
plupart des denrees telles que: can-
ne a sucre, coton, tabac, riz, mais,
Fig. 8
Une jolie mason d la champagne
voir cette longue file d'habitants qui
descendent en ville. Souvent le petit
sentier ne permet pas que deux
d'entre eux marchent de front, et
l'on est oblige de marcher I'un der-
riere l'autre comme des <
vont au champ.> Et on en a pour
plusieurs heures parfois de ce voya-
ge. Quelque fois une paysanne trans-
porte son b6be a la ville, parce qu'il
est trop jeune pour qu'on le laisse
a la maison toute une journ6e ou
deux. Et alors la brave mere atta-
bananes, etc., et on y fait l'61evage
des volailles et des autres animaux.
A la champagne, le travail est tout
aussi dur que dans les villes, mais
il est int6ressant et sain. Le campa-
gnard travaille au grand air. Ce sont
les products de sa terre qui entre-
tiennent l'activit6 des grandes villes.
Ces villes sont des d6bouch6s pour
les products des campagnes et sont
aussi, pour la plupart, des ports oii
les navires apportent les marchandi-
ses venant de l'6tranger qu'on con-
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 9
some dans les campagnes les plus
reculees. En examinant bien une
carte d'Haiti, vous verrez que cha-
cune des grandes planes ou vallkes
est desservie par un port.
Les planes sont arrosees par des
rivieres qui en maintiennent la fer-
tilit6. Ces rivieres embellissent le
paysage des campagnes et consti-
tuent un des principaux attraits de
la champagne pour les gens des villes
qui aiment bien s'y baigner.
Vous avez sfirement entendu par-
ler des principles planes d'Haiti,
comme la Plaine du Nord, arros6e
Plaine de l'Arcahaie, r6put6e pour
ses bananes; la plain du Cul de Sac,
oiu se trouve Port-au-Prince, don't le
port est proteg6 par la grande ile de
la Gonave. Dans cette plaine, cou-
lent la Riviere Blanche et la Grande
Riviere du Cul de Sac qui passent
non loin de .la Croix des Bouquets.
En allant vers le Sud, nous rencon-
trons la Plaine de LUogane, arrosee
par la riviere de Momance, et la
Plaine des Cayes, desservie par le
port du meme nom et oii coulent la
Ravine du Sud et la Riviere de I'llet.
Dans la region de J6r6mie, la Vol-
Fig. 9
Culture de la Pite (Plaine-du-Nord)
par la Grande Riviere du Nord, et
d'autres rivieres, et a laquelle la ville
du Cap sert de port. Tout pros de
Port de Paix se jettent les Trois Ri-
vieres, la plus 6tendue des rivieres
du Nord, apres avoir passe a Plai-
sance et Gros Morne. Nous rencon-
trons ensuite la Plaine des Gonaives
desservie par le port du meme nom;
la grande Plaine de l'Artibonite, ar-
rosee par la riviere du meme nom, et
don't Saint Marc est le d6bouch6; la
drogue, la Guinaud6e et la Grande
Anse arrosent des vallees fertiles.
A c6te de ces planes, nous pou-
vons mentionner le Plateau Central
ou Plaine Centrale dans laquelle est
situ6 le bourg de Hinche. Dans cette
region on fait surtout de l'elevage.
Les villes
La vie dans les villes est diff6rente
de celle des campagnes. Les mai-
sons et les rues sont tres rappro-
ch6es les unes des autres. Dans cer-
10 GEOGRAPHIC LOCALE
Fig. 10
Culture du coton (Plaine Cul-de-Sac)
tains quarters riches, il y a de gran-
des et belles maisons, alors que dans
d'autres quarters on rencontre des
maisons d'aspect miserable oij les
gens -vivent A l'6troit. La plupart
des habitants des villes travaillent
dans des magasins, des bureaux, des
usines ou des ateliers. La popula-
Fig. I
Elevage Plateau Central
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 11
tion des villes 6tant dense et agglo-
meree sur une 6tendue relativement
restreinte, on a &et oblige de cons-
truire de grandes 6coles dans les
grandes villes. VoilA pourquoi, I'a-
pres-midi, vers quatre heures, cer-
taines rues sont tapiss6es d'6coliers
revenant des classes, leurs livres
sous le bras.
Dans les rues, de nombreuses au-
tomobiles passent et repassent, et,
le soir. plusieurs de nos villes sont
des journaux 6crits sp6cialement
pour eux. Ceux qui lisent les jour-
naux sont journellement renseign6s
sur les prix de toutes choses. De
cette maniere, ils savent comment
il faut vendre leur cafe et leur coton,
et combien il faut payer la paire de
chaussures ou leur joli costume bleu.
Ils peuvent aussi avoir des automo-
b'les pour le r6glement de leurs af-
faires et pour leurs promenades
l'apr6s-midi.
Fig. 12
Une maison d Port-au-Prince
6clairees par la lumiere electrique.
Apres souper, les habitants vont se
promener sur les places publiques ou
souvent vont au cinema; ou bien ils
restent chez eux oii le phonographe
leur fait de la musique. Parfois, dans
un grand salon, assis dans sa
ne, on voit le pare de famille, lisant
son journal. Il sait ce qui se passe,
jour par jour, dans le pays et dans
le monde entier. Il est au courant de
tous les progris. Dans beaucoup de
pays, tout le monde lit les journaux,
et l'on voit, les soirs, beaucoup de
gens revenues des champs qui lisent
C'est pourquoi il faut que tous les
enfants aillent tous les jours A l'6co-
le. Des agriculteurs eclaires n'au-
ront point A envier le confort des
gens des villes. Car plus instruits,
ils auront de grandes maisons avec
de jolis meubles, leur phonographe
et leur journal.
*D'ailleurs on voit dans certaines
regions des habitantss> qui ont de
jolies maisons, de la vaisselle, des
meubles assez confortables et mime
dans certain endroits, dans le Sud,
on en voit qui ont des phonographes.
12 GEOGRAPHIC LOCALE
CHAPITRE II
Utility des arbres
Les arbres nous sont tres utiles. et ne pouvant cultiver aucune den-
Sans eux, 1'eau des pluies et des ruis- ree don't le prix leur permettrait d'a-
seaux coulerait rapidement a la sur- cheter des vetements et d'autres ob-
face des pentes des montagnes, en jets.
important la bonne terre avec elle, Les arbres sont encore utiles A
occasionnant
ainsi des crevasses.
autre chose. Avec quoi votre pare
Fig. 13
Une region disertique pros des Gonaives
Bient6t toute la region environnan-
te serait d6serte, sans culture aucu-
ne, et les habitants de cette region
seraient pauvres, tres pauvres, n'a-
yant rien a manger, ni mEme A boire,
a-t-il construit la maison qui vous
abrite? N'est-ce pas avec du bois
provenant des arbres? Le feu qui
vous sert A cuire les aliments n'est il
pas fait avec du bois? Le camp6che
Fig. 14
Exportation de Camp&che (Miragoane)
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 13
qui rapporte tant d'argent et qui sert
A teindre les 6toffes de luxe ainsi que
l'acajou qui sert A faire de beaux
meubles ne sont-ils pas des arbres?
Pour traverser les rivieres, li oiu
il n'y a pas de pont, on se sert de
>. Ces bois fouilles sont
des troncs d'arbres qu'on a fouilles
avec un outil. Les autres canots qui
ne sont pas des bois-fouilles sont
faits avec des planches provenant
des arbres. A la champagne, on fabri-
que des planches en abattant les ar-
bres avec des haches. Deux hommes,
avec de grande scies, r6duisent ces
arbres en planches; mais ces plan-
ches ne sont pas tres bien faites.
Dans les villes, comme a Port-au-
Prince il v a de grandes installations
pourvues de scies mecaniques qui
transforment le bois en belles plan-
ches bien lisses.
Les canots, les radeaux forms
par un assemblage de bois lids en-
semble et les bois fouilles nous ren-
dent un grand service, parce qu'ils
nous permettent de nous servir des
rivieres come moyens de commu-
nication ou routes. Nous pouvons
facilement et sans fatigue nous
transporter d'un point A un autre, et
nous pouvons aussi transporter les
products que nous allons vendre au
march.
Sur la riviere de l'Artibonite, on
voit tr6s souvent de grands radeaux
qui transportent du camp&che ve-
nant de tres loin et qu'ils d6barquent
au Pont-Sond6, d'oiA on les exp6die A
Saint Marc pour 6tre vendus. On y
voit aussi des gens en canots de bois
fouill6s. Sur l'Estire, pros des Go-
naives, lorsque la riviere est haute,
ceux qui ont des bois-fouill6s ga-
gnent de l'argent en transportant les
gens d'une rive A l'autre.
Fig. 15
Un acajou
Moyens de transport
Vous voyez qule, pour vous rendre
d'un lieu A un autre, il vous faut un
cannot, un bois-fouill ou un radeau,
ou bien une bourrique, un cheval ou
une automobile. Mais pour voyager
en cannot, il vous faut une riviere
14 GEOGRAPHIC LOCALE
Fig. 16
Radeaux sur I'Artibonite
assez profonde et assez longue; et
pour voyager A cheval, A bourrique
ou dans une automobile, il vous faut
des routes. Les routes et les rivieres
sont ce qu'on appelle des voies de
communication. Sans les voies de
communication, comment pourrions-
nous transporter nos bananes, nos
patates, etc. au march du bourg voi-
sin? Nous pourrions peut-6tre aller A
pied, mais nos bourriques et nos che-
vaux ne pourraient pas passer. II
nous serait inutile d'avoir de grands
jardins, car nous ne pourrions pas
6couler ce que nous cultivons et nous
n'aurions que tres peu d'argent ou
meme pas du tout. Dans la region de
Jer6mie, il y a un endroit appel6
Fond-Cochon, qui produit beaucoup,
beaucoup de cafe, mais il n'y a pas de
route pour les bourriques, les mulets
et les chevaux; tout le cafe se gaspil-
Fig. 17
Transport a dos d'animaux
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS
Fig. 18 Fig. 9
Un moyen de transport qui n'est pas rapide
(Thomassique) Transport par cabrouets
le ainsi sur place, et les gens de l'en-
droit percent, chaque annie, beau-
coup d'argent, une grande parties du
ca'6 n'etant pas cueillie, puisque ce
serait inutile.
Dans les montagnes, on a surtout
besoin de sentiers pour les animaux,
mais, dans les planes et sur les pla-
teaux, il faut des routes plus large
pour cabrouets. Avec les cabrouets,
on va plus vite et I'on transport plus
de denr6es A la fois. Deux ou trois
personnel peuvent charger un mEme
cabrouet, et cela cofite meilleur mar-
che. Mais il y a quelque chose qui
vaut mille fois mieux que le cabrouet,
c'est l'automobile. On peut trans-
porter beaucoup plus de personnel ou
de choses dans une automobile ou un
camion, et l'on va vite, tres vite. Il
nous est tres n6cessaire d'aller vite.
D'abord, parce que nos products ne
se gatent pas, ils ne sont pas mouil-
d1s par la pluie, et ensuite parce que
T
Fig. 20
Transport rapid par camion
GEOGRAPHIC LOCALE
nous avons besoin de retourner A nos
champs pour y travailler, afin d'avoir
d'autres denrees qui nous rapporte-
ront beaucoup d'argent.
Le temps qu'on perd A aller au
march A pied ou sur des bourriques,
au lieu d'y aller en auto, on pourrait
l'employer A autre chose. Ne voyez
vous pas que les gens qui se servent
de l'automobile font plus vite leurs
affaires et qu'ils gagnent plus d'ar-
gent.
Bourgs
De m6me que ceux de la champagne
cultivent leur champ et apportent
leurs r6coltes au marched du bourg
gent qu'ils gagnent ainsi, ils achktent
des marchandises qu'ils viennent
revendre. Mais s'ils 6taient obli-
g6s d'aller dans les grandes villes A
pied ou sur une bourrique, ils pren-
draient trop de temps, et lorsque les
habitantss> viendraient acheter
d'eux, ils ne seraient pas la et per-
draient beaucoup d'argent. C'est
pourquoi ils sont contents d'avoir de
bonnes et large routes oii les auto-
mobiles peuvent passer et qui leur
permettent d'aller vite.
Tout ce que nous venons de voir
fait ressortir la difference qui existe
entire les villes et les campagnes aux-
Fig. 21
Une route en plaine
pour les vendre, et qu'ils achktent en-
suite des toiles, des lampes, des
assiettes et autre chose, don't ils ont
besoin, des gens du bourg, de mme
ces gens vont acheter des grandes
villes les articles qu'ils leur vendent;
une grande parties d'entre eux fabri-
quent des objets qu'ils vont vendre
dans les grandes villes, et, avec I'ar-
quelles les bourgs servent d'interm6-
diaires. C'est surtout une difference
, ou de < com-
me on dit en creole. A la champagne,
les gens se livrent A I'agriculture, et
dans les villes, au commerce et A l'in-
dustrie. Et il est A remarquer que,
sans agriculture, l'industrie et le
commerce ne peuvent pas prop6rer.
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS
Fig. 22
Un spiculateur en cafe
Cependant meme dans les bourgs,
beaucoup de gens s'adonnent A l'a-
griculture. Il n'est pas rare de voir
des personnel qui, en plus de leurs
boutiques, ont leurs champs, leurs
<>, comme ils disent, ou bien
qui font '61evage de porcs ou d'au-
tres animaux. C'est pourquoi nous
pouvons dire que 1'agriculture est la
principal occupation de la majority
des haitiens.
18 GEOGRAPHIC LOCALE
CHAPITRE III
Ce qu'on fait en ville
Vous avez vu que les gens des des marchandises qu'ils vendent aux
bourgs achetent les denrees des
bitants>> et qu'ils vendent des mar- ciants des villes. Ils sont, en some,
1.r
Fig. 23
Transport par train
chandises. Mais ces denrees qu'ils
achetent, except certaines denr6es
alimentaires don't ils consomment
une parties, ils les apportent dans les
grandes villes. II en est de mme
Fig. 24
Exportation de cafe
les intermediaires entire
les campagnes.
les villes et
Villes
Commerce, exportation.
Entrons maintenant dans une vil-
le, a Port-au-Prince, par example,
pour voir ce qui s'y fait.
Nous avons vu que les gens des
bourgs ainsi que les sp6culateurs
ach6tent des denrees pour les reven-
dre aux commercants des villes. Ces
denrees, cafe, coton, bois de camp&-
che et autres sont amenees dans des
camions ou par le train venant de
St-Marc ou celui venant de Leogane.
Vous voyez aussi beaucoup de ca-
mions et d'autos remplis de gens ve-
nant des campagnes, des bourgs et
des autres villes pour vendre, acheter
et r6gler leurs affaires.
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 19
Fig. 25
Exportation de cotton
Mais ces commercants de Port-au-
Prince qui achetent le cafe, le coton,
le camp&che, I'acajou et autres pro-
duits, qu'est-ce qu'ils en font? Est-
ce qu'ils s'en servent directement?
Non, il. les exportent, surtout le ca-
fe, le coton, le cacao et le campeche,
c'est-A-dire ils les envoient A 1'6tran-
ger oil on les paye un bon prix. Avec
cet argent ils ach6tent A 1'6tranger
les marchandises qu'ils revendent A
d'autres petits commercants de Port-
au-P:ince et des bourgs qui les re-
vendent aux habitants, qui les patient
avec le prix de leurs denrees.
II y a aussi d'autres products com-
me les legumes (oranges, figues-ba-
nanes, avocats, pommes-cajous, to-
mates, etc.) que nous pourrions ex-
porter et qui nous rapporteraient
beaucoup d'argent.
Seulement, il y a d'autres pays qui
exportent egalement ces fruits et ces
I6gumes. Par consequent, pour que
les Haitiens puissent vendre leurs
products sur les marches strangers,
ils doivent les cultiver de facon qu'ils
soient aussi bons et aussi beaux que
ceux des pays strangers. Pour cela
ils doivent connaitre les m6thodes
d'horticulture.
Fig. 26
Tomates mises en boites pour I'exportation
Industrie
Cependant toutes les denrees du
pays ne sont pas exportees. Il y a A
Port-au-Prince des industries qui
transforment certaines denries pour
les revendre ensuite A tout le monde.
Aihsi 1'acajou est achete par les eb6-
nistes qui en font de beaux meubles;
les graines de coton sont achetees
r!~;
3
20 GEOGRAPHIC LOCALE
Fig. 27
Usine a mantegue
par l'Usine A mantegue qui en fa-
brique une bonne mantegue pour la
consommation locale; des fabriques
font des cigarettes et du tabac pour
pipe avec les feuilles de tabac qu'elles
achktent des fermiers.
Ne voyez-vous pas tout pr6s de
chez vous des moulins A canne ofi l'on
transform la canne en sirop ou en
clairin? En entrant A Port-au-Prince
par le Nord, I'on voit la Hasco, une
grande usine, oii la canne est trans-
formie en sucre blanc que tout le
monde en Haiti consomme. La Has-
co en export une parties aux Etats-
Unis.
Ceux qui produisent les denr6es
font de l'agriculture, ceux qui les
achetent et les revendent font du
commerce, ceux qui les transforment
en d'autres products font de l'indus-
trie.
Les habitantss> qui vivent pr6s de
Port-au-Prince apportent eux-mimes
leurs denr6es, surtout les vivres ali-
mentaires et les 16gumes, au mar-
ch6 de Port-au-Prince. Le Gouver-
nement a fait une belle construction
en fer en plein Port-au-Prince pour
abriter les gens qui viennent vendre
et acheter au march&. On y trouve
Fig. 28
Moulin a canne primitif
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 21
Fig. 29
Hasco: Usine moderne
les 16gumes, les vivres alimentaires,
les volailles, les poissons et la viande
de bceuf, de mouton, de cabri et de
porc. Port-au-Prince est une grande
ville. Pour se rendre d'une parties de
la ville A l'autre, au lieu de marcher,
les gens prennent des buss ou des
automobiles A cause de la distance;
c'est pourquoi vous y voyez tant d'au-
tos et de buss. Mais souvent, pour re-
gler une affaire, il serait trop long de
se rendre d'un lieu A un autre m6me
en automobile: il y a alors le t61lpho-
ne. C'est un appareil avec lequel on
peut parler A une grande distance et
meme d'une ville A une autre sans
se d6placer. C'est que le temps est
pr6cieux, on n'a pas le droit de le per-
dre.
A Port-au-Prince les rues sont net-
Fig. 30
Usine a cafe---Sichage--Petit Godve
22 GEOGRAPHIC LOCALE
r~:x1
r ..- MBm _i-" mll
Fig. 31
Le march de Port-au-Prince
toyees chaque jour. Il y a beaucoul
d'6coles priv6es et publiques. II y a
en outre un H6pital oi vont se faire
soigner ceux qui sont malades. On
a construit de bons h6pitaux dans
les plus grandes villes d'Haiti, et dans
la plupart des petites villes, le Ser-
vice d'Hygiene tient des cliniques
tout comme celles qu'il tient dans
les campagnes. Il est souvent meil-
leur de se faire soigner A 1'h6pital
que chez soi, non seulement parce
qu'il y a de bons medecins, de bons
medicaments et tous les instruments
Fig. 32
Une vue de Port-au-Prince
n6cessaires pour les operations, mais
parce qu'on y trouve un bon lit et
une infirmiere connaissant bien son
metier qui vous donne de la nourri-
ture et des m6dicaments A heures fi-
xes et prend bien soin de vous. Ceux
qui sont pauvres et n'ont pas d'ar-
gent, sont soign6s gratuitement.
L'H6pital, les routes, la Gendar-
merie, le Service du T616phone, la
Poste, les 6coles sont 6tablis et pays
par le Gouvernement. Oh le Gouver-
nement prend-il l'argent? Vous ne
saviez pas que le Gouvernement tou-
che un droit sur chaque livre de cafe,
de coton, de gaiac, de campeche, que
le commerqant export? C'est pour-
quoi le Gouvernement veut que les
habitantss> produisent beaucoup;
c'est son intirEt et celui des habi-
tants qui seront plus riches. Tous les
objets imports, les marchandises ve-
nant de 1'Ntranger que vous achetez
patient aussi un droit A l'entr6e. Ceux
qui font le commerce doivent aussi
payer leur patente.
LES GENS ET LES CHOSES DE NOTRE PAYS 23
Fig. 33
Quelques enfants d'une cole de Port-au-Prince
L'argent provenant des droits et
des taxes que le Gouvernement per-
Coit est d6pos6 A la Banque. C'est
pourquoi lorsque quelqu'un travaille
pour le Gouvernement, on lui remet
A la fin du mois un cheque sur lequel
est inscrit le montant qu'il doit tou-
cher. En pr6sentant ce cheque A la
Banque, il est immediatement paye.
Mais ce n'est pas le Gouvernement
seul qui peut deposer son argent A
la Banque; tout le monde le fait, les
enfants comme les grandes person-
nes. Non seulement la banque gar-
de votre argent pour vous, mais elle
vous paie un intirkt sur cet argent.
Votre argent est en parfaite sfiret6,
et, en d6posant chaque mois une pe-
tite some, vous finissez par 6cono-
miser apres quelques annees une
grosse valeur avec laquelle vous pou-
vez etablir une ferme, acheter une
Fig. 34
Une salle de 'H6pital des Cayes
GEOGRAPHIC LOCALE
Fig. 35
Le Champ de Mars et le Palais National
maison ou vous lancer dans le com-
merce. L'6pargne contribute A en-
richir un pays.
Les banques ne recoivent pas seu-
lement de l'argent en d6p6t, elles en
prktent aussi contre garanties sfi-
res. La personnel qui emprunte paie
alors chaque mois un interEt.
Ii y a A Port-au-Prince deux ban-
ques: la Banque Nationale de la R&-
publique d'Haiti et la Banque du Ca-
nada qui ont des succursales dans
les principles villes d'Haiti.
Fig. 36
Une Banque d Port-au-Prince
LES GENS ET LES HOSES DE NOTRE PAYS 25
CHAPITRE IV
CONCLUSION
Villes et Campagnes
De tout ce qui pr6ecde, vous pou-
vez tirer la conclusion que villes et
campagnes se supportent mutuelle-
ment. Pensez aux difficulties qu'6-
prouveraient les gens des villes s'ils
n'avaient point derriere eux tous ces
braves campagnards. Et pensez aus-
si A celles qu'6prouveraient ces der-
niers si, par hasard, au bout des rou-
tes vicinales, ne se trouvait pas un
village ou une ville.
Dans les campagnes, on a besoin
d'outils pour le jardin, de farine pour
le pain, de toile pour les vetements.
Et on ne les trouve qu'en ville. LA,
il y a d'abord les commercants qui
risquent leur argent dans des op6ra-
tions compliqu6es qui leur .permet-
tent d'avoir chez eux de la toile, de
la farine et des outils. Avec eux
nombre d'autres personnel, des le
matin, travaillent et sont pr6tes A
servir ceux qui vont venir de la
plaine ou des mornes pour s'appro-
visionner.
A part ces commercants, il y a en-
core d'autres personnel don't nous
avons d6jA parl6 et qui veillent A ce
que le caf6, le coton du campagnard
se vendent A l'6tranger. Ils courent
beaucoup de risques, car il se peut
qu'A l'6poque de vente, le prix qu'on
lui donne pour son caf6 ou son coton
soit inf6rieur A celui qu'il a donn6
aux campagnards. Ils m6ritent done
I'estime de ces derniers qui, grace a
lui, peuvent 6couler leurs products.
Et enfin, il y a aussi d'autres ou-
vriers qui travaillent dans les usines
pour preparer ce caf ou ce coton,
ou bien pour fabriquer le sucre. Il y
a des cordonniers et des tailleurs qui
confectionnent ces souliers et ces
costumes que l'on portera jusque dans
Fig. 37
Marchandes de lait
26 GEOGRAPHIC LOCALE
les sections les plus recul6es. Il y a
des employes de l'etat qui veillent A
ce que l'ordre soit maintenu, l'ordre
qui va faciliter tous les changes et
le commerce.
Vous voyez done que les villes sont
d'un grand concours aux campagnes.
Et le contraire aussi est vrai. Car
dans les planes et les montagnes,
tous les jours, A l'aurore, de braves
gens s'en vont sans prendre garde au
soleil brfilant, cultiver le sol. Ils
plantent le cafe, le coton, les 16gumes
que les citadins attendent et sans
lesquels leur vie deviendrait presque
impossible.
Les jours de march, les routes
sont remplies de paysannes a pied ou
juch6es sur des bourriques qui par-
courent plusieurs kilom6tres pour ap-
porter en ville les products qui y
sont attendus. Quotidiennement, par
example, des mornes de Kenscoff des-
cendent A pied des por-
tant de lourds paniers et qui vont ap-
porter le lait aux gens de Port-au-
Prince. Le soir venu, elles refont la
route du matin, s'en retournent chez
elles pour recommencer le lendemain.
Et ne pensez-vous pas qu'a cause
de ces services reciproques, que cita-
dins et campagnards se rendent, un
plus grand amour doit les unir? Ne
pensez-vous pas qu'ils sont dignes.
chacun, de l'estime de l'autre?
LIVRE I
DEUXIEME PARTIES
Le Monde
LE MONDE Z9
CHAPITRE I
Les autres pays
Jusqu'a present, nous avons parl6
des personnel et des choses que nous
trouvons en Haiti. Mais il y a d'au-
tres pays que le n6tre. Nous en sa-
vons dejA quelque chose, puisque
nous avons pric6demment dit que
certaines de nos denrees 6taient ex-
portees dans des pays strangers.
Tout A c6t6 de nous, sur la meme
terre, se trouve la R6publique Domi-
nicaine. Les enfants qui vivent pros
de la frontiere, qui est la ligne qui
spare les deux pays, connaissent
bien les Dominicains. Generalement
on les appelle >, parce
qu'ils parent une langue differente
de la n6tre, et qu'on appelle juste-
ment l'espagnol. Si nous voulons al-
ler dans la R6publique Dominicaine,
nous pouvons prendre une automobi-
le, mais si par hasard nous voulons
aller dans un autre pays, il nous faut
Fig. 38
Les continents et les mers
30 GEOGRAPHIC LOCALE
traverser la mer, parce que notre
pays est une ile, c'est-A-dire une pe-
tite terre entour6e d'eau de tous c6-
t6s. II y a aussi de grandes 6tendues
de terre qui sont entour6es d'eau.
On les appelle des continents.
Haiti est place entire deux conti-
nents: l'Am6rique du Nord et l'Ame-
rique du Sud (Voir carte page 29).
Vous voyez, sur la carte, que les deux
Am6riques sont relies entire elles
par un morceau de terre. Cette min-
ce bande de terre s'appelle un isthme,
l'isthme de Panama. Autrefois, si
un bateau voulait d'Haiti aller de
l'autre c6t6 de l'Am6rique, il lui fal-
lait contourner toute cette grande 6-
tendue de l'Am6rique du Sud. Cela
prenait des jours et parfois des mois.
Mais il y a quelque temps de cela, on
a perc6 un canal A travers l'isthme
de Panama. Cela a cofit6 du temps,
du travail et de l'argent, mais le vo-
yage des navires qui veulent traver-
ser de l'autre c6t6 est r6duit consi-
derablement. Chaque navire, pour
passer dans le canal de Panama, paie
naturellement un certain droit en
argent.
L'Am6rique du Sud, situ6e au sud
de l'isthme de Panama, est consti-
tute par divers pays don't quelques-
uns comme l'Argentine et le Br6sil
sont de tres grands pays. On y parole
1'espagnol, sauf au Br6sil don't la
langue est le portugais.
Quelques-uns de ces pays ont des
regions don't le climate est aussi chaud
que le n6tre. C'est pourquoi on y cul-
tive des denr6es semblables A celles
d'Haiti. Le Br6sil produit la plus
grande parties du caf6 consomme
dans le monde, et la Colombie pro-
duit un cafe qui est presque comme
celui d'Haiti.
Courtoisie Underwood and Underwood
Fig. 39
Une plantation de cafe au Brisil
LE MONDE 31
A measure que l'on descend vers le
Sud, le climate devient plus tempe-
r6. C'est ainsi qu'en Argentine on
peut faire les cultures des climats
temp6r6s. Dans ce pays on fait
beaucoup d'61evage et l'on export
du blW et beaucoup de viande frigo-
rifi6e.
Au Nord de l'isthme de Panama,
jusqu'A la frontiere du Mexique, s'6-
tendent les pays de l'Amerique Cen-
trale qui produisent aussi du cafe et
des figures bananes; plus au Nord, on
rencontre le Mexique, un autre pays
de langue espagnole oiu l'on cultive
du cafe et de la pite dans les regions
chaudes. Tout pres de nous, se trou-
ve File de Cuba oui beaucoup d'Hai-
tiens 6migrent pour travailler dans
les champs de canne.
Maintenant vous connaissez d6ji
quelque chose de l'Am6rique. Dans
le nord de l'Am6rique, se trouve un
pays que l'on appelle les Etats-Unis
. ....
7; "
'w:
C'est des Etats-Unis que nous ache-
tons beaucoup de choses utiles, telles
que les outils, les camions et les auto-
mobiles. Les ouvriers qui travaillent
pour nous fabriquer ces diff6rentes
choses menent parfois une vie tres
dure. Ainsi pour trouver le fer, qui
sert A la fabrication des outils et des
autos, il y en a qui descendent dans
la terre par un grand trou que 1'on
appelle une mine. Arrives li, ils creu-
sent avec des pics et d6tachent le fer
qui est melang6 A un tas d'autres ma-
tieres. Puis il y a d'autres hommes
qui font chauffer le fer ainsi trouv6
et qui le pr6parent. Enfin d'autres ou-
vriers prendront le fer prepare et en
front des outils ou une automobile.
Vous voyez done quel est le nombre
d'ouvriers qu'il a fallu employer
avant d'arriver A la fabrication d'une
petite houe, par example. Et nous
n'avons pas parl6 de tous ceux qui
ont transport la petite houe depuis
l'usine jusqu'A celui qui s'en sert.
Courtoisie Underwood and Underwood
Fig. 40
Les pampas de I'Argentine
GEOGRAPHIC LOCALE
Dans ce pays, qu'on appelle les
Etats-Unis, il y a done des hommes
qui travaillent, et il y a aussi des en-
fants. II y en a qui vivent A la cam-
pagne ou en ville comme vous et don't
les parents cultivent la terre ou font
le commerce comme les v6tres.
Plus haut encore que les Etats-
Unis, il y a aussi des enfants qui
s'appellent: les Esquimaux. La, 1i
fait tres, tres froid et il y a de la
neige presque toute 1'ann6e. Aussi
les petits garcons et les petites filles
ont des v6tements bien chauds. Leur
pays ne peut pas produire de la ba-
nane, de la canne A sucre, des man-
gos comme ici, car il y fait trop froid.
Aussi, mangent-ils surtout de la
viande et de l'huile tiree des animaux
que chassent leurs pares. Ce ne sont
pas des animaux comme ceux que
nous avons ici: boeufs, cabris, etc.
mais d'autres, 6tranges avec des cor-
nes ramifiees, qu'on appelle des
6lans, ou encore des animaux vivant
dans la mer et qui parfois viennent
sur le rivage et qu'on appelle pho-
ques.
Mais tout ceci est en Amerique.
Or l'Am6rique est tout pres de nous.
Nous pouvons aller en bateau de
Port-au-Prince aux Etats-Unis en
cinq jours. II y a d'autres pays beau-
coup plus 6loignes de nous. Vous
savez, par example, comment on ap-
pelle la farine dans nos campagnes.
On l'appelle farine-France. La Fran-
ce est aussi un autre pays qui se trou-
ve dans un autre continent appel6
l'Europe. Pour y aller, il faut faire
un plus long voyage qui dure de seize
A vingt-deux jours. Il y a beaucoup
d'Haitiens qui vont en Europe. Les
premiers bateaux qui vinrent en
Haiti 6taient dirig6s par un Euro-
Courtoiie Underwood and Underwood
Fig. 41
Les esquimaux se nourrissent surtout de viande, d'huile et de poissons
LE MONDE 33
p6en, un Italien nomm6 Christophe
Colomb, et don't nous parlerons plus
tard.
La figure 42 montre deux enfants
italiens avec leur mere. Vous voyez
qu'ils ne sont pas aussi chaudement
v6tus que les Esquimaux. C'est par-
ce qu'il ne fait pas si froid en Ttalie.
C'est un pays temp6r6, c'est-A-dire
qu'il n'y fait pas aussi chaud qu'en
Haiti, ni aussi froid que dans le pays
des Esquimaux. Les pays de 1'Euro-
pe ont beaucoup de navires. Ils ache-
tent beaucoup de choses des autres
continents. Ainsi, par example, plus
de la moiti6 de notre caf6 est vendu a
la France ; il y a des bateaux qui vien-
nent le prendre jusqu'en Haiti. Mais
aussi ces pays vendent beaucoup de
choses aux autres. Ainsi il y a un
pays en Europe appel6 Angleterre
qui nous vend beaucoup de cotonna-
de. Ii y a IA beaucoup d'usines qui
font de la toile. Cependant on n'y
produit pas de coton. Mais 1'Angle-
terre a beaucoup de bateaux qui vont
acheter le coton dans d'autres en-
droits oii on peut le planter. Quand
ce coton arrive A l'usine, on le r6duit
en fil, puis en toile que l'on teint de
diverse couleurs et que l'on exp6die
ensuite aux pays qui n'ont pas d'usi-
nes, au n6tre par example.
Un autre pays que l'on appelle
Allemagne fabrique la vaisselle de
faience, les plats et les assiettes
6mailles que nous employons en Hai-
ti. Done dans tous ces pays il y a des
gens qui travaillent pour nous envo-
yer ce don't nous avons besoin. En
retour, ils attendent de nous les cho-
ses qu'ils n'ont pas et que nous, nous
avons: le caf6, le coton, le camp&che,
le cacao, etc.
II y a aussi des enfants, comme
vous, dans ces different pays, qui
vont A l'6cole, comme vous, qui itu-
dient votre pays, comme vous 6tudiez
le leur dans la g6ographie. Ils vivent
cependant d'une maniere diffirente.
Ils s'habillent aussi diff6remment,
parce qu'ils ont A se prot6ger parfois
du froid.
Maintenant nous allons voir un
autre continent oii il fait aussi tres
chaud et oii, par consequent, les en-
fants peuvent aller pieds nus comme
en Haiti. Ce continent s'appelle l'A-
frique. Les habitants de l'Afrique ne
sont pas chaudement v6tus et les
maisons sont g6n6ralement en paille,
mais elles ne ressemblent pas A celles
. 2_ .'-1:'4 _2: "-, " .. ...
Courtoisie Underwood and Underwood
Fig. 42
Deux enfants italiens avec leur mere
34 GEOGRAPHIC LOCALE
de notre pays. Pensez vous que les
maisons des Esquimaux peuvent etre
en paille? Non, parce qu'il y ferait
trop froid. Dans chaque pays, sui-
vant le climate, la temperature, les
gens s'habillent, se nourrissent et se
logent d'une maniere diff6rente.
Mais ce n'est pas seulement le climate
qui influe sur les vetements, la nour-
riture et les maisons. Il y a aussi les
coutumes, c'est-a-dire les habitudes
contract6es au course des si6cles.
Ainsi, sur un autre continent appel6
Asie, il y a des pays appel6s: la Chi-
ne, le Japon, et l'Inde, et qui ont des
maisons diff6rentes de celles des au-
tres pays.
LE MONDE 35
CHAPITRE II
Continents
La carte de la page 29 nous mon-
tre les six continents ofu les hommes
habitent. Il y a l'Europe, l'Asie, l'A-
frique, l'Amnrique du Nord, l'Ameri-
que du Sud et l'Oc6anie. Ces conti-
nents sont s6pares entire eux par de
grandes 6tendues de mer que l'on ap-
pelle des oceans. Par example, celle
qui spare l'Amerique de l'Europe et
de l'Afrique s'appelle Ocean Atlan-
tique. C'est sur I'Oc6an Atlantique
que voyagent les bateaux qui vien-
nent d'Europe en Haiti. Maintenant
regardez la carte. Si vous voulez
aller d'Europe en Asie en passant par
Haiti, quels oceans allez vous traver-
ser?
Nous avons vu que les pays situ6s
a l'extremite nord de l'Amerique du
Nord et aussi de l'Europe et de l'Asie
sont presque continuellement cou-
verts de glace. Ils sont pres de ce
qu'on appelle l'Ocean Arctique. Il y
a aussi quelques terres tries loin dans
la parties sud du monde, au-dessous
de l'extr6mit6 sud du continent de
l'Amerique du Sud. Ces terres sont
appelees <.
Il y fait si froid que ce continent est
presque tout A fait recouvert de nei.-
ge pendant toute l'annee. II n'y a pas
de soleil comme en Haiti, mais quel-
que fois, pendant plusieurs jours, il
y a une lueur rouge que l'on appelle
. Personne n'ha-
bite sur ce continent; cependant
quelques hommes hardis d'Europe ou
et Oceans
d'Am6rique y sont all6s quelquefois;
on les appelle des explorateurs. Ils
ont dfi emporter avec eux tout ce
don't ils avaient besoin pour manger.
Maintenant si vous regardez les
continents montr6s a la page 29, vous
voyez qu'ils sont en deux groups:
l'Am6rique du Nord et l'Am6rique du
Sud qui sont quelquefois appel6es
1'H6misphere Occidental, tandis que
l'Europe, l'Asie, et 1'Afrique sont ap-
pel6es 1'H6misphere Oriental. Regar-
dez les cartes des deux h6mispheres
et dites si l'Afrique et I'Am6rique du
Sud ne se ressemblent pas en quelque
point.
L'isthme, qui relie 1'Afrique a 1'A-
sie, s'appelle l'isthme de Suez. Pour
faciliter la navigation d'Europe au
Sud de l'Asie, on a perc6 un canal A
travers l'isthme de Suez. Regardez
sur la carte et voyez quel chemin les
bateaux seraient obliges de suivre
pour aller de France dans l'Inde, si
ce canal n'existait pas. Nommez les
diff6rentes mers qu'il aurait fallu
traverser.
Les continents sont si grands que
certain endroits d'un meme conti-
nent different beaucoup entire eux.
Est-ce que vous avez jamais vu la
neige? Et pourtant nous sommes
places en Amerique. II y a certaines
parties de l'Amerique oii il y a de la
neige, beaucoup de neige. Vous avez
entendu parler de la grande ville de
GEOGRAPHIC LOCALE
New-York qui se trouve aux Etats-
Unis. Cherchez l1 sur la carte. Vous
voyez que New-York n'est pas tres
6loign6 de notre pays. Et cependant
chaque annie, de Decembre A F&-
vrier, il y fait tres froid. Les person-
nes sont obliges de se vetir tres
chaudement. Il neige tres souvent
pendant ces deux ou trois mois. Les
rues en sont recouvertes d'une cou-
che si 6paisse que l'on est oblige
d'avoir de gros camions et beaucoup
d'hommes pour les nettoyer et per-
mettre aux automobiles de circuler.
En &t6, aux mois de Juin, Juillet et
Aout, il fait, par centre, excessive-
ment chaud dans la ville. Les habi-
tants portent des costumes tres 16-
gers. II fait mime aussi chaud qu'en
Haiti.
II arrive mime aussi qu'il y a des
pays si vastes que differentes parties
d'un meme pays different sensible-
ment entire elles. Ainsi nous venons
de parler de New-York, qui est situ6
au nord des Etats-Unis. Au sud de
ce mime pays il y a des villes oii il
fait beaucoup moins froid en hiver.
Cherchez, par example, une ville ap-
pelee Miami. LA, il ne fait pas tres
froid en D6cembre et Janvier, et les
personnel qui ont beaucoup d'argent
et qui ont peur du froid laissent sou-
vent New-York en novembre et vont
vivre quelques mois a Miami.
Maintenant regardez la carte de la
page 29. Quel est le plus grand con-
tinent que vous y voyez? C'est 1'A-
sie. L'Asie est divis6e en plusieurs
pays. Deux d'entre eux s'appellent
la Chine et le Japon. Une grande
parties de la soie qu'on achete en Hai-
ti et dans les autres pays vient du
Japon et de la Chine. Depuis tres
longtemps ces deux pays cultivent le
ver A soie et en font le commerce.
Les Japonais et les Chinois sont de
grands travailleurs. En Chine on fait
encore de tres jolis travaux de pote-
rie. Sa porcelaine est tellement r6-
put6e que, souvent, au dos des assiet-
tes et des plats que l'on achete, on
voit ecrit le mot . Cela ne
veut pas dire necessairement que ces
articles viennent de la Chine, mais
on a 6crit ce mot pour faire compren-
dre aux acheteurs que cette porcelai-
ne est aussi bonne, aussi superieure
que celle que l'on fabrique en Chine.
Les chinois et les japonais ont une
couleur special jaune et des yeux
obliques. Ils appartiennent A ce
qu'on appelle la race jaune, tandis
que les ambricains, les francais, les
italiens sont des blancs, et nous
autres sommes surtout des noirs et
des metis.
LE MONDE 37
CHAPITRE III
La Terre est ronde
A premiere vue cela peut nous pa- la mime direction, on finira par re-
raitre dr6le que la terre soit ronde. turner en Haiti. Une fourmi peut,
De m6me une fourmi qui se trouve de la meme maniere, en merchant
au sommet d'un gros ballon est sfre droit devant elle, faire le tour de l'o-
que le ballon n'est pas moins plat range ou du ballon, et revenir A son
que le jardin oiu elle vit. Cependant point de depart. Faire le tour du
nous, qui sommes en dehors du bal- monde est un voyage beaucoup plus
ion, nous pouvons voir qu'il est rond. long que celui de la fourmi qui fait
La terre nous semble plate tout cor- le tour de son orange. Si vous entre-
me le ballon peut paraitre plat A la preniez un voyage A pied autour du
fourmi. Mais la terre est ronde, monde, en merchant seize kilomitres
aussi ronde meme qu'un ballon. Si par jour, cela vous prendrait sept
vous regardez une orange ou une ans. Mais un aeroplane volant A une
boule A travers un petit trou pratiqu6 vitesse de cent soixante kilometres
dans une feuille de paper, vous ne A l'heure ferait le mime voyage en
verrez qu'une petite parties de I'oran- moins de onze jours.
ge ou de la balle et elle vous paraitra Une autre faqon et simple de voir
plate. De meme nous voyons une si
plate. De me nous voyons une si que la terre est ronde est de se met-
petite parties de la terre que celle ci e r e r e de e t de re-
tre sur le rivage de la mer et de re-
nous semble plate. Et tous les horn- harder un bateau qui vient. On vot
mes ont cru ainsi pendant long-
mes ont cru ainsi pendant long- d'abord la pointe des mats, ensuite
temps. les mats, la cheminee et enfin le ba-
ll y a beaucoup de faqons de prou- teau tout entier.
ver que la terre est ronde: la premie-
re est que l'on peut en faire le tour. On trouve les directions par le solely
On peut, par example, partir d'Haiti Lorsque les hommes se percent
en se dirigeant vers le canal de Pa- dans les bois ou dans une grande sa-
nama, et en merchant toujours dans vanne, ils errent en decrivant un
Fig. 43
La terre est ronde
GEOGRAPHIC LOCALE
grand cercle alors qu'ils croient mar-
cher en ligne droite. Mais s'ils sur-
veillaient le soleil, ils continueraient
A aller en ligne droite. Pour com-
prendre comment cela arrive, il nous
faut 6tudier les points cardinaux.
Pour simplifier les choses, nous d6si-
gnons nos deux mains par gauche ef
droite; de cette maniere, en mar-
chant, nous pouvons dire que nous
avancons a gauche ou A droite, ou
encore en avant et en arriere. Cela
faith quatre directions. Pour qu'il soit
plus facile de trouver notre route
quand nous sommes au dehors, on a
d6signe les quatre directions par:
Est, Ouest, Nord et Sud.
L'Est est le cot6 ofi se trouve le
soleil, le matin, et l'Ouest, celui oil
il se trouve l'apres-midi. Si vous
vous tenez debout donnant face au
nord. votre main gauche doit 6tre
vers l'ouest, et votre droite vers l'est.
Donnez face A chacun des diff6rents
points et dites dans quelle direction
se trouveront vos mains.
La Boussole
C'est au moyen de ces quatre di-
rections qu'on appelle encore points
cardinaux que les marines se dirigent
sur la mer. Mais pendant la nuit,
quand il n'y a plus de soleil, vous
pensez bien que c'est un peu plus dif-
ficile. Aussi on se sert d'un instru-
ment que l'on appelle la boussole.
Vous avez quelquefois vu un aimant.
Ii y en a beaucoup en Haiti.
C'est un morceau de fer qui a la
propri6td d'attirer d'autres objets en
m6tal tels que les clous, les aiguilles
a coudre. Eh bien! la boussole se
compose d'une aiguille plate aiman-
tee A une extr6mit6. Cette parties de
l'aiguille se tourne toujours dans la
direction du nord. Personne ne sait
au just pourquoi elle se dirige tou-
jours ainsi. Il y a des savants qui
disent que c'est grace A une force
que l'on appelle magn6tisme.
Voyez les lettres sur la boussole:
N represente le nord, S, le sud, E
I'est et O l'ouest; entire le nord et
#- -ll-
-. -
-
Fig. 44
Les quatre points cardinaux
LE MONDE 39
nous. Nous sommes comme la mou-
che dans une voiture et qui ne sait
pas qu'elle se meut.
Attachez une ficelle A une orange,
comme le fait la petite fille dans la
figure suivante: Retenez l'orange
par la ficelle et faites la turner. La
terre tourne ainsi tout le temps.
C'est pourquoi nous avons le jour et
la nuit, parce que le soleil, lui, ne
1'est, A mi-chemin se trouve une au-
tre direction qu'on appelle nord-est.
Vous avez peut-6tre entendu les ma-
rins des goelettes parler du <>.
Le c'est justement un vent
qui souffle dans la direction nord-est.
Savez vous ce que signifie nord-
ouest, sud-ouest, sud-est?
La Terre tourne
La terre tourne continuellement
sur elle-meme. Nous ne nous aperce-
vons pas du movement, parce que
tout ce que nous voyons tourne avec
Fig. 47
Fig. 45
Une boussole
Fig. 46
GEOGRAPHIC LOCALE
tourne pas. II a seulement 'air de
turner. C'est la meme chose quand
nous sommes dans un train ou dans
une automobile. Les arbres qui sont
sur le bord de la route semblent se
mouvoir et cependant c'est nous au-
tres qui nous mouvons. C'est la m&-
me chose pour le soleil et la terre.
La terre replace 1'automobile, et le
soleil, les arbres de la route. Si vous
faites turner une orange en face
d'une lampe, il y aura toujours une
parties 6clairie et une autre qui ne
1'est pas. C'est la meme chose pour
la terre. Quand la parties que nous
habitons est en face du soleil, il fait
clair, et c'est le jour. Mais quand
apres avoir tourney, nous nous trou-
vons de 1'autre c6t6, il fait sombre,
et c'est la nuit.
Nous disons que le soleil se
a l'Est et se couches A l'ouest, mais,
en rdalit6, nous savons que c'est la
terre qui fait le movement et non
le soleil.
Dans un prochain livre nous 6tu-
dierons plus en detail Haiti et les
autres pays du monde.
LE MONDE 41
CHAPITRE IV
CONCLUSION
Cooperation entire les peuples et leur
Interd6pendance
Nous avohs parl4 A la fin du Livre I
de la d6pendance reciproque dans
laquelle vivaient les gens de nos vil-
les et ceux de nos campagnes. Nous
avons vu que chacun d6pendait de
l'autre pour une serie de choses ab-
solument necessaires A une vie con-
venable. Nous n'avons point parle,
cependant, de la d6pendance dans la-
quelle Haiti se trouvait vis A vis des
autres pays. Nous avons attend que
vous ayez fait connaissance avec
quelques uns de ceux ci.
Les hommes different entire eux
par la race, la couleur, la langue, les
coutumes et aussi par les contrees
dans lesquelles ils vivent. Cependant
ils se ressemblent tous en 6tant pres-
ses par six principaux besoins. Tout
homme au monde, quelle que soit la
region qu'il habite a besoin:
(1) de nourriture.
(2) de combustible pour cuire ses
aliments.
(3) d'une maison ou de toute au-
tre forme d'abri.
(4) de v6tements.
(5) d'instruments pour l'aider A
fabriquer et A transporter des
objets.
(6) de parures ou ornements pour
plaire A son sens de la beauty
et A son goit des parures.
Quelle que soit sa race ou sa cou-
leur, I'homme lutte pour avoir ces
diff6rentes choses. Quand il ne peut
pas les trouver dans la contree qu'il
habite, il s'en va les chercher dans
d'autres. Naturellement ces besoins
different beaucoup selon les peuples,
selon leur genre de vie. L'haitien,
par example, a besoin beaucoup
moins de vetements chauds que l'Es-
quimau des regions glac6es. Nous
n'avons pas besoin ici de maisons
chauffees comme A New-York ou en
France.
Comment Phomme pourvoit a ces
besoins
Nous avons dit precedemment que
nous vendons notre cafe aux pays
qui n'en produisent pas; ceci nous
amenera a comprendre que tous les
pays ne produisent pas les memes
choses, et cela pour differentes rai-
sons:
1. Souvent la region ne se pr6te
pas au d6veloppement de certaines
cultures ou industries. Ainsi en
France on ne produit pas de coton,
parce qu'il y fait trop froid. Nous
savons bien que le coton veut une
terre chaude. En Haiti, il n'y en a
pas dans les montagnes oiu la tem-
perature est relativement tres fral-
che. Par contre, nous produisons
dans nos sections montagneuses,
42 GEOGRAPHIC LOCALE
comme A Kenskoff, pros de Port-au-
Prince, des fruits tels que: piches et
fraises qui ne viendraient pas dans
la zone productrice de coton. Dans
certain endroits, autour de Gonai-
ves, la canne a sucre ne pousse pas
A cause du manque d'eau ou de la
presence d'alcalis dans le sol. Done
la difference de production due A la
difference de regions est vraie non
seulement pour diff&rents pays mais
aussi pour un meme pays.
2. L'article fabriqu6 dans le pays
reviendrait A un prix sup&rieur A ce-
lui de l'article import. En Haiti, il
cofiterait plus cher de fabriquer une
automobile que d'en commander une.
Pour ces deux raisons, on remar-
que une difference profonde dans la
production des diff6rents pays. Et
comme cependant ainsi que nous
I'avons dit plus haut-l'homme, quel
qu'il soit, doit satisfaire certain be-
soins nettement d6finis, il est oblige
souvent de s'adresser pour des arti-
cles necessaires a d'autres pays que
le sien. C'est ce qui a donn6 lieu au
commerce.
Commerce
Le commerce est essentiellement
I'6change. Au debut du monde, quand
on n'avait pas encore invent l'ar-
gent, on 6changeait produit contre
produit. Ainsi, en Haiti, les espa-
gnols qui vinrent avec Christophe
Colomb ichangerent du sel contre de
I'or avec les Indiens qui habitaient
1'ile. Mais ce systeme d'6change com-
porte nombre de difficulties. Aussi on
se sert aujourd'hui de l'argent, de la
monnaie. Ainsi on dira que cent li-
vres de coton valent quinze dollars.
II y a un grand commerce qui se
fait entire les diff6rents pays. Haiti
vend du cafe A la France et achete
de la farine des Etats-Unis. De me-
me la France achite certain pro-
duits des Etats-Unis et leur en vend
certain autres. De cette mani6re
tous les pays ont tous les jours les
differentes choses necessaires A la sa-
tisfaction des besoins des hommes
qui y vivent. Le francais peut, A son
reveil, tout comme nous, prendre sa
tasse de cafe. Et nous autres -bien
que nous ne produisons pas de ca-
mions-nous pouvons nous en ser-
vir quotidiennement.
11 existe done entire divers pays
cette meme d6pendance que nous
avons note au sujet des campa-
gnards et des citadins en Haiti. Nous
dependons de beaucoup de pays qui
attendent de nous certain products
qui leur sont necessaires. Cons&-
quemment, cette meme union, cette
meme sympathie preconis6es entire
les citoyens d'un m6me pays doivent
aussi I'etre entire les membres de cette
grande communaute qui a pour nom
le monde.
En pensant qu'il y a des Anglais,
par example, qui travaillent A la fa-
brication de la toile qui nous est ne-
LE MONDE
cessaire pour nos vEtements, nous
devons nous efforcer de produire da-
vantage ces articles pour lesquels ces
mnmes anglais competent sur nous.
II est impossible que nous nous atten-
dions A &tre bien servis, si nous ne
voulons pas servir. En produisant
du cafe, du coton, de meilleure qua-
lit6, nous disposerons mieux A notre
regard ceux qui nous envoient notre
farine, nos automobiles et autres.
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