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- Permanent Link:
- https://ufdc.ufl.edu/UF00081213/00027
Material Information
- Title:
- Le Matin
- Place of Publication:
- Port-au-Prince Haiti
- Publisher:
- [s.n.]
- Creation Date:
- May 2, 1907
- Frequency:
- daily
- Language:
- |||
Subjects
- Subjects / Keywords:
- Newspapers -- Haiti ( lcsh )
- Genre:
- newspaper ( sobekcm )
newspaper ( marcgt )
- Coordinates:
- -72.2803802891673 x 18.5142993036392
Record Information
- Source Institution:
- University of Florida
- Holding Location:
- Bibliothèque Haïtienne des Frères de l'Instruction Chrétienne
- Rights Management:
- The University of Florida George A. Smathers Libraries respect the intellectual property rights of others and do not claim any copyright interest in this item. This item may be protected by copyright but is made available here under a claim of fair use (17 U.S.C. §107) for non-profit research and educational purposes. Users of this work have responsibility for determining copyright status prior to reusing, publishing or reproducing this item for purposes other than what is allowed by fair use or other copyright exemptions. Any reuse of this item in excess of fair use or other copyright exemptions requires permission of the copyright holder. The Smathers Libraries would like to learn more about this item and invite individuals or organizations to contact Digital Services (UFDC@uflib.ufl.edu) with any additional information they can provide.
- Resource Identifier:
- 000358166 ( ALEPH )
ABZ6468 ( NOTIS )
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1° ANNEE, Ne 27.
PORT-AU-PRINCE (Hait1)
JEUDI, 2 MAI 1907.
LE MATIN
Octo TTID6fE Nw.
‘ABONNEMENTS -
PAR MOIS 4 GOURDE.
DEPARTEMENTS & ETRANGER :
Frais de poste en sus.
DIRECTEUR:
Clément Magloire,
REDACTION-ADMINISTRATION
45, RUE ROUX, 45.
LE NUMERO AQ) CENTIMES.
Les abonnements partent du rer.et
du 15 de chaque mois et sont paya-
ble$ d’avance °
Les manuscrits insérés ou non be sont
pas remis.
Pour tout ce qui concerne l’Administration du Journal, s’adresser a4 M. Arthur ISIDORE.
Féte de Agriculture
Exvvsition Communale.— Dis_
cours du Secrétaire d’Etat
Laraque et du Magistrat
Communal S. Vincent.
Hier a eu lieu Pouverture de l’E:xpo-
sition agricole &@ laquelle le sympathi-
que Magistrat Communal a_travaillé,
durant de longues semaines, avec un
zéle et une activité remarquables. Le
succes @ailleurs len a récompensé et
le public port-ansprincian "Ini oe ax.
prime, par son empressement, sa re-
connaissance d@’avoir marqué fa féte
agricole de cette année d’un cachet
particulier et plus digne.
Ala sortie de la Cathédrale du cor-
tece officiel, les Secrétaires d’Etat, es-
cortés de Pétat-major présidentiel, en
tenue de pala, se sont rendus al’Hetel
Communal ot un lunch leur a été of-
fert puis au Marché dutoste-Mar-
chand merviellusement transforme.
_ Voici les discours prononcés par le
Secrétaire d’Etat de VAgricuiture et}
par le Magistrat Communal, a l‘occa-
sion de cette féte nationale
Discours du Secrétaire d’ Etat de ? Agriculture.
Citoyens agriculteurs,
Toute Pagriculture d’un pays forme la
source la plus directe de la fortune privée
et la plus importante de la fortune publi-
que.
Chez nous, plus que partout ailleurs,
semble-t-il, Agriculture est la force vive
du peuple, toute l’Ame de la nation, le
moyen ‘presque unique de son existence
mat¢rielle.
Dominée par la culture particuliére du
café, qui est la principale denrée nationale,
le produit par excellence, l’Agriculture, de
méme que notre banniére aux deux cou-
leurs, symbole de notre plus grande foi pa-
trlotique, ne devra jamais étre susceptible
de dépérir. Aussi, est-ce pourquoi elle est
élevée 4 la hauteur d’un culte placé cons-
titutionnellement sous le patronage des
Grands Pouvoirs de l’Etat. Aussi, le Gou-.
vernement de la République a-t-il le plus
grand souci de lui procurer tous les avan-
tages et tous les encouragements qu’elle né-
cessite sans cesse, elle qui fait toute lacon-
sistance de notre économie sociale.
En etfet, le Gouvernement actuel, per-
sonifié par Son Excellence le Général Norp
ALENIS, combien n’a-t-il pas témoigné
vivement la mesure de son amour et de
sa sollicitude patriotique, en vue d’établir
Vémulation entre les artisans des champs
et de stimulerle gout de la culture A tous
les esprits travailleurs qui peuvent s’inté-
resser aux bientaits des productions de la
terre; car, 4 tout orendre, la culture est une
profession inndée dans la personne dechaque
individu. Ila marqué, cn vue du bien-étre
de la collectivité, route sa _volonté ferme
aen propager 168 iaees vituialsduies.
Et malgré les vicissitudes économiques
qui passent encore sur le pays, malgre les
luttes commerciales et financi€res qui res-
serrent encore le mécanisme des attribu-
tions administratives et laction régulicre
des services courants, le Président de la
République ne vise pas moins lceuvre den-
couragement et de développement de DPA-
ericulture nationale, qu’il poursuit au plus
grand bénefice de la Nation.
Comprenant dans ses hauies conceptions
que les ¢tablissements d’enselgnement
public sont des institutions d’importance
qui se rangent au premier plan des besoins
les plus essentiels, les plus urgents pour
la masse de travailleurs des champs, il a
créé des fermes-écoles pour inculquer 2 nos
enfants et a nos neveux l’application tech-
nique de cette profession agricole qui ne
cesse d’apporter et de répandre ses bienfairs
chez Pindividu, dans la famille, dans la Pa-
trie commune.
Et pour tenir la main_alidée dominan-
te du Chef du Pouvoir Exécutif, le Pou-
a fa-
voir Législatif, non moins inspire, :
vorisé la publication d'un manuel d’Agri-
culture destiné 4 toutes les écoles primal-
res et rurales.
Tel est, Messieurs, un bilan de circons-
tances heureeuses qui, considérées dans leur
ensemble et dans leur propagation, cons-
tituent un bagage complexe d’idées ¢co-
nominiques appelées 4 ramener, 4 un mo-
ment donné, notre pays essentiellement
agricole 4 ce temps de splendeur qu on
lui connut jadis. Mais celane peut-il pas étre
réalisé bien rapidement, grace 41 introduc-
tion dans la pratique de ces instruments
modernes qui se sont substitu¢s 4 l’hom-
me, devenu lui-méme aujourd’hui « un
accessoire de ces machines perfectionneé e» ?
Il n’y a pas lieu d’en douter.
Messieurs,comme on le constate,rien n’est
négligé pour parvenir au but dont chacun
de nous devra se bien pénétrer pour le
plus grand bien dn pays ot} VAgriculture
Ne saurait etre trop encouraycée et dévelop-
pée par tous les moyvens utiles.
Aussi, pour continuer de la favoriser,
d’aucuns soupirent-ils apres une institu-
tion non moins digne de Pocuvre et propre
i la compleéter. Ils appellent de tous leurs
vocux, en ctfet, le jour ou les pouvoirs pu-
blics auront doté la nation d’nn_ établisse-
ment de Banque Agricole.
Qui sait 2 il peut n’étre pas bien eloi-
honorables Membres? 22"... BavR OU les
latives aurout marqué, par leurs suffrages
bien inspirés, cette institution dont les
operations industrielles viendront impri-
mer d’autres encouravements a lAgricul-
ture, aux Indust.ies en général. Mais il ne
nous suffit plus que d’espérer. Car,sous ces
heureux auspices calculés d’un intérét pro-
digieux en l’honneur de cette source de la
fortune publique, bien des conceptions se-
ront heureusement accomplies, aides par
la puissance des progrés en marche; at sous
cette inspiration si pleine d’idées géncéreu-
reuses et qui ne peuvent murir qua lom-
bre et la tranquilité publique et par un la-
beur sans relache, Messieurs, crions, en
perspective de cet avancement social et
économique.
Vive la Paix !
Vive ’Union !
Vive PAgriculture /
Vive le Président d’Haiti !
Discours du Magistrat Communal
MM. les Secrétaires d’Etat,
Messieurs,
La féte du rer mai, dans l’esprit méme
de son institution, est d’abord la féte du
Travail en général. Il est bon de marquer
périodiquement les conditions dans les-
quelles s’exerce l’activité nationale, de pré-
ciser son évolution ou de constater ses dé-
faillances et ses erreurs. Si le législateur,
toujours sage, a consacré cette solennité
plutét 4 l’Agricultute, c’est qu’il aentendu
rappeler chaque année— et rien n’est plus
\
utile— que c’est surtout versla Terre que | C’ese lui qui doit mettre en imeouxeme
doit aller naturellement notre maximum | toutes les activités, et, qu’on le veui e a
d’efforts. non, il n’y a pas d’autre facteur du progr
Or, nous n’avons pas écouté les exhor- national, d’autre agent de construction .
tations du Législateur, nous ne sommes] ciale par la mise en branle des mu tip
pas allés 4 la Terre, et c’est lA, croyons- | ressorts de la production économique.
nous, la cause principale gle notre situa~| [1 devient capital, dés lors, d’arrach
tion de marasme et de décrepitude. lindividu a la funeste mentalité de l’ar
C'est presqu’une duperie, ou plutot c’est biance et de l’attacher désormais 3 ides, i
se duper soi-méme, lorsqu on est appel€|téréts viraux, pour lui-méme d’a of ,
4 parler dans une pareille circonstance,| pour Ja prospégrité de la communauté si
d’avoir l’air de s’adresser uniquement A des} Jaguelle il infuera a. son tour par les se
masses rurales incultes, sans direction, li-ltiments nouveaux et bienfaisants qu’
vrees 4 elles-memes, n’ayant du travail que} dégageront spontanément, automatiqu
la notion imparfaite et frusse des époques} ment,de son personnel vouloir-vivre._
d’esciavage. Les individus haitiens, cons-{ Nous méprisons la Terre, et nous
cients et avertis, sont 14, et c'est sur eux} sommes bien punis. Regardons un peu a
wil faut essayer d’agir. Tant qu’ils ne se] tour denous. Dans toutes les autres brancl
décideront pas 4 refaire les conditions ma-| de Vactivité sociale pratique, et dans no
térielles de notre vie, par la mis2 en va-| propre milicu, nous brillons par notre :
leur de toutes nos ressources, par une vi-| sence. Nous sommes en ce moment une
goureuse impulsion donnée a cette Agri-| tite nation de fonctionnaires actuels ou \
culture trop commode, en vérité, de quoi] tuels, Les professions qui flattent notre \
nous avons jusquwic: tire vaille-que-vaille, | nite, mais qui ne nourrissent plus, sc
sans le faire expres. Ja précaire subsistance | devennes le tombeau de la plus betle P:
qui nous permet d’avoir encore une cer- tion des énergies nationales, et cela, tand
taine tigade, cette classe rurzle, si digae qu'une grande Vie libre et tactile s’épano
@interét, que nous saluons aujourd’hui partout autour de nous, au sein de ce
solenneliement, continucra de croupir dans | merveilleuse nature abandonnée qui pal
son invetérce torpeur. . |te de joies éternelles et d’ou montent ¢
Presque tous les théoriciens de la poli- chansons profondes aui sont comme
tique haitienne s’acharnent vainement apres | frémisssants et suprémes appels... .
la réforme de lEtat. Ils semblent oublier] Certe Terre que nous dédaignons, c’
quec’est d’abord et avant tout par la trans-|en somme toutcequi rous reste,—— et
formation radicale des conditions internes | encore une grace du Ciel. L’utilisero:
de Vexistence du peuple qu’on pourra ar—- | nons? En ferons-nous_ enfin Vindispen
river 4 la transformation de ses conditions] ble appropriation économique, ou bi
externes d’existence, dont l’Erat,en somme, | nous laisserons nous, 14 comme ailleu
“DSL GN UNE LEPIesentaiOn. sommes: pas FREES Ces Torcés * indigence et de mis
encore entres résolument dans cette voie. qui aujourd’hui plus que jamais, fuient |
Ainsi, loin de former, avec les jeunes | patries encombrées otf sévit |’affreux pi
haitiens qui ont la chance de recevoir quel-| périsme pour s’en aller, comme de_ nc
ue instruction dans nos écoles urbatnes, | veaux et imtrépides Argonautes, 4 la co
es cadres sociaux qui emboiteraienr par-ci| quéte lointaine de la Vie.
par-li des portions de peuple et les dloi-{| Il fiat rendre cette justice au Gouverr
gneraicnt de la mortelle stagnation habi-| ment actuel de Ia République — et ho:
tuelle, par un mouvement bien dirigé et} mage s’adresse en particulier au Préside
une salutaire coopération cconomique, | Nord Alexis: dont Pamour du pays n’a d
on sinadénie de plus en plus a canaliser wal que Vamour du Travail. —qu’il s’est¢
leurs Cnergies maissantes vers les passivités du | force de dorer la République d’un Outilla,
fonctionarisme et le clinguant suranné des cconomigue qui facilitera, dans unetrés 1:
protessions libérales. Le milieu familial, |e mesure, les exploitations agricoles «
Penseignement, les movurs. les prophetes, | tavenir. Spécialement, sous le ripport d
tous ces cléments se coalisent pour contri-
voles ferrées, les résultats déyiobtenusetcer
buer 4 ce déplorable état de choses. Ils
sont par consequent, autantd’entraves a I'é-
qu’on est endroit despérer, varantissent t
retour favorable des esprits vers la Terr.
Mmancipation individuelle, A l’affranchisse-
ment et 4 la vie de la collectivité.
c’est-4-dire vers le plus grave et le plus v
tal Intérét haitien dans les temps actuel
Il faudrait dunc briser ces barrages, désa-
gréger au Plustor ces gangues qui enferment
Li ville de Port-au-Prince a tenu, €
Ouvrant cette annce une petite expositic
les individus de choix, les neutralisent, en
les contraignant 4 VinactionerA da stérilitd.
communale, 4 provoquer cette réactior
Le pays est atteint, en effet, dans ses
nécessaire enfaveur du travail agricole.Pui
sources vives. Les nouvelles ‘générations
sv son exemple étre suivi ! Mt puisse t-
ne savent pas trop ou cilles vont. Des
servir 4 vivifier en nous de plus en plus |
culte de ces deux grandes choses : la Patri
forces se perdent. Au lieu d’agir sur le
millieu pour le transformer par une vigou-
et le Travail.
Vive la Paix!
reuse croisade en faveur du Travail, les} Vive PAgriculcure !
unites haitiennes les plus conscientes se Vive le Travail !
casent tranquillement dans Pimmobilisme Vive la Républj '
traditionnel et s'y contorment. Qu’elles . pr que vo,
s'agitentdans le vide de conceptions erron-| Vive le Président d’Haiti !
nees qui les éloignent de plus en plus des Toute la journée une affluence con
utiités immédiates ‘ou qu’elles restent les sidérable de visiteurs encombrait le
bras croisés, le résultat est le méme. vastes galeries, couvertes 4 profusior
Et pourtant, le rdéle de Vindividu, ici,—| des objets exposés et coquettemen
de Il’individu cultivé, devient immense.
lu cul décorées.
Toutes les initiatives doivent partir de lui. Le soir, les abords de l’Expositio:
|
Full Text |
1° ANNEE, Ne 27.
PORT-AU-PRINCE (Hait1)
JEUDI, 2 MAI 1907.
LE MATIN
Octo TTID6fE Nw.
‘ABONNEMENTS -
PAR MOIS 4 GOURDE.
DEPARTEMENTS & ETRANGER :
Frais de poste en sus.
DIRECTEUR:
Clément Magloire,
REDACTION-ADMINISTRATION
45, RUE ROUX, 45.
LE NUMERO AQ) CENTIMES.
Les abonnements partent du rer.et
du 15 de chaque mois et sont paya-
ble$ d’avance °
Les manuscrits insérés ou non be sont
pas remis.
Pour tout ce qui concerne l’Administration du Journal, s’adresser a4 M. Arthur ISIDORE.
Féte de Agriculture
Exvvsition Communale.— Dis_
cours du Secrétaire d’Etat
Laraque et du Magistrat
Communal S. Vincent.
Hier a eu lieu Pouverture de l’E:xpo-
sition agricole &@ laquelle le sympathi-
que Magistrat Communal a_travaillé,
durant de longues semaines, avec un
zéle et une activité remarquables. Le
succes @ailleurs len a récompensé et
le public port-ansprincian "Ini oe ax.
prime, par son empressement, sa re-
connaissance d@’avoir marqué fa féte
agricole de cette année d’un cachet
particulier et plus digne.
Ala sortie de la Cathédrale du cor-
tece officiel, les Secrétaires d’Etat, es-
cortés de Pétat-major présidentiel, en
tenue de pala, se sont rendus al’Hetel
Communal ot un lunch leur a été of-
fert puis au Marché dutoste-Mar-
chand merviellusement transforme.
_ Voici les discours prononcés par le
Secrétaire d’Etat de VAgricuiture et}
par le Magistrat Communal, a l‘occa-
sion de cette féte nationale
Discours du Secrétaire d’ Etat de ? Agriculture.
Citoyens agriculteurs,
Toute Pagriculture d’un pays forme la
source la plus directe de la fortune privée
et la plus importante de la fortune publi-
que.
Chez nous, plus que partout ailleurs,
semble-t-il, Agriculture est la force vive
du peuple, toute l’Ame de la nation, le
moyen ‘presque unique de son existence
mat¢rielle.
Dominée par la culture particuliére du
café, qui est la principale denrée nationale,
le produit par excellence, l’Agriculture, de
méme que notre banniére aux deux cou-
leurs, symbole de notre plus grande foi pa-
trlotique, ne devra jamais étre susceptible
de dépérir. Aussi, est-ce pourquoi elle est
élevée 4 la hauteur d’un culte placé cons-
titutionnellement sous le patronage des
Grands Pouvoirs de l’Etat. Aussi, le Gou-.
vernement de la République a-t-il le plus
grand souci de lui procurer tous les avan-
tages et tous les encouragements qu’elle né-
cessite sans cesse, elle qui fait toute lacon-
sistance de notre économie sociale.
En etfet, le Gouvernement actuel, per-
sonifié par Son Excellence le Général Norp
ALENIS, combien n’a-t-il pas témoigné
vivement la mesure de son amour et de
sa sollicitude patriotique, en vue d’établir
Vémulation entre les artisans des champs
et de stimulerle gout de la culture A tous
les esprits travailleurs qui peuvent s’inté-
resser aux bientaits des productions de la
terre; car, 4 tout orendre, la culture est une
profession inndée dans la personne dechaque
individu. Ila marqué, cn vue du bien-étre
de la collectivité, route sa _volonté ferme
aen propager 168 iaees vituialsduies.
Et malgré les vicissitudes économiques
qui passent encore sur le pays, malgre les
luttes commerciales et financi€res qui res-
serrent encore le mécanisme des attribu-
tions administratives et laction régulicre
des services courants, le Président de la
République ne vise pas moins lceuvre den-
couragement et de développement de DPA-
ericulture nationale, qu’il poursuit au plus
grand bénefice de la Nation.
Comprenant dans ses hauies conceptions
que les ¢tablissements d’enselgnement
public sont des institutions d’importance
qui se rangent au premier plan des besoins
les plus essentiels, les plus urgents pour
la masse de travailleurs des champs, il a
créé des fermes-écoles pour inculquer 2 nos
enfants et a nos neveux l’application tech-
nique de cette profession agricole qui ne
cesse d’apporter et de répandre ses bienfairs
chez Pindividu, dans la famille, dans la Pa-
trie commune.
Et pour tenir la main_alidée dominan-
te du Chef du Pouvoir Exécutif, le Pou-
a fa-
voir Législatif, non moins inspire, :
vorisé la publication d'un manuel d’Agri-
culture destiné 4 toutes les écoles primal-
res et rurales.
Tel est, Messieurs, un bilan de circons-
tances heureeuses qui, considérées dans leur
ensemble et dans leur propagation, cons-
tituent un bagage complexe d’idées ¢co-
nominiques appelées 4 ramener, 4 un mo-
ment donné, notre pays essentiellement
agricole 4 ce temps de splendeur qu on
lui connut jadis. Mais celane peut-il pas étre
réalisé bien rapidement, grace 41 introduc-
tion dans la pratique de ces instruments
modernes qui se sont substitu¢s 4 l’hom-
me, devenu lui-méme aujourd’hui « un
accessoire de ces machines perfectionneé e» ?
Il n’y a pas lieu d’en douter.
Messieurs,comme on le constate,rien n’est
négligé pour parvenir au but dont chacun
de nous devra se bien pénétrer pour le
plus grand bien dn pays ot} VAgriculture
Ne saurait etre trop encouraycée et dévelop-
pée par tous les moyvens utiles.
Aussi, pour continuer de la favoriser,
d’aucuns soupirent-ils apres une institu-
tion non moins digne de Pocuvre et propre
i la compleéter. Ils appellent de tous leurs
vocux, en ctfet, le jour ou les pouvoirs pu-
blics auront doté la nation d’nn_ établisse-
ment de Banque Agricole.
Qui sait 2 il peut n’étre pas bien eloi-
honorables Membres? 22"... BavR OU les
latives aurout marqué, par leurs suffrages
bien inspirés, cette institution dont les
operations industrielles viendront impri-
mer d’autres encouravements a lAgricul-
ture, aux Indust.ies en général. Mais il ne
nous suffit plus que d’espérer. Car,sous ces
heureux auspices calculés d’un intérét pro-
digieux en l’honneur de cette source de la
fortune publique, bien des conceptions se-
ront heureusement accomplies, aides par
la puissance des progrés en marche; at sous
cette inspiration si pleine d’idées géncéreu-
reuses et qui ne peuvent murir qua lom-
bre et la tranquilité publique et par un la-
beur sans relache, Messieurs, crions, en
perspective de cet avancement social et
économique.
Vive la Paix !
Vive ’Union !
Vive PAgriculture /
Vive le Président d’Haiti !
Discours du Magistrat Communal
MM. les Secrétaires d’Etat,
Messieurs,
La féte du rer mai, dans l’esprit méme
de son institution, est d’abord la féte du
Travail en général. Il est bon de marquer
périodiquement les conditions dans les-
quelles s’exerce l’activité nationale, de pré-
ciser son évolution ou de constater ses dé-
faillances et ses erreurs. Si le législateur,
toujours sage, a consacré cette solennité
plutét 4 l’Agricultute, c’est qu’il aentendu
rappeler chaque année— et rien n’est plus
\
utile— que c’est surtout versla Terre que | C’ese lui qui doit mettre en imeouxeme
doit aller naturellement notre maximum | toutes les activités, et, qu’on le veui e a
d’efforts. non, il n’y a pas d’autre facteur du progr
Or, nous n’avons pas écouté les exhor- national, d’autre agent de construction .
tations du Législateur, nous ne sommes] ciale par la mise en branle des mu tip
pas allés 4 la Terre, et c’est lA, croyons- | ressorts de la production économique.
nous, la cause principale gle notre situa~| [1 devient capital, dés lors, d’arrach
tion de marasme et de décrepitude. lindividu a la funeste mentalité de l’ar
C'est presqu’une duperie, ou plutot c’est biance et de l’attacher désormais 3 ides, i
se duper soi-méme, lorsqu on est appel€|téréts viraux, pour lui-méme d’a of ,
4 parler dans une pareille circonstance,| pour Ja prospégrité de la communauté si
d’avoir l’air de s’adresser uniquement A des} Jaguelle il infuera a. son tour par les se
masses rurales incultes, sans direction, li-ltiments nouveaux et bienfaisants qu’
vrees 4 elles-memes, n’ayant du travail que} dégageront spontanément, automatiqu
la notion imparfaite et frusse des époques} ment,de son personnel vouloir-vivre._
d’esciavage. Les individus haitiens, cons-{ Nous méprisons la Terre, et nous
cients et avertis, sont 14, et c'est sur eux} sommes bien punis. Regardons un peu a
wil faut essayer d’agir. Tant qu’ils ne se] tour denous. Dans toutes les autres brancl
décideront pas 4 refaire les conditions ma-| de Vactivité sociale pratique, et dans no
térielles de notre vie, par la mis2 en va-| propre milicu, nous brillons par notre :
leur de toutes nos ressources, par une vi-| sence. Nous sommes en ce moment une
goureuse impulsion donnée a cette Agri-| tite nation de fonctionnaires actuels ou \
culture trop commode, en vérité, de quoi] tuels, Les professions qui flattent notre \
nous avons jusquwic: tire vaille-que-vaille, | nite, mais qui ne nourrissent plus, sc
sans le faire expres. Ja précaire subsistance | devennes le tombeau de la plus betle P:
qui nous permet d’avoir encore une cer- tion des énergies nationales, et cela, tand
taine tigade, cette classe rurzle, si digae qu'une grande Vie libre et tactile s’épano
@interét, que nous saluons aujourd’hui partout autour de nous, au sein de ce
solenneliement, continucra de croupir dans | merveilleuse nature abandonnée qui pal
son invetérce torpeur. . |te de joies éternelles et d’ou montent ¢
Presque tous les théoriciens de la poli- chansons profondes aui sont comme
tique haitienne s’acharnent vainement apres | frémisssants et suprémes appels... .
la réforme de lEtat. Ils semblent oublier] Certe Terre que nous dédaignons, c’
quec’est d’abord et avant tout par la trans-|en somme toutcequi rous reste,—— et
formation radicale des conditions internes | encore une grace du Ciel. L’utilisero:
de Vexistence du peuple qu’on pourra ar—- | nons? En ferons-nous_ enfin Vindispen
river 4 la transformation de ses conditions] ble appropriation économique, ou bi
externes d’existence, dont l’Erat,en somme, | nous laisserons nous, 14 comme ailleu
“DSL GN UNE LEPIesentaiOn. sommes: pas FREES Ces Torcés * indigence et de mis
encore entres résolument dans cette voie. qui aujourd’hui plus que jamais, fuient |
Ainsi, loin de former, avec les jeunes | patries encombrées otf sévit |’affreux pi
haitiens qui ont la chance de recevoir quel-| périsme pour s’en aller, comme de_ nc
ue instruction dans nos écoles urbatnes, | veaux et imtrépides Argonautes, 4 la co
es cadres sociaux qui emboiteraienr par-ci| quéte lointaine de la Vie.
par-li des portions de peuple et les dloi-{| Il fiat rendre cette justice au Gouverr
gneraicnt de la mortelle stagnation habi-| ment actuel de Ia République — et ho:
tuelle, par un mouvement bien dirigé et} mage s’adresse en particulier au Préside
une salutaire coopération cconomique, | Nord Alexis: dont Pamour du pays n’a d
on sinadénie de plus en plus a canaliser wal que Vamour du Travail. —qu’il s’est¢
leurs Cnergies maissantes vers les passivités du | force de dorer la République d’un Outilla,
fonctionarisme et le clinguant suranné des cconomigue qui facilitera, dans unetrés 1:
protessions libérales. Le milieu familial, |e mesure, les exploitations agricoles «
Penseignement, les movurs. les prophetes, | tavenir. Spécialement, sous le ripport d
tous ces cléments se coalisent pour contri-
voles ferrées, les résultats déyiobtenusetcer
buer 4 ce déplorable état de choses. Ils
sont par consequent, autantd’entraves a I'é-
qu’on est endroit despérer, varantissent t
retour favorable des esprits vers la Terr.
Mmancipation individuelle, A l’affranchisse-
ment et 4 la vie de la collectivité.
c’est-4-dire vers le plus grave et le plus v
tal Intérét haitien dans les temps actuel
Il faudrait dunc briser ces barrages, désa-
gréger au Plustor ces gangues qui enferment
Li ville de Port-au-Prince a tenu, €
Ouvrant cette annce une petite expositic
les individus de choix, les neutralisent, en
les contraignant 4 VinactionerA da stérilitd.
communale, 4 provoquer cette réactior
Le pays est atteint, en effet, dans ses
nécessaire enfaveur du travail agricole.Pui
sources vives. Les nouvelles ‘générations
sv son exemple étre suivi ! Mt puisse t-
ne savent pas trop ou cilles vont. Des
servir 4 vivifier en nous de plus en plus |
culte de ces deux grandes choses : la Patri
forces se perdent. Au lieu d’agir sur le
millieu pour le transformer par une vigou-
et le Travail.
Vive la Paix!
reuse croisade en faveur du Travail, les} Vive PAgriculcure !
unites haitiennes les plus conscientes se Vive le Travail !
casent tranquillement dans Pimmobilisme Vive la Républj '
traditionnel et s'y contorment. Qu’elles . pr que vo,
s'agitentdans le vide de conceptions erron-| Vive le Président d’Haiti !
nees qui les éloignent de plus en plus des Toute la journée une affluence con
utiités immédiates ‘ou qu’elles restent les sidérable de visiteurs encombrait le
bras croisés, le résultat est le méme. vastes galeries, couvertes 4 profusior
Et pourtant, le rdéle de Vindividu, ici,—| des objets exposés et coquettemen
de Il’individu cultivé, devient immense.
lu cul décorées.
Toutes les initiatives doivent partir de lui. Le soir, les abords de l’Expositio:
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