UF00081213_00528.pdf

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Deuxiéme Année, N. 543

Arthur Isidore,

ADMINISTRATEUR

Abonnements:
Un Morn. . .-
PORT-AU-PRIN Trow Mois. .
DEPARTEMENTS Un Mors. . .
Trois Mots.
ETRANGER........ Tro Mois. .




t



PORT-AU-PRINCE ( Hatn )

QUOTIDIEN

| DIRECTEUR-FONDATEUR
Clément Magloire



G. 2.00 |
« 6.00
« 2.20
« 6.00
« 8.00 |

LE

CONGRES AMERICAIN ET L'ITALIE

P.800.000 votés pour les victimes du trem-
blement de terre

La générosité des Américains est iné-
puisable; on le savait déja, car ils don
nent de’ nouvelies preuves de cette gé-
né:osité. chaque fois que l'occasion s’en
présente. Mais ils viennent de faire
plus qu’ils n’avaient jamais fait pour
secourir un peuple étranger. Dans 52
séance d'hier, le congrés de Washing-
ton a ‘voté P. 800.000 pour secourir
les victimes du tremblement de terre
en Sicile et en Calabre. C'est un don
Magnifique ; il sera d’autant plus ap-
précié des Italiens que le vote a été
Unapime dans les deux Chambres du
congrés,

On sait que le Président Roosevelt,
sans altendre la rentréedu congrés, avait

fait partir pour l’Italie, deux transports,

de la marine de guerre, l'un de New-
York, l'autre de Port-Saii, avec des
vivrer, des vélements, des médica-
ments, ele , pour les survivants de la
catastrophe. Les cargaisons de ses deux
navires, évaluées 4 P. 30U.000, étaient
destinges 4 ravilailler les ¢quipages de
lescadre. américaine qui achéve le tour
du monde et qui est actuel'ement dans
evamal de Suez. Une partie du crédit
voté par le sénet couvrira cetle pre-
igre déperse de 3UU.000 ; en outre,
une auffe somme de 500,000 est mise
la disposition du pi ésident.
Veici le message par leque! M. Roose-
elt avait recommandé au congrés de
oiren aide aux victimes da tremble-
ent de terre :

«Au Sénat et 4 la Chambre des ré-
présentants :
« L’effrayante calamité qui
fappér le peuple, d’itali: a pour con-
ence la misére et la souffrance par
gs habitants d’une vaste région qui
t échappé a Ja mort, mais gui sont
, Sbri, sans nourriture et saos
4p: d’existence. Le mécanisme nor-
i, A Paide daquel il est pourva aux
ns des ceatres civilisée, ne fonc-
plas, et une situation-exception-







vient de|!’ceavre de secours,

nelle a surgi qui demande que les
‘sentiments d’humanité s’affirment sans
‘tenir compte des frontiéres nationales.
' @¢L’immense dette que la civilisation a
-contractée a l’égard de I’'Italie : la vive
‘et constante amitié entre ce pays et le
'ndtre ; l’aflection que portent a leur
terre natale un grand nombre de bons
citoyens américains qui sont venus d'I-
‘talie ; enfin, l’'abondance avec laquelle
; Dieu nous a béni dans notre tranquilli-
té,— tout cela doit nous porter a don-
ner des secours immédiats et efficaces.

« La générosité privée répond noble-
ment aux appels qui lui sont fait par
‘le sic canalde l’American Red Cross
‘Society.

« Avec la certitude d’étre approuvé
par vous, j’ai donné ordre aux deux
i'transports de la marine, le « Celtic » et
le « Culgoa », de se rendre sur la _ scé-
ine du désastre ov, au regu de l’autori-
|sation que je vous "demande en ce mo-
iment, ils pourront distribuer les vivres,
les vétements et les autres approvision-
nements dont ils sunt chargés et qui
‘ont une valeur de P. 300.000. Le « Cel-
tice a déja pris la mer et le « Gulgoa »
‘est & Port-Said. Huit navires de l'es-
cadre de cuirassés qui revient aux Etats
Unis ort reca lordre de se rendre
dans les eaux italiennes, et il a été de-
mandéau gouvernement d’Italie si leurs
services poavaient-étre utilisés.

« Je recommande que le congrés ap-
rouve l’envoi des approvisionnements
éia effectaé, et qu’il vote en outre un

crédit de P. 500. pour étre affecté 4

la discrétion da
pouvoir exécotif et avec le consente-
ment du gouvernement italien.

«Jo suggére que fa loi soit congue
dans les mémes termes qae celle qui
fat’votée a la suite du désastre du moat

Pélé en 1962.





i





. Twkopons Roosavert.
Voici maintenant le texte de Iz rés0-



DIRECTION-R£DACTION-ADMINISTRATION
45, RUE ROUX, 45.

lution votée par la Chambre des repré-
sentants et ratifide par le Sénat :

« Afin de permettre au Président des
Etats-Unis de faire parvenir en Italie et
de distribuer 4 ceux qui souffrent eat
sont dans le besoin des vivres, des vé-
tements, des médicaments et autres’ ar-
ticles nécessaires, et afin de lui per-
mettre aussi de prendre telles mesures
qu’il jugera convenables en vue de sau-
ver et de secourir ceux qui sont en
danger ou menacés de mourir de faim,
un erédit de P. 800.000 est, par la
présente, autorisé, cette somme devant
étre prise sur les fonds disponibles
du trésor.

« Dans lexécution des dispositions
ci-dessus, le président est prié de de-
mander et d@’obtenir l’approbation du
gouvernement it:lien, et il est autorisé
a employer aussi les navires de guerre
des Etats Unis et 4 affréter des paque-
bots ov autres navires. »

Les deux Chambres du_ congrés ont
voté une autre résolu‘ion dans laquelle
elles expriment le profond chagrin que
les représentants de la nation amért-

caine on ressenti en présence de la ca-
lamité qui a frappé Vitalie.
PAUES DITERS
RENSEIGNEMENTS
METEOROLOGIQUES



— a -—-

Observatoire
dU

‘SEMINAIRE COLLEGE S -MARTIAL

Marpl 19 JANVIER 1999

Barométre 4 midi 7640 */*
Température minimam 20, 6
maximom 30, 2

Moyeone diame de la température 23,6
Ciel etrés coavert pendant fa aait, an
noageux dans la journée et trés clair
yareat la derniére nuit. Températare nor-
male ; barométre constant,
wo NStation microwisen ismique depais 6 h. de
fr.

‘J. SCHERER

Mercredi, 20 Janvier 1909.

e Matin

Camille Néré Numa

REDACTEUR EN CHEF




LE NUMERO 4 5 CENTIMES

Les abonnements partent du 1 et da rs de chaque
mois et sont payables d’avance

Les manuscrite insérés ou non ne serent pas reaéus

Les é6vénements
du 15 Mars 1908

Les poursuites entamées contre les aa-
teurs des attentats politiques du 15 mars
dernier marchent rapidement : nous som-
mes en mesures de le prouver par la
tre ci-aprés adressée au Ministre de la Jus-
tice par le Chef du Parquet.

Le public, les parents des victimes se-
ront satisfaits de constater que ¢ se
met 4 la tache et prend la responsabilité
qui lui incombe par le fait desa fonction.

**
Port au Prince, le 18 Janvier 1909

Le ComMissatRE DU GOUVERNEMENT
Pres LE TTIBUNAL CIVIL DE CE RESSORT
Au
Secrétaire d’Etat de la Justice
Mons‘eur le Secrétaire d’Etat,

J’ai l'avantage de vous informer que
sept des mandats d'amener lancés contre
les prévenus de |’assassinatdu 15 mars ont
éré exécutés.

Sont déposés en prison les nommés
Emmanucl Dégind, Alexandre Nelson,
Avguste Laroche dt Fusillé, Théagéne
Cinéus, Montreuil Guillaume, Arbaa

Nau et Octave Durand.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire

d’Etat, l'assurance de mes respectueuses
salutations.

L. COUTARD
Un attentat contra Moasiear

Clémenceau

Un Corse mécontent du nom de Be-
nedetti, atiré plusieurs coups de revolver
dans la direction des fenécres du cabinet de
M. Clémenceau, au ministére de l’intérieur.

Personne c’a été atteint et _ l’auteur de
cet atrentat a été arrété.

Il s’en est falla dz pea qae M. Clémen-
c-au soit atteint, car il était assis & ebté
d: la fené:re traversée par jles balles. As
premier coup de feu, il s’est levé, a ouvert
la fenécre et a aperca dins la rae un ind
vidu gai en brand'ssaxt an revolver crisis :
cA le tyran. Vive la Rép Be

A ce moment mémse le v3'et de pied du
président du conse:! s’es: ¢..acé, revolver.
au pojat dans la direction da corse. fale,
tirez pas v, lai a crié M. Clémencese >
tireg pas, dit de son cdré a,
jeté mon revdlver >». Puisil ¢





arréter. Aux questions a lui posé¢es, il a
réponda qu'il en voulait 4 M. Clémen-
ceau qui, en sa qualité de Ministre de l’in-
térieur, lai avait refusé |’autorisation de
lancer une loterie.

De méme que les assaillants du Prési-
dent Fallires et du commandant Dreyfus,

il a qualifié son acte de simple geste pour
obtenir justice.

Arrivage

Est arrivé le steamer Prins Willem I,
venant de:

New-York.— Mr Michel Salame.

St-Marc. — M. Barthole, St-Louis Jean,
Mile Prince, Mile Alice Pinard, Louis Be-
lot, Mile Marie Michaud, A. Dérac, Marie
Batraville, Louise Bataaville, Destinobles
Adé, Léon Adé, Procendo Rivera. Dr
Gousse, Lamarre Guillaume, Marianne
Sylvestre, Jh. Eveillard, Julien Tardieu,

orace Dupiton, Datant Séjour, Adrienne
Séjour, Gabart Guerrier, Georges Crispin,
Cicéron M. jeune, Diogéne Narcisse, S:é-
phen Dussvan, Mlle Meranti Bi-
gaille, L. Martin fils.

’Tribunal de Pair
SECTION Norp

Eléna St-Fleur porte plainte contre Ré-
naline Surin quia exercé des voies de
fait sur le mineur Brésius Bellevue. Me
Casimir, se basant sur un certificat du Dr
Raymond, conclut a l’emprisonnement de
la prévenue et A seize dollars de dom-
mages-intéréts Le tribunal se déclare in-
competent et renvoie l’affaire par devant
qui de droit.

L’arpenteur Georges, Vilmenay est en-
tendu contre Anguste Mondésir. C’est
une affaire d’ane capturé, de fermier, etc.
qui est renvoyée a une autre audience.

Tribunal de Cassation
SECTION CIVILE
Audience du Mardi 19 Janvier 1909

A dix heures et demie le Tribunal, sous
la présidence de Mr le Juge C. Déjean,
prend sige et entend les affaires de :

-—- Madame veuve Turenne Michaud
contre le sieur Eugéne Linstant de Pradi-
nes.

Le rapporteur, Mr le Juge Baron, donne
lecture de son rapport.

Le Ministére Public, Mr Luc Domini-
que conclut au rejet du pourvoi.

o> Lesieur Etenne Pctit-Fiéte contre
la dame Février Olibris.

Mr le Juge L. Denis, rappoitcur, lit son
Tapport.

¢ Ministére Public, Mr Luc Dominique,
conclut 4 la Cassation du jugement dé-
noncé,

~— Petit-Noél Gilles et consorts contre
la dame Rose Gilles.

Aprés la lecture du rapport présenté
par Mr le Juge P. Laraque ; Me Cons-
tanun Beroit, l'un des avocats des de-
mandeurs est entendu en ses observations ;
le Ministére Public, Mr Eug. Décatrel,
conclut 4 la cassation du jugement atta-
qué.

Vu lindisposition subite d’un magistrat
en s:¢ge,l’audience est levée 4 l’extraordi-
naire.

AVIS OFFICIEL

Il est porté a la con-
Raissance du public que
S. Exc. le Président Si-
mon donnera audience
dimanche mat n a neuf

arida,



heures, au Palais Na-
tional.

POLITIQUE

On va _ bientdt finir par organiser
Vaiministration nouvelle que s’est
donnée le pays et sur laquelle on fon-
de tant d’espérances. I! est a souhaiter
que lon n’ait pas de déception sus-
ceptible de refroidir les élans encou-
rageants de ceux-la qui veulent se
vouer & l’ceuvre salutaire de notre ré-
géuération par le travail productif,par
le développement économique de nos
ressources, afin d@’aboutir au pius tét
a |'accroissement de no; finances.

Q.1e peut-on entrepreodre de sérieux
saus capitaux? Rien! Cependant
nous sommes assez riches, assez bien
do‘é< par la nature pour que nous
sortions, par nos ettorts, d’une sitaa-
tion honteuse of nous ont placés,
notre apathie, notre indifférence et le
peu d’amour-propre que nous met-
tions aAexploiter notre sol si fertile
en tout.

Les hommes nouveaux qui sont a
lheure actuelle, a la téte des affaires
et auxquels on préte une certaine
co npétence et qui ont promis de
nous changer l’aspect désolant de la
Répub'ique ne vont pas sirement se
contenter de nous payer de mots; ils
comprennent qu’il nous faut des faits,
des actes capables de justifier la con-
fiance que l’on a placée en eux. Iis le
comprennent, disons nous, et vont
agir en conséquence. Ce quils feront
de bien, dans l’intérét général du peu-
ple, leur donnera entiérement droit a
la sollicitude nationale. Attendons!
er pérons !



CAMILLE NERE NUMA.



Tribune du “ MATIN ”

Autour des Election

M: J. M. Brédy elu Député
du Peuple

Avec le Général Aovtoine Simon au Poo-
voir, les esprits pensants prennent leur li-
bre essor, toutes les libertés sont enfin
reconquises ; la presse si longtemps bail-
lonnée devient libre, les élections mémes
p:ésentent l'aspzct d’ane véritable lutte od
celui qui arrive ala victoire peut cons-
ciencieusement, en parodiant le vers du
poéte dire,

A vaincre avec ‘périls on triomphe avec

{ gloire. |

1’exemple, dailleurs, vient d’éire ma-
nifestement donné. Trois candidats se sont
offerts aux électeors de Port-au-Prince
pour étre 2e Dépuré de la Capitale ; tous
trois avocats et des hommes d'un d
mérite. C’est & qui aura la majorité gai
sera éla. Ec le Gouvernement devant cette
maaifesta:ion de la volonté générale, ot
le peuple s’affirme, s'efface. }

Rien que pour nommer le Président
de l'Assemblée primaire les élections ont
duré cing jours, ce qui a fait dire au jour-
na! l’Impartial qu'en d’autres temps c’edt
éré fait en sn temps deux mouvements.

Bien des inzidents de nature, voyez-vous
purement juridigoe se sont produits ; no-
tons celui of t, t de

l’Assemblée provisoire a tranché dans_ le
sens de l’affirmative la question de savoir :
si sur un bulletin il se troave inscrit deux
noms ; ce bulletin serait-il considéré com-
me nul.

C’est ici que la lutte allait étre chaude
et décisive, quand l’urne accusa un nom-
bre de balletins inférieurs au nombre de
votants, ce qui, d’aprés les lois électorales
rendit le scrutin nul.

Enfin deux candidats se retirent, seul
Me Brédy combat. Les opérations se pour-
suivent. La surprise de l’urne appelle a la
présidence et a la vice-présidence deux
honorabilités : Me Héraux et le trop ai-
mable Cicéron Dessables; viennent ensuite
les secrétaires et les scrutateurs: Valin,
Dougé,*Trasybule et Lafon-ant ; quatre
jeunes gens sérieux et intelligents.

On passe aux élections de DSputé ; sur
929 votants Me J. Michel Brédy a été, par
une majorité écrasante, de 875 voix, élu
2e Député de la Capitale. Nous noas se-
rions permis de lui adresser nos compli-
ments. touc en espérant en sa_ science et
en sa bonne foi, tout le bien possible pour
Haiti, si mieux que nous Me Héraux
ne nous avait devancés.

Godtez ces quelques phrases gu’a pei-
ne nous avons pu raccoler.

« Je viens, dit-il, au nom de la_— société
dont vous étes le représentant, vous adres-
ser mes félicitations. 4 l’occasion du vo-
te spontané qui vous élit Député. La _ po-
pulation de Port-au-Prince qui comprend
qu’Haiti est aux Haitiens, surveillait de-

wis I5 ans que vous habitez la Capitale,
e moindre de vos actes, et en témoi-
gnage de votre conduite respectable vous
envoie 4 la Chambre. Elle espére que vous
saurez défendre ses intéréis avec dévoue-
ment et désintéressement, et croit qn’a-
vec le Général Antoine Simon qui lui est
un str garant vous saurez prévenir les
plus minces de ses besoins.

«Eo ce moment, je m’arréte par undoux
souvenir qui frdle mon esprit. Je me_ rap-
pelle qu’en 1902 a cette place que vous cc-
cupez, le Peuple de Port-au-Prince, par
un vote sincére fit de moi Député et me
décora de la *cocade bicolore. dc Yai tou-
jours portée avec honneur et dignité parce

ue comme vous, mon cher Brédy, je fus
Ela de la Nation. Permettez qu’&’ mon
‘our, au nom du peuple, je la passe 4 vo-
tre boutonniére. Des bravos accueillirent
ce discours.

Me Brédy, toujours plein de modestie,
avec cet esprit vif, cet extérieur sans ex-
tsavagances ou se cache ccpendant une Ame
préte 4 se montrer 1a ot l’action § est vive,
nous gratifia de sa meilleure prose qui mal-
heureusement ne peut se reproduire qu’en
substance.

« Ma santé, répondit-il, chancelante ne
me permet poar le quart d’heure de vous
adresser un discoars. Le moment d’ail-
leurs en est-il 4 cela? Il importe au con-
traire que nous passions a l'action,— mais
4 l’action vive, déterminante, — 4 l’action
qai tend au rétablissement de l’édifice na-
tional gai menace ruine, la parole ne_ peut
prodaire d’effets que quand elle est jointe 4
"action. Sans nui doute vous voulez con-
naltre mon programme ? Je disais dans
mon adresse 4 la population gue je me
croyais dispensé den exposer, mes princi-
pes étant déja connus et ma résolution
étant de m’évertoer, a n’étre pas moins que

lie m’ai été a la ase Législature. Le Mont-
seur officiel of se trouvent publides toutes
les séances de la Chambre des Députés,
n’en témoignent-ils pas hau:ement?

It est, Messieurs, tel pays de |’étranger
ou un enfant est pleuré fe jour de sa nais-
sance et fété le jour de sa mort. A l’heure

; actuelle je pleure, je ne pleure pas_ par les
, yeux, je pleure par l’esprit, par l’Ame et
par le cosur. En 1905, loreque je fus éla

Député, je pleurai je ne pleurai pas par les
yeux, je pleurai ;ar l’esprit, par I
et par le coeur. En 1908, au contraire
terme de mon mandat je fétai ; je ne
tai pas par dos gestes, mais bien par
coeur, parce que faisant un retour sur moé-
Par-
mé-

a
fa.
le

méme, considérant ma _ conduite au
lement, je constatai que je n‘ai pas dé
rité de mes mandants. Ainsi, je ne saurai,
si je dois fé-er mon retour a la Chame
bre que le 9 Janvier 1911 4 minuit sonnant
car c’est Ace moment-lA que je pourrai sa-
voir, si j'ai été vraiment digae de la consi-
dération de la population.

Ce discours fut vivement regu par us
tol'é d’app!audissements. »

On se sépara pour aller 4 la maison pri-
vée de Me Brédy, cu la réception la plus
cordiale nous a é:é faite. On vida le cham-
pagne. Tandis que le Député recevait des
compliments par ci, par la, des toasts de
bonheur et de bonne santé; la musique
de la Garde jetait sa note de gaieté pare
mi les assistants et l’on dansa jusqu’a diz

heures du soir.
V. de SEVRAIG.

Nouvelles Etrangéres

Derniéres Dépéches

ST-PETERSBOURG 15.— Le vice-amira
Rojestvensky, dont on annongait la mort
hier, sera enterré demain avec tes honneurs
militaires. Ses restes seront ensevelis au
monastére d’Alexandre Novzki, qui est le
panthéon russe et of se trouvent déja les
corps de quelques grands soldats, musi-
ciens et écrivains de l’Empire. La mort de
l'amiral arriva tont 4 fait subitement.

Port-p EspaGNE 15.— Les bruits qui
circulent ici annongant qu’une épidémie
bubonique sévissait de nouveau dans I’tle,
ne reposent sur aucun fondement. On n's
en effet, enregistré aucun cas de cette
maladie depuis le 28 Septembre dernier.

BELGRADE 16.— Le cabinet Serbea,
pour la troisiéme fois, depuis le ter Jan-
vier, donné sa démission au roi Pierre, qel
Vaccep-era probablement.

Paris 16 — Le « Vo'taire », le premier
cuirassé frsngais du type « Dreadnoughts,
a éé lancé aujourd hui a ‘Toulon.
« Volia.re » est le premier d’une série de:
6 navires semblabies dont la mise ea’
chan iereu lieu au commencement 4
Vannée 1907. Ce sera un navire 4 turbines.
I. > ra arane de 4 canons de 305 m/m, 13
de 240. seize de 75 et huit de 47. Le
cout total s élévera A une somme de ci
quante quatre millions de francs. La ceia-
ture cuirassée du « Voltaire » n'est pas
aussi Cpaisse que celle du « Dreadnoaght ®
Les cing autres navires de guerre maife
tenant en cours de construction, se nom
ment le « Diderot », le « Condorcet %
le « Vergaiaud », le « Mirabeau », Me

« Danton ».
José Paul,



Paris 16.— M. en
special du Vénézaéla, a fait cet ap
une visite 4 M. Pichon, ministre des
fiires étrangéres,

Paais 16. — A partirda rer Mai p
les voyageurs qui arriveront en F
n auront le droit d’entrer en franchise
dix cigarres, 20 cigarettes ou ‘une ones
demie de tabac. Les femmes et les
né pourront passer en douane aucane
de tabac.

MEssINE 16. — Qaatre-vingt deux
sonnes ont écé arrécées jusqu’ici, sous
casation d’avoir dépouillé les victimes
tiemblement de terre ou d’avoir
d’anires vols. Ces personnes passeroat.
vant le conseil de guerre.








a.



Panis 16 - Une dépéche recue de Vien-
ne dit que des bruits circulent dans cette
ville d’aprés lesquels le prince Nicolas de
Montén aurait abdiqué en faveur de
son fils, le prince Mirko.

Lonpres. 16.— Le contre-torpilleur
« Tartare » dans ses essais qui ont été
faits aujourd hai, a atteint la vitesse de

8 nceads, battant ainsi son propre record
officiel. Les machines étaient alimenrées
ar du combustible liquide. Il marchait
avec son afmement complet et son équi-

e et effectif de goerre.
aris 17.— M. Clémencean, de con-
cert avec M. Briand. préparent un projet

de loi en vue de réformer la loi électorale
en France ; tous deux voudraient rétablir
le scrutin de liste. La Chambre des Dépu-
tés serait renouvelable par tiers tous les
deux ans.

Paris 18.-- Rente : 96 50.

Havre r8.— Café-Haiti, Cap: 50 50.

Parts 1g — Au début de la séance a la/

Chambre aujourd’hui, M. Colliard dépose
une proposition tendant 4 la suppression
de la représentation de Ja colonie de l'Inde.
Le Sénat vota un crédit de 6.000.000 de
francs pour secours d’extréme urgence aux
ouvriers victimes du chdmage et continua
la discussion des interpellations sar le M1-
roc. M. Picard, ministre de la marinc,
accompagné du vice-amiral Aubert et du
énéral Gossot, s’est rendu hier au champ
fle tir de la marine et 4 la poudriére na-
tionale 4 Sevran-Livrys. Aprés avoir vi-
sité divers modéles de canons, le ministre
assista aux expériences sur les moyens de
prévenir des retours de flamme.— Un
tamponnement eut lieu 4 Puyoo sur la
ligne du midi. 1! y «a deux morts et qua-
torze blessés. Le chef de gare de la mission
Habas a été arrété.





=

Adwinistration Postale

Avis

Comme suite a l’avis ioséré dans
les journaux Le Matin et le Nouvzlliste
en date du 18 courant les dé:é6ches
du Steamer hollandais Prins Mauritz
restées en souffrance 4 la Poste a
cause du brusque départ du dit
steamer, |’Administration Générale des
Postes informa le pubic et le Cum-
merce en particulier que, grace a une
entente avec la Maison Herrmun &
Co, Aveats d+ la Comp-gnie A’las,
les correspondanves seront achemi
nées a New-Yo k, via Jérémie, par
le Steamer + Prins Sigismand », jeu-
di, 24 du courant a 5 heures précises
du soir.





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LE

CONGRES AMERICAIN ET L'ITALIE

P.800.000 votés pour les victimes du trem-
blement de terre

La générosité des Américains est iné-
puisable; on le savait déja, car ils don
nent de’ nouvelies preuves de cette gé-
né:osité. chaque fois que l'occasion s’en
présente. Mais ils viennent de faire
plus qu’ils n’avaient jamais fait pour
secourir un peuple étranger. Dans 52
séance d'hier, le congrés de Washing-
ton a ‘voté P. 800.000 pour secourir
les victimes du tremblement de terre
en Sicile et en Calabre. C'est un don
Magnifique ; il sera d’autant plus ap-
précié des Italiens que le vote a été
Unapime dans les deux Chambres du
congrés,

On sait que le Président Roosevelt,
sans altendre la rentréedu congrés, avait

fait partir pour l’Italie, deux transports,

de la marine de guerre, l'un de New-
York, l'autre de Port-Saii, avec des
vivrer, des vélements, des médica-
ments, ele , pour les survivants de la
catastrophe. Les cargaisons de ses deux
navires, évaluées 4 P. 30U.000, étaient
destinges 4 ravilailler les ¢quipages de
lescadre. américaine qui achéve le tour
du monde et qui est actuel'ement dans
evamal de Suez. Une partie du crédit
voté par le sénet couvrira cetle pre-
igre déperse de 3UU.000 ; en outre,
une auffe somme de 500,000 est mise
la disposition du pi ésident.
Veici le message par leque! M. Roose-
elt avait recommandé au congrés de
oiren aide aux victimes da tremble-
ent de terre :

«Au Sénat et 4 la Chambre des ré-
présentants :
« L’effrayante calamité qui
fappér le peuple, d’itali: a pour con-
ence la misére et la souffrance par
gs habitants d’une vaste région qui
t échappé a Ja mort, mais gui sont
, Sbri, sans nourriture et saos
4p: d’existence. Le mécanisme nor-
i, A Paide daquel il est pourva aux
ns des ceatres civilisée, ne fonc-
plas, et une situation-exception-







vient de|!’ceavre de secours,

nelle a surgi qui demande que les
‘sentiments d’humanité s’affirment sans
‘tenir compte des frontiéres nationales.
' @¢L’immense dette que la civilisation a
-contractée a l’égard de I’'Italie : la vive
‘et constante amitié entre ce pays et le
'ndtre ; l’aflection que portent a leur
terre natale un grand nombre de bons
citoyens américains qui sont venus d'I-
‘talie ; enfin, l’'abondance avec laquelle
; Dieu nous a béni dans notre tranquilli-
té,— tout cela doit nous porter a don-
ner des secours immédiats et efficaces.

« La générosité privée répond noble-
ment aux appels qui lui sont fait par
‘le sic canalde l’American Red Cross
‘Society.

« Avec la certitude d’étre approuvé
par vous, j’ai donné ordre aux deux
i'transports de la marine, le « Celtic » et
le « Culgoa », de se rendre sur la _ scé-
ine du désastre ov, au regu de l’autori-
|sation que je vous "demande en ce mo-
iment, ils pourront distribuer les vivres,
les vétements et les autres approvision-
nements dont ils sunt chargés et qui
‘ont une valeur de P. 300.000. Le « Cel-
tice a déja pris la mer et le « Gulgoa »
‘est & Port-Said. Huit navires de l'es-
cadre de cuirassés qui revient aux Etats
Unis ort reca lordre de se rendre
dans les eaux italiennes, et il a été de-
mandéau gouvernement d’Italie si leurs
services poavaient-étre utilisés.

« Je recommande que le congrés ap-
rouve l’envoi des approvisionnements
éia effectaé, et qu’il vote en outre un

crédit de P. 500. pour étre affecté 4

la discrétion da
pouvoir exécotif et avec le consente-
ment du gouvernement italien.

«Jo suggére que fa loi soit congue
dans les mémes termes qae celle qui
fat’votée a la suite du désastre du moat

Pélé en 1962.





i





. Twkopons Roosavert.
Voici maintenant le texte de Iz rés0-



DIRECTION-R£DACTION-ADMINISTRATION
45, RUE ROUX, 45.

lution votée par la Chambre des repré-
sentants et ratifide par le Sénat :

« Afin de permettre au Président des
Etats-Unis de faire parvenir en Italie et
de distribuer 4 ceux qui souffrent eat
sont dans le besoin des vivres, des vé-
tements, des médicaments et autres’ ar-
ticles nécessaires, et afin de lui per-
mettre aussi de prendre telles mesures
qu’il jugera convenables en vue de sau-
ver et de secourir ceux qui sont en
danger ou menacés de mourir de faim,
un erédit de P. 800.000 est, par la
présente, autorisé, cette somme devant
étre prise sur les fonds disponibles
du trésor.

« Dans lexécution des dispositions
ci-dessus, le président est prié de de-
mander et d@’obtenir l’approbation du
gouvernement it:lien, et il est autorisé
a employer aussi les navires de guerre
des Etats Unis et 4 affréter des paque-
bots ov autres navires. »

Les deux Chambres du_ congrés ont
voté une autre résolu‘ion dans laquelle
elles expriment le profond chagrin que
les représentants de la nation amért-

caine on ressenti en présence de la ca-
lamité qui a frappé Vitalie.
PAUES DITERS
RENSEIGNEMENTS
METEOROLOGIQUES



— a -—-

Observatoire
dU

‘SEMINAIRE COLLEGE S -MARTIAL

Marpl 19 JANVIER 1999

Barométre 4 midi 7640 */*
Température minimam 20, 6
maximom 30, 2

Moyeone diame de la température 23,6
Ciel etrés coavert pendant fa aait, an
noageux dans la journée et trés clair
yareat la derniére nuit. Températare nor-
male ; barométre constant,
wo NStation microwisen ismique depais 6 h. de
fr.

‘J. SCHERER

Mercredi, 20 Janvier 1909.

e Matin

Camille Néré Numa

REDACTEUR EN CHEF




LE NUMERO 4 5 CENTIMES

Les abonnements partent du 1 et da rs de chaque
mois et sont payables d’avance

Les manuscrite insérés ou non ne serent pas reaéus

Les é6vénements
du 15 Mars 1908

Les poursuites entamées contre les aa-
teurs des attentats politiques du 15 mars
dernier marchent rapidement : nous som-
mes en mesures de le prouver par la
tre ci-aprés adressée au Ministre de la Jus-
tice par le Chef du Parquet.

Le public, les parents des victimes se-
ront satisfaits de constater que ¢ se
met 4 la tache et prend la responsabilité
qui lui incombe par le fait desa fonction.

**
Port au Prince, le 18 Janvier 1909

Le ComMissatRE DU GOUVERNEMENT
Pres LE TTIBUNAL CIVIL DE CE RESSORT
Au
Secrétaire d’Etat de la Justice
Mons‘eur le Secrétaire d’Etat,

J’ai l'avantage de vous informer que
sept des mandats d'amener lancés contre
les prévenus de |’assassinatdu 15 mars ont
éré exécutés.

Sont déposés en prison les nommés
Emmanucl Dégind, Alexandre Nelson,
Avguste Laroche dt Fusillé, Théagéne
Cinéus, Montreuil Guillaume, Arbaa

Nau et Octave Durand.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire

d’Etat, l'assurance de mes respectueuses
salutations.

L. COUTARD
Un attentat contra Moasiear

Clémenceau

Un Corse mécontent du nom de Be-
nedetti, atiré plusieurs coups de revolver
dans la direction des fenécres du cabinet de
M. Clémenceau, au ministére de l’intérieur.

Personne c’a été atteint et _ l’auteur de
cet atrentat a été arrété.

Il s’en est falla dz pea qae M. Clémen-
c-au soit atteint, car il était assis & ebté
d: la fené:re traversée par jles balles. As
premier coup de feu, il s’est levé, a ouvert
la fenécre et a aperca dins la rae un ind
vidu gai en brand'ssaxt an revolver crisis :
cA le tyran. Vive la Rép Be

A ce moment mémse le v3'et de pied du
président du conse:! s’es: ¢..acé, revolver.
au pojat dans la direction da corse. fale,
tirez pas v, lai a crié M. Clémencese >
tireg pas, dit de son cdré a,
jeté mon revdlver >». Puisil ¢


arréter. Aux questions a lui posé¢es, il a
réponda qu'il en voulait 4 M. Clémen-
ceau qui, en sa qualité de Ministre de l’in-
térieur, lai avait refusé |’autorisation de
lancer une loterie.

De méme que les assaillants du Prési-
dent Fallires et du commandant Dreyfus,

il a qualifié son acte de simple geste pour
obtenir justice.

Arrivage

Est arrivé le steamer Prins Willem I,
venant de:

New-York.— Mr Michel Salame.

St-Marc. — M. Barthole, St-Louis Jean,
Mile Prince, Mile Alice Pinard, Louis Be-
lot, Mile Marie Michaud, A. Dérac, Marie
Batraville, Louise Bataaville, Destinobles
Adé, Léon Adé, Procendo Rivera. Dr
Gousse, Lamarre Guillaume, Marianne
Sylvestre, Jh. Eveillard, Julien Tardieu,

orace Dupiton, Datant Séjour, Adrienne
Séjour, Gabart Guerrier, Georges Crispin,
Cicéron M. jeune, Diogéne Narcisse, S:é-
phen Dussvan, Mlle Meranti Bi-
gaille, L. Martin fils.

’Tribunal de Pair
SECTION Norp

Eléna St-Fleur porte plainte contre Ré-
naline Surin quia exercé des voies de
fait sur le mineur Brésius Bellevue. Me
Casimir, se basant sur un certificat du Dr
Raymond, conclut a l’emprisonnement de
la prévenue et A seize dollars de dom-
mages-intéréts Le tribunal se déclare in-
competent et renvoie l’affaire par devant
qui de droit.

L’arpenteur Georges, Vilmenay est en-
tendu contre Anguste Mondésir. C’est
une affaire d’ane capturé, de fermier, etc.
qui est renvoyée a une autre audience.

Tribunal de Cassation
SECTION CIVILE
Audience du Mardi 19 Janvier 1909

A dix heures et demie le Tribunal, sous
la présidence de Mr le Juge C. Déjean,
prend sige et entend les affaires de :

-—- Madame veuve Turenne Michaud
contre le sieur Eugéne Linstant de Pradi-
nes.

Le rapporteur, Mr le Juge Baron, donne
lecture de son rapport.

Le Ministére Public, Mr Luc Domini-
que conclut au rejet du pourvoi.

o> Lesieur Etenne Pctit-Fiéte contre
la dame Février Olibris.

Mr le Juge L. Denis, rappoitcur, lit son
Tapport.

¢ Ministére Public, Mr Luc Dominique,
conclut 4 la Cassation du jugement dé-
noncé,

~— Petit-Noél Gilles et consorts contre
la dame Rose Gilles.

Aprés la lecture du rapport présenté
par Mr le Juge P. Laraque ; Me Cons-
tanun Beroit, l'un des avocats des de-
mandeurs est entendu en ses observations ;
le Ministére Public, Mr Eug. Décatrel,
conclut 4 la cassation du jugement atta-
qué.

Vu lindisposition subite d’un magistrat
en s:¢ge,l’audience est levée 4 l’extraordi-
naire.

AVIS OFFICIEL

Il est porté a la con-
Raissance du public que
S. Exc. le Président Si-
mon donnera audience
dimanche mat n a neuf

arida,



heures, au Palais Na-
tional.

POLITIQUE

On va _ bientdt finir par organiser
Vaiministration nouvelle que s’est
donnée le pays et sur laquelle on fon-
de tant d’espérances. I! est a souhaiter
que lon n’ait pas de déception sus-
ceptible de refroidir les élans encou-
rageants de ceux-la qui veulent se
vouer & l’ceuvre salutaire de notre ré-
géuération par le travail productif,par
le développement économique de nos
ressources, afin d@’aboutir au pius tét
a |'accroissement de no; finances.

Q.1e peut-on entrepreodre de sérieux
saus capitaux? Rien! Cependant
nous sommes assez riches, assez bien
do‘é< par la nature pour que nous
sortions, par nos ettorts, d’une sitaa-
tion honteuse of nous ont placés,
notre apathie, notre indifférence et le
peu d’amour-propre que nous met-
tions aAexploiter notre sol si fertile
en tout.

Les hommes nouveaux qui sont a
lheure actuelle, a la téte des affaires
et auxquels on préte une certaine
co npétence et qui ont promis de
nous changer l’aspect désolant de la
Répub'ique ne vont pas sirement se
contenter de nous payer de mots; ils
comprennent qu’il nous faut des faits,
des actes capables de justifier la con-
fiance que l’on a placée en eux. Iis le
comprennent, disons nous, et vont
agir en conséquence. Ce quils feront
de bien, dans l’intérét général du peu-
ple, leur donnera entiérement droit a
la sollicitude nationale. Attendons!
er pérons !



CAMILLE NERE NUMA.



Tribune du “ MATIN ”

Autour des Election

M: J. M. Brédy elu Député
du Peuple

Avec le Général Aovtoine Simon au Poo-
voir, les esprits pensants prennent leur li-
bre essor, toutes les libertés sont enfin
reconquises ; la presse si longtemps bail-
lonnée devient libre, les élections mémes
p:ésentent l'aspzct d’ane véritable lutte od
celui qui arrive ala victoire peut cons-
ciencieusement, en parodiant le vers du
poéte dire,

A vaincre avec ‘périls on triomphe avec

{ gloire. |

1’exemple, dailleurs, vient d’éire ma-
nifestement donné. Trois candidats se sont
offerts aux électeors de Port-au-Prince
pour étre 2e Dépuré de la Capitale ; tous
trois avocats et des hommes d'un d
mérite. C’est & qui aura la majorité gai
sera éla. Ec le Gouvernement devant cette
maaifesta:ion de la volonté générale, ot
le peuple s’affirme, s'efface. }

Rien que pour nommer le Président
de l'Assemblée primaire les élections ont
duré cing jours, ce qui a fait dire au jour-
na! l’Impartial qu'en d’autres temps c’edt
éré fait en sn temps deux mouvements.

Bien des inzidents de nature, voyez-vous
purement juridigoe se sont produits ; no-
tons celui of t, t de

l’Assemblée provisoire a tranché dans_ le
sens de l’affirmative la question de savoir :
si sur un bulletin il se troave inscrit deux
noms ; ce bulletin serait-il considéré com-
me nul.

C’est ici que la lutte allait étre chaude
et décisive, quand l’urne accusa un nom-
bre de balletins inférieurs au nombre de
votants, ce qui, d’aprés les lois électorales
rendit le scrutin nul.

Enfin deux candidats se retirent, seul
Me Brédy combat. Les opérations se pour-
suivent. La surprise de l’urne appelle a la
présidence et a la vice-présidence deux
honorabilités : Me Héraux et le trop ai-
mable Cicéron Dessables; viennent ensuite
les secrétaires et les scrutateurs: Valin,
Dougé,*Trasybule et Lafon-ant ; quatre
jeunes gens sérieux et intelligents.

On passe aux élections de DSputé ; sur
929 votants Me J. Michel Brédy a été, par
une majorité écrasante, de 875 voix, élu
2e Député de la Capitale. Nous noas se-
rions permis de lui adresser nos compli-
ments. touc en espérant en sa_ science et
en sa bonne foi, tout le bien possible pour
Haiti, si mieux que nous Me Héraux
ne nous avait devancés.

Godtez ces quelques phrases gu’a pei-
ne nous avons pu raccoler.

« Je viens, dit-il, au nom de la_— société
dont vous étes le représentant, vous adres-
ser mes félicitations. 4 l’occasion du vo-
te spontané qui vous élit Député. La _ po-
pulation de Port-au-Prince qui comprend
qu’Haiti est aux Haitiens, surveillait de-

wis I5 ans que vous habitez la Capitale,
e moindre de vos actes, et en témoi-
gnage de votre conduite respectable vous
envoie 4 la Chambre. Elle espére que vous
saurez défendre ses intéréis avec dévoue-
ment et désintéressement, et croit qn’a-
vec le Général Antoine Simon qui lui est
un str garant vous saurez prévenir les
plus minces de ses besoins.

«Eo ce moment, je m’arréte par undoux
souvenir qui frdle mon esprit. Je me_ rap-
pelle qu’en 1902 a cette place que vous cc-
cupez, le Peuple de Port-au-Prince, par
un vote sincére fit de moi Député et me
décora de la *cocade bicolore. dc Yai tou-
jours portée avec honneur et dignité parce

ue comme vous, mon cher Brédy, je fus
Ela de la Nation. Permettez qu’&’ mon
‘our, au nom du peuple, je la passe 4 vo-
tre boutonniére. Des bravos accueillirent
ce discours.

Me Brédy, toujours plein de modestie,
avec cet esprit vif, cet extérieur sans ex-
tsavagances ou se cache ccpendant une Ame
préte 4 se montrer 1a ot l’action § est vive,
nous gratifia de sa meilleure prose qui mal-
heureusement ne peut se reproduire qu’en
substance.

« Ma santé, répondit-il, chancelante ne
me permet poar le quart d’heure de vous
adresser un discoars. Le moment d’ail-
leurs en est-il 4 cela? Il importe au con-
traire que nous passions a l'action,— mais
4 l’action vive, déterminante, — 4 l’action
qai tend au rétablissement de l’édifice na-
tional gai menace ruine, la parole ne_ peut
prodaire d’effets que quand elle est jointe 4
"action. Sans nui doute vous voulez con-
naltre mon programme ? Je disais dans
mon adresse 4 la population gue je me
croyais dispensé den exposer, mes princi-
pes étant déja connus et ma résolution
étant de m’évertoer, a n’étre pas moins que

lie m’ai été a la ase Législature. Le Mont-
seur officiel of se trouvent publides toutes
les séances de la Chambre des Députés,
n’en témoignent-ils pas hau:ement?

It est, Messieurs, tel pays de |’étranger
ou un enfant est pleuré fe jour de sa nais-
sance et fété le jour de sa mort. A l’heure

; actuelle je pleure, je ne pleure pas_ par les
, yeux, je pleure par l’esprit, par l’Ame et
par le cosur. En 1905, loreque je fus éla

Député, je pleurai je ne pleurai pas par les
yeux, je pleurai ;ar l’esprit, par I
et par le coeur. En 1908, au contraire
terme de mon mandat je fétai ; je ne
tai pas par dos gestes, mais bien par
coeur, parce que faisant un retour sur moé-
Par-
mé-

a
fa.
le

méme, considérant ma _ conduite au
lement, je constatai que je n‘ai pas dé
rité de mes mandants. Ainsi, je ne saurai,
si je dois fé-er mon retour a la Chame
bre que le 9 Janvier 1911 4 minuit sonnant
car c’est Ace moment-lA que je pourrai sa-
voir, si j'ai été vraiment digae de la consi-
dération de la population.

Ce discours fut vivement regu par us
tol'é d’app!audissements. »

On se sépara pour aller 4 la maison pri-
vée de Me Brédy, cu la réception la plus
cordiale nous a é:é faite. On vida le cham-
pagne. Tandis que le Député recevait des
compliments par ci, par la, des toasts de
bonheur et de bonne santé; la musique
de la Garde jetait sa note de gaieté pare
mi les assistants et l’on dansa jusqu’a diz

heures du soir.
V. de SEVRAIG.

Nouvelles Etrangéres

Derniéres Dépéches

ST-PETERSBOURG 15.— Le vice-amira
Rojestvensky, dont on annongait la mort
hier, sera enterré demain avec tes honneurs
militaires. Ses restes seront ensevelis au
monastére d’Alexandre Novzki, qui est le
panthéon russe et of se trouvent déja les
corps de quelques grands soldats, musi-
ciens et écrivains de l’Empire. La mort de
l'amiral arriva tont 4 fait subitement.

Port-p EspaGNE 15.— Les bruits qui
circulent ici annongant qu’une épidémie
bubonique sévissait de nouveau dans I’tle,
ne reposent sur aucun fondement. On n's
en effet, enregistré aucun cas de cette
maladie depuis le 28 Septembre dernier.

BELGRADE 16.— Le cabinet Serbea,
pour la troisiéme fois, depuis le ter Jan-
vier, donné sa démission au roi Pierre, qel
Vaccep-era probablement.

Paris 16 — Le « Vo'taire », le premier
cuirassé frsngais du type « Dreadnoughts,
a éé lancé aujourd hui a ‘Toulon.
« Volia.re » est le premier d’une série de:
6 navires semblabies dont la mise ea’
chan iereu lieu au commencement 4
Vannée 1907. Ce sera un navire 4 turbines.
I. > ra arane de 4 canons de 305 m/m, 13
de 240. seize de 75 et huit de 47. Le
cout total s élévera A une somme de ci
quante quatre millions de francs. La ceia-
ture cuirassée du « Voltaire » n'est pas
aussi Cpaisse que celle du « Dreadnoaght ®
Les cing autres navires de guerre maife
tenant en cours de construction, se nom
ment le « Diderot », le « Condorcet %
le « Vergaiaud », le « Mirabeau », Me

« Danton ».
José Paul,



Paris 16.— M. en
special du Vénézaéla, a fait cet ap
une visite 4 M. Pichon, ministre des
fiires étrangéres,

Paais 16. — A partirda rer Mai p
les voyageurs qui arriveront en F
n auront le droit d’entrer en franchise
dix cigarres, 20 cigarettes ou ‘une ones
demie de tabac. Les femmes et les
né pourront passer en douane aucane
de tabac.

MEssINE 16. — Qaatre-vingt deux
sonnes ont écé arrécées jusqu’ici, sous
casation d’avoir dépouillé les victimes
tiemblement de terre ou d’avoir
d’anires vols. Ces personnes passeroat.
vant le conseil de guerre.





a.



Panis 16 - Une dépéche recue de Vien-
ne dit que des bruits circulent dans cette
ville d’aprés lesquels le prince Nicolas de
Montén aurait abdiqué en faveur de
son fils, le prince Mirko.

Lonpres. 16.— Le contre-torpilleur
« Tartare » dans ses essais qui ont été
faits aujourd hai, a atteint la vitesse de

8 nceads, battant ainsi son propre record
officiel. Les machines étaient alimenrées
ar du combustible liquide. Il marchait
avec son afmement complet et son équi-

e et effectif de goerre.
aris 17.— M. Clémencean, de con-
cert avec M. Briand. préparent un projet

de loi en vue de réformer la loi électorale
en France ; tous deux voudraient rétablir
le scrutin de liste. La Chambre des Dépu-
tés serait renouvelable par tiers tous les
deux ans.

Paris 18.-- Rente : 96 50.

Havre r8.— Café-Haiti, Cap: 50 50.

Parts 1g — Au début de la séance a la/

Chambre aujourd’hui, M. Colliard dépose
une proposition tendant 4 la suppression
de la représentation de Ja colonie de l'Inde.
Le Sénat vota un crédit de 6.000.000 de
francs pour secours d’extréme urgence aux
ouvriers victimes du chdmage et continua
la discussion des interpellations sar le M1-
roc. M. Picard, ministre de la marinc,
accompagné du vice-amiral Aubert et du
énéral Gossot, s’est rendu hier au champ
fle tir de la marine et 4 la poudriére na-
tionale 4 Sevran-Livrys. Aprés avoir vi-
sité divers modéles de canons, le ministre
assista aux expériences sur les moyens de
prévenir des retours de flamme.— Un
tamponnement eut lieu 4 Puyoo sur la
ligne du midi. 1! y «a deux morts et qua-
torze blessés. Le chef de gare de la mission
Habas a été arrété.





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les journaux Le Matin et le Nouvzlliste
en date du 18 courant les dé:é6ches
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restées en souffrance 4 la Poste a
cause du brusque départ du dit
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nées a New-Yo k, via Jérémie, par
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