MEMOIR
ADRESSt A L'ASSEMBLtiE NATIONAL,
Par S. A. R, Mgr Comte McPA sos, &
is PRiNCES DV SANG IFugic
MESSIEURS'!
ACcALntS focus It p9ids du records & des
profcriptions, en butte par-tout ad l trains( une
atoow~kufi exagiration de no's fadies, cc
n'eft 'en'les avoaint: 'vbtre afgule C AIfem-
ble que It people Franouia devenu plus in-
dulgent connotira -da moins que Dous mzurj
tons plus de pitid que d'indignation. .
En effetr, ccounumules ds I'enf atie au dan-
gereux prjuge3 de nous croire p$trs d iun l-.
aon ditf6rent de celuides aores lommes,, ega.
rzs fant ccfle par les preftiges de-la gran-
deur:fuprane;, i ln'elt point etonnalit que I#
fuate adulation syaht Firtnd nos .e4ncs ans,
e, coous de notre vieiAit'un tiffruJ e.i~ .ed'er.
reurs : bhabitude des 6uiaflances, ar' avoir
amolli nos cwours les avoir :pfeq'endurcis
Sontre les principles' de l'hurfianit; & fi
par fois, nous nous fommes liv rs auI dlaas
d'une fenfibilitC fi naturelle aux grande ames,
it fat ien convenir 'ie#r arLs -unique-
ment tccjppis .ee 4ifiis noas regardions
comme foibleffes chaque bienfait rdpandu
par nos _rr a-dura du crcle de.uimj eft
claves.
Grace I'heureufe rEvolition, qui, malgrf
ce 'ilaenl ian-coicera shivre enfin ies ye)a
a des Princes infontunts,, d.nes d'&ire ran-
ais;, Obus rIe virons plus dans les tenebres du
Derpotiline. Opprimbs fous Ic joug des ne-
chans qui feignoient deT-ippoirrer le n6re ,
I'augufte v&ritr nous!itorfcriccinnue : ln voile
aujourd'hui dechir en decouvrant nos tort ,
nous forTaqgy murpu p4u s craite hi baffet.;
efit k.votrr PFleu eI u PrIotcomocer
wI- t6dre onatlsfmc .t jftli icvoatn'l IrV nos
r&vdrt reptnxaos.fpuptn njt 4 yes' Itoiereu tAc
irduns pari p.oini fuffifmnt,.,. au ofons, sou
attendre de l ,clmence. 8.4* lakgenerofite de
\ aNailtinbhrTi aie ,..
Avant cu le. flariijeu-iu g9 ie evt annowc6
parini.'.voys' .Is drqits drl'homme, celui A
bplusi'faor tou p Ius puigfaptiroit a nome igard
Imprefci'pt'[. ; 'e fqt p-gi ij 4-. aosnpred6,
btefeuri, I i6p6ritxue4 l4kiIoqn es .Mioifreu
avolent enfoui ces 6irs. fics fois 1e .chans
de'-p Rr4i s,, devenui qi1 Ccyl; l4tepdart ide
Rih-dst. cnP ice~iA- A~pisiurore, rrouvv
ntis, tl~ .gaott b lips, eit-il eellemennt cm,-
pAbte de eher ,her 4 1 vnrEe.nir ? EC les vi.es
d'dducarion 'e nous ayacgr j1ais permits dea c-
coifrnoftre le mot abus, que dan.s ce qui g&-
3
noit ne godts ca nos caprices, fi W patple a
lorgams gmi fous le poids de nos oppref-
fipos; 4ns que. fs plaintes nout parviafleat,
devrns-nous peffonnelcement ~rre refponfableS
des maix que nous avoas fairs fans en con-
Uoitre l're.qdae ?
tourdlsxpr les oleges de noS courtifans,
Elevis jufqu'aux'n ues parades prhnears gigC,i
pour des actions tr~s-ordinaires k lhormme tin-
,file, n' vons-aous pas ioajours v leI bon'Po
blic s'empreffie de jouir de aos pdr6ences, ap-
plaudir mime. & dos cars irEftil dans t'hoem-
me de de~vierr.erqn'iliigiore: ou'C Uqu'dfl fob
ele voee la ditcreiion la phus intereffie;
TeHe oft cependant 4a. condition d'Wn Prin-
ce, qua de sntes les horrears qu before & fan
nom. &I fon infaw, it fetronve -pe 'de bons
4prits qui l'en etcufent, & que mblable aa
General qui reoi tout I'honnenr d'une barai le
gagnde, l'ua & I'anrre ne mdritent qu'une foi-
ble portion, des logs oi de l'aimadverfion
quo'a lear timoigne: nous fommes des hommnes
.enfn,, & quekiue parfaits organization qae la
foki6ud fe promeite des loix qu'elle drablira, 1'
fers hben difficile quo le defir d'aagm*nter les
joniffances parciculieres, ou de conterver 1'em-
pite des -habitudes ne feat pas coujfors am delus
de lear pouvoir : le phenombne de ves derniers
facrifices eftune heureufe exception qui de Pair,
.hdas! que confirnrae cette vdrird maiheurede.
Si done, eatourds do perfides Confeilers,
qui, poreur intl rec, one aig iltlman nidre
4..a, "- .i.iA -C
smour-propre en fervant nos foiblefes, nous
avons en parrie adhere aux ides qu'ils nous'ont
fuggerEes, accufez-en norre creduliri, I'auda-
ciefe, pref6ption des Miniffres, ta;'rpacitd
des C9,tijfans, & principalement notre igno-
rance abfolue en tout efpece de droits: .certe
derniere ne s'efl que trop manifefle. dans le
rdvoltant mdmoire que nous avons fign6.
Ohfbdds fans ceffe par ies dif'reas Corps
ariftQoFatiqtus, .ne liifat qje les dcrits qui
aous infultoient fans nous dclairer; ceux qui
rtoient auti lumineux qne bien fentis, nobs
etant foigneufement intercepts les faureurs
de la .cabale one propofd des anoyens, nouc
avos ctu k leurs paradoxes, 'efprit de Cour
leur,4onnant on air de vdrite, nous esnavorl
tdr feduirs ; mais les odieux fubalternes ont
fouls agi. Un Prince, helas! n'eft rien moins
que ce qiie Io commun des homes en pelfe:
mobile inflrument des paflions de ceux qui
environmentt, il n'entrevoit jamais I'ombre da
vrai que dans des allusions theatrales, oM
a travers le tiffn d'hifloires. menfongeres &
coptraditoires, vendues i l'intrigue, oun la
puiliAnce de ceux qui l'ont precedd. De tour
tens cl gan.deur c.orut les rifquesde la beaur;
toured deux on les flatte, jamais on ne les con-
tredit pour les plur6t dishonorer.
Cette revolution dans nos ames 6ronnera fans
doute le people Franqois : celle de Paris' abien
econe I'UnMivers ; & fi les htros que cette
reine des cits renferme orf-kcfiid en un jour
l'oppreffion de tant de fiecles: ns parmieux,
il n'eft pas furprenant que'nous les imitioms,
en ablurant ainfi 1'errrur de nos anc6tres.
Daignez donc, Melmicurs, d~trompcr les ver-
tueux Citoyens fur les.horribles intentions que
des criminels agents oar reiettis fur nous pour
s'en difculper. Que IellPariGens fachent que
cet apparel belliqneux-a'avoic td follicite par
nous qu'afin feuLement de les intimider & par
la cooferveides ufages aniques & favorables A
nos jouiflances. Les apparences d'un maffacre
depofct il ell vrai, centre cet expofe; mais
nous jurons avoir ignore .ainfi que le Ro ,
jufqu'oh les barbares i qui difoienr nou fervir,
auroient ofb>potrer leur ferocit~. Que nos gi-
nerenx compatriotes ne voyent en nous que
des fr res repentans ....confus de tenrs erreurs,
& qui, prets a facrifier levr vie pouy la d'fenfe
de la m&re-patrie, ne defirent y renrrer qa'a-
fin d'en appairer les troubles., & y repandre
par des bienfaits, les temoignages autenriques
de lear amour pour elle!
Que I'on n'imagine pas que la crainte de
perdre nos poffiffions guide notre demarche
envers vous ? Sujets Frangais, mais reprdhen-
fibles, notre plus grand chagrin feroit de ne
point reparer bios torts en loulageant les mal-
heureux que norre imprudence i multi-
plies. Par-tour aillcurs nous ferions toujours
ce que nous fommes; en d'aurres climars nous
trouverions des fecours; nons conferverions
nos honneurs & nos ranges ; mais qui pourreir
nous y didommager de la privation de vivre
parmi nos freres, nos au...... parmi des
Fiai ais enfin ?
II nous eft parvenu que les odieux compli-
ces de nos difgraces excitoient encore do
nouvelles fermentations dans Patis, & fai-
Coient rejetier fur nous la ictlratefleh'dw leur
inftigation : on nous allure qu'au Pllais-Royal
fur-tour un refte de ces vampires fubakternes,
dons plufieurs dicores par intrigue &c aux
gages des ennemis des, I'frat, cherchenr en-
Core a en impofer, anx atmes. cr6dules, an-
tant fur nos projects de vengeance que fur
les biens que vorre fageff'e vent y repandre.
D&erompds detrompes nos braves citoyens
fur ces rcrits incendiaires & calomnicux, qui,
en flatcant ranimofict du Public centre nous,
peignent des coueurs du crime ce qui rael-
Jement de notre par a n'a tA que foibleffe ,
qu4un abns du pouvoir : aflrez-les courageux
Garder-Franaifes, 1qui fincCrement nous ren-
dons justice, que toutes les difenfions aux-
quelles on les expofe en notre nom, pour
qu'ils ayent lieu de fe plaindre des Parifiens,
ae font que les derniers efforts d'une ligue ex-
pirante dfoa notre grandeur toit le pritexre,
& nos perfonnes les joucts. Que la Capitale
enfin foit inftruire par les Peres de la patrie,
que nos yeux font .otalement deffills ; que
Join de chercher A nons venger de l'humi-
liation dans laquelle. nous fommes tombs ,
nous rejetterons toute poffibiliti de redeven'r
ce que nous 6tions ci devant; & qa'il n'eit
point de sacrifice auquel, en vous imitanr,
nous ne nous foumettions pour reconquiric
3'amour des boas Franaais.
- 14 -rcewdA iourlbos fti fojoirrs here aux
nations qa'elle eut I'honneur de commander. Ses
rtAtr\-s rejettrons en France y go&terfatis cefl
les hereufes influendts de l'amour, que c;
peuple bienfaifatnt'pore i fes fbdverains. Si
pourroit-il qUt la haine retngfaa des feni-
mens fi dEficieux 'e~Iir difPrincs :moins
tociobles .(ae'S pltiiedre.? 'libis fera-r-on l'in-
jure de doutetr qae nous ignbridrs les exc6s
etxquels on priCendoir oais. porter? En fuppb-
fant mime que nous les connuflions.... que
chaque citoyen defce'ne 'c life an fond de
fon coer, il y verra qu'hUni ioz ihraitC de jouif-
fence reftinibl trop Sit ~ib priprt pour s'eri
difaifir facilrtent, & qu'en tachant de con-
ferver les nbrres, nous ne faifions en grand que
ce qu'en particulier il cut peut-Etre inritb lu-
tname enters'l's fiens : fon repentir n'endou-
tons pas, trftueroir grace dans leurs coeurs.
Faudra-t-il d6ferpIrer de I'obtenir d'une nation
tlont le principal cara&i6re eft la bontc ?
Quaekl trifieces'exige--on de nous? que nous
renotAiods '6s privilgges'pecuniaires IEclai-
rsmahfrenahiftfiur nos devoirs, nous vous au-
rions pr enus', Melie'hrs fi vos Cages dEcrets
n'eofflnt as devance nos intentions: que nodii
lAgtigOS!,de flnot perfonnes les pervers qul
nons environnoient 1'exemple de notre'au-
guifteM irrr pef, trop.fjilire pour ne pas
l'imiter en toit. Qui, ce feradiformais l'opi-
nion publique qui choifira les Officiers qui nous
approcheronr : les arts, les talent, les inforruA
hs fur-tout auront un libre aces pr.es de
nous, & la viritable nobleffe des fentimens
.4
fera le fceul itre pA lmatr: pgir boasppar-
te ir. .
Mais comment .(prer de. mInur exdcu-
t pnoJie t3i l WytuFX.refClO f .rRcif(ne,
i la -p:rd ctloaid nos perilges refde inef-
fajable dans. us jes occurs F'raFo9isz,; C'lt
a voyj Meflieurs, don't l'erapire fur la. arrie
eft egal la gpnfiaqce .qe : ve errus .li ipf-
pirent, a nous reconclier avec nos freres ,.nos
anois outr.agds; ,, Q jli 4iep bien convaiq-
cus, par.. lrg g ,e' et Ipglfe Affernb16t
que nous noe rougi jas. pjn; ..d'avqur .0na.
torts, & qu' labri d, leur jufte farear',iil-
eft beau pour pqHu d 44dnandeg grace il doit
1'4tre autanr pqure..A de pardonatr..
Que la boiur du ptiple aajois s'iden-
tifie avec la grinde. r de vos ajnes, t-nas 'at-
rcldons que er mnomeap pour rqntrer rdasifojna
fein : il d'ic fi liberty 4 nos errcAr .c le re-
penrir qui-les.i fuir nous permet d'afpirer A 1i-
nexpritable faiisf.i&ion de parrager avec 1i4
certe \egaiirt fanisaque'e npiOs rif itpsf an-
jdord'hui qu'il i'II' plus de b.hAo evr d44orer
ieu fuine ,les Loix, & fer'vir: oi. M4crc
eront d6lornrai .leopobjets de tous Ras veux.
lecevez-en le reinet fAui fic'reqelles fea ,
rimens de rcfpe &4cA4dmirao dqpt yosretfl
nousoot penmtres. 5- 5-0.,.; 5.;.
A tHux ilieszc J t
Cs C.r Aki'tos C6ond,
Boux8qb ,.'D'ANquiN CONTI.
Chez VOVLAN-D, quai de- Auguiftis, n.0 25,
& an Mogafin de Livres, n.' 4s.
De 1'Imprimesie dt GaaNt.
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