4" ANNEE, Ne 102
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PORT-AU-PRINCE (wait)
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Clément
REDACTION-ADMINISTRATION
45, RUE ROUX, 45-
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JEUDI, 1* AOUT 1907.
e Hatin
QUOTIDIEN
DIRECTEUR:
LE NUMERO CENTIM
Magloire, 10 “
Les abonnements partent du ter. et du rg de chaque
mois et sont payables d’avance
les manuscrits insérés ou non nde sont pas remis.
Pour tout ce qui concerne l’Administration du Journal, s’adresser 4 Monsieur Arthur ISIDORE, 45, Rue Roux ou Bonne-Foi.
ne changent de vie et d’organisation
NAT L R I; IN GR AT I munautaire et l'une de ces caractéris-
4 i i 4 ,tiques est la persistance. Les pasteurs
Jen’ai pas la prétention de faire
aux lesteurs un expos's complet et dé-
taillé des migrations et des évolutions
accomplies par les peuples répandus
sur la surface terrestre. Mon but est
plus modeste et se borne a les
persuader que l’organisation sociale
é@ ces peuples, ainsi que leurs mo-
des de travail, sont des conséquences
gertaines de la constitution géologi-
ede leur hahitat.
Ceci est bien établi pour le type de
steppes du centre de l’Asie que nous
avons jusqu’ici étudié. Nous allons,
dcdté de ce premier type qui Simpo-
gait tout d@’abord et par la force dcs
choses & notre attention, considérer
quelques autres vivant sous des fati-
tudes différentes, dans le but de ve-
Mfier cette meme influence du sol sur
le type.
Sans Jes ¢puiser tous, nous table-
fons nos démonstrations sur un nom-
bre suffisant d’exemples pour mettre
la proposition 4 l’abri de toute contes-
lation; car j’ai hAte de détendre la
bienveillante attention de ceux que
cette étude intéresse.
Vai signalé dans mon précédent ar-
le quatre routes de steppes qui se
sont offertes aux pasteurs pour sortir
a Plateau central, point de départ
Mslorique de toutes les invasions du
Monde. Ces quatre routes sont celle
dela Sibérie, celle de I’'Inde, celle de
ine et celle de l’Occident.
.Suivons un peu les pasteurs qui se
t engagés par la premiére de ces
» C’est-a-dire sur «la région her-
demi-circulaire», & laquelle lu St
pate fait suite.
‘En sortant de cette région, les pas-
débouchent dans cette immense
de foréts qui constituent la plus
hone
de étendue du territoire sibérien.
raphiquement, c’est le titre créé
it ge forestiére qu'il nous fau-
tudier aprés le type qui résulte
a vie des steppes. Mais les _faits
nousaes nous acheminent ailleurs
La vi allons voir ot.
loisirs; ella worle est faite de longs
Ss ar lace
Compliae agrémentée par [ac
eMent en commun de _ toute} p
besogne ; elle est essentiallement com-
qu’d leur corps défendant et seule-
ment en absence absolue du_tapis
de verdure. Partout ot celui-ci existe,
une attraction irrésistible les y attire
etils y poussent devant eux leurs
troupeaux, ne serait-ce que
Pour tondre de ces prés la largeur de leur langue.
Or, cheminant et serpentant 4 tra-
vers la zone forestiére qu’ils traver-
sent dans toute sa largeur, de grands
fleuves partent de la région des step-
pes pour aller se jeter dans l’Océan
Glacial: ce sont le Ko!yma, le Léna,
le Jénissei, l’Obi, qui prennent nais-
sance aux pieds des monts Altai et
Savan.
_ Par un phénomene météorologique
que Von trouvera amplement expli-
qué dans les grandes géographies, tes
rivages de ces fleuves_ constituent de
véritables prairies et de vastes pelou-
ses éininemment propres 4 la vie pas-
torale. «Non-seulement, dit Paul de
Rousiers, ces fleuves offrent 4 ces fa-
milles Ies ressources d’une peche
abondante et un moyen facile detrans-
port, mais un phénomene curieux
maintient presque partout sur leurs
bords une bande de steppes propres «
la nourriture des troupeaux, Une com-
munauté d’indigénes, partie des step-
pes du sud, peut donc descendre leur
courant sans transformer sa constitu-
tion d’une facon essentielle. »
Il n’en faut pas davantage pour dé-
terininer les pasteurs @ suivre cette
route verdoyante et c’est ainsi que la
Sibérie se trouve offrir le spectacle
de deux types sociaux dont l'un, que
nous étudierons plus tard, est réfrac-
taire, & cause de la vie foréstiére, au
régime de la communauté, et dont
autre reste attaché 4 ce régime, a
cause de la vie des steppes rendue
possible sur les bords de ces fleuves.
Ne nous apparatt-il donc pas | de
plus en plus hors de doute que cest
le sol qui inspire Vorganisation so-
ciale? ,
Mais je me trompe, ce nest pas
deux types sociaux que produit le sol
sibérien, c’est trois. Si vous voulez
voir en quoi consiste ce troisi¢me ty-
e, nous n’avons qu’é continuer a sui-
vre le groupe de pasteurs qui se sont
dirigés vers leynord. Cotovons avec|les grands tleuves au bord desquels
eux les grands fleuves sibériens et!nous venons de edtover en sortant des
au bout de notre route, nous allons}/ steppes pour aboutir a la révion cir-
déboucher dans une région qui s’6-}ceaumpolaire oft nous nous trouvons
fend tout autour du pols et dont la I’existence communautaire est en-
seowraphie ditfere sensiplement dejeore possible. Le lien familial il est
celle des steppes. _ | Vrai, se trouve un peu relaché par Vé-
Li température y est tellement froi-/loiznement fréquent auquel oblige
de que pas méme I'herbe ne_ peut yJla pratique de la chasse et de la_ pé-
résister. « La zone glaciale, dit Mal-|che, mais ces deux occupations ne
te-Brun, renferme peu d’espéces ; elle}sont pas assez développées pour le
admet quelques arbres, surtout deS|briser définitivement. La chasse est
bruleaux et des saules ; mais ils res-| petite, la pécho est petite, art pasto-
lent nains toute leur vie, et ne s’éle-|ral est maigre, Vindividu isolé est ex-
vent qu’d un ou deux pieds. » Une} posé a mourir de privations ;
seule végétation s’y développe: c’est}) (est done la plus inéluctable des
celle du lichen. nécessités qui maintient ce groupe
Les lichens sont surabondants dans | social dans la vie en commun et le
les régions froides ; « ils recherchent, | lecteur peutse faire une idée des souf-
dit Bocquillon, Pair et la lumiere ;/ frances en commun imposées par ce
croissent sur la terre, les pierres, les}
arbres ;reprennent souvent, au MOVED pondux et aux Samovedes qui ortent
de Vhamidité, la vie qyils paraissalent? dans Phistoire la juste réputation de
avoir perdve par dessication. » haarives faméliques.
Le seul animal qui puisse s’adapter, | 7
FAILS DIYBRS
a celta végétation, c'est le reane. a Le
lichen, continue Bocquillon, fait Puni-
nourriture des rennes dans la
RENSEIGNEMENTS
METEOROLOGIQUES
Observatoire
DU
SEMINAIRE COLLEGE St-MARTIAL
que
gone oarctique, et ces animaux y
trouvent les principes nutritifs qui
leur permettent d’étre emp!oyés com-
me betes de trait, qui leur fournis-
sent un lait ayrdéable, une chair appé-
tissante. »
La toundra,— c’est lenom dont on
designe cette réyion qui ne produit
que le lichen, — ne pcut donc offrir a
nos pasteurs le méme genre de vie
que la steppe: le cheval et le beouf
n’y existent pas etc’est le renne qui
les remplace. Il remplace le cheval et
MERCRED! 31 JUILLET
le boeuf comme animaux detransport) |, natre a midi
et de boucherie et la vache comme|* me 763,%
ournisseur de lait. minimum 23,0
Mais le renne a ses qualités spécia-| Le ™PETAtUre) naximum 35,2
les, qui fantot sont supérieures acelles
de ses animaux, et tantot leur sont
inférieures. Le renne, attelé 4 un tral-
neau, glisse uvec une rapidité vertigi-
neuse sur la surface de la_ neige et
permet des déplacements plus éloi-
enés, Comme il ne peut pas, a lui
tout seul, pourvoir & Palimentation
des habitants de cette région, ceux-
ci sont obligés d’adjoindre a la vie
pastorale insuffisantela chassedans une
partie des grandes furéts a cdété des-
quelles nous avons passé tout-a-l’heu-
re sans nous y arréter, et la péche sur
Moyenne ciurne de la température 27,2
Le ciel ciair ce matin, s'est cou-
vert vers 3 heures. Un premier orage au
SW a. heure, remontant la Riviére Froi-
de, un second au NE 4 4 _ heures. Brise de
mer régulicre. Le baromeétre a baissé en-
core un peu. Parmi les mouvements mi-
crosismiques sont a signaler ceux de rr
heures 23 minutes du matin et de 3 heu-
res 20 minutes du_ soir. Direction Nord ;
intensité micrométrique : 12 ; toutes les
autres agitations sont au-dessous de l’intene
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